Dragon !! Suite !

 

 Développement historique de l'image du dragon vietnamien

Préhistoire

 
Illsutration du dragon vietnamien, époque de la Dynastie Lý.

Le dragon vietnamien est une chimère d'un crocodile, un serpent, un lézard et un oiseau. Historiquement les premier dragons vietnamiens était des crocodiles, vénérés par les populations vivants aux abords des rivières, sous le nom de Giao Long.

Il existe quelques dragons trouvés sur des objets lors de fouilles archéologiques :

  • Le dragon-crocodile : dragons avec une tête de crocodile et un corps de serpent.
  • Le dragon-chat trouvé sur un morceau de terre cuite vernie excavé à Bac Ninh possédait certains caractères de la période Đại Việt : il possède une tête courte qui n'est pas celle d'un crocodile, un long cou, des ailes et des dorsales filiformes et ces moustaches et sa fourrure se retrouvent dans l'image du dragon de Dai Viet.

 

Dynastie Ngô (938–965)

Un petit dragon a été trouvé sur des briques de cette période, à Co Loa, il possède un corps de félin et une dorsale de poisson.

 

Dynastie Lý (1010–1225)

 
Ornement sur l'enceinte impériale représentant le dragon.

La dynastie Lý pose les bases de la culture féodale vietnamienne. Le bouddhisme se répand et Van Mieu, la première université féodale, ouvre ses portes. Le mince dragon qui découle de cette période représente le roi et est le dragon de la littérature.

Les corps parfaitement arrondis de ces dragons forment de longues courbes sinueuses, s'effilant graduellement vers la queue. Le corps est divisé en 12 sections symbolisant les 12 mois de l'année. Son dos est orné de façon ininterrompue de petites nageoires régulières. La tête, redressée, reste dans les mêmes proportions que le corps. Elle possède une longue crinière, une barbe, des yeux proéminents, une moustache pointant vers l'avant, mais pas de cornes. Les jambes sont petites et fines et habituellement terminées par 3 griffes. La mâchoire est grande ouverte avec une longue et fine langue. A l'intérieur se trouve toujours un châu (joyaux), symbole d'humanité, de noblesse et de savoir. Ces dragons sont capables de changer le climat et sont responsable des récoltes.

 

Dynastie Trần (1225–1400)

Le dragon de la dynastie Trần est semblable à celui de la dynastie Lý mais devient plus intrépide. Il gagne de nouveaux détails : des bras et des cornes. Sa moustache est plus courte, son corps courbe est plus gros et petit au niveau de la queue. Il existe plusieurs sortes de queues (droite et pointue, en spirale) tout comme plusieurs types d'écailles (une demi fleur régulière, une écaille légèrement courbe).

Ce dragon symbolise les arts martiaux, les rois de cette dynastie étant des descendant d'un commandant Mandarin. A cette époque les vietnamiens ont a combattre les envahisseurs mongols.

 

Dynastie Lê

Durant cette période, du fait de l'expansion du confucianisme, le dragon vietnamien est d'avantage influence par le dragon chinois. Contrairement à ceux des dynasties précédentes, les dragons de cette époque ne sont pas seulement représentés dans des positions sinueuses entre des nuages. Leur corps ne se courbe plus qu'en deux sections. Ils étaient majestueux, avec des têtes de lions. Un large nez remplace leur moustache. Leurs pieds possèdent 5 griffes acérées.

 

Dynastie Nguyễn

De 1802 à 1883, durant le début de la dynastie Nguyen, le dragon est représenté avec une queue en spiral et une longue nageoire. Sa tête et ses yeux sont larges. Il possède les cornes d'un cerf, un nez de lion, des canines développées, des écailles régulières et une moustache courbée. Les dragons représentant le roi possèdent 5 griffes, les autres 4. Il est personnifié par exemple dans l'image de la mère avec ses enfants.

De 1883 à 1945, l'image du dragon dégénère et devient peu raffiné, perdant sa majestuosité. Ce phénomène est associé au déclin dans l'art de la dernière dynastie vietnamienne.

Dragons dans la culture vietnamienne

 

Dans la littérature

Certains proverbes et sentences mentionnent les dragons :

  • « Rồng gặp mây » (Le dragon rencontre les nuages) : se dit d'une condition favorable.
  • « Đầu rồng đuôi tôm » (Une tête de dragon, une queue de crevette) : qui commence bien mais termine mal.
  • « Rồng bay, phượng múa » (Le vol du dragon, la danse du phœnix) : utilisé pour encensé l'usage que fait quelqu'un de la calligraphie qui écrit fort bien les idéogrammes chinois.
  • « Rồng đến nhà tôm » (Le dragon visite la maison de la crevette) : Compliment utilisé par une hôte envers son invité.
  • « Ăn như rồng cuốn, nói như rồng leo, làm như mèo mửa » (Manger comme le dragon défile, parler comme le dragon grimpe, travailler comme le chat vomit) : Critique adressée à quelque qui mange de trop, parle beaucoup et est fainéant.

