Archéologie !!

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La piste du mont Nébo


        Il existe pourtant un passage de la Bible qui donne des indications explicites sur le destin de l'objet. Dans le second Livre des Machabées, il est précisé que l'Arche fut sortie du Temple par le prophète Jérémie, pour être transportée et mise à l'abri dans une caverne secrète sous la montagne où mourut Moïse (2 Mch. 2, 4-8). Peu de temps après le transfert, Jérusalem fut prise par les Babyloniens (vers 598 av. J-C), et ses habitants furent déportés à Babylone. Le Temple fut pillé, et les objets liturgiques furent emportés à Babylone (2 R. 25, 13-15). Là non plus, l'Arche n'est pas citée dans le butin ; ce qui est logique dans la mesure où elle se trouvait déjà à l'abri. En outre, tous les objets pillés seront rapatriés plus tard, lorsque l'exil des Hébreux prendra fin.



Une reproduction classique de l'Arche d'Alliance, inspirée de la Bible.
(image : http://ebibleteacher.com) 




         C'est en se fondant sur ces considérations qu'en 1931, un explorateur américain du nom d'Antonia Futterer alla prospecter autour du mont Nébo [3]. Contre toute attente, il déclara à son retour avoir trouvé une galerie souterraine, qui se terminait par une porte murée, sur laquelle était gravée une inscription en hébreu signifiant : "Ici repose l'Arche dorée"... Mais l'explorateur fut empêché de poursuivre ses recherches. Quelques cinquante ans plus tard, un autre explorateur, Tom Crotser, prit la suite de cette recherche. Sous le mont Pisga tout proche du mont Nebo, Crotser découvrit effectivement un tunnel menant à un mur gravé de quelques signes, tels que son prédécesseur les avait décrits. Il creusa alors le passage, traversa le mur, et pénétra dans une crypte de forme cubique. Cette salle contenait un coffre de métal doré recouvert d'une bâche. l'objet ressemblait fort à l'Arche tant recherchée ... L'explorateur prit des photos, et de retour il les montra à quelques personnes, et en particulier à un archéologue éminent, Siegfried Horn. En observant attentivement les clichés de l'Arche, le spécialiste reconnut une plaque de cuivre et un clou manifestement usinés avec des machines modernes. En conclusion, il fallut bien admettre que ce coffre était un faux de confection récente.

Siegfried Herbert Horn (17 mars 1908 - 28 novembre 1993) est un archéologue et un érudit allemand adventiste. Il est connu pour ses nombreux livres et articles et ses fouilles archéologiques à Tell Hesban en Jordanie. Il fut professeur d'archéologie et de l'histoire de l'antiquité au Séminaire adventiste du septième jour de théologie de l'université Andrews à Berrien Springs dans le Michigan. Le musée d'archéologie Siegfried H. Horn à l'université Andrews fut nommé en son honneur.

Un érudit aux capacités et aux centres d'intérêts très variés, Siegfried Horn fit des contributions significatives à la recherche, notamment sur la chronologie et l'archéologie de l'ancien Moyen-Orient. Selon un sondage réalisé en 1985 parmi les professeurs adventistes nord-américains, il fut le septième auteur qui les influença le plus[1]. Avec son collègue, Edwin Thiele, il fut le plus grand archéologue adventiste de sa génération.

Avec d'autres chercheurs adventistes, Horn participa à la publication de plusieurs ouvrages collectifs :

  • Il contribua à la rédaction des sept volumes du Seventh-day Adventist Bible Commentary, le Commentaire adventiste de la Bible (1953-1957). Il y écrivit le plus grand nombre d'articles (les articles d'introduction sur l'histoire et l'archéologie) et il améliora de nombreux autres.
  • Il écrivit aussi de nombreux articles pour le Seventh-day Adventist Bible Dictionnary, le Dictionnaire adventiste de la Bible (1960).

Horn mourut à St.Helena en Californie à l'âge de 85 ans[7].

