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Anglicanisme ??!!

 

La question religieuse

Domination et diversité du protestantisme

Vers 1774, la moitié des colonies, situées surtout au sud, sont anglicanes[47] (Virginie, Maryland, Caroline du Sud, Georgie, etc.). L'Église anglicane était officielle et disposait d'un monopole sur le mariage[48]. Elle était la seule à être financée par l'impôt[49].

Mais au XVIIIe siècle, l'Église américaine possède déjà des spécificités : elle compte peu de pasteurs d’où l'importance des conseils de paroisse et la relative autonomie des laïcs[50]. Cette situation particulière crée des tensions entre les fidèles et les pasteurs anglicans qui se plaignent aux autorités de Londres[51].

L'anglicanisme est une confession chrétienne dont l'origine remonte au XVIe siècle lorsque le roi d'Angleterre Henri VIII rompit avec le pape et Rome. Cette forme du christianisme est aujourd'hui présente principalement dans les pays qui ont pu être imprégnés par la culture anglaise, comme les anciennes colonies britanniques en Amérique et en Afrique.


En toute rigueur, on ne saurait parler de l'« Église anglicane » puisque les différentes églises se reconnaissant dans cette confession sont autocéphales. La plupart sont rassemblées dans la Communion anglicane, au sein de laquelle l'Église d'Angleterre et son primat, l'archevêque de Canterbury, ne jouissent que d'une primauté d'honneur. Ces églises sont en pleine communion (en matière doctrinale et sacramentelle) les unes avec les autres et représentent ensemble environ 77 millions de fidèles.

Les églises anglicanes ont une structure épiscopale ; elles se disent à la fois catholiques et réformées, et l'anglicanisme a souvent été présenté comme la via media entre ces deux branches de la chrétienté. Elles se présentent comme des églises catholiques non romaines, parce qu'elles se veulent en continuité avec la tradition apostolique (ainsi la patristique est très développée dans le monde anglican) et affirment avoir conservé la succession apostolique. Toutefois, l'Église catholique ne leur reconnaît pas cette qualité : l'encyclique Apostolicae Curae publiée par le pape Léon XIII conteste la validité des ordinations d'évêques anglicans.

Par ailleurs, les églises anglicanes se disent réformées parce qu'elles ont adhéré à certains principes nouveaux issus de la Réforme protestante en matière de doctrine et de liturgie. À l'origine la doctrine anglicane est énoncée dans les Trente-neuf articles qui ont longtemps eu une valeur impérative. L'éventail entre les positions doctrinales s'est ensuite élargi et donne lieu à de nombreuses classifications (Haute Église, Basse Église, Large Église, Anglo-catholicisme, Évangélisme...).

Alors que pendant longtemps la coexistence apaisée entre de telles positions divergentes était considérée comme une spécificité de l'anglicanisme, la communion est depuis la fin du XXe siècle soumise à de forts tiraillements sur certaines questions : ordination des femmes, position par rapport à l'homosexualité notamment.

Fondation : le rôle de la monarchie britannique

À l'inverse de ce qui s'est produit en Europe continentale, la séparation entre l'Église d'Angleterre et la papauté ne vint pas de querelles théologiques, mais avant tout politiques. Le roi d'Angleterre, Henri VIII, jusque là soutien sans faille de la papauté, avait épousé en 1509 Catherine d'Aragon. Sans héritier mâle, et par ailleurs épris de sa maîtresse Anne Boleyn, il fait parvenir au pape en 1527 une demande d'annulation de son mariage. Ayant essuyé en 1530 un refus définitif de Clément VII, il se proclame l'année suivante alors « Chef Suprême de l'Église et du Clergé d'Angleterre » et rompt toute relation diplomatique avec Rome.

Le « divorce royal » peut alors être prononcé : dès que son union avec Catherine d'Aragon est invalidée par le nouvel archevêque de Cantorbéry, Thomas Cranmer, Henri VIII épouse sa favorite le 23 mai 1533.

Ce n'est cependant qu'en 1559, avec le Règlement élisabéthain, que la situation religieuse commence à se stabiliser en Angleterre et que l'anglicanisme prend véritablement forme, avec notamment l'introduction du Livre de la prière commune. Des églises sœurs sont fondées en Écosse et en Irlande dès cette époque.

