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Mormons et secrets ??!!

 

Joseph Smith, fils (23 décembre 1805 - 27 juin 1844) est le fondateur du mormonisme. Il est une personnalité de la vie religieuse et politique des États-Unis dans les années 1830 et 1840.

A partir de 1820, à 14 ans, il aurait été témoin d'une série de manifestations spirituelles, telle que la Première Vision.

En 1830, Joseph Smith publie le Livre de Mormon, qu'il affirme être la traduction d'un récit ancien gravé sur des plaques d'or qu'un ange lui aurait confiées. La même année, il fonde l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours qui, selon lui, serait le rétablissement de l'Eglise originelle de Jésus-Christ et dont il devient le premier président.

De nombreux nouveaux convertis le considèrent comme un prophète de Dieu. Ceux-ci, venant des Etats-Unis, du Canada et d'Europe, se rassemblent à Kirtland (Ohio) et ensuite au Missouri.

En 1839, après avoir été chassés de lieux en lieux au Missouri, État esclavagiste, les saints des derniers jours (mormons), fondent la ville de Nauvoo (Illinois) dont Joseph Smith, opposé à l'esclavage des Noirs, deviendra le maire. En janvier 1844, Joseph Smith annonce sa candidature à la présidence des États-Unis d'Amérique.

Ses détracteurs, inquiets de l'accroissement de la population mormone et craignant de perdre les élections, veulent éliminer le 'fléau mormon'. Ils accusent Joseph Smith de vouloir établir une théocratie et lui reproche de pratiquer la polygamie. Après des menaces de mort, Joseph Smith fait détruire la presse du Nauvoo Expositor[1], journal antimormons.

Emprisonné dans la prison de Carthage (Illinois), il est assassiné le 27 juin 1844 avec son frère Hyrum par une foule d'émeutiers à l'âge de 38 ans.

Après son décès commencera l'exode des pionniers mormons vers les Montagnes Rocheuses où ils fonderont dans le désert du Grand Lac Salé la ville de Salt Lake City.

Outre l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, une quinzaine de mouvements issus du mormonisme se réclament de ses doctrines.

 

Récit d'une révélation

La Première Vision (1820)

Première Vision de Joseph Smith
  • Contexte

Dans la région de Palmyra où vivait la famille Smith, différentes Églises chrétiennes essayaient d'attirer des convertis. Les différentes dénominations issues de la Réforme étaient souvent secouées par des réveils religieux. Massimo Introvigne, auteur d'un ouvrage sur les mormons[24] indique que cette région « fut le théâtre de manifestations répétées d’enthousiasmes religieux, au point de recevoir le nom de burned-over district, district incendié par la ferveur revivaliste protestante ». Et « dans l’excitation religieuse, nombreuses étaient les personnes sujettes aux expériences et visions mystiques ». De nombreux prédicateurs de la région, tels Elias Smith[25], John Samuel Thompson, Asa Wild[26] pour ne citer que les plus connus, prétendirent avoir reçu la visite du Christ. Mais les récits d'apparitions étaient également courants parmi la population.

  • Récit selon Joseph Smith

Bien qu'encore très jeune, Joseph s'interrogeait sur sa situation vis-à-vis de Dieu et sur la confusion qui régnait alors entre les différentes dénominations chrétiennes. Dans le récit de sa vie, Joseph Smith mentionne en 1820 un réveil religieux qui frappa Palmyra, déclenché par la prédication d’un pasteur méthodiste, Georges Lane. Selon William, le frère cadet de Joseph, ce fut ce prédicateur qui suggéra à Joseph de lire le texte de Jacques 1:5 afin qu’il puisse déterminer l’Église où il serait le plus à l’aise : «Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.»[27]

Inspiré par ce passage de Jacques 1:5, il serait allé prier dans un bosquet, près de chez lui, un jour de printemps 1820 et aurait eu cette vision :

"Je vis, exactement au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu'à tomber sur moi... Quand la lumière se posa sur moi, je vis deux Personnages dont l'éclat et la gloire défient toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs. L'un deux me parla, m'appelant par mon nom, et dit, en montrant l'autre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le."[28]

