La piste du mont Nébo
Il existe pourtant un passage de la Bible qui donne des indications explicites sur le destin de l'objet. Dans le second Livre des Machabées, il est précisé que l'Arche fut sortie du Temple par le prophète Jérémie, pour être transportée et mise à l'abri dans une caverne secrète sous la montagne où mourut Moïse (2 Mch. 2, 4-8). Peu de temps après le transfert, Jérusalem fut prise par les Babyloniens (vers 598 av. J-C), et ses habitants furent déportés à Babylone. Le Temple fut pillé, et les objets liturgiques furent emportés à Babylone (2 R. 25, 13-15). Là non plus, l'Arche n'est pas citée dans le butin ; ce qui est logique dans la mesure où elle se trouvait déjà à l'abri. En outre, tous les objets pillés seront rapatriés plus tard, lorsque l'exil des Hébreux prendra fin.
C'est en se fondant sur ces considérations qu'en 1931, un explorateur américain du nom d'Antonia Futterer alla prospecter autour du mont Nébo [3]. Contre toute attente, il déclara à son retour avoir trouvé une galerie souterraine, qui se terminait par une porte murée, sur laquelle était gravée une inscription en hébreu signifiant : "Ici repose l'Arche dorée"... Mais l'explorateur fut empêché de poursuivre ses recherches. Quelques cinquante ans plus tard, un autre explorateur, Tom Crotser, prit la suite de cette recherche. Sous le mont Pisga tout proche du mont Nebo, Crotser découvrit effectivement un tunnel menant à un mur gravé de quelques signes, tels que son prédécesseur les avait décrits. Il creusa alors le passage, traversa le mur, et pénétra dans une crypte de forme cubique. Cette salle contenait un coffre de métal doré recouvert d'une bâche. l'objet ressemblait fort à l'Arche tant recherchée ... L'explorateur prit des photos, et de retour il les montra à quelques personnes, et en particulier à un archéologue éminent, Siegfried Horn. En observant attentivement les clichés de l'Arche, le spécialiste reconnut une plaque de cuivre et un clou manifestement usinés avec des machines modernes. En conclusion, il fallut bien admettre que ce coffre était un faux de confection récente.
Siegfried Herbert Horn (17 mars 1908 - 28 novembre 1993) est un archéologue et un érudit allemand adventiste. Il est connu pour ses nombreux livres et articles et ses fouilles archéologiques à Tell Hesban en Jordanie. Il fut professeur d'archéologie et de l'histoire de l'antiquité au Séminaire adventiste du septième jour de théologie de l'université Andrews à Berrien Springs dans le Michigan. Le musée d'archéologie Siegfried H. Horn à l'université Andrews fut nommé en son honneur.
Un érudit aux capacités et aux centres d'intérêts très variés, Siegfried Horn fit des contributions significatives à la recherche, notamment sur la chronologie et l'archéologie de l'ancien Moyen-Orient. Selon un sondage réalisé en 1985 parmi les professeurs adventistes nord-américains, il fut le septième auteur qui les influença le plus[1]. Avec son collègue, Edwin Thiele, il fut le plus grand archéologue adventiste de sa génération.
Avec d'autres chercheurs adventistes, Horn participa à la publication de plusieurs ouvrages collectifs :
Horn mourut à St.Helena en Californie à l'âge de 85 ans[7].
Siegfried Horn s'intéressa de près à certaines découvertes archéologiques. Il fit notamment une recherche sur les papyri d'Éléphantine en Haute-Égypte. En 1893, Charles Wilbour, un homme d'affaire et un collectionneur d'antiquités égyptiennes, acheta neuf rouleaux entiers de papyrus et quelques fragments à trois égyptiennes sur une île appelée Yeb par les anciens Égyptiens et Éléphantine par les Grecs. En les montrant au professeur Archibald Sayce, il apprit qu'ils étaient écrit en araméen, la langue officielle de l'Empire perse. Il les rangea dans une malle mais quatre ans plus tard, il mourut à Paris avant de rentrer aux États-Unis. Peu après la malle fut ramenée à New York et déposée dans un hangar, où elle resta, sans avoir été ouverte, jusqu'à la mort en 1947 de Theodora, la fille de Wilbour. À ce moment-là, le Brooklyn Museum prit possession de la malle[10].
