Mr Todd ! S3 Démocratie menacée et oligarchie !!???

 

"Trop d'échanges tue les échanges." C'est de ce constat provocateur qu'Emmanuel Todd part pour prôner la création d'un espace économique qui s'arrêterait aux frontières de l'Europe. Une forme de protectionisme à l'échelle d'un continent tout entier. Car, pour lui, la crise qui frappe actuellement le monde est due à un disfonctionnement fondamental du système capitaliste: en découplant le consommateur et le producteur - la demande et l'offre - la mondialisation des échanges a cassé l'équilibre entre ces deux pôles. Lorsque l'ouvrier qui produit un bien n'a aucune chance d'en devenir un jour le consommateur, pourquoi le rémunérerait-on de façon correcte? On va au contraire s'appliquer à comprimer au maximum son salaire, ce qui va aboutir à un "effondrement de la demande", selon l'auteur d'Après la démocratie.

S'il ne se dit pas fondamentalement opposé au libre-échange et à l'économie de marché, le sociologue estime qu'ils doivent comprendre une certaine dose de régulation. A savoir un protectionnisme continental, qui "crée les conditions d'une augmentation des salaires et donc de la demande". A cet égard, l'Europe "pratiquement auto-suffisante, sauf sur le plan énergétique" apparaît comme l'unité idéale. Une vision qui ne s'inscrit pas contre les autres pays, tient-il à préciser. "Si on inclut dans cet espace tout l'Europe, ça reste la foule", sourit-il.

Poussant la réflexion encore un peu plus loin, l'essayiste relève encore qu'il faut aller chercher les causes de la crise actuelle dans les comportements individuels, "toujours plus narcissiques et individuels". Une conséquence de l'effondrement de la religion catholique, ainsi que de "toutes les idéologies qui y étaient arccolées", qui a aboutit à une acceptation des inégalités.

http://www.forumdes100.com/economie/

émission du lundi 23 février 2009
Tout protectionnisme est-il condamnable?

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/fiche.php?diffusion_id=71131

Fin janvier, des ouvriers de la raffinerie Total de Lindsey, en Angleterre, ont manifesté contre l’embauche de travailleurs italiens et portugais. Les pancartes des grévistes brandissaient « Des emplois britanniques pour des travailleurs britanniques ». Le 5 février, 40 travailleurs recrutés sont rentrés au Portugal.

Dans le même temps, l’Argentine a imposé des restrictions aux importateurs de télévisions, l’Equateur a majoré ses droits de douane sur les téléphones portables, l’Inde a interdit l’entrée sur son marché des jouets chinois pour six mois, l’Europe a augmenté ses subventions à l’exportation du beurre, du fromage, la Russie a augmenté ses droits de douane sur les voitures importées, le congrès US a voté en janvier une clause « Achetez US » dans le plan de relance d’Obama après que George Bush avait annoncé un triplement de la taxe sur le roquefort… et en France, Nicolas Sarkozy a accordé un prêt de l’Etat aux constructeurs automobiles en contrepartie d’engagements sur le maintien de la production et de l’emploi sur le territoire.

Face à la crise, les pays sont donc de plus en plus nombreux qui présentent des plans de relance assortis de conditions préférentielles pour leurs producteurs nationaux, si bien qu’au dernier forum de Davos, fin janvier, les déclarations alarmistes sur un prétendu danger protectionniste se sont multipliées.

Voilà qui relance le débat sur un sujet tabou : le protectionnisme. Tout protectionnisme est-il condamnable ? C’est le sujet de l’Economie en questions ce matin.

Le protectionnisme européen n'était-il pas le principe fondateur du Marché Commun? Le but: rapprocher des pays proches par la géographie, par la culture, et économiquement disparates. Des droits de douane aux frontières de cette Europe définissaient une zone de libre-échange sur le modèle initial de la PAC(droits à l'importation et aides à l'exportation): libre-échange en Europe et protection vis à vis des pays extra-européens. Aider les pays européens peu développés à combler leur retard est un projet raisonnable, stimulant et dépourvu du risque de voir s'effondrer des industries entières sous l'effet de concurrences déloyales en raison de la mise à niveau rapide des pays concernés.
En outre si on médite sur les raisons profondes qui ont conduit à exposer l'europe à la concurrence mondiale (sclérose, obstacles à la liberté d'entreprendre, bras de fer syndicaux incessants..)une conclusion peut s'imposer: l'organisation urgente de la participation dans l'entreprise permettant le partage des profits et des risques sous forme d'une épargne forcée (achat d'actions) liée au salaire et proportionnelle à l'importance des coûts de personnel dans le Chiffre d'Affaires.



Emmanuel Todd
Après la démocratie
Galimard - 30 octobre 2008

La crise de la société française – et des sociétés occidentales en général – conduit à se poser une question de fond : faut-il envisager la disparition du système démocratique ? Et, par voie de conséquence, quel système serait alors susceptible de le remplacer ?
Cet ouvrage combine l’analyse instantanée et l’étude des processus de longue durée pour envisager la situation de la politique et de l’économie et l’évolution des structures familiales. De ce travail d’investigation se dégagent, entre autres thèmes, le caractère fondamentalement religieux de la crise actuelle (le religieux étant considéré comme structurant la société), le pessimisme culturel ambiant (conséquence de la stagnation éducative), la réapparition d’une stratification de la société (l’ascenseur social cher à la démocratie fait place à l’instauration d’une nouvelle oligarchie), l’impact du libre-échange provoqué par la mondialisation, la possibilité d’une réémergence de la lutte des classes (conséquence de la disparition des classes moyennes)…
Dans ce nouvel ouvrage qui fera grincer quelques dents, d’autant qu’il ne ménage personne dans aucun camp, Emmanuel Todd brille une fois de plus dans son rôle d’historien et d’observateur qui ricane tout en se passionnant pour ce sujet essentiel : où va notre société ?

- Présentation de l'éditeur -


Jean-Louis Levet
Pas d'avenir sans industrie
Economica - octobre 2006

Un essai qui défend l'idée selon laquelle la France doit d'abord s'appuyer sur son industrie pour dynamiser son économie et lutter contre le chômage.

Suite !!

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