(texte remis à jour par J.M. Danze en février 2000)
Lorsque j’étais enfant, au début des années 1950, on m’a acheté une paire de chaussures neuves. Le fabricant venait tout juste d’innover en présentant le "PODASCOPE", un appareil destiné à vérifier si les chaussures étaient bien adaptées aux pieds. Je me souviens aujourd’hui encore clairement de mon émerveillement de pouvoir voir mes orteils se tortiller et se mouvoir dans mes chaussures.
Cet appareil utilisait des rayons X à une assez forte intensité, afin de fournir des images en temps réel sur un simple écran. C’était dix ans avant que le Dr. Alice Stewart ait effectué des recherches montrant qu’il n’y avait pas de niveau inoffensif d’exposition aux rayons X, même à très faible intensité. En fait, elle était pratiquement écartée de "l’establishment" médical et il a fallu encore attendre 20 ans avant que le danger réel des rayons X médicaux soit reconnu. Maintenant, en ces dernières années du siècle, le Bureau National Britannique de Radio-protection (N.R.P.B.) tente de persuader les hôpitaux de diminuer l’exposition des patients aux rayons X. Les chercheurs du Conseil de la Recherche Médicale (M.R.C.) prennent une position en pointe en admettant qu’il n’existe aucun niveau totalement inoffensif de radiations ionisantes (**). Le Collège Royal Britannique des Radiologues a publié en 1998 des lignes directrices établies rationnellement, afin de restreindre les doses de rayons X.
L’asbeste est strictement mise sous contrôle depuis 1970 et l’utilisation des variétés les plus dangereuses a été écartée. Malgré cela, les morts par mésothéliome (un cancer de la plèvre du poumon) sont en augmentation constante et le pic de décès dus à l’asbeste n’est pas attendu avant environ 2020 dans le Royaume Uni. Le délai s’écoulant entre la première exposition à l’asbeste et la mort est maintenant reconnu et souvent compris entre 20 et 50 ans. La plupart des cancers liés à l’environnement chez les adultes prennent plus de 10 ans entre l’initiation et la détection. La consommation de viande contaminée par des prions (Encéphalopathie Spongiforme Bovine) pouvant causer l’apparition de la maladie de Kreutzfeld-Jacobs chez l’homme plusieurs années plus tard n’est qu’un autre exemple.
Les téléphones cellulaires
Les téléphones cellulaires émettent des micro-ondes. Si des micro-ondes pulsées ou des champs électromagnétiques alternatifs en basses fréquences se révèlent cancérigènes, même si nous reportons leur usage cinq ans en arrière, nous ne devons nous attendre à voir leurs effets se manifester sous forme de cancers que dans dix autres années. Entretemps, nous découvrons que la plupart des fabricants de téléphones portables font tranquillement et prudemment breveter des appareils et des antennes réduisant l’intensité des champs électromagnétiques.
Malgré l’impression que laissent les compagnies de téléphonie mobile dans leur littérature, très peu de travaux ont été réalisés sur des implications à long terme de l’usage du téléphone mobile sur la santé humaine. Les utilisateurs courants de téléphones cellulaires sont involontairement et souvent à leur insu, devenus des sujets d’expériences. Des recherches antérieures concernant les effets des micro-ondes sur la santé, incluant les études récentes sur
(*) L’auteur souhaite une large diffusion du présent article (aucun droit d’auteur)
(**) L’opinion des experts officiels français est très loin de cette position
les téléphones mobiles donnent certainement lieu à des préoccupations justifiées. Même John Stather, le Directeur adjoint du Bureau National Britannique de Radio-protection (N.R.P.B.) déclarait: "Jusqu’à récemment, nous pensions que les actions nocives des micro-ondes n’étaient dues qu’à leurs effets thermiques, lesquels sont négligeables aux faibles intensitéssubies par les utilisateurs de téléphones cellulaires. Maintenant, il peut y avoir un autre effet en jeu et nous sommes beaucoup moins assurés" (Sunday Times, 21 sept. 1997.
Prise de conscience du public
La prise de conscience du public quant aux dangers possibles a probablement été déclenchée au début par le cas de tumeur cérébrale de Reynard en 1992. Environ huit actions judiciaires accusant les téléphones cellulaires de causer des tumeurs du cerveau ont été introduites aux USA. Bien qu’aucune de ces actions n’ait abouti, elles ont posé le problème et ont soulevé des questions concernant la sécurité dans l’esprit de beaucoup de personnes. Elles ont réveillé de vieux spectres comme la tragédie de la thalidomide (Softenon) - le résultat de la large utilisation d’une spécialité pharmaceutique avant que des recherches adéquates à long terme aient été menées. La première partie d’une nouvelle étude importante sur 11.000 utilisateurs de téléphones mobiles a été publiée le 14 mai 1998 [1] et bien qu’ignorée des principaux médias de radio et de télévision, elle a constitué une manchette en première page du Daily Express le vendredi 15 mai. Cette étude montrait une petite différence en ce qui concerne l’échauffement, la fatigue et les maux de tête entre les téléphones cellulaires analogiques et les GSM digitaux, mais elle mettait en exergue une augmentation de trois à six fois de la fatigue et des maux de tête pour les grands utilisateurs de téléphones mobiles et une augmentation allant jusqu’à 48 fois de la sensation de chaleur à l’oreille, au visage ou à la tête de l’utilisateur. Les points principaux détaillés de l’étude ont été présentés au Colloque Annuel de la Bioelectromagnetics Society (B.E.M.S.) en Floride, en juin 1998. Ils montraient une diminution plus importante de la concentration et de la mémoire chez les utilisateurs réguliers de téléphones cellulaires GSM.
Une semaine seulement auparavant, le mardi 5 mai, on rapportait la nouvelle que la Cour des Magistrats du Cwmbran (Pays de Galle) lançait une citation à comparaître sur base de la section 10 de l’Acte de Protection des Consommateurs du Royaume Uni et chargeait Roger Coghill de poursuivre une action criminelle privée contre un distributeur détaillant de Motorola et d’Orange. Le magistrat estimait qu’il existait suffisamment de preuves scientifiques (avant les preuves apportées par K.H. Mild) pour déclarer la procédure recevable. Son action protestait contre le fait que les distributeurs omettaient d’apposer sur leurs boîtiers de téléphones cellulaires les étiquettes requises, mentionnant les risques possibles pour la santé des usagers lors de conversations prolongées, comme prévu dans l’Acte de Protection des Consommateurs de 1987. L’argumentation était qu’il existe maintenant suffisamment de preuves raisonnables de ce que l’utilisation des téléphones cellulaires peut causer des effets nuisibles pour la santé. Il a maintenant introduit une plainte actualisée et l’instruction préliminaire a été fixée au 2 septembre 1998 [2].
Un compte-rendu de recherches a été publié dans "The Lancet" [3] par une équipe allemande. Cette étude montre une augmentation significative de la pression sanguine chez des personnes ayant utilisé un téléphone cellulaire pendant 30 minutes. Bien que l’augmentation ne soit que d’environ 5 %, elle montre un effet biologique important et a attiré l’attention des médias nationaux.
Niveaux d’exposition
En dépit de ce que disent certaines compagnies de téléphonie mobile, les téléphones mobiles émettent des micro-ondes semblables à celles utilisées dans les fours à micro-ondes pour cuire les aliments. Entre 20 % et 80 % de l’énergie est absorbée par la tête de l’utilisateur. Le pourcentage absorbé dépend de la conception du téléphone, du type d’antenne (les antennes compactes qu’il est impossible de déployer sont les pires, car elles envoient directement l’énergie dans la tête de l’utilisateur), et de la distance de la station relais la plus proche.
Une augmentation mesurable et significative de la température de tissus du corps résulte de l’exposition à des niveaux thermiques d’intensité de micro-ondes; c’est la raison pour laquelle les micro-ondes sont utilisées dans la cuisson des aliments. Lorsque les niveaux maximaux acceptables ont été fixés pendant les années 1950, ils étaient basés sur des niveaux de champs que le corps humain peut supporter sans provoquer une augmentation de 1° C de la température du corps. La possibilité d’effets non thermiques n’a pas été prise en considération. La plupart des organismes nationaux et internationaux (y compris le Bureau National de Radio-protection du Royaume Uni) ont décidé qu’une augmentation de 1° C (en moyenne 6 minutes pour une exposition locale et 15 minutes pour le corps entier) devait être l’augmentation maximale de température permissible à long terme, bien que certains états aient choisi de situer la limite plus bas, entre 0,2 ° et 1 ° C.
L’exposition à des niveaux non thermiques signifie qu’aucune énergie transmise n’est susceptible de causer une élévation de température. L’exposition à un niveau athermique signifie cependant qu’un peu d’énergie de chauffage est transmise, mais la ciculation du sang et d’autres liquides physiologiques va évacuer la chaleur du tissus de sorte que l’augmentation globale de la température est limitée à une valeur plus basse que celle définie pour une exposition thermique.
Malgré des preuves considérables, publiées dans la littérature scientifique, montrant les effets biologiques des radiations électromagnétiques dans la gamme des fréquences radio de la plage des micro-ondes du spectre à des taux d’absorption spécifique (SAR) bien trop bas pour produire une réponse thermique, on continue à nier les effets non thermiques. Cependant, les conclusions du "Rapport Doll" du Bureau National Britannique de Radio-protection (N.R.P.B.) concernant les effets des radiations non ionisantes indiquent: "Des études animales menées à des fréquences au dessus de 100 kHz ont fourni des preuves d’effets sur l’apparition de tumeurs"[4].
Implications sur le cancer
Bien que les cas de cancers du cerveau aient augmenté constamment et fortement au cours des quinze dernières années, ceux-ci ne sont très vraisemblablement pas le résultat des hauts niveaux d’utilisation des téléphones mobiles. En 1998, une étude a rapporté que l’apparition des cancers du cerveau en Australie occidentale a augmenté et la question y était posée quant à la possible implication de l’usage des téléphones mobiles [5].Cependant, si l’implication de cancers sur une grande échelle, à long terme devait se manifester, il serait vraisemblable que ce soient les leucémies myéloïdes d’adultes et les mélanomes multiples. Bien avant, au début des années 1980, Sam Milham avait rapporté un excès de leucémies parmi les radio-amateurs. Il avait constaté que parmi ceux-ci, il y avait environ trois fois plus de leucémies aiguës et chroniques que le nombre attendu. Nous connaissons personnellement un nombre d’utilisateurs de téléphones cellulaires digitaux (GSM) qui ont développé une maladie de Hodgkin dans les ganglions lymphatiques du cou, du côté où ils utilisaient normalement leur téléphone portable deux heures par jour [6]. En 1980, le Dr. John Holt a publié une lettre à l’éditeur. Il montrait qu’entre 1951 et 1959, 50 % de patients atteints de leucémie myéloïde chronique dans le Queensland avaient une survie de 55 mois après le diagnostic [7]. En 1960 et 1961 trois grandes stations de télévision ont été implantées dans cette région. Au cours de la période 1963-1967, 50 % de patients atteints de leucémie myéloïde chronique ne survivaient que 21 mois. Cette évoluition dramatique ne peut pas être expliquée par un changement de personnel médical, ni de protocole, ni de thérapie. Au milieu des années 1980, Stanislaw Szmigieslski a rapporté que le personnel de la police militaire polonaise exposé aux fréquences radio présente des niveaux élevés de leucémies. Il a publié en 1996 une actualisation de cette publication [8]. Il s’agit d’une étude sur tout le personnel de la police militaire polonaise, réalisée sur une période de 15 ans (1971-1985), comprenant environ 128.000 personnes chaque année. Parmi ces personnes, environ 3.700 ( 3 %) étaient considérées comme exposées professionnellement aux fréquences radio et/ou aux radiations de micro-ondes.
Les plus fortes augmentations ont été décelées pour les leucémies myéloïdes chroniques, avec une proportion étonnamment élevée (Risque relatif : 13,9; Intervalle de confiance 95 % 6,72-22,12 ; p<0,001), les leucémies myéloblastiques aiguës (Risque relatif : 8,62 ;Intervalle de confiance 95 % 3,54-13,67; p<0,001) et les lymphomes non Hodgkin (Risque relatif 5,82; Intervalle de confiance 95 % 3,54-13,67 ; p<0,001).
En 1996, Lai et Singh ont montré que les brins simples et doubles d’ADN se rompaient dans des cellules de cerveau de rats exposés à la fréquence de 2,45 GHz à un taux d’absorption spécifique de 1,2 W/Kg (comparable aux niveaux de Taux d’Absorption Spécifique (SAR) dans la tête d’un utilisateur de téléphone cellulaire). Ceci doit donner lieu à de réelles préoccupations [9].
Si quelqu’un est parfaitement sain et a un bon système immunitaire, l’utilisation d’un téléphone cellulaire peut très bien ne causer à long terme aucun problème de santé. Certaines personnes peuvent fumer vingt cigarettes par jour pendant cinquante ans et ne pas contracter de cancer du poumon et, jusqu’ici, les dangers liés au tabac ne sont pas absolument reconnus surtout par les fabricants de tabac. On a montré de façon répétitive que quelques minutes d’exposition aux radiations du même type que celles des téléphones cellulaires peuvent transformer un cancer actif à 5 % en un cancer actif à 95 % pendant la durée de l’exposition et pendant le court laps de temps qui suit [10].
Une équipe de scientifiques financée par le géant australien des télécommunications Telstra a déclaré que les principales relations entre les téléphones cellulaires et le cancer ont probablement révélé la découverte jusqu’ici la plus significative d’effets pervers pour la santé. L’étude a consisté a observer 200 souris dont 100 étaient exposées aux champs digitaux pulsés de téléphones et 100 n’étaient pas exposées. Les recherches ont été réalisées au Royal Adelaïde Hospital par le Dr. Michael Repacholi, le Prof. Tony Basten, le Dr. Alan Harris et le statisticien Val Gebski. Elles ont révélé de façon hautement significative, un taux de cancer multiplié par deux dans le groupe exposé [11].
Les souris étaient exposées à des micro-ondes pulsées du type GSM, à une densité de puissance à peu près égale à celle de l’émission d’un téléphone portable pendant deux périodes de trente minutes par jour. Ceci correspondait à l’émission d’un téléphone cellulaire GSM. Si nous nous référons aux graphiques publiés par le Bureau National britannique de Radio-protection (N.R.P.B.), la plupart des appareils de téléphones cellulaires GSM émettent entre 10 et 30 fois plus de radiations dans la tête des utilisateurs que celles auxquelles ont été soumises les souris de Repacholi [12].
S’il existe des relations entre des cancers et l’utilisation de téléphones mobiles, elles doivent vraisemblablement s’exprimer sous la forme de leucémies chez l’adulte. Celles-ci vont typiquement prendre entre 10 et 30 ans pour apparaître et être diagnostiquées. C’est pourquoi il est vraisemblable que cette tendance puisse commencer à se manifester dans les 5 prochaines années, alors que le mal commence à être fait maintenant.
L’exposition à court termes de rats n’est pas une réponse. Le cancer commence progressivement à être reconnu comme un problème d’organisation de systèmes et des expériences accélérées à court terme sur des animaux ne vont vraisemblablement pas donner les mêmes résultats que ceux de bio-systèmes humains exposés chroniquement pendant de longues périodes.