Selon Joseph Smith, Jésus-Christ lui dit de ne se joindre à aucune des Églises qui existaient alors sur la terre, car elles étaient "toutes dans l'erreur et que tous leurs credo étaient une abomination."[29]

Joseph Smith raconte enfin qu'une forte opposition se manifesta dès qu'il fit part de sa vision : "Je m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon histoire m'avait nui auprès des adeptes des autres confessions et était la cause d'une grande persécution, qui allait croissant ; et quoique je fusse un garçon obscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma situation dans la vie fût de nature à faire de moi un garçon sans importance dans le monde, pourtant des hommes haut placés me remarquèrent suffisamment pour exciter l'opinion publique contre moi et provoquer de violentes persécutions ; et ce fut une chose commune chez toutes les confessions : toutes s'unirent pour me persécuter."[30]

  • Controverses

À propos de cet épisode, Jerald Dee Tanner et son épouse, Sandra McGee Tanner, issus de vieilles familles mormones et qui ont étudié en Utah les débuts du mormonisme, affirment que les premiers membres de l’Église mormone ne savaient rien d’une Première Vision[31].

Quand Oliver Cowdery a édité sa version de l'histoire de l'Église en décembre 1834 et février 1835, il n'a pas, en effet, mentionné cette "Première vision".

Dans son ouvrage, Fawn McKay Brodie émet de sérieux doutes sur l'authenticité du récit de Smith[32].

Par ailleurs, la date avancée par Smith (1820) à propos du réveil religieux (revival) initié par le pasteur méthodiste George Lane est contestée par certains auteurs, considérant que la presse locale de cette époque n'en parle pas. Dans son étude parue en 1967, le révérend Wesley P. Walters[33] a cité de nombreux passages des journaux locaux qui semblent confirmer qu'il n'y eut aucun réveil (revival) à Palmyra et ses environs entre 1819 et 1823. Au contraire, durant toutes ces années, l'Église méthodiste de Palmyra perd ses fidèles : 23 en 1819, 6 en 1820 et 40 en 1821[34]... En revanche, les quotidiens «the Wayne Sentinel» (15.09.1824) et "Palmyra Newspaper" (2.03.1825), parlent bien d'un réveil qui débute en 1824, ainsi que le récit personnel de George Lane, retrouvé par Wesley Walters dans un séminaire méthodiste[35], et qui indique, en septembre 1825, pour l'Eglise méthodiste de Palmyra une progression de 208 fidèles.

Visite de Moroni et découverte des plaques d'or [modifier]

Trois ans plus tard, selon Joseph Smith, le soir du 21 septembre 1823, alors qu'il priait intensément[36], une lumière emplit sa chambre, et un messager céleste, nommé Moroni, lui serait apparu et lui aurait révêlé que des annales anciennes, gravées sur des plaques d'or, étaient enterrées dans une colline voisine et que lui, Joseph Smith, devrait traduire en anglais ce texte sacré.

Joseph raconta que pendant les quatre années qui suivirent, il rencontra Moroni sur la colline, tous les 22 septembre, afin de recevoir des enseignements et des instructions supplémentaires, et que, le 22 septembre 1827, quatre ans après avoir vu les plaques pour la première fois, il les reçut. Smith raconte qu'il se rendit sur le flanc occidental de cette colline de Cumorah, un peu en dessous du sommet, qu'il y trouva enterrées les plaques déposées dans un coffre en pierre, l'Urim et Thummim et un pectoral en or. Selon lui, les plaques étaient en or, gravées de caractères égyptiens, et reliées avec trois anneaux comme les feuilles d'un livre... L'Urim et Thummim consistait, dit la mère de Joseph qui l'aurait vu, en deux diamants triangulaires, enchâssés dans du verre et montés sur des branches d'argent, un peu comme les lunettes qu'on portait autrefois. Dans le récit de sa découverte, Joseph Smith ne précise pas qu’une « épée » se trouvait à Cumorah, dans le coffre de pierre. C'est plus tard, