Les 144 000, L’Image de Dieu en l’Homme, p. Géron
Le septième sceau de l’Apocalypse : la liturgie du Temple et le péché. p. Géron
8 LA PREDICATION DE L’ANCIENNE ALLIANCE
10, 1- 11, 14
[1]
Le thème traité dans les chapitres que nous abordons maintenant fait suite à l’endurcissement des cœurs tel qu’il a été présenté auparavant. Le rappel imagé de la succession des plaies sur l’Egypte et donc sur ceux qui, à l’instar de Pharaon, endurcissent leur cœur, montre bien que l’action du Seigneur est toujours la même : offrir sa lumière, sa grâce, sa délivrance. Il ne peut agir autrement. Mais le péché étant venu enténébrer la conscience de l’homme, ce n’est plus par un appel à la conscience humaine que Dieu va envisager l’appel à la conversion. Ce n’est plus par le recours à la sagesse que Dieu va persuader son enfant obnubilé par ses prétentions orgueilleuses. Comme l’explique saint Paul : « Puisqu’en effet le monde, par le moyen de la sagesse, n’a pas reconnu Dieu dans la sagesse de Dieu, c’est par la folie du message qu’il a plu à Dieu de sauver les croyants » (1° Co. 1, 21). La prédication du mystère du crucifié sera le thème essentiel de l’apôtre : « Non, je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1° Co. 2, 2). Comment cette prédication agit-elle et que provoque-t-elle ? C’est ce que nous sommes conviés à découvrir maintenant.
Il se divise en deux parties : ch. 10, 1-11 : le livre ch. 11, 1-14 : les 2 témoins
le livre : v. 1-3 : - l’ange présente un livre ouvert v. 4-7 : - le mystère de Dieu touche à son accomplissement et le secret des 7 tonnerres doit être gardé v. 8-11 : - le prophète mange le livre et est envoyé pour prophétiser
les 2 témoins : v. 1-2 : - on mesure le Temple devenu accessible aux païens v. 3-6 : - présentation du ministère des 2 témoins v. 7-10 : - mise à mort des témoins v. 11-14 : - résurrection des témoins
La présentation de l’ange ne laisse ni impassible ni indifférent. Il apparaît revêtu d’une grande puissance. Cela se distingue par son aspect assez similaire à celui du Christ ressuscité tel qu’il nous a été fait au commencement du Livre, au moins par la clarté du soleil qui brille sur son visage et la détermination solide de ses appuis que traduisent ses jambes de feu. Il est comme revêtu de la puissance divine, venant de la nuée céleste où Dieu réside. Cela nous prépare à accueillir l’importance de son message, comme si nous étions parvenus désormais à un moment clef de cette Révélation à l’œuvre en nous. Posant un pied sur chacun des éléments stables de la création, celle-ci se trouve tout entière interpellée selon la tradition des convocations que Dieu adresse son peuple :
« Le Dieu des dieux, Yhvh, accuse, il appelle la terre du levant au couchant. Depuis Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit ; Il vient, notre Dieu, Il ne se taira point. Devant lui, un feu dévore, autour de lui, bourrasque violente ; Il appelle les cieux d’en haut et la terre pour juger son peuple. "Assemblez devant moi les miens, qui scellèrent mon alliance en sacrifiant." Les cieux annoncent sa justice : "Dieu, c’est lui le juge !" "Ecoute, mon peuple, j’accuse, Israël, et je t’adjure, moi, Dieu, ton Dieu" » (Ps. 50, 1-7).
La clameur qu’il pousse est semblable à celle du lion, l’animal que toute la savane entend et elle en est effrayée. Nous savons que la tradition chrétienne a repris ce symbolisme pour désigner l’un des quatre évangélistes, saint Marc, puisque son évangile commence précisément dans le désert, là où le lion rugit, par la prédication de Jean Baptiste. Le prophète Amos en avait déjà donné l’idée : « Le lion a rugi : qui ne craindrait ? Le Seigneur Yhvh a parlé : qui ne prophétiserait ? » (Am. 3, 8).