Problèmes initiaux (à plus court terme) ayant des implications très importantes pour la santé et l’efficacité au travail
Nous recevons maintenant de fréquents appels téléphoniques d’utilisateurs réguliers de téléphones mobiles. Ceux-ci nous indiquent des maux de tête, un manque de concentration, des sensations de picotements, de brûlures, de démangeaisons de la peau, des tics oculaires, des diminutions de la mémoire à court terme, des bourdonnements dans la tête, la nuit ainsi que d’autres effets moins communs. Les maux de tête et/ou les manifestations de la peau apparaissent les premiers. Alors la concentration mentale et la mémoire à court terme ont une tendance à se détériorer. D’abord cela peut consister à oublier en voiture, de prendre une route latérale que l’on avait l’intention d’emprunter. Ensuite, on oublie des rendez-vous. Cela affecte habituellement d’abord l’apprentissage et la mémorisation de faits NOUVEAUX, et on pense à des signes précurseurs de démence. Les choses apprises depuis longtemps sont habituellement toujours présentes, mais les choses nouvelles semblent ne plus entrer dans la mémoire. Les utilisateurs indiquent également qu’ils éprouvent une fatigue excessive.Beaucoup de ces déclarations proviennent d’ingénieurs qui utilisaient intensivement leur téléphone et étaient très sceptiques quant aux effets nuisibles pour la santé des champs électromagnétiques jusqu’à ce qu’ils en aient fait eux-mêmes l’expérience.
Les symptômes indiquent une forte ressemblance avec ceux décrits dans une étude concernant une station d’émission radio à ondes pulsées en Lettonie. Celle-ci émet 24 impulsions VHF courtes de 154 - 162 MHz par seconde. Cette étude montre que 966 enfants âgés de 9 à 18 ans, manifestaient des fonctions motrices, des performances de mémorisation, une attention moins bonnes dans le groupe exposé. Les enfants vivant en face de la station présentaient une mémoire et une attention moins performantes; leur vitesse de réaction était plus lente et leur endurance neuromusculaire était diminuée. Les niveaux de champs de fréquences radio mesurés dans leurs maisons étaient relativement bas, 1 V /m seulement au minimum et 6 V / m au maximum soit 10 mW / cm² [13]. Dans une étude menée à proximité de la station de radio lettone, des différences statistiquement significatives dans les taux de micronucléi des erythrocytes périphériques ont été trouvées entre les personnes exposées et le groupe témoin. Ceci peut indiquer une preuve possible de modifications génétiques causées par des niveaux non thermiques de radiations de fréquences radio pulsées [14]. Des rapports mettant en relation des fréquences radio et l’asthénie ont été publiés par Charlotte Silverman déjà en 1973 et à nouveau en 1980: c’est ce qu’elle appelait la maladie des ondes radio [15].
Niveaux maximum d’exposition.
Dans le cas des bandes de fréquences des téléphones cellulaires de 900 MHz et de 1.800 MHz, les niveaux autorisés sur base des investigations du Bureau National de Radio-protection du Royaume Uni (N.R.P.B.) sont de 10 W / Kg dans la tête. Les lignes directrices des USA : 1991 USA/IEEE C95.1 ont fixé le taux d’absorption spécifique à 1,6 W / Kg et les pré-normes CENELEC ont fixé 2 W / Kg pour le public. Les téléphones cellulaires GSM peuvent produire plus de 2 W / Kg dans les tissus de la tête durant leurs impulsions d’émissions, mais on considère qu’ils répondent aux normes parce que la puissance moyenne n’est que d’un huitième de la puissance pulsée (GSM) et que jusqu’à 8 appels se répartissent sur un canal en utilisant l’Accès à Division Multiple du Temps (Time Division Multiple Access TDMA) avec chaque appareil envoyant des impulsions dans un des 8 créneaux de temps.
Contrairement aux téléphones analogiques plus anciens, les téléphones digitaux GSM émettent une série de courtes impulsions selon un rythme de base de 217 Hz. Les micro-ondes pulsées se sont révélées plus actives sur le plan biologique que les radiations continues de même fréquence et de même niveau de puissance. Il suffit de tenir un téléphone mobile à proximité d’un poste récepteur radio à ondes moyennes pour entendre un bourdonnement. Ces impulsions sont également captées et détectées par les cellules dans la tête des usagers et d’autres personnes proches. En fait, jusqu’à 80 % de la puissance émise peut être absorbée par la tête de l’utilisateur, ce qui signifie que les cellules du cerveau sont secouées 217 fois par seconde par ces impulsions de radiations.