 

Lieux dits vietnamiens

Hanoï (en vietnamien : Hà Nội), la capitale du Vietnam, était anciennement connue sous le nom de Thăng Long (de Thăng, signifiant « grandir, développer, s'élever, voler, monter » et Long, signifiant « dragon »), toujours utilisé pour parler de la capitale avec une certaine emphase. En l'an 1010, le roi Lý Thái Tổ déplaça la capitale de Hoa Lư à Đại La pour des raison développée dans le Chiếu dời đô (Proclamation royale du déplacement de la capitale). Il vit un dragon jaune (Rồng vàng) voler dans le ciel bleu et changea dès lors le nom de Đại La en Thăng Long, signifiant de la sorte « le futur lumineux et développé du Vietnam ».

Plusieurs endroits au Vietnam incorporent le mot Long ou Rong :

  • La Baie de Hạ Long (vịnh Hạ Long), la partie du fleuve Mekong passant à travers le Vietnam et comprenant 9 branches nommées Cửu Long, représentant neuf dragons.
  • Le pont Hàm Rồng, aussi appelé le pont Long Biên.

    Les représentations du dragon chinois

    Représentations néolithiques

    De nombreuses représentations de dragons ou apparentés ont été trouvées dans les sites archéologiques de la période néolithique dans l'ensemble de la Chine. Les sites de la culture Yangshao à Xi'an ont mis à jour des pots en argile avec des motifs de dragon. La culture Liangzhu a également produit des objets avec des dragons. Les sites de la culture de Hongshan (Mongolie intérieure actuelle) ont dévoilé des amulettes de dragon en jade sous la forme de dragon-porc.

    Une des premières formes était le dragon-porc. C'est une créature enroulée et allongée avec une tête ressemblant à un porc. Le caractère pour le « dragon » dans la toute première écriture chinoise a une forme enroulée semblable, de même que les amulettes de dragon en jade de la période Shang, plus tard.

    Les représentations classiques

    Il y a « neuf types classiques » de dragons représentés dans l'art et la littérature chinoises, neuf étant un nombre auspicieux dans la culture chinoise.
    • Tianlong : le dragon céleste
    • Shenlong : le dragon spirituel
    • Fucanglong : le dragon des trésors cachés
    • Dilong : le dragon souterrain
    • Yinglong : le dragon ailé
    • Jiaolong : le dragon à cornes
    • Panlong : le dragon enroulé qui habite les eaux
    • Huanglong : le dragon jaune, qui a émergé du fleuve Luo pour montrer à Fuxi les éléments de l'écriture
    • Le Roi dragon

    En plus de ces derniers, il y a neuf enfants dragon, qui sont mis en évidence dans les décorations architecturales et monumentales.

    • Le premier fils est appelé bixi : il ressemble à une tortue géante et est bon pour porter des poids importants. On le trouve souvent comme base en pierre sculpée pour les plaques des monuments.
    • Le second fils est appelé chiwen : il ressemble à une bête et aime voir très loin. On le trouve toujours sur les toits.
    • Le troisième fils est appelé pulao : il ressemble à un petit dragon, et aime hurler. Ainsi on le trouve toujours sur les cloches, gongs...
    • Le quatrième fils est appelé bi'an : il ressemble à un tigre, et est puissant. On le trouve souvent sur les portes de prison pour effrayer les prisonniers.
    • Le cinquième fils est appelé taotie : il aime manger et on le trouve sur les articles liés à la nourriture.
    • Le sixième fils est appelé baxia : il aime être dans l'eau, et on le trouve sur les ponts.
    • Le septième fils est appelé yazi : il aime tuer, et on le trouve sur les épées et les couteaux.
    • Le huitième fils est appelé suanni : il ressemble à un lion et aime la fumée. On le trouve habituellement sur les brûleurs d'encens.
    • Le plus jeune est appelé jiaotu : il ressemble à une conque (coquillage) et n'aime pas être dérangé. Il est employé sur la porte d'entrée ou le seuil.

    Il y a deux autres espèces de dragon (inférieures), le jiao et le li, tous deux sans corne. On dit que parfois le jiao est le dragon femelle. Le mot est également employé pour se rapporter à des crocodiles et à d'autres grands reptiles. Le li serait une version jaune du jiao. Considérant que le dragon est la plupart du temps vu comme auspicieux ou sacré, le jiao et le li sont souvent dépeints comme mauvais ou malveillants.

 

Le culte du dragon chinois

Origine

Il n'y a pas de consensus sur l'origine du dragon chinois mythique, mais beaucoup de disciples conviennent qu'il tire son origine de totems de différentes tribus en Chine. Certains suggérent qu'il viendrait d'une représentation stylisée d'animaux existants, tels que des serpents, des poissons, ou des crocodiles. Par exemple, le site de Banpo de la culture Yangshao à Shaanxi montre un motif de serpent poisson allongé. Les archéologues considèrent que les " longs poissons " se sont transformés en images du dragon chinois. L'association avec les poissons est reflétée par la légende qui dit qu'une une carpe qui peut sauter la mythique " porte du dragon " deviendrait un dragon. On pense que plusieurs chutes d'eau en Chine seraient l'emplacement de la porte de dragon. Cette légende est employée comme une allégorie montrant la conduite et les efforts requis pour surmonter les obstacles et atteindre le succès.