Quand on déroula finalement les papyri, ils apportèrent des informations sur une communauté juive en Égypte à l'époque d'Esdras et de Néhémie. Cette communauté d'Éléphantine était connue depuis quelques décennies des archéologues. En effet, en 1898 la bibliothèque de Strasbourg acheta à un antiquaire de Louxor un autre papyrus. Le professeur Sayce obtint un autre rouleau à Éléphantine même. En 1904, Lady William Cecil acheta trois rouleaux à Assouan et Sir Robert Mond se procura cinq autres. Grâce à ces documents, les archéologues apprirent que durant la XXVIe dynastie (-663/-525), les juifs émigrant de la Palestine en Égypte avaient été forcés de résider sur l'île d'Éléphantine comme mercenaires afin de défendre la frontière sud de l'Égypte[10].
En 1953, Emil Kraeling publia pour la première fois le contenu des papyri achetés par Charles Wilbour. Ces papyri apportèrent de nouveaux détails qui intéressèrent les chronologistes bibliques, en particulier sur le calendrier utilisé par les juifs post-exiliques. Elles fournirent une information précise sur ce point :
Dans plusieurs papyri d'Eléphantine, les mois du calendrier juif et du calendrier égyptien sont inscrits côte à côte. Le calendrier juif était luni-solaire alors que le calendrier égyptien était solaire[11]. Cette information permit à Siegfried Horn et aux chronologistes bibliques d'établir que la première année de règne du roi perse Artaxerxès Ier démarra en automne -464 d'après le calendrier civil juif (et non au printemps -464). Par conséquent, le groupe de juifs dirigé par Esdras quitta la Babylonie au printemps de -457, au mois hébreu de Nissan et arriva à Jérusalem au cours de l'été de la même année[10] :
Esdras 7:7-9 -- « La septième année du règne d'Ataxerxès, un certain nombre d'Israélites : des prêtres et des lévites, des musiciens, des portiers et des desservants du Temple partirent pour Jérusalem. Esdras vint avec eux eux à Jérusalem au cinquième mois de la septième année du règne de l'empereur. Il avait fixé le départ de Babylone au premier jour du premier mois et il arriva à Jérusalem le premier jour du cinquième mois grâce à la protection bienveillante de Dieu. »
Le "premier mois" et le "cinquième mois" désignent ici les mois numérotés 1 et 5 du calendrier religieux juif.
Prophéties de Daniel 8-9
Selon Siegfried Horn, les papyri d'Éléphantine confirment que le décret d'Atarxerxès Ier, autorisant les juifs à retourner à Jérusalem (Esdras 7:11-26), fut promulgué au printemps -457[10]. Or les adventistes du septième jour enseignent que ce décret est le point de départ de deux prophéties bibliques :
Lévitique 16:29 -- « Ce sera pour vous une règle en vigueur à perpétuité : le dixième jour du septième mois vous vous humilierez et vous ne ferez aucun travail ce jour là - aussi bien les autochtones que les étrangers résidant au milieu de vous. Car en jour là, on accomplira le rite d'expiation pour vous afin de vous purifier de toutes vos fautes ; ainsi, vous serez purs devant l'Éternel. »
Traditionnellement, les adventistes ont pensé que le décret d'Atarxerxès Ier fut établi en automne -457. À l'appui des évidences bibliques et archéologiques, la recherche de Siegfried Horn suggéra plutôt qu'il fut signé au printemps de cette année là. Cependant, l'archéologue se cantonna à la recherche et à la divulgation des faits historiques, laissant le soin aux théologiens des confessions chrétiennes de réfléchir aux implications des découvertes archéologiques.