De plus, les téléphones cellulaires digitaux GSM et les nouveaux téléphones sans fil DECT émettent des hauts niveaux (plusieurs microtesla) de champs magnétiques à basse fréquence dans la tête de l’utilisateur. Ceux-ci peuvent être plus responsables d’effets néfastes sur la mémoire ( peut-être démence ?) que les micro-ondes pulsées. Le système récent américain American Code Domain Multiple Access (CDMA) fonctionne différemment et n’émet pas les impulsions très acérées de champ magnétique à basse fréquence. Le signal digital de cette fréquence radio ressemble à un signal analogique de bruit de fond et il est vraisemblable qu’il se révèle moins actif sur le plan biologique.
Il existe en Europe une pression croissante pour remplacer dans les dix ans à venir, le système GSM TDMA par un système CDMA qui serait la troisième génération de téléphones mobiles.
Le Bureau National de Radio-protection du Royaume Uni et d’autres calculent la puissance moyenne d’un téléphone portable sur une seconde, et ainsi divisent la puissance de l’impulsion par 8. Ils raisonnent correctement en disant que le tissus a le temps de refroidir entre les impulsions et ils poursuivent leur raisonnement en déduisant qu’ainsi aucun effet nocif ne pourra se manifester. Ceci revient à dire qu’en plaçant un marteau sur une cellule (un oeuf, par exemple), en exerçant une force faible et constante, on produira le même effet qu’en secouant l’oeuf, en appliquant brièvement huit fois la force, une fois par seconde. Comme la plupart des ingénieurs le savent, en essayant de déserrer un écrou d’un boulon, l’effet d’une pression constante sur la clef est BIEN MOINS EFFICACE que le fait de frapper la clef avec un marteau. En 1993, alors que le Bureau National de Radio-protection du Royaume Uni remontait les niveaux permis de micro-ondes, deux bases militaires de recherche aux USA réduisaient leurs niveaux permis d’exposition aux fréquences radio (Entre 30 MHz et 100 GHz, de 100 W / m² (=10 mW / cm²) à 1 W / m² (0,1 mW / cm²). Ceci, parce qu’ils reconnaissaient qu’il y a maintenant un corpus accablant de preuves publiées concernant l’existence d’effets biologiques non thermiques des radiations à hautes fréquences [16].
Quelques effets à des niveaux non thermiques
Des effets biologiques non thermiques importants ont été démontrés. Ils pourraient entrer en jeu dans le développement de cancers, d’asthmes et de perte de fertilité masculine. Les membranes cellulaires portent des charges électriques et les récepteurs situés à leur surface (habituellement des protéines) sont très chargés électriquement. Il existe des signaux de transduction qui passent à l’intérieur des cellules où la croissance, le développement cellulaire ainsi que la division cellulaire sont régulés par des processus qui impliquent des ions. Il a été démontré que ces événements cellulaires sont modifiés dans leur déroulement en présence de champs électromagnétiques appliqués de l’extérieur. Ces modifications documentées comprennent la modification de la perméabilité de la membrane cellulaire, l’altération des processus de transduction de signaux qui régulent le comportement de la cellule et impliquent les ions calcium, l’ornithine-décarboxylase, les protéine-kinases C et le cAMP. Une étude indique que les micro-ondes peuvent altérer la synthèse de l’ADN, l’activité enzymatique, le transport d’ions, la prolifération cellulaire et les cycles cellulaires [17].