Une conception alternative, soutenue par He Xin, préconise que le dragon dépeint une espèce de crocodile. Plus spécifiquement, le Crocodilus Porosis, un crocodile géant antique. Le crocodile est connu pour être capable de sentir précisément les changements de pression atmosphérique, et sentir ainsi la prochaine pluie. Ceci a peut-être été l'origine des attributs mythiques du dragon c'est à dire sa capacité de contrôler le temps, particulièrement la pluie. En outre, il y a des témoignages du culte du crocodile dans les civilisations antiques babyloniennes, indiennes, et maya. L'association avec le crocodile est également soutenue par la vision que l'on a pu avoir dans les périodes antiques qui voudrait que les grands crocodiles étaient une variété de dragon. Par exemple, dans l'histoire de Zhou Chu, sur la vie d'un guerrier de la dynastie Jin, on dit qu'il tue un " dragon " qui a infesté les eaux de son village et qui semble avoir été un crocodile.

D'autres ont émis l'hypothèse que sa forme est la fusion des totems de diverses tribus comme résultat du rapprochement de ces tribus. Quelques disciples rapportent que le premier empereur légendaire de Chine Huang Di (l'Empereur Jaune) a employé un serpent pour ses armoiries. Chaque fois qu'il conquerrait une nouvelle tribu, il incorporait l'emblème de son ennemi défait au sien. Cela explique pourquoi le dragon semble avoir les attributs de divers animaux.

 

Le dragon en tant que créature mythique

De ses origines comme totems ou comme représentation stylisée de créatures existantes, le dragon chinois a évolué pour devenir un animal mythique. Pendant la dynastie Han, le dragon apparaît avec un corps de serpent ; les écailles et la queue d'un poisson ; les bois d'un cerf ; la tête d'un chameau ; deux paires de serres d'aigle ; les oreilles d'un taureau ; les pieds d'un tigre et les yeux d'un démon. Il a une perle flamboyante sous son menton. Des dragons chinois sont de temps en temps dépeints avec des ailes de chauve-souris, mais la plupart n'ont pas des ailes.

Cette description s'accorde avec les représentations artistiques du dragon jusqu'à aujourd'hui. Le dragon a également acquis un large éventail de pouvoir surnaturelles. Il serait capable de se faire passer pour un ver à soie, ou d'être si grand qu'il couvrirait le ciel. Il peut voler à travers les nuages ou se cacher dans l'eau. Il peut former des nuages, peut se transformer en eau ou en feu, peut devenir invisible ou briller dans l'obscurité.

 Les temples de Confucius

Le Temple de Confucius à Qufu offre une exception apparente au code de construction confucéen. N’importe quelle personne familière de la culture traditionnelle chinoise reconnaîtra ces colonnes de dragons sculptés, symboles de l’empereur. Or ces dix colonnes de dragon sont localisées dans le Temple de Confucius à Qufu et non pas dans l’un des palais impériaux. N’est-ce pas là une violation du code confucéen ? En fait, pas vraiment, dans la mesure où ces colonnes de dragons furent érigées en l’hommage de Confucius et l’idéologie confucéenne.
L’idéologie confucéenne et son code de conduite s’avérèrent être des moyens très efficaces pour maintenir l’ordre et la stabilité de la société féodale chinoise. En tant que système approuvé par l’état qui combinait la politique, la philosophie, et la morale, le Confucianisme atteignit progressivement le statut de religion et son fondateur, Confucius, fut vénéré comme une divinité. Le culte du peuple chinois voué à Confucius conduisit peu à peu à sa déification. Parmi ses nombreux titres figurent le « Seigneur par qui rayonne la Culture », « le Grand Talentueux », « Le Sage Parfait » et le « Premier Maître », le «Sage ». Ses descendants directs furent gratifiés de titres héréditaires de noblesse par divers empereurs tout au long de l’histoire de Chine. En 1055, sa 46ème génération de descendant fut honorée du titre de Duc Yansheng, ce qui signifie, « Abondance de sainteté ». Tout ce temps, la Résidence de la Famille de Confucius devint la plus grande résidence officielle de Chine après celle de l’empereur. Les descendants de Confucius conservèrent cette position durant les 880 années suivantes, avec 36 générations servant au plus haut rang officiel du public de la hiérarchie impériale. La famille de Confucius est la seule de l’histoire de Chine à ne pas avoir perdu ses titres de noblesse alors que les dynasties connaissaient des apogées et des déclins, ce qui est beaucoup plus éloquent que ce qui pourrait être dit de nombreuses familles royales qui ont traversé les siècles.

En 476 av. J.-C., deux ans après la mort de Confucius, sa résidence fut transformée en temple suite à un décret officiel. Les empereurs des dynasties suivantes dépêchèrent souvent des fonctionnaires pour offrir des sacrifices à ce temple, et beaucoup d’empereurs le visitèrent en personne. Ainsi, les colonnes de dragon du Temple de Confucius ne représentent pas une violation du code hiérarchique accentué par l’idéologie confucéenne. Au contraire, ils honorent la personne de Confucius.

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