 

Siegfried Horn s'intéressa de près à certaines découvertes archéologiques. Il fit notamment une recherche sur les papyri d'Éléphantine en Haute-Égypte. En 1893, Charles Wilbour, un homme d'affaire et un collectionneur d'antiquités égyptiennes, acheta neuf rouleaux entiers de papyrus et quelques fragments à trois égyptiennes sur une île appelée Yeb par les anciens Égyptiens et Éléphantine par les Grecs. En les montrant au professeur Archibald Sayce, il apprit qu'ils étaient écrit en araméen, la langue officielle de l'Empire perse. Il les rangea dans une malle mais quatre ans plus tard, il mourut à Paris avant de rentrer aux États-Unis. Peu après la malle fut ramenée à New York et déposée dans un hangar, où elle resta, sans avoir été ouverte, jusqu'à la mort en 1947 de Theodora, la fille de Wilbour. À ce moment-là, le Brooklyn Museum prit possession de la malle[10].

Quand on déroula finalement les papyri, ils apportèrent des informations sur une communauté juive en Égypte à l'époque d'Esdras et de Néhémie. Cette communauté d'Éléphantine était connue depuis quelques décennies des archéologues. En effet, en 1898 la bibliothèque de Strasbourg acheta à un antiquaire de Louxor un autre papyrus. Le professeur Sayce obtint un autre rouleau à Éléphantine même. En 1904, Lady William Cecil acheta trois rouleaux à Assouan et Sir Robert Mond se procura cinq autres. Grâce à ces documents, les archéologues apprirent que durant la XXVIe dynastie (-663/-525), les juifs émigrant de la Palestine en Égypte avaient été forcés de résider sur l'île d'Éléphantine comme mercenaires afin de défendre la frontière sud de l'Égypte[10].

En 1953, Emil Kraeling publia pour la première fois le contenu des papyri achetés par Charles Wilbour. Ces papyri apportèrent de nouveaux détails qui intéressèrent les chronologistes bibliques, en particulier sur le calendrier utilisé par les juifs post-exiliques. Elles fournirent une information précise sur ce point :

  1. Les juifs post-exiliques utilisaient un calendrier religieux qui commençait au printemps. Les mois de ce calendrier étaient aussi numérotés de 1 à 12.
  2. Les juifs avaient aussi un calendrier civil qui commençait en automne. Le jour du nouvel an était le 1er jour du septième mois, au mois de Tichri. Aussi, le dernier mois du calendrier civil, le mois d'Eloul (le sixième mois du calendrier religieux), tombait au milieu de l'année religieuse.
  3. Les juifs comptaient les années de règne des rois étrangers selon le calendrier civil juif.
  4. Durant l'exil à Babylone, ils adoptèrent certains noms des mois bayloniens, un fait confirmé dans les livres post-exiliques de la Bible -- Esdras, Néhémie, Aggée, Zacharie et Esther. Les variantes hébreux comprenaient : Nissan pour Nissanu, Sivan pour Simanu, Eloul pour Ululu, Kislev pour Kislimu, Shevat pour Shabatu et Adar pour Addaru[10].

Dans plusieurs papyri d'Eléphantine, les mois du calendrier juif et du calendrier égyptien sont inscrits côte à côte. Le calendrier juif était luni-solaire alors que le calendrier égyptien était solaire[11]. Cette information permit à Siegfried Horn et aux chronologistes bibliques d'établir que la première année de règne du roi perse Artaxerxès Ier démarra en automne -464 d'après le calendrier civil juif (et non au printemps -464). Par conséquent, le groupe de juifs dirigé par Esdras quitta la Babylonie au printemps de -457, au mois hébreu de Nissan et arriva à Jérusalem au cours de l'été de la même année[10] :

Esdras 7:7-9 -- « La septième année du règne d'Ataxerxès, un certain nombre d'Israélites : des prêtres et des lévites, des musiciens, des portiers et des desservants du Temple partirent pour Jérusalem. Esdras vint avec eux eux à Jérusalem au cinquième mois de la septième année du règne de l'empereur. Il avait fixé le départ de Babylone au premier jour du premier mois et il arriva à Jérusalem le premier jour du cinquième mois grâce à la protection bienveillante de Dieu. »

Le "premier mois" et le "cinquième mois" désignent ici les mois numérotés 1 et 5 du calendrier religieux juif.