On a montré antérieurement que les basses fréquences (engendrées par la nature pulsée des signaux de téléphones cellulaires GSM - 217,32 Hz et 2 Hz) sont susceptibles de diminuer l’aptitude des lymphocytes à marquer les cellules cancéreuses et de réduire l’aptitude d’autres lymphocytes à détruire les cellules anormales marquées. Il a également été montré que les micro-ondes à basse intensité altèrent les réponses immunitaires [18] et l’activité électro-encéphalographique [19] chez le lapin. Des micro-ondes à seulement 1 mW / cm² (le dixième des niveaux recommandés par le N.R.P.B.) affectent l’activité indépendante de la cAMP-kinase [20] et de l’efflux des ions calcium (Ca2+) des hémisphères cérébraux de poules [21]. L’application continue d’un téléphone digital GSM à proximité d’oeuf de poule fécondés tue la majeure partie des embryons [22].
Des tissus cancéreux augmentent leur conductivité comparativement à des tissus normaux. En 1974, le Dr. John Holt, le premier Directeur Médical de l’Institut de Radiothérapie et d’Oncologie d’Australie occidentale et le Dr. Nelson pouvaient montrer que l’effet spécifique des fréquences radio sur les cancers était de rendre une tumeur maligne sensible aux rayonnements ionisants. Certains cancers pouvaient ainsi avoir une sensibilité aux radiations ionisantes augmentée d’un facteur dépassant 100 fois. Lorsqu’un échauffement non électrique de cellules cancéreuses jusqu’à 41°8 C augmente la sensibilité aux rayonnement ionisants d’un facteur 2 à 3, une exposition à la fréquence radio de 434 MHz augmente la sensibilité de 100 à 150 fois à seulement 38°C; il s’agit d’un effet non thermique. Tout cancer présente une augmentation de sensibilité; ceux traités normalement par radiothérapie montrent un maximum; ceux non habituellement traitables par rayons X montrent un minimum [23].
Le Dr. Peter French du Centre d’Immunologie de l’Hopital St. Vincent à Sidney (Australie) a réalisé des expériences sur des lignées de cellules humaines et animales en les exposant à 835 MHz sous une densité de puissance de 4,9 mW / cm², trois fois par jour pendant 7 jours. Il a montré ainsi des effets sur la croissance des cellules, sur la forme, sur la sécrétion d’histamine et sur la transcription des gènes. Le Dr. French est le Président sortant de la Société Néo-Zélandaise de Biologie Cellulaire [24].
Le groupe industriel Microshield a lancé un nouvelle série de boîtiers de téléphone mobiles en 1996. Même les tests industriels ont montré que ces boîtiers réduisent nettement la puissance absorbée par la tête de l’utilisateur d’environ 2 dBm (c’est à dire d’un facteur d’environ 99 %). Beaucoup d’acheteurs de ces boîtiers Microshield expriment leur satisfaction d’avoir trouvé un moyen d’utiliser leur téléphone portable sans avoir apparemment à subir d’effets néfastes à court et à moyen terme. D’autres firmes (p.ex. Nett Ltd.) fabricant des accessoires de blindage et aussi certains fabricants de téléphones mobiles (p. Ex. Hagenuk) produisent des téléphones à faibles rayonnements.
Numéros de téléphone: Microshield : 00.44.181 363 3333; Nett : 00.44.1273 732 464.
Pour ainsi dire la plupart des fabricants de téléphones cellulaires ont maintenant fait breveter et produit des modèles émettant de faibles radiations dans la tête des usagers !
Les antennes relais
Le public se préoccupe maintenant beaucoup du nombre des antennes relais de téléphones cellulaires construites un peu partout et des effets qu’elles peuvent avoir sur la santé et de la valeur financière des propriétés sises à proximité. Les densités de puissance émises par ces antennes sont faibles et il est peu vraisemblable qu’elles soient un problème plus important que toute autre antenne de télécommunication par fréquences radio. Cependant des inquiétudes croissantes se manifestent à tous les niveaux de puissances de fréquences radio et spécialement lorsque des signaux en salves sont émis. Lorsqu’on consulte certaines études épidémiologiques réalisées concernant les expositions humaines aux fréquences radio à micro-ondes (gamme électromagnétique la plus élevée des fréquences radio), il existe beaucoup de preuves confortant les préoccupations concernant les effets nocifs pour la santé.