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L'esclavage existe à l'époque antique où il est mentionné dans les toutes premières traces écrites, comme le Code d'Hammourabi et d'autres écrits analysés comme des transcriptions d'histoires orales. Les critères de propriété liés à l’esclavage impliquent un certain niveau d’organisation des sociétés, ce qui rend incertain l’existence de l’esclavage pour les temps préhistoriques. Les preuves certaines de l’existence de l’esclavage commencent avec les sociétés historiques possédant l’écriture, et peuvent être extrapolées, avec prudence, pour les civilisations protohistoriques qui les précèdent. Les déductions uniquement basées sur l’ampleur impressionnante de certains vestiges (pyramides[réf. nécessaire], monuments, digues, etc.) restent conjecturales.
L'esclavage, non marginal ne correspond qu'à un type de sociétés, dites révolutionnaires. En effet, l'esclavage, là où il est institué, est généralisé et provoque inévitablement des soulèvements et remises en cause du système social, ceux-ci étant majoritaires dans une société esclavagiste[réf. nécessaire].
Ainsi, l'esclavage est la réduction d'une personne à un état de privation de toute liberté, celle-ci allant de libertés sociales aux libertés les plus fondamentales. L'esclave est exclu de la société tout en étant dans les sociétés esclavagistes un élément moteur.
Certains artistes de l'Antiquité, comme l'écrivain grec Ésope (VIe siècle av. J.-C.), étaient des esclaves affranchis. Le latin Térence (-184,-159) était esclave, ce qui étonne Diderot. Le philosophe grec Épictète (50, vers 130) était également esclave.
Zones géographiques [modifier]
La Chine archaïque utilise une main d'oeuvre esclave pour construire les digues et les fortifications[1] : la Grande Muraille n'échappe pas à la règle. Les esclaves servent également dans les cultes et dans le service domestique[2]. Il faut attendre 1909 pour que l'esclavage soit officiellement aboli en Chine[2]. L'esclavage a marqué la société indienne dans l'antiquité (civilisation de l'Indus) et pendant la période classique[3]. L'esclavage est pratiqué dans le Siam et l'Empire khmer[4] ; en Corée, il 'est aboli qu'à la fin du XIXe siècle[4]. L'esclavage existait dans la société sumérienne : comme un animal, l'esclave peut être acheté et vendu, marqué au fer rouge en cas de faute[5]. À Sumer, si l'on en croit le livre L'Histoire commence à Sumer de Samuel Noah Kramer, la condition d'esclave aurait été plus souple que dans d'autres sociétés antiques. La saga des Hébreux esclaves à Babylone est bien connue. D'autres civilisations du Croissant fertile ont aussi pratiqué l'esclavage : les Hourites ou les Hébreux par exemple[6]. Une erreur courante est de considérer que l'Égypte antique ait pratiqué l'esclavage[7] au vu de constructions comme les pyramides dont l'ampleur impressionnante semble nécessiter une main d'œuvre importante et du caractère, a priori, peu probable d'une participation libre et volontaire de cette main d'œuvre pour des durées de construction relativement longues. De nombreux récits ont contribué au cours des siècles écoulés à la propagation dans l’imaginaire collectif du mythe d'une Égypte antique pratiquant abondamment l'esclavage. Beaucoup d'historiens ne s'accordent pas sur cette vision des choses et l'on sait, depuis Champollion (voir ci-dessous tombe de Rekhmirê ), que l'esclavage n'existait pas en Égypte. Christiane Desroches Noblecourt, médaille d'or du CNRS, souligne ce point depuis l'exposition Toutânkhamon dont elle était l'organisatrice, à Paris en 1967, sans parvenir à le faire prendre en compte par le grand public. Une autre possibilité est que ces grands ouvrages étaient construits par le peuple par le biais de la réquisition humaine à la corvée: service de travail gratuit que l'on exerce en nature. Grèce antique [modifier] Il faut comprendre l'esclavage chez les Grecs comme une déshumanisation de la personne, puisqu'on parle de «cheptel humain» (Aristote). Souvent, les personnes réduites en esclavage, ou maintenues dans cette