On nous propose ainsi d’entendre un message d’autorité. Ce qui a été annoncé auparavant semble n’avoir pas su convaincre le cœur de l’homme. La parole puissante qui va se faire entendre sera décisive et déterminante. Elle est accompagnée de 7 tonnerres, comme la parole de Dieu donnée à Moïse le fut aussi dans le tonnerre. Mais elle appartient à un ordre de révélation qui n’est pas encore accessible, plutôt réservé à ceux qui auront su passer une épreuve. Une sorte d’accomplissement est nécessaire, traduit dans l’expression de la consommation du mystère divin. Les références explicitement rappelées ici, tant dans le Livre de Néhémie : « C’est toi, Yahvé, qui es l’Unique ! Tu fis les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qu’elle porte, les mers et tout ce qu’elles renferment. Tout cela, c’est toi qui l’animes et l’armée des cieux devant toi se prosterne » (9, 6 et sq.) que dans le discours de Moïse : « Cieux, prêtez l’oreille, et je parlerai ; terre, écoute ce que je vais dire ! Que ma doctrine ruisselle comme la pluie, que ma parole tombe comme la rosée, […]Voyez maintenant que moi, moi je Le suis et que nul autre avec moi n’est Dieu ! C’est moi qui fais mourir et qui fais vivre ; quand j’ai frappé, c’est moi qui guéris. Oui, je lève ma main vers le ciel et je dis : Aussi vrai que je vis pour toujours » (Dt. 32, 1-40) nous font penser à une véritable convocation de l’humanité entière devant le Seigneur prenant à témoin la création, une sorte de jugement avant l’heure.
Un livre est ouvert. Est-ce le même que celui qui était dans la main du Seigneur siégeant sur le Trône lors de la première vision ? De fait le 7ème sceau a été brisé. Désormais le Livre peut être lu. Et non seulement il sera lu, mais il fera l’objet d’une prédication, il est le contenu de la prédication, la seule qui subsiste et la seule qui puisse être proclamée. Le prophète doit manger ce livre, il doit recevoir les paroles de Dieu dans sa bouche : « J’ai mis mes paroles en ta bouche » (Is. 51, 16), dit le Seigneur à son prophète Isaïe. Cette expression revient souvent dans la Bible . Elle désigne la relation étroite qui existe entre le Seigneur et celui qu’Il a choisi pour annoncer sa Parole. Depuis longtemps, le Seigneur aimerait que cette Parole habite le cœur de ses enfants. Il veut qu’elle soit donnée à tous comme Il l’enseigne par Moïse : « Elle n’est pas dans les cieux, qu’il te faille dire : "Qui montera pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ?" Elle n’est pas au-delà des mers, qu’il te faille dire : "Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ?" Car la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique » (Dt. 30, 12-14).
Le peuple a-t-il bien reçu cette « Parole désirable plus que l’or, que l’or le plus fin ; douce plus que le miel, que le suc des rayons » ? (Ps. 19, 11). Non, malgré la proximité que Dieu a voulu lui donner. Aussi le ministère des prophètes consistera-t-il à accueillir cette Parole pour la redonner : « Et toi, fils d’homme, écoute ce que je vais te dire, ne sois pas rebelle comme cette engeance de rebelles. Ouvre la bouche et mange ce que je vais te donner." Je regardai, et voici qu’une main était tendue vers moi, tenant un volume roulé. Il le déploya devant moi : il était écrit au recto et au verso ; il y était écrit : "Lamentations, gémissements et plaintes." Il me dit : "Fils d’homme, ce qui t’est présenté, mange-le ; mange ce volume et va parler à la maison d’Israël." J’ouvris la bouche et il me fit manger ce volume, puis il me dit : "Fils d’homme, nourris-toi et rassasie-toi de ce volume que je te donne." Je le mangeai et, dans ma bouche, il fut doux comme du miel . Alors il me dit : "Fils d’homme, va-t’en vers la maison d’Israël et tu leur porteras mes paroles » (Ez. 2, 8- 3, 3).