Prophéties de Daniel 8-9

Selon Siegfried Horn, les papyri d'Éléphantine confirment que le décret d'Atarxerxès Ier, autorisant les juifs à retourner à Jérusalem (Esdras 7:11-26), fut promulgué au printemps -457[10]. Or les adventistes du septième jour enseignent que ce décret est le point de départ de deux prophéties bibliques :

  1. Les 70 semaines prophétiques de Daniel 9:24-27 (ou 490 jours prophétiques[12], soit 490 années), qui aboutissent à 34, l'année de la lapidation d'Étienne, le premier martyr chrétien (Actes 7:54-60).
  2. Les 2300 jours prophétiques de Daniel 8:14 (soit 2300 années), qui s'achèvent en 1844, le point de départ de l'instruction du jugement dans le sanctuaire céleste. Selon cette doctrine, les 2300 jours prophétiques s'achèvent au septième mois de l'année religieuse juive, mois de la fête juive du Yom Kippour, " le jour du jugement ", une illustration de la procédure d'effacement des péchés du peuple de Dieu durant le jugement qui précède le retour du Christ (Daniel 7:9-14).

Lévitique 16:29 -- « Ce sera pour vous une règle en vigueur à perpétuité : le dixième jour du septième mois vous vous humilierez et vous ne ferez aucun travail ce jour là - aussi bien les autochtones que les étrangers résidant au milieu de vous. Car en jour là, on accomplira le rite d'expiation pour vous afin de vous purifier de toutes vos fautes ; ainsi, vous serez purs devant l'Éternel. »

Traditionnellement, les adventistes ont pensé que le décret d'Atarxerxès Ier fut établi en automne -457. À l'appui des évidences bibliques et archéologiques, la recherche de Siegfried Horn suggéra plutôt qu'il fut signé au printemps de cette année là. Cependant, l'archéologue se cantonna à la recherche et à la divulgation des faits historiques, laissant le soin aux théologiens des confessions chrétiennes de réfléchir aux implications des découvertes archéologiques.

Doctrine

Église adventiste francophone à Ottawa au Canada, ancienne synagogue

Les adventistes du septième jour basent leurs croyances sur la Bible (Ancien et Nouveau Testament), comme étant inspirée par le Saint-Esprit (c'est le principe protestant de Sola Scriptura, l'Écriture comme unique règle de foi). Adhérant aux principes du protestantisme, ils se considèrent comme les héritiers des Vaudois, de la Réforme protestante, des anabaptistes, des piétistes, des méthodistes ou des baptistes du Septième Jour auxquels ils doivent les doctrines de Sola Scriptura, l'infaillibilité de la Bible, la trinité, l'incarnation du Christ, le salut par la grâce, la mort expiatoire et de substitution du Christ, l'immortalité conditionnelle, le baptême par immersion, le sabbat, le principe de séparation de l'Église et de l'État, la permanence de la loi de Dieu, la sanctification, le retour du Christ avant le millénaire d'Apocalypse 20 (le prémillénarisme) et le jugement final[42].

Les adventistes considèrent la Bible comme leur unique credo. Estimant que la vérité est progressive, leurs 28 croyances fondamentales ne sont pas un credo, même s'ils croient qu'elles sont des enseignements des Saintes Ecritures. Quand ils se réunissent en session de la Conférence générale, la possibilité d'une révision de ces déclarations existe « quand l'Église est guidée par le Saint-Esprit à une compréhension plus complète de la vérité de la Bible ou trouve un langage meilleur pour exprimer les enseignements de la Sainte Parole de Dieu[43] ». A ce jour, les croyances adventistes officielles ont été énoncées et peaufinées quatre fois :

  1. En 1872 : les 25 principes fondamentaux.
  2. En 1931 : les 22 croyances fondamentales (réarrangement + articles sur la trinité, la dîme et le mode de vie).
  3. En 1980 : les 27 croyances fondamentales (réarrangement thématique).
  4. En 2005 : les 28 croyances fondamentales (croyance 11 intitulée "croître en Christ" ajoutée).

Les adventistes enseignent qu'au temps de la fin, un "reste" a été appelé à garder tous les commandements de Dieu et la foi de Jésus, à proclamer que le jugement a commencé dans le ciel et à révéler toute la beauté du caractère d'amour de Dieu. Le don de prophétie est une de ses caractéristiques. Dieu équipe les croyants avec des dons spirituels pour servir et fortifier l'Église. Les adventistes ne croient pas cependant être les seules personnes à être sauvées[49].

 

Ce que les adventistes ne sont pas

Par méconnaissance, certaines idées fausses circulent parfois sur les adventistes du septième jour. L'énoncé des 28 croyances fondamentales apporte les démentis suivants :
  • Ils n'observent pas les lois de Moïse (les lois cérémonielles). Les adventistes enseignent que les principes de la loi morale (les dix commandements) sont éternels. Ils estiment que les instructions de Lévitique 11 sur les animaux propres et impropres à la consommation demeurent valables comme principes de santé. Mais ils concluent que les lois cérémonielles étaient des illustrations du plan du salut, rendues caduques par la mort expiatoire du Christ à la croix.

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Pourtant les fouilles effectuées à Jéricho posent un problème de date. Dans les années 1950, l'archéologue britannique Kathleen Kenyon étudia le site et conclut à une destruction aux environs de 1550 av. J.-C.. Postérieurement à cette date, la ville ne fut plus habitée, donc au temps de Josué elle avait déjà disparu. Ceci rendait le récit de la prise de Jéricho anachronique, puisque tous les historiens de la Bible plaçaient l'évènement entre 1450 et 1200. Toutefois, de nouvelles fouilles conduites par Bryant Wood ont conduit à "rajeunir" la destruction de Jéricho, pour la re-situer aux environ de 1400 [3]. Cette estimation coïnciderait avec la chronologie "ancienne", qui situerait la conquête de la Terre promise vers le XVème siècle avant notre ère, plutôt qu’avec celle qui la place plus récemment au XIIIème. La controverse n'est toujours pas close [4][5], mais les spécialistes sont néanmoins d'accord sur le fait que la ville a bel et bien été détruite, incendiée puis abandonnée.

Les autres cits de la conquête


        La prise de Jéricho encouragea l’armée de Josué à poursuivre sa campagne. La Bible énumère les cités qui sont tour à tour tombées entre ses mains. La ville suivante prise après Jéricho est Aï [6]. Après cette nouvelle victoire, le peuple israélite se rendit sur le mont Ebal pour y élever un autel en l'honneur de son Dieu. Un site archéologique, retrouvé en 1978, correspondrait à cet "autel de Josué", si l’on en croit son découvreur (voir article). Josué établit ensuite son quartier général à Galgala, non loin de Jéricho. Les combats reprirent, et plusieurs autres cités furent conquises : Gabaon, Macéda, Libna, Lachis, Eglon, Hébron, Débir (Js. 10). Les habitants furent chaque fois passés au fil de l'épée. Le livre dit aussi que leurs villes furent "vouées à l'anathème", sans préciser toutefois si elles furent réellement démolies. Ensuite, les Israélites se tournèrent vers des cités situées plus au nord. Ils livrèrent bataille avec succès à Hazor, et cette prise leur ouvrit aussi les portes de Madon, Séméron et Achsaph (Js. 11). A propos des villes du nord, le texte précise explicitement que seule Hazor fut brûlée, et que les autres cités ne furent pas détruites bien que leurs habitants aient été tués.

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Une toute autre explication vint en 1983, lorsqu'un jeune archéologue de passage, David Etam, suggéra de se référer aux textes bibliques. Il pensa qu'il pouvait s'agir d'un vieil autel hébreu. Se référant à l’Ancien Testament, l'équipe fut stupéfaite de constater que le site pouvait correspondre à un épisode peu connu du livre de Josué : l’édification par les Hébreux d’un autel sur le mont Ebal.

D'autre part, des fouilles avaient déjà été menées dans les années 1960 par l’archéologue britannique Kathleen Kenyon sur une hauteur au nord de l’enceinte, et avaient permis d’y dégager un pan de mur datant du Xème siècle. L'élément déterminant pour Eilat Mazar fut la dernière conversation qu’elle eut en 1995 avec son grand-père, l’archéologue Benjamin Mazar, peu avant son décès. Elle apprit que Kathleen Kenyon avait trouvé en contrebas du mur nord du rempart, un majestueux chapiteau de colonne. Ce bloc était probablement tombé du sommet de la colline qui surplombait la cité sainte. En spécialiste de l’antiquité phénicienne, Eilat Mazar savait que ce style de chapiteau était d’inspiration phénicienne. Or d’après l’Ancien Testament, le roi David avait réalisé son programme de constructions avec l’aide de son allié phénicien "Hiram, roi de Tyr" (1 Chroniques 14,1). Si ce chapiteau de colonne trahissait une influence tyrienne, pensa-t-elle, c’était peut-être parce que le roi David avait employé des artisans de Tyr (2 Sm. 5, 9-11) :

        "Hiram, roi de Tyr, envoya à David des messagers, avec des bois de cèdre, des charpentiers et des tailleurs de pierre d'appareil, qui bâtirent une maison à David".

        Le sang d’Eilat Mazar ne fit qu’un tour. Elle se précipita pour consulter les archives des travaux de Kenyon qui décrivaient ce sommet de colonne. Large d’un mètre cinquante, de style "proto-éolique" (ou proto-ionique), cette pièce était typique d’une forme d’architecture d’inspiration phénicienne, que l’on trouvait aussi à Samarie et à Megiddo. Elle avait dû tomber du sommet de cette aire extérieure au rempart. Il était donc clair qu’il serait opportun de mener des fouilles en cet endroit.

Décidée à vérifier son hypothèse, l’archéologue se mit en quête d’un financement qui permettrait d’ouvrir un nouveau chantier archéologique à l’extérieur de l’ancien rempart. Elle dut prospecter pendant une dizaine d'années avant d’en trouver un, cherchant des sponsors, écrivant des articles, donnant des communications orales auprès du public et de divers organismes en présentant son projet. Elle reçut enfin un soutien de la part du Centre Shalem, un institut de recherche sur la culture juive. Le programme de fouilles put démarrer en février 2005, et l’on commença à creuser au nord de l’ancien rempart.

             Les résultats ne se firent pas attendre. Quelques centimètres seulement sous la surface du sol, on fut d’abord surpris de trouver une construction luxueuse d’époque byzantine (IVème siècle), intégrant un splendide sol en mosaïque. En-dessous de ce niveau se révéla une résidence datant de la fin du premier siècle, comprenant plusieurs bassins rituels. Enfin, cet ensemble était lui-même bâti sur une structure antérieure bâtie en plus gros appareil. Les fouilleurs dégagèrent plusieurs murs d’une épaisseur impressionnante (jusqu’à sept mètres), qui partaient se prolonger dans plusieurs directions. Peu à peu apparut un ensemble monumental occupant une surface étendue [2]. Il était clair qu’un édifice de cette envergure avait dû nécessiter l’emploi de très gros moyens [3][4]. De nombreux tessons de poterie trouvés dans ce niveau ont permis de dater l’édifice des alentours de l’an 1000 av. J-C, l’époque où le roi David prit Jérusalem.

 Dans les années 1920, les archéologues de l'Oriental Institute de l'Université de Chicago fouillèrent les vestiges de la cité de Megiddo, au sud-ouest de la mer de Galilée. Ils trouvèrent deux vastes bâtiments contenant des alignements répétitifs de piliers, dont certains étaient séparés par des pierres taillées en forme de mangeoires et percées de trous. Ils supposèrent que ces constructions étaient des écuries, et firent le rapprochement avec les chevaux et chars de Salomon cités dans le premier livre des Rois. Si tel était le cas, le site devait avoir une capacité de 450 chevaux et pouvait avoir servi à la cavalerie du roi Salomon.

Cependant, des études récentes menées par des archéologues contemporains dont le plus connu est Israël Finkelstein, remettent en cause cette chronologie. Finkelstein et son équipe ont effectué une nouvelle datation de ces ruines, et ont trouvé un âge plus tardif que les règnes de ces souverains. En effet, sous le niveau stratigraphique des portes et des écuries de Megiddo ont été trouvés deux somptueux palais, qui ressemblent fort à un autre palais découvert à Samarie et qui date du IXème siècle. Finkelstein observe également un décalage de dates dans les poteries des niveaux de fouilles concernés. Il retarde donc de cent ans au moins la construction des fortifications dites "salomoniques", et les attribue au roi d'Israël Omri (885-874) ou à son fils Achab (874-852). Omri et Achab font partie des souverains ayant régné sur la moitié nord du royaume, après la partition du royaume d'Israël en deux à la mort de Salomon. Par extension, toutes les constructions du même type trouvées dans les autres villes seraient d'époque "omride", et aucun de ces vestiges ne remonterait à David ou à Salomon. L'émergence d'un véritable Etat hébreu serait à retarder de plusieurs dizaines d'années, et n'aurait pas encore existé au Xème siècle. Il en conclut que les textes bibliques qui décrivent le prestige de cette royauté, ne rapportent que des récits légendaires. Au mieux, ces rois n'auraient été que de petits chefs de tribus purement locaux [2].

       Les archéologues "révisionnistes" soutiennent l'idée que les récits de l'Ancien Testament sont le fruit de l'imagination de quelques écrivains tardifs, qui auraient composé ces textes à des fins de propagande politique. Ils auraient agi pour le compte d'un monarque hébreu du VIIème siècle av. J.-C., le roi Josias, qui aurait cherché à unifier artificiellement des tribus hétéroclites en leur inventant un passé commun. Josias a effectivement régné sur Jérusalem entre 640 et 609 av. J.-C.. Cette conception nouvelle va à l'encontre des traditions religieuses qui considèrent les récits de l'Ancien Testament comme des évènements réels.

En fait, plusieurs des sites archéologiques tels que Megiddo, Hazor, Gézer, Arad et Tel Rehov ont été réexaminés et réinterprétés ultérieurement par d'autres archéologues. Ceux-ci en tirent des conclusions bien différentes. Ainsi, Amihaï Mazar explique que l'on trouve le même style de céramiques dans les couches archéologiques couvrant une assez longue période, qui englobe les Xème et IXème siècles, donc aussi l'époque des grands rois. Par conséquent, ces vestiges ne sont pas incompatibles avec le Xème siècle [1]. A Hazor, le responsable des fouilles Amnon Ben-Tor maintient que la porte de défense à six chambres date bien du Xème siècle [3]. A Tel Rehov, les strates archéologiques ont depuis peu été datées par la méthode du carbone 14. Dans un article paru en 2003 dans la prestigieuse revue Science, les résultats obtenus pour le site de Tel Rehov annoncent clairement le Xème siècle, ce qui rétablit la crédibilité historique d'une monarchie unifiée sous David et Salomon [4][5][6][7].



Sceau du roi d'Israël Jéroboam trouvé à Megiddo.


http://bible.archeologie.free.fr/templejerusalem.html

http://bible.archeologie.free.fr/royaumesalomon.html

http://bible.archeologie.free.fr/salomonauxromains.html

 Le texte qui a été traduit, est désormais reconnu comme étant un extrait de l'Ancien Testament, plus précisément deux versets du livre des Nombres (6, 24-25). Il s'agit d'un poème de bénédiction, qui fait partie du rituel des prêtres longuement décrit dans le Pentateuque : "Que Yahweh te bénisse et te garde. Que Yahweh fasse pour toi rayonner sa face et t’acorde sa grâce !" En 2004, des chercheurs américains et israéliens ayant étudié ces deux objets en laboratoire, ont conclu à leur authenticité et les ont datés de l'époque du Temple de Salomon. Ces documents s'avèrent être les plus anciens exemplaires connus d'extraits de textes bibliques [1]. 

D'autres souverains hébreux ont laissé des traces archéologiques. Le roi d'Israël Achab (IXème siècle) est présenté dans l'Ecriture comme un monarque impie et idolâtre (1 Rois 16-22). Son épouse la reine Jézabel, d'origine phénicienne, eut une influence néfaste sur son temps, perpétuant plusieurs meurtres et pratiquant l'idolâtrie. Elle écrivit de fausses lettres au nom du roi dont elle utilisa le sceau (1 Rois 21, 8).

        Il semble désormais qu'elle ait possédé également son propre sceau. En 1964, l'archéologue Nahman Avigad découvrit un sceau portant le nom de la reine Jézabel. L'attribution de cet objet a été discutée, du fait que le nom était incomplet et qu'il pouvait s'agir d'une autre personne. Une étude plus récente faite par le bibliste néerlandais Marjo Korpel a montré qu'il s'agissait bien d'une reine, et que les deux lettres manquantes devaient figurer dans la partie supérieure ébréchée du sceau. Son appartenance à la reine Jézabel semble donc confirmée [7].


 

Le sceau de la reine Jézabel.
(image : http://www.alphagalileo.org/nontextfiles/SealJezebel.jpg)




        La région de Moab, à l'est de la mer Morte, était vassale du roi d'Israël Achab. A la mort de celui-ci, le roi de Moab, Mésha, se révolta contre son successeur Joram. Israël s'allia avec Juda et les Moabites furent vaincus (2 Rois 3).

        Le contexte semble confirmé par la "stèle de Moab", trouvée en 1868 à Dhiban en Jordanie par un missionnaire allemand, F.A. Klein. Cette dalle de basalte noir fut brisée après sa découverte par des autochtones, et ses morceaux furent dispersés. Par chance, l'archéologue Charles Clermont-Ganneau avait pris la précaution d'en réaliser un moulage. Cette sage disposition permit de reconstituer l'objet, et plus récemment de le déchiffrer grâce à l'épigraphiste André Lemaire [2][3].


 


        L'inscription est rédigée dans une langue très proche de l'hébreu ancien. Le roi de Moab se glorifie d'une victoire sur les Hébreux dans les termes suivants :

        "Maintenant les hommes de Dieu demeuraient sur la terre d'Atharoth, et le roi d'Israël avait construit Atharoth pour eux ; mais j'ai attaqué la ville, je l'ai prise, et j'ai massacré tous ses occupants à la grande satisfaction de Chemosh et de Moab."

        Plus loin elle mentionne en outre le nom de "Omri, roi d'Israël" (le père d'Achab). La stèle cite également le nom du dieu des Hébreux, Yahvé. On trouve à la fin du texte l'expression "Maison de David", mais ce morceau est en mauvais état.


La stèle de Moab, ou de Mesha (musée du Louvre).
(image : http://www.bible-history.com)

 


http://fr.wikipedia.org/wiki/Donn%C3%A9es_arch%C3%A9ologiques_sur_David_et_Salomon 

Les données archéologiques sur l'époque de David et de Salomon, qui font l'objet de cet article, sont constituées uniquement de ce qui est, à l'heure actuelle, attesté[1], à l'exclusion des interprétations plus générales que chaque archéologue peut faire. Au niveau des données[2] archéologiques, il y a un très large accord entre archéologues, indépendamment de leurs idées personnelles, alors qu'au niveau de l'interprétation et de la construction historique, on trouve entre eux des visions historiques fort différentes, voire totalement contradictoires. Une donnée archéologique, étant attestée, c'est-à-dire démontrée, est réfutable au sens de Karl Popper, alors qu'une interprétation ne l'est pas, dès lors qu'elle contient une opinion. Quelques opinions sont proposées ci-dessous à titre d'illustration, elles sont représentatives, citées exactement et placées dans la bouche de leur auteur. L'exégèse scientifique de la Bible ne fait pas partie de l'archéologie : une donnée archéologique sur la Bible, c'est la découverte d'un manuscrit dans des fouilles et la datation de cet exemplaire. Amihai Mazar écrit[3] :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_David_et_de_Salomon_:_les_interpr%C3%A9tations_des_donn%C3%A9es_arch%C3%A9ologiques