condition, proviennent d'autres peuplades sous domination, ce qui se manifeste souvent par une couleur de peau, ou une langue, etc., différente de celle des maîtres, ou proviennent aussi des voies publiques car ils peuvent avoir étés abandonnés dehors quand ils étaient nés. Ils peuvent être aussi des citoyens punis pas la loi ou endettés. L'esclavage ne repose sur aucune loi écrite: c'est un fait admis. Un esclave est un bien que l'on possède mais ses droits ne sont pas nuls; les esclaves sont sous la domination du maître. Le maître a droit de vie et de mort sur ses esclaves, comme le père sur ses enfants. Le terme manus symbolise la domination du maître sur l'esclave, au même titre que la domination du mari sur sa femme. Leur condition était variable, selon la proximité de la relation avec le maître. Tout enfant issu d'une femme esclave était esclave. Un esclave pouvait être affranchi par testament du maître, ou en raison de services exceptionnels rendus à son maître. Il pouvait aussi être affranchi en échange d'une somme d'argent relativement importante, appelée pécule. L'auteur romain Tacite mentionne l'esclavage chez les Germains dans De Germania[10
Chine antique [modifier]
Inde antique [modifier]
Autres civilisations asiatiques [modifier]
Mésopotamie [modifier]
Égypte antique [modifier]
Rome [modifier]
L'esclavage chez les « Barbares » [modifier]
L'Anti-Slavery Society (qu'on peut traduire en français par « Société contre l'esclavage ») était le nom courant de deux organisations abolitionnistes britanniques différentes :
L'action de l'Anti-Slavery Society perdure aujourd'hui au travers de l'organisation non-gouvernementale Anti-Slavery International.
L'American anti-slavery society (1833-1870) était une société abolitionniste fondée par William Lloyd Garrison et Arthur Tappan dont le siège se situait à New York. Les anciens esclaves Frederick Douglass ou William Wells Brown furent quelques-uns de ses orateurs principaux. En 1838, la société comptait 1350 groupes locaux et près de 250 000 membres. De 1840 à 1870, elle édita un journal hebdomadaire, le National Anti-Slavery Standard.
Le deuxième décret d'abolition de l'esclavage en France a été signé le 27 avril 1848 par Lamartine. Il a été adopté sous l'impulsion de Victor Schoelcher. L'acte français d'abolition de l'esclavage à l'époque moderne est le résultat d'une longue gestation commencé avec la Controverse de Valladolid en 1550, poursuivie aux Amériques et dans l'Ancien Monde, avec les Sociétés des amis des Noirs particulièrement.
La première abolition du 4 février 1794 [modifier]
L'abolition de l'esclavage a été proclamée une première fois en France pendant la Révolution, à l'initiative de l'abbé Henri Grégoire le 4 février 1794. Malgré l'opposition des planteurs ou de la bourgeoisie de commerce des ports qui font valoir que la libération des esclaves ruinerait les colonies françaises, les conventionnels mettent en œuvre le principe révolutionnaire selon lequel « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Il s'agit également de gagner l'appui des esclaves haïtiens menés par Toussaint Louverture dans leur révolte contre les colons, devenus pro-britanniques, de Saint-Domingue, l'actuelle Haïti. Par la loi du 20 mai 1802, le Premier Consul Napoléon Bonaparte annule ces dispositions, autorisant à nouveau l'esclavage dans les territoires français d'outre-mer concernés par le traité d'Amiens. Si elle ne vise donc pas la Guadeloupe, la Guyane et Saint-Domingue, elle entraîne progressivement le rétablissement de l'esclavage dans l'ensemble des colonies françaises, à la Guadeloupe en 1802 et en Guyane en 1803[1]. La révolte reprend ainsi à la Guadeloupe et à Haïti qui parvient à arracher son indépendance. Le 29 mars 1815, pendant les Cent-Jours, Napoléon abolit la traite[2], semble-t-il pour punir les ports français de l'Atlantique qui, en 1814, s'étaient réjouis de sa chute qui mettait fin au blocus maritime des côtes françaises par la marine britannique[réf. souhaitée]. À la Restauration, cette décision restera néanmoins lettre morte.