Ces deux mouvements vont persister et se transformer progressivement au cours du XIXe siècle. En effet la première moitié de ce siècle est une phase d'intense réveil religieux, qui voit l'émergence de l'évangélisme anglican. Parallèlement, avec le mouvement d'Oxford une part des anglicans Haute Église se tourne vers une remise en valeur de la tradition apostolique et forme un nouveau mouvement, le tractarianisme qui devient ensuite l'anglo-catholicisme. Enfin, dans la lignée du protestantisme libéral naissant, émerge un mouvement qui se dénomme Large Église (Broad Church).[2].

 

Doctrine

Statut et rôle du clergé

prêtre anglican en habit de chœur

Les Églises anglicanes ont une structure épiscopale : elles ont donc conservé une bonne partie de l'organisation hiérarchique catholique (sauf le cardinalat et la papauté). Une distinction importante de l'anglicanisme par rapport au catholicisme romain est le droit qu'ont les clercs séculiers (prêtres et évêques) de se marier et d'avoir des enfants, que ce soit avant ou après leur ordination. Il arrive cependant que certains clercs (notamment parmi ceux de tendance anglo-catholique) vivent leur ministère en s'engageant au célibat[8].

Dans la plupart des églises anglicanes, il est aussi possible pour des femmes d'être ordonnées prêtres et même évêque dans quinze Églises de confession anglicane - aux États-Unis, en Écosse, au Canada ou en Nouvelle-Zélande notamment[9]. Le Synode Général de York en juillet 2008 a décidé par vote d'étendre cette capacité à l'Angleterre[10]. Cette décision ne devrait toutefois pas être opérante avant 2014 en Angleterre[11].

Diversité et risques de rupture

Si les évêques anglicans du monde se réunissent régulièrement lors des conférences de Lambeth et se reconnaissent encore volontiers comme issus du même rameau, les divergences liturgiques et théologiques entre les courants de l'anglicanisme sont telles que se pose aujourd'hui la question de la signification de la Communion anglicane et de sa pérennité. En effet, au XXe siècle et au XXIe siècle, certaines Églises de la communion anglicane ont pris des décisions libérales par rapport à d'autres confessions chrétiennes : ordination de femmes prêtres, acceptation d'un évêque homosexuel vivant en couple, par exemple.

Dans ces circonstances, l'actuel archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, essaie de jouer de son mieux un rôle d'apaisement et ainsi de maintenir l'unité de son Église.

 

Une cause de division nouvelle est celle de l'acceptation de la bénédiction des couples homosexuels ou de l'ordination homosexuels. Sur ce point, la crise est ouverte depuis l'ordination d'un pasteur vivant ouvertement une relation homosexuelle stable, Gene Robinson, comme évêque du New Hampshire en 2003 par l'Église épiscopale des États-Unis d'Amérique. Elle a conduit à un certain nombre de changements d'obédience par des paroisses et des diocèses qui tout en voulant rester dans la Communion anglicane, se sont mis sous la juridiction de provinces plus conservatrices.

L'attraction du catholicisme

Au XIXe siècle, la proximité doctrinale entre une certaine partie des Anglicans adeptes du mouvement d'Oxford et l'Église catholique romaine a provoqué un certain nombre de conversions, à l'image de John Henry Newman et de Henry Edward Manning. Les controverses sur la validité des ordres anglicans auraient interrompu ce mouvement.[réf. nécessaire]

Avec l'évolution doctrinale de l'anglicanisme à la fin du XXe et au début du XXIe siècle, de nouvelles conversions ont lieu. La spectaculaire conversion de l'ancien premier ministre Tony Blair, ou des Évêques Anglican de Londres, de Chichester et auxiliaire de Newcastle, sont, de leurs propres aveux, très majoritairement consécutives aux divisions sur le mariage homosexuel, l'ordination des femmes et des homosexuels en tant que prêtres au sein de l'Église d'Angleterre. Il semble que la fin de toute exigence morale dans l'Anglicanisme contribue à la désaffection de cette confession par ses fidèles les plus pratiquants, alors qu'elle est ressentie positivement par les non-pratiquants et les athées.[réf. nécessaire]

Le 9 novembre 2009, le Vatican a publié une Constitution apostolique, signée par Benoît XVI le 4 novembre précédent, intitulée "Anglicanorum Coetibus" ("Des groupes d'Anglicans"). Elle prévoit que les prêtres anglicans qui se rallieraient à Rome bénéficieront d'un "ordinariat personnel" leur permettant de conserver leurs traditions, notamment liturgiques, au sein de l'Église Catholique.

 

 

Suite !! 

 

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