Archéologiquement, ces datations permettent d'associer la monarchie unifiée au Xe siècle av. J.-C. et lui font

 correspondre des constructions précises. Mais il existe un débat important sur la chronologie de ce siècle, introduit par la proposition d'Israël Finkelstein de décaler les datations des poteries. Selon la chronologie utilisée, l'ampleur des constructions et l'étendue du royaume de cette époque sont radicalement différentes. La basse chronologie décale les bâtiments autrefois attribués à Salomon vers la dynastie des Omrides[5].

 

Face à ce trou chronologique et l’absence d’indice permettant d’y voir la présence d’une opulente cité, capitale d’un vaste royaume, telle que le récit biblique la décrit, les archéologues et les historiens ont commencé à remettre sérieusement en question la qualité de « Grand Constructeur » attribuée à David, et cela à partir de 1990[10].

Toutefois, ce sont les nouvelles fouilles à Megiddo[11] et Jezrel, par David Ussishkin et John Woodead[12],[13], qui ont poussé les archéologues à proposer une nouvelle chronologie qui contredisait la chronologie dominante, mise en place depuis 1950 par Yigael Yadin. Cette chronologie basse (en anglais Low Chronology) est donc proposée par les archéologues afin d'expliquer l'ensemble des faits qui contredisent la chronologie conventionnelle. Les contradictions furent les suivantes[14] :

  • La nouvelle étude détaillée de la porte de Megiddo démontrait qu'elle fut bâtie plus tard que les portes de Haçor et de Gézer. En outre des portes identiques, datant de périodes très ultérieures, furent découvertes sur des sites non israélites, parmi lesquels celui de la cité philistine d'Ashdod.
  • Le fondement de la datation des niveaux « salomoniques » résultait d'un raisonnement circulaire : la poterie et les autres artefacts découverts au niveau de la porte avaient été datés du Xe siècle en raison de l'association faite entre les portes et les versets bibliques contant les activités de bâtisseur de Salomon.
  • Le complexe fortifié de Jezréel révèle des types de céramiques qui sont identiques à ceux des palais en pierre de taille de Megiddo, présumés avoir été détruits par Shéshonq presque un siècle avant la chute des Omrides
  • Les méthodes de construction des palais de Samarie, attribués depuis le début du XXe siècle à la dynastie omride, sont très proches de celles de Megiddo. Cette ressemblance avait déjà été soulignée depuis longtemps par Clarence Fisher (1920) et John Winter Crowfoot (1930). Mais c'est Norma Franklin, de l'université de Tel-Aviv, qui apporta les preuves magistrales en révélant que les blocs de pierre du palais de Samarie et du palais méridonial de Megiddo portent des marques de maçons identiques, inconnues d'aucun autre site de l'âge du Fer en Israël. Ils ont donc été construits à la même époque, par la même équipe de maçons, travaillant au service de la dynastie omride, et non au service de Salomon[15].
  • Des spécimens prélevés sur des sites majeurs faisant partie du débat sur la monarchie unifiée (Dor, Tel Rehov, Tel Hadar, Rosh Zayit, Haçor, Meggido) au niveau de la strate dite salomonique et analysés au Carbone 14 indiquait des couches de destruction postérieures aux conquêtes davidiques.
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Face à ces faits en contradiction totale avec la chronologie conventionnelle, une nouvelle chronologie fut donc proposée.

À propos du roi Salomon, J. Wightman[16], puis David Jamieron-Drake[17] avaient remis en cause

Litige entre les différents points de vue

Les datations au C14

La technique de datation au carbone 14 permet des datations plus précises et des datations relatives plus certaines que la simple analyse des poteries, qui reste toutefois importante. Les datations au C14 peuvent être rendues beaucoup plus précises par une calibration spécifique et un traitement statistique. La calibration est possible si l’on peut encadrer une strate par d'autres dont on connaît les dates avec certitudes. De plus en pratiquant

 

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