Doctrine
Les adventistes du septième jour basent leurs croyances sur la Bible (Ancien et Nouveau Testament), comme étant inspirée par le Saint-Esprit (c'est le principe protestant de Sola Scriptura, l'Écriture comme unique règle de foi). Adhérant aux principes du protestantisme, ils se considèrent comme les héritiers des Vaudois, de la Réforme protestante, des anabaptistes, des piétistes, des méthodistes ou des baptistes du Septième Jour auxquels ils doivent les doctrines de Sola Scriptura, l'infaillibilité de la Bible, la trinité, l'incarnation du Christ, le salut par la grâce, la mort expiatoire et de substitution du Christ, l'immortalité conditionnelle, le baptême par immersion, le sabbat, le principe de séparation de l'Église et de l'État, la permanence de la loi de Dieu, la sanctification, le retour du Christ avant le millénaire d'Apocalypse 20 (le prémillénarisme) et le jugement final[42].
Les adventistes considèrent la Bible comme leur unique credo. Estimant que la vérité est progressive, leurs 28 croyances fondamentales ne sont pas un credo, même s'ils croient qu'elles sont des enseignements des Saintes Ecritures. Quand ils se réunissent en session de la Conférence générale, la possibilité d'une révision de ces déclarations existe « quand l'Église est guidée par le Saint-Esprit à une compréhension plus complète de la vérité de la Bible ou trouve un langage meilleur pour exprimer les enseignements de la Sainte Parole de Dieu[43] ». A ce jour, les croyances adventistes officielles ont été énoncées et peaufinées quatre fois :
Les adventistes enseignent qu'au temps de la fin, un "reste" a été appelé à garder tous les commandements de Dieu et la foi de Jésus, à proclamer que le jugement a commencé dans le ciel et à révéler toute la beauté du caractère d'amour de Dieu. Le don de prophétie est une de ses caractéristiques. Dieu équipe les croyants avec des dons spirituels pour servir et fortifier l'Église. Les adventistes ne croient pas cependant être les seules personnes à être sauvées[49].
Ce que les adventistes ne sont pas
http://bible.archeologie.free.fr/conquetecanaan.html
Pourtant les fouilles effectuées à Jéricho posent un problème de date. Dans les années 1950, l'archéologue britannique Kathleen Kenyon étudia le site et conclut à une destruction aux environs de 1550 av. J.-C.. Postérieurement à cette date, la ville ne fut plus habitée, donc au temps de Josué elle avait déjà disparu. Ceci rendait le récit de la prise de Jéricho anachronique, puisque tous les historiens de la Bible plaçaient l'évènement entre 1450 et 1200. Toutefois, de nouvelles fouilles conduites par Bryant Wood ont conduit à "rajeunir" la destruction de Jéricho, pour la re-situer aux environ de 1400 [3]. Cette estimation coïnciderait avec la chronologie "ancienne", qui situerait la conquête de la Terre promise vers le XVème siècle avant notre ère, plutôt qu’avec celle qui la place plus récemment au XIIIème. La controverse n'est toujours pas close [4][5], mais les spécialistes sont néanmoins d'accord sur le fait que la ville a bel et bien été détruite, incendiée puis abandonnée.
Les autres cits de la conquête
La prise de Jéricho encouragea l’armée de Josué à poursuivre sa campagne. La Bible énumère les cités qui sont tour à tour tombées entre ses mains. La ville suivante prise après Jéricho est Aï [6]. Après cette nouvelle victoire, le peuple israélite se rendit sur le mont Ebal pour y élever un autel en l'honneur de son Dieu. Un site archéologique, retrouvé en 1978, correspondrait à cet "autel de Josué", si l’on en croit son découvreur (voir article). Josué établit ensuite son quartier général à Galgala, non loin de Jéricho. Les combats reprirent, et plusieurs autres cités furent conquises : Gabaon, Macéda, Libna, Lachis, Eglon, Hébron, Débir (Js. 10). Les habitants furent chaque fois passés au fil de l'épée. Le livre dit aussi que leurs villes furent "vouées à l'anathème", sans préciser toutefois si elles furent réellement démolies. Ensuite, les Israélites se tournèrent vers des cités situées plus au nord. Ils livrèrent bataille avec succès à Hazor, et cette prise leur ouvrit aussi les portes de Madon, Séméron et Achsaph (Js. 11). A propos des villes du nord, le texte précise explicitement que seule Hazor fut brûlée, et que les autres cités ne furent pas détruites bien que leurs habitants aient été tués.
http://bible.archeologie.free.fr/auteljosue.html
Une toute autre explication vint en 1983, lorsqu'un jeune archéologue de passage, David Etam, suggéra de se référer aux textes bibliques. Il pensa qu'il pouvait s'agir d'un vieil autel hébreu. Se référant à l’Ancien Testament, l'équipe fut stupéfaite de constater que le site pouvait correspondre à un épisode peu connu du livre de Josué : l’édification par les Hébreux d’un autel sur le mont Ebal.