En 1807, le Royaume-Uni vote, après vingt années de débats, l'abolition de la traite des esclaves. Soucieux de ne pas être pénalisé face à ses concurrents français et espagnols, il négocie lors du Congrès de Vienne, au moment de la liquidation du contentieux créé par la Révolution et l'Empire, l'adoption par les nations européenne du principe de l'abolition de la traite. Une déclaration commune est signée le 8 février 1815 : elle laisse aux pays concernés toute latitude pour l'organisation de la répression d'un commerce désormais considéré comme « répugnant aux principes d'humanité et de morale universelle »[3]. Mal acceptée par les Français qui la considèrent comme « importée dans les fourgons de l'étranger »[réf. souhaitée], elle rencontre l'opposition des ports atlantiques (Bordeaux, Nantes) qui espèrent reprendre le fructueux négoce, interrompu, depuis 1793, par le blocus britannique. Si les lois, règlements et circulaires français interdisent officiellement la traite, le ministre de la Marine de 1819 à 1821, le comte Portal, ancien armateur bordelais, et de 1824 à 1827, le comte Villèle, premier ministre et parent de planteurs de l'Ile Bourbon (La Réunion) sont volontairement très laxistes dans l'application de la législation.
À partir de 1827, la Traite est considérée comme un crime et les négriers risquent la confiscation, une amende et le bannissement. Cependant de 1827 à 1830, cinquante navires quittent Nantes dans des conditions qui font suspecter la continuation du trafic. En 1831, le ministère Laffitte, où siègent de nombreux membres de la Société de morale chrétienne, une organisation d'oppositionnels libéraux engagés dans le combat contre la traite, fait adopter une loi qui vise à son abolition définitive : elle prévoit vingt à trente ans de travaux forcés pour les responsables, la réclusion pour l'équipage du navire et un engagement de sept ans dans les colonies pour les esclaves libérés lors de la prise du navire. La traite se poursuivra toutefois clandestinement, pour le compte d'autres pays, au-delà même du décret d'abolition de l'esclavage de 1848[4].
Cependant abolir la Traite n'est pas abolir l'esclavage. Là encore le Royaume-Uni montre l'exemple. En août 1833, une abolition progressive de l'esclavage est votée avec effet un an plus tard. Elle prévoit une période transitoire : l'esclave doit accomplir un « apprentissage » de cinq ans s'il est ouvrier agricole ou de sept ans s'il est domestique.
Aménagement de la condition servile [modifier]
Éludant la question de l'abolition, les gouvernement successifs de la Monarchie de Juillet entendent concentrer leur action sur l'amélioration progressive de la condition servile. Deux types d'argumentaire accompagnent l'évolution de la législation. Les partisans d'un maintien du système esclavagiste cherchent à substituer à l'abolition une amélioration des conditions matérielles des esclaves. Les modérés pensent que les esclaves doivent être « préparés à la liberté » avant de prétendre pouvoir en jouir pleinement : l'éducation et la conversion religieuse apparaissent comme des préludes à une abolition sans cesse repoussée. Après l'adoption des lois Mackau en 1845, le duc de Broglie estimait ainsi que « la loi actuelle est une loi de préparation à l'émancipation, loi qui arrivera un jour à améliorer la condition des noirs, à les rendre dignes de la liberté »[5]. La législation s'oriente dans trois directions : Le 30 avril 1833, la mutilation et le marquage aux fers des esclaves fugitifs (dispositions du Code Noir de 1685) sont interdits. Le 1er mars et le 12 juillet 1831, est décidée la suppression de la taxe sur les affranchissements d'esclaves. Le 29 avril 1836, les affranchis amenés en France sont dotés d'un état-civil. Le 11 juin 1839, on décide des cas d'affranchissement de droit et un recensement régulier des esclaves est prévu. Le 5 janvier 1840, il est décidé que les esclaves doivent recevoir une instruction primaire et religieuse sous le contrôle de magistrats qui doivent visiter les plantations. Les lois Mackau [modifier] Les lois Mackau constituent la dernière vague législative avant l'abolition de 1848. Votées