Le Classique des vers utilise l’expression « trace du qilin » (麟 趾) pour désigner les descendants du roi Wen de Zhou et vanter leurs talents. La qilin était réputé comme présage d'une prestigieuse descendance appelée à devenir illustre, et l'on formait le vœu « que le qilin apporte de nobles fils ». Le thème de la licorne donneuse d’un fils promis à une belle carrière (麒麟送子) était autrefois très populaire : il apparait sur les estampes de Nouvel An ou les décorations de mariage[3]. Un jeune garçon ou un jeune homme tenant parfois un lotus entre ses mains, vêtu en aristocrate, y est monté sur un qilin, accompagné de la déesse donneuse d’enfants. Dans le sud de la Chine, des « danses de licorne » avaient lieu pendant la période du Nouvel An. Les femmes désireuses d'avoir un fils devaient toucher la frange représentant sa barbichette.
Selon le Shuowen jiezi (說文解字), dictionnaire de la dynastie Han, le qilin est un animal doux et aimable, généralement décrit avec un corps de grand cerf, une queue de bœuf, le front d'un loup et les sabots d'un cheval[3]. Sa peau aurait porté un pelage de cinq couleurs : jaune, rouge, bleue, blanche et noire, et il mesurait douze coudées de haut[3]. D'autres observateurs le décrivent avec un corps de cheval couvert d'écailles[3]. Sa voix mélodieuse aurait le timbre d'une cloche et rappellerait d'autres instruments de musique[3]. Il porte une corne charnue au milieu du front[3] ou deux (sur les sculptures[3]) voire trois, parfois des bois de cerf, ce qui l'éloigne radicalement de la licorne médiévale occidentale. Peut être que les mâles étaient seuls à en porter[3]. Duan Yucai (段玉裁), lettré ayant vécu sous les Qing, précise dans son édition commentée que ses cornes, recouvertes de fourrure ou de chair contrairement à celle du rhinocéros, sont symbole de sagesse et ne sont pas des armes, qu'elles lui permettent de séparer les justes de ceux qui ont quelque chose à se reprocher. En sculpture, le qilin a souvent des sabots fendus ou cinq doigts[3]. D’autres lui prêtent un pelage tacheté et un ventre jaune, cette description est peut-être influencée par l’aspect de la girafe ramenée d’Afrique en 1414 par Zheng He et accueillie par l’empereur comme un qilin, témoignage de son bon gouvernement. Le qilin est l’incarnation même de l’harmonie : sa démarche est régulière, il ne fait pas un pas sans avoir regardé auparavant où il va mettre le pied et ne détruit rien sous son sabot, pas même les brins d’herbe[3]. Il ne traverse que les bons endroits et couche en terrain plat. Végétarien, il ne mange rien qui ne soit parfait, aucun animal ne craint ses traces invisibles mais il est souvent seul et peut marcher sur l'eau comme sur terre[3]. Nommé « bête bienveillante » (仁獸/仁兽 rén shòu) ou « bête auspicieuse » (瑞獸/瑞兽 ruì shòu), on prétend qu’il est l’émanation de Taisui, dieu astral de Jupiter qui gouverne le destin de l’année, et qu’il peut vivre deux mille ans. Un érudit de l'époque Han dit qu'il est la plus noble des créatures animales, l'emblême du bien parfait et qu'il peut vivre mille ans[3]. Selon certains, le cri du mâle présage l’apparition d’un sage, celui de la femelle le retour à la paix. Le cri d’été est favorable à la croissance des enfants, celui d’automne restitue les forces. Malgré son tempérament pacifique, le qilin peut, pour lutter contre le mal, cracher des flammes et rugir d’une voix de tonnerre. Les érudits s'accordent pour dire que l'espèce des qilin semble éteinte[3]. D'après eux, ses apparitions se raréfiaient déjà après la période de Confucius, et il est possible que cet animal considère qu'il y a trop d'hommes malhonnêtes et de gouvernements pervertis[3]. Sa figure a été adoptée par les bouddhistes qui l'assimilent au lion gardien et lui font porter les livres de la loi[3]. Les sculptures de qilin les montrent avec le corps couvert d’écailles, des sabots de bœuf et, contrairement aux descriptions des textes, plus souvent une paire de cornes qu’une corne unique. Sous les Ming, les cornes (ou la corne unique) sont en général couchées vers l’arrière suivant la crinière traitée à la façon de flammes. Du feu sort parfois de la bouche, ainsi qu’un livre comme dans la légende de Confucius, mais il s’agit ici d’un soutra. Sous les Qing (1644–1911), les cornes se dressent comme celles d’un cerf, la licorne a souvent une barbichette et une queue de lion. Les kirin japonais sont très semblables aux qilin des Qing. On trouve souvent les qilin aux abords des temples et des palais ; l’impératrice Wu Zetian en avait placé une sur la tombe de sa mère. Sous les Qing, le costume des fonctionnaires militaires de premier grade portait le qilin sur les manches. Les « animaux saluant la licorne » était un motif de broderie prisé pour les jupes des dames de la haute société. Le fenghuang (鳳凰 / 凤凰 pinyin : fènghuáng) ou phénix chinois est un oiseau mythique qui règne sur tous les autres oiseaux. On dit qu'il est le plus doux et le plus sage des oiseaux. Les mâles sont appelés feng (鳳) et les femelles huang (凰). Cette distinction des genres est parfois éclipsée pour ne former qu'une seule entité féminine. En effet cet oiseau est souvent associé au dragon (dont il est parfois considéré comme le père) qui est son pendant masculin. Il était d'ailleurs l'emblème personnel de l'impératrice (celui de l'empereur étant le dragon), et apparaissait pour annoncer, comme le qilin, la naissance d'un grand philosophe. http://encyclo.voila.fr/wiki/Dragon_chinois Contrairement à son cousin occidental, le dragon chinois ne ressemble pas à un dragon dès sa naissance. Il passera par divers stades de métamorphose qui s’étendent sur 3 000 ans.
Le nombre de dragons du panthéon chinois est particulièrement important. Ils peuvent être messagers des dieux, guides des humains, gardiens des richesses de la terre, ou maitres des éléments. Néanmoins certains types se détachent de par leur importance :Description
Représentation
L'œuf de dragon n'éclot qu'après 1000 ans, donnant naissance à un serpent aquatique. Il acquiert, après 500 ans, une tête de carpe (kiao, 饺). La parenté entre dragons et carpes ne s'arrête pas là : selon la tradition, il existe dans le pays plusieurs chutes d'eau et cascades nommées Porte du dragon. Les carpes qui parviennent à remonter se changent en dragons.
Durant la suite de sa métamorphose, le dragon chinois conserve un corps anguiliforme, mais celui-ci se couvre d'écailles et une barbe se développe. Il développe aussi 4 courtes pattes terminée par des serres, ainsi qu'une queue allongée. Le dragon impérial possède cependant 5 doigts à chaque patte. À ce stade, le dragon s'appelle kiao-long (ou kiao-lung, 饺龍), ou simplement long (ou lung, 龍), signifiant « sourd ».
Il n'arrivera en effet à percevoir les sons que 5 siècles plus tard, lorsque ses cornes se développent, lui permettant d'entendre. Cette forme est la plus commune dans les représentations traditionnelles du dragon. Elle se nomme kioh-long (ou kioh-lung, 腳龍).
Il atteint finalement l'age adulte après un autre millénaire, obtenant de facto une paire d'ailes ramifiées. Il devient à ce moment le ying-long (ou ying-lung, 应龍)[1],[2],[3],[4],[5],[6].
En Chine, le nombre neuf est considéré comme de bon auspice (« neuf » 九 jiǔ ressemblant à « durable » 久 jiǔ) et les dragons chinois y sont souvent associés. Par exemple, un dragon chinois est normalement décrit en termes de neuf attributs et a habituellement 117 écailles soit 81 (9x9) mâles et 36 (9x4) femelles. De même le nombre d'animaux dont sont issues les caractéristiques du dragon sont au nombre de neuf.
Le Dragon représente aussi le cycle de la végétation. Il est figuré par l'hexagramme K'ien, principe du ciel et de la création, et dont les 6 traits sont six dragons attelés figurant les étapes de sa manifestation.
Les dragons orientaux sont intimement liés au climat et à l'eau. Ils ont d'ailleurs tendance à vivre dans ou à proximité de grandes étendues d’eau : fleuves tumultueux, au fond des océans ou au cœur des gros nuages. Comme ces attributs, il était à la fois bénéfique et dangereux. La croyance dans les dragons est plus forte que celle dans les autres dieux, car le peuple les voit avec fréquence dans les nuages changeants. On dit en Chine que « quand les dragons entendent le tonnerre,ils se lèvent ; les nuages arrivent et, s’étant tous formés, les dragons montent et circulent ainsi dans le ciel ».
Les dragons font partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise, étant souvent à l'origine des dynasties. Le cycle des exploits de Yu montre par exemple comment cet empereur mythique organise son empire avec l'aide décisive d'un dragon ailé. Cette créature fut l'un des symboles utilisés par les empereurs de presque toutes les dynasties chinoises. Cette tradition fut suivie lorsque le dragon se répandit dans les contrées limitrophes. Tous les empereurs de Chine ont régné sous le signe du dragon, et ils étaient même considérés comme « Fils du Dragon » ayant reçu le « mandat du ciel ».
Symboliques du dragon chinois
Dragon impérial
La « Perle du Dragon » désigne d'ailleurs la sagesse de l'empereur, la perfection de sa pensée et de ses ordres. Mao Zedong aurait dit un jour : « on ne discute pas la perle du dragon », signifiant de la sorte que la perfection ne peut être connue, ou simplement qu'il n'était pas souhaitable que sa pensée soit remise en cause.