Décidée à vérifier son hypothèse, l’archéologue se mit en quête d’un financement qui permettrait d’ouvrir un nouveau chantier archéologique à l’extérieur de l’ancien rempart. Elle dut prospecter pendant une dizaine d'années avant d’en trouver un, cherchant des sponsors, écrivant des articles, donnant des communications orales auprès du public et de divers organismes en présentant son projet. Elle reçut enfin un soutien de la part du Centre Shalem, un institut de recherche sur la culture juive. Le programme de fouilles put démarrer en février 2005, et l’on commença à creuser au nord de l’ancien rempart.
Les résultats ne se firent pas attendre. Quelques centimètres seulement sous la surface du sol, on fut d’abord surpris de trouver une construction luxueuse d’époque byzantine (IVème siècle), intégrant un splendide sol en mosaïque. En-dessous de ce niveau se révéla une résidence datant de la fin du premier siècle, comprenant plusieurs bassins rituels. Enfin, cet ensemble était lui-même bâti sur une structure antérieure bâtie en plus gros appareil. Les fouilleurs dégagèrent plusieurs murs d’une épaisseur impressionnante (jusqu’à sept mètres), qui partaient se prolonger dans plusieurs directions. Peu à peu apparut un ensemble monumental occupant une surface étendue [2]. Il était clair qu’un édifice de cette envergure avait dû nécessiter l’emploi de très gros moyens [3][4]. De nombreux tessons de poterie trouvés dans ce niveau ont permis de dater l’édifice des alentours de l’an 1000 av. J-C, l’époque où le roi David prit Jérusalem.
Dans les années 1920, les archéologues de l'Oriental Institute de l'Université de Chicago fouillèrent les vestiges de la cité de Megiddo, au sud-ouest de la mer de Galilée. Ils trouvèrent deux vastes bâtiments contenant des alignements répétitifs de piliers, dont certains étaient séparés par des pierres taillées en forme de mangeoires et percées de trous. Ils supposèrent que ces constructions étaient des écuries, et firent le rapprochement avec les chevaux et chars de Salomon cités dans le premier livre des Rois. Si tel était le cas, le site devait avoir une capacité de 450 chevaux et pouvait avoir servi à la cavalerie du roi Salomon. Cependant, des études récentes menées par des archéologues contemporains dont le plus connu est Israël Finkelstein, remettent en cause cette chronologie. Finkelstein et son équipe ont effectué une nouvelle datation de ces ruines, et ont trouvé un âge plus tardif que les règnes de ces souverains. En effet, sous le niveau stratigraphique des portes et des écuries de Megiddo ont été trouvés deux somptueux palais, qui ressemblent fort à un autre palais découvert à Samarie et qui date du IXème siècle. Finkelstein observe également un décalage de dates dans les poteries des niveaux de fouilles concernés. Il retarde donc de cent ans au moins la construction des fortifications dites "salomoniques", et les attribue au roi d'Israël Omri (885-874) ou à son fils Achab (874-852). Omri et Achab font partie des souverains ayant régné sur la moitié nord du royaume, après la partition du royaume d'Israël en deux à la mort de Salomon. Par extension, toutes les constructions du même type trouvées dans les autres villes seraient d'époque "omride", et aucun de ces vestiges ne remonterait à David ou à Salomon. L'émergence d'un véritable Etat hébreu serait à retarder de plusieurs dizaines d'années, et n'aurait pas encore existé au Xème siècle. Il en conclut que les textes bibliques qui décrivent le prestige de cette royauté, ne rapportent que des récits légendaires. Au mieux, ces rois n'auraient été que de petits chefs de tribus purement locaux [2]. http://bible.archeologie.free.fr/templejerusalem.html http://bible.archeologie.free.fr/royaumesalomon.html http://bible.archeologie.free.fr/salomonauxromains.html Le texte qui a été traduit, est désormais reconnu comme étant un extrait de l'Ancien Testament, plus précisément deux versets du livre des Nombres (6, 24-25). Il s'agit d'un poème de bénédiction, qui fait partie du rituel des prêtres longuement décrit dans le Pentateuque : "Que Yahweh te bénisse et te garde. Que Yahweh fasse pour toi rayonner sa face et t’acorde sa grâce !" En 2004, des chercheurs américains et israéliens ayant étudié ces deux objets en laboratoire, ont conclu à leur authenticité et les ont datés de l'époque du Temple de Salomon. Ces documents s'avèrent être les plus anciens exemplaires connus d'extraits de textes bibliques [1]. D'autres souverains hébreux ont laissé des traces archéologiques. Le roi d'Israël Achab (IXème siècle) est présenté dans l'Ecriture comme un monarque impie et idolâtre (1 Rois 16-22). Son épouse la reine Jézabel, d'origine phénicienne, eut une influence néfaste sur son temps, perpétuant plusieurs meurtres et pratiquant l'idolâtrie. Elle écrivit de fausses lettres au nom du roi dont elle utilisa le sceau (1 Rois 21, 8).
Les archéologues "révisionnistes" soutiennent l'idée que les récits de l'Ancien Testament sont le fruit de l'imagination de quelques écrivains tardifs, qui auraient composé ces textes à des fins de propagande politique. Ils auraient agi pour le compte d'un monarque hébreu du VIIème siècle av. J.-C., le roi Josias, qui aurait cherché à unifier artificiellement des tribus hétéroclites en leur inventant un passé commun. Josias a effectivement régné sur Jérusalem entre 640 et 609 av. J.-C.. Cette conception nouvelle va à l'encontre des traditions religieuses qui considèrent les récits de l'Ancien Testament comme des évènements réels.
En fait, plusieurs des sites archéologiques tels que Megiddo, Hazor, Gézer, Arad et Tel Rehov ont été réexaminés et réinterprétés ultérieurement par d'autres archéologues. Ceux-ci en tirent des conclusions bien différentes. Ainsi, Amihaï Mazar explique que l'on trouve le même style de céramiques dans les couches archéologiques couvrant une assez longue période, qui englobe les Xème et IXème siècles, donc aussi l'époque des grands rois. Par conséquent, ces vestiges ne sont pas incompatibles avec le Xème siècle [1]. A Hazor, le responsable des fouilles Amnon Ben-Tor maintient que la porte de défense à six chambres date bien du Xème siècle [3]. A Tel Rehov, les strates archéologiques ont depuis peu été datées par la méthode du carbone 14. Dans un article paru en 2003 dans la prestigieuse revue Science, les résultats obtenus pour le site de Tel Rehov annoncent clairement le Xème siècle, ce qui rétablit la crédibilité historique d'une monarchie unifiée sous David et Salomon [4][5][6][7].
Il semble désormais qu'elle ait possédé également son propre sceau. En 1964, l'archéologue Nahman Avigad découvrit un sceau portant le nom de la reine Jézabel. L'attribution de cet objet a été discutée, du fait que le nom était incomplet et qu'il pouvait s'agir d'une autre personne. Une étude plus récente faite par le bibliste néerlandais Marjo Korpel a montré qu'il s'agissait bien d'une reine, et que les deux lettres manquantes devaient figurer dans la partie supérieure ébréchée du sceau. Son appartenance à la reine Jézabel semble donc confirmée [7].
La région de Moab, à l'est de la mer Morte, était vassale du roi d'Israël Achab. A la mort de celui-ci, le roi de Moab, Mésha, se révolta contre son successeur Joram. Israël s'allia avec Juda et les Moabites furent vaincus (2 Rois 3).
Le contexte semble confirmé par la "stèle de Moab", trouvée en 1868 à Dhiban en Jordanie par un missionnaire allemand, F.A. Klein. Cette dalle de basalte noir fut brisée après sa découverte par des autochtones, et ses morceaux furent dispersés. Par chance, l'archéologue Charles Clermont-Ganneau avait pris la précaution d'en réaliser un moulage. Cette sage disposition permit de reconstituer l'objet, et plus récemment de le déchiffrer grâce à l'épigraphiste André Lemaire [2][3].
L'inscription est rédigée dans une langue très proche de l'hébreu ancien. Le roi de Moab se glorifie d'une victoire sur les Hébreux dans les termes suivants :
"Maintenant les hommes de Dieu demeuraient sur la terre d'Atharoth, et le roi d'Israël avait construit Atharoth pour eux ; mais j'ai attaqué la ville, je l'ai prise, et j'ai massacré tous ses occupants à la grande satisfaction de Chemosh et de Moab."
Plus loin elle mentionne en outre le nom de "Omri, roi d'Israël" (le père d'Achab). La stèle cite également le nom du dieu des Hébreux, Yahvé. On trouve à la fin du texte l'expression "Maison de David", mais ce morceau est en mauvais état. |
La stèle de Moab, ou de Mesha (musée du Louvre). (image : http://www.bible-history.com)
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Donn%C3%A9es_arch%C3%A9ologiques_sur_David_et_Salomon
Les données archéologiques sur l'époque de David et de Salomon, qui font l'objet de cet article, sont constituées uniquement de ce qui est, à l'heure actuelle, attesté[1], à l'exclusion des interprétations plus générales que chaque archéologue peut faire. Au niveau des données[2] archéologiques, il y a un très large accord entre archéologues, indépendamment de leurs idées personnelles, alors qu'au niveau de l'interprétation et de la construction historique, on trouve entre eux des visions historiques fort différentes, voire totalement contradictoires. Une donnée archéologique, étant attestée, c'est-à-dire démontrée, est réfutable au sens de Karl Popper, alors qu'une interprétation ne l'est pas, dès lors qu'elle contient une opinion. Quelques opinions sont proposées ci-dessous à titre d'illustration, elles sont représentatives, citées exactement et placées dans la bouche de leur auteur. L'exégèse scientifique de la Bible ne fait pas partie de l'archéologie : une donnée archéologique sur la Bible, c'est la découverte d'un manuscrit dans des fouilles et la datation de cet exemplaire. Amihai Mazar écrit[3] :
Archéologiquement, ces datations permettent d'associer la monarchie unifiée au Xe siècle av. J.-C. et lui font
correspondre des constructions précises. Mais il existe un débat important sur la chronologie de ce siècle, introduit par la proposition d'Israël Finkelstein de décaler les datations des poteries. Selon la chronologie utilisée, l'ampleur des constructions et l'étendue du royaume de cette époque sont radicalement différentes. La basse chronologie décale les bâtiments autrefois attribués à Salomon vers la dynastie des Omrides[5].
Face à ce trou chronologique et l’absence d’indice permettant d’y voir la présence d’une opulente cité, capitale d’un vaste royaume, telle que le récit biblique la décrit, les archéologues et les historiens ont commencé à remettre sérieusement en question la qualité de « Grand Constructeur » attribuée à David, et cela à partir de 1990[10].
Toutefois, ce sont les nouvelles fouilles à Megiddo[11] et Jezrel, par David Ussishkin et John Woodead[12],[13], qui ont poussé les archéologues à proposer une nouvelle chronologie qui contredisait la chronologie dominante, mise en place depuis 1950 par Yigael Yadin. Cette chronologie basse (en anglais Low Chronology) est donc proposée par les archéologues afin d'expliquer l'ensemble des faits qui contredisent la chronologie conventionnelle. Les contradictions furent les suivantes[14] :
Face à ces faits en contradiction totale avec la chronologie conventionnelle, une nouvelle chronologie fut donc proposée.
À propos du roi Salomon, J. Wightman[16], puis David Jamieron-Drake[17] avaient remis en cause
Litige entre les différents points de vueLa technique de datation au carbone 14 permet des datations plus précises et des datations relatives plus certaines que la simple analyse des poteries, qui reste toutefois importante. Les datations au C14 peuvent être rendues beaucoup plus précises par une calibration spécifique et un traitement statistique. La calibration est possible si l’on peut encadrer une strate par d'autres dont on connaît les dates avec certitudes. De plus en pratiquant