en juillet 1845, elles reprennent la logique des textes précédents, sans marquer de rupture vers l'abolition. Elles rendent obligatoire une durée minimale accordée à l'instruction des esclaves. Elles limitent à quinze le nombre de fouets que les propriétaires peuvent dispenser sans avoir à recourir à une autorisation judiciaire. Les esclaves mariés mais de maîtres différents obtiennent le droit de réunion. En juillet 1846, le roi Louis-Philippe Ier abolit l'esclavage dans les domaines royaux de la Martinique et de la Guadeloupe et dans l'île de Mayotte qui vient d'être acquise par la France. Mais Guizot, principal ministre, n'entend pas aller plus loin. L'application de ses différentes mesures dans les colonies est très aléatoire comme ne manquent pas de le souligner les partisans de l'abolition. Ledru-Rollin et Agénor de Gasparin s'opposent ainsi au projet de loi Mackau lors des séances de la Chambre des députés en dénonçant l'inutilité de législations successives qui restent largement inappliquées[6]. Dans les colonies, l'ouverture de nouvelles écoles s'est par exemple assortie d'une sélection des élèves par les maires qui vise manifestement à en exclure les esclaves[7]. Dès 1831, après un voyage à Cuba, il affirme dans La Revue de Paris, que les esclaves sont des hommes donc sont libres de droit. En 1833, dans De l'esclavage et de la législation coloniale, il propose une libération progressive évitant les vengeances raciales et permettant aux esclaves d'acquérir l'autonomie économique et intellectuelle. Puis en 1838, participant au concours littéraire organisé par la Société de morale chrétienne, il préconise une libération immédiate sans période transitoire. À la suite de son voyage aux Antilles, en 1840-1841, il dédicace aux planteurs son ouvrage Colonies françaises, abolition immédiate de l'esclavage et propose d'interdire le sucre de betterave pour le remplacer par le sucre de canne. En avril 1847, la campagne de pétitions de la Société de morale chrétienne, recueille 11 000 signatures (dont celles de trois évêques, dix-neuf vicaires généraux, plus de huit cent cinquante prêtres, près de quatre-vingt dix présidents de consistoire ou pasteurs, six mille négociants). A la fin de février 1848, pendant son voyage d'enquête au Sénégal, Schoelcher apprend la chute du roi Louis-Philippe. Il regagne paris, contacte François Arago, ministre de la Marine et des Colonies qui le nomme sous-secrétaire d'État chargé des colonies et des mesures relatives à l'esclavage. Le 4 mars 1848, le décret, rédigé par Schoelcher, abolit l'esclavage et crée une commission chargée de préparer l'émancipation, est signé par le gouvernement provisoire de la toute jeune République. Le 5 mars la commission voit le jour, elle est présidée par Schoelcher (elle comprend le directeur des colonies, un chef de bataillon d'artillerie de marine, un avocat à la Cour de Cassation, un ouvrier horloger. Elle tient sa première réunion le 6 mars, et le 27 avril elle propose une série de douze décrets qui émancipent les esclaves et organisent l'avenir dans les colonies. Des ateliers nationaux sont établis dans les colonies; on crée des ateliers de discipline pour la répression de la mendicité ainsi qu'une caisse d'épargne; un décret agence l'impôt personnel, les taxes sur les tafias, vins et spiritueux; un autre institue une fête du Travail dans les colonies; un décret organise les hypothèques eres généraux de la République sont créés et envoyés dans les colonies pour y appliquer les décrets; la liberté de la presse est étendue aux colonies; un décret précise les modalités du recrutement militaire, de l'inscription maritime, de la garde nationale (extension des dispositions ayant cours en France); le sort des vieillards, des infirmes et des orphelins est pris en charge; des jurys cantonaux sont créés. Ainsi près de 248 500 esclaves sont libérés (plus de 87 000 en Guadeloupe, près de 74 450 en Martinique, 60 650 à La Réunion, 12 500 en Guyane, plus de 10 000 au Sénégal d'après les demandes d'indemnisation présentées par les propriétaires)
Une application aléatoire [modifier]
L'action de Victor Schoelcher [modifier]