Pour le visionnaire qu’est Jean, le livre qu’il mange est doux comme le miel en sa bouche. C’est le goût de la parole de Dieu comme on l’a vu, tel que cela est exprimé dans les Psaumes. Mais l’amertume provient du contenu du message dans sa réception. N’étant pas reçu, il provoque cette amertume, il révèle cette difficulté pour l’homme d’accueillir cette Parole. Au lieu qu’elle lui procure joie et satisfaction, elle le laisse triste et douloureux. Nous comprenons cette réaction avec celle du jeune homme venu rencontrer le Christ : « Jésus lui déclara : "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi." Entendant cette parole, le jeune homme s’en alla contristé, car il avait de grands biens » (Mt. 19, 21-22). La richesse de cœur et la suffisance engendrent la tristesse et empêchent de suivre le Christ. Ici, la prédication envisagée s’adresse à une foule de peuples, de nations, de langues et de rois.
Il nous faut revenir sur le sens des paroles relatives au caractère secret des 7 tonnerres. L’ange demande à Jean de ne pas écrire ce qu’il a entendu. Cela doit être gardé quand sonnera la 7ème trompette. Alors le mystère de Dieu sera accompli. Nous verrons précisément bientôt en quoi consiste cet accomplissement. Et nous pouvons comprendre la prudence de garder secrètes les paroles des tonnerres comme pour nous prévenir du caractère particulier de la révélation. Elle exige un cœur chaste et silencieux, pauvre et humble. Sinon elle provoque justement cette amertume, elle ne peut être reçue avec fruit. Il y a toujours une pédagogie indispensable exigée par la prédication de la Parole. Le silence permet le recueillement intérieur propice à l’acquiescement libre de la liberté humaine à la volonté divine. C’est dans une âme prédisposée à une telle qualité d’intériorité que le Verbe a pu se faire chair. Et c’est précisément ce mystère qui sera évoqué dans les lignes suivantes.
Après cela, il nous faut voir comment cette prédication se réalise. C’est l’œuvre des 2 témoins. Ils s’inscrivent dans la lignée des prophètes qui ont éclairé le Peuple de l’Ancienne Alliance d’une autorité sans conteste. Leurs enseignements n’auront jamais été reçus aisément par leurs contemporains et ils auront connu la persécution sinon le martyre. Mais c’est par après que les sages d’Israël auront recueilli leurs paroles et les auront insérées dans le canon des Ecritures parce que ce qu’ils avaient annoncé s’est réalisé. Amos et Osée avaient averti de l’imminence du conflit politique avec les voisins du Nord et la menace de la destruction de Samarie : « Amasias, le prêtre de Béthel, envoya dire à Jéroboam, roi d’Israël : "Amos conspire contre toi, au sein de la maison d’Israël ; le pays ne peut tolérer ses discours. Car ainsi parle Amos : Jéroboam périra par l’épée et Israël sera déporté loin de sa terre." Et Amasias dit à Amos : "Voyant, va-t’en ; fuis au pays de Juda ; mange ton pain là-bas, et là-bas prophétise. Mais à Béthel, cesse désormais de prophétiser » (Am. 7, 10-13).
Jérémie sera emprisonné et descendu dans une citerne, lui qui invitait à accepter la perspective inéluctable de la déportation à Babylone. On le prendra pour un dangereux collaborateur lié avec l’ennemi : « Jérémie répondit : "C’est faux ! Je ne passe pas aux Chaldéens !" Mais sans écouter Jérémie, Yiréiyyaï l’arrêta et le conduisit aux princes. Ceux-ci, furieux contre Jérémie, le frappèrent et le mirent au cachot » (Jér. 37, 14-15). Ezéchiel dénoncera les cultes idolâtriques qui se pratiquent dans le Temple de Jérusalem par les prêtres infidèles. Il osera dire que le Seigneur a quitté Jérusalem pour rejoindre les exilés à Babylone : « Fils d’homme, vois-tu ce qu’ils font ? Toutes les abominations affreuses que la maison d’Israël pratique ici pour m’éloigner de mon sanctuaire ? Et tu verras encore d’autres abominations affreuses » (Ez. 8, 6). Isaïe, quant à lui, annoncera le retour des exilés à Jérusalem, mais au moment où l’on n’est plus d’accord pour les accueillir car on s’est emparé de leurs biens, et l’on a perdu la foi pour vouloir reconstruire le Temple : « Mais moi je viendrai rassembler toutes les nations et toutes les langues, de toutes les nations ils ramèneront tous vos frères en offrande à Yhvh, sur des chevaux, en char, en litière, sur des mulets et des chameaux, à ma montagne sainte, Jérusalem, dit Yhvh » (Is. 66, 18-20). A temps et à contre temps se fait la prédication des prophètes.
Un élément nouveau intervient ici, que l’on retrouve plus ou moins envisagé dans les promesses des prophètes et qui sera sujet à de grandes controverses : il s’agit de l’ouverture de la foi d’Israël aux païens. Le Livre de l’Apocalypse nous révèle précisément l’objectif de la prédication : l’ouverture du Temple qui n’est plus limitée aux fils d’Israël. En effet l’organisation de l’accès au Temple était telle que plusieurs parvis délimitaient les emplacements réservés aux différentes catégories ethniques et sociales : les païens restaient à l’extérieur. Puis les femmes pouvaient pénétrer dans une enceinte spécialement délimitée pour elles. Ensuite les hommes parvenaient à une proximité plus grande. Cependant, l’accès au Temple lui-même restait réservé aux prêtres tandis que le rideau du Saint des Saints ne pouvait être franchi par le Grand Prêtre qu’une fois par an, le jour du Grand Pardon.
C’est pourquoi on mesure le Temple : pourra-t-il contenir la foule innombrable qui se tient devant le Trône de Dieu et de l’Agneau avec les 144 000 ? Ezéchiel et Zacharie avaient précédemment été investis de cette mission : « Voici : il y avait un homme, et dans sa main, un cordeau pour mesurer. Je lui dis : "Où vas-tu ?" Il me dit : "Mesurer Jérusalem, pour voir quelle est sa largeur et quelle est sa longueur." Et voici : l’ange qui me parlait s’avança et un autre ange s’avança au devant de lui. Il lui dit : "Cours, parle à ce jeune homme et dis-lui : Jérusalem doit rester ouverte, à cause de la quantité d’hommes et de bétail qui s’y trouve. Quant à moi, je serai pour elle - oracle de Yhvh - une muraille de feu tout autour, et je serai sa Gloire." » (Za. 2, 5-9). Ce qui est vraiment nouveau c’est de considérer le fait que les étrangers puissent habiter le pays avec les fils d’Israël et qu’ils partagent le même héritage : « Vous partagerez ce pays entre vous, entre les tribus d’Israël. Vous vous le partagerez en héritage, pour vous et pour les étrangers qui séjournent au milieu de vous et qui ont engendré des enfants parmi vous, car vous les traiterez comme le citoyen israélite. Avec vous ils tireront au sort l’héritage, au milieu des tribus d’Israël » (Ez. 47, 21-22).
La prédication des ces 2 témoins est donc orientée vers la révélation de ce message nouveau. Tous les hommes, de toutes races, langues, peuples et nations, sont invités à entrer dans le Temple du Seigneur. L’image des 2 oliviers qui se tiennent devant le Maître de la terre provient du prophète Zacharie (4, 11-14) : la lumière et l’huile sont les images de la prédication de la lumière de la vérité et de la miséricorde du salut. Il est dit que leur enseignement ne peut supporter la contradiction. En effet, celui qui le refuse entre dans la mort, car c’est la vie qu’il propose et le refuser revient à refuser la vie. C’est ce qui fera dire à Jésus : « Qui croit en celui que le Père a envoyé n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu » (Jn. 3, 18) et encore : « Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné » (Mc. 16, 16).
Ces 2 témoins sont par ailleurs aisément identifiables. On reconnaît les deux grands prophètes Moïse et Elie. En effet, ils se sont tenus devant le Maître de la terre quand ils ont apparu autour de Jésus transfiguré sur la montagne : « Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici que leur apparurent Moïse et Elie, qui s’entretenaient avec lui » ( Mt. 17, 2-3). En outre, celui qui ferme le ciel pour arrêter la pluie désigne Elie : « Elie le Tishbite, de Tishbé en Galaad, dit à Achab : "Par Yhvh vivant, le Dieu d’Israël que je sers, il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sauf à mon commandement." » (1 R 17, 1). Quant à changer l’eau en sang revient à Moïse comme on l’a vu plus haut.
Cependant, même s’ils prêchent sans que personne ne puisse les contredire, les témoins sont mis à mort. Il s’agit de leur prédication qui est rejetée et considérée comme contradictoire avec le bonheur proposée par le monde. Elle est donc livrée à la vindicte et au mépris de la populace. On a pu en avoir quelque exemple récent lorsque les media se sont emparé de la parole de Benoît XVI pour la tourner en ridicule. Quand Jésus lui-même enseigna l’accès au Temple pour les païens, il connut immédiatement le rejet violent jusqu’à risquer la mort : « Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée ; et aucun d’eux ne fut purifié, mais bien Naaman, le Syrien." Entendant cela, tous dans la synagogue furent remplis de fureur. Et, se levant, ils le poussèrent hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline sur laquelle leur ville était bâtie, pour l’en précipiter. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin… » (Luc, 4, 27-30). La mission confiée aux fils d’Israël a été détournée de sa véritable destination et Jésus ne se cache pas pour le dire avec une certaine véhémence : « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux ! Vous n’entrez certes pas vous-mêmes, et vous ne laissez même pas entrer ceux qui le voudraient » (Mt. 23, 13). Et nous qui sommes chrétiens, savons-nous proposer à nos frères non chrétiens l’ouverture au Royaume ?
La résurrection des témoins provoque une stupeur générale. Elle est le signe que Dieu a honoré leur ministère. Ils sont identifiés au Christ, à « Jésus le Nazôréen, explique saint Pierre le jour de la Pentecôte, devant la foule réunie au bruit du souffle de l’Esprit, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, prodiges et signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, ainsi que vous le savez vous-mêmes, cet homme qui avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez pris et fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies, mais Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de l’Hadès » (Ac. 2, 22-24). Ceux qui ont refusé d’entendre et de croire en la prédication des 2 témoins se voient privés d’avenir ; ceux qui survivent par la foi, rendent gloire au Dieu du Ciel. C’est bien le sens de toute existence : entrer dans la reconnaissance de la gloire de Dieu et la chanter avec tous les anges et tous les saints. Apparaît déjà avec plus de clarté le lien entre la mort de Jésus, qui est une mort pour tous – « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mt. 26, 28) – et l’accès de tous les hommes au Temple.
à suivre 9 L’INCARNATION
LE TEMPLE, LA FEMME ET LE DRAGON 11, 15-12,12
[1] 1 Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d’une nuée ; au-dessus de sa tête était l’arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. 2 Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre ; 3 et il cria d’une voix forte, comme rugit un lion. Quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. 4 Et quand les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j’allais écrire ; et j’entendis du ciel une voix qui disait : Scelle ce qu’ont dit les sept tonnerres, et ne l’écris pas. 5 Et l’ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, 6 et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de temps, 7 mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. 8 Et la voix, que j’avais entendue du ciel, me parla de nouveau, et dit : Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. 9 Et j’allai vers l’ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit : Prends-le, et avale-le ; il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. 10 Je pris le petit livre de la main de l’ange, et je l’avalai ; il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l’eus avalé, mes entrailles furent remplies d’amertume. 11 Puis on me dit : Il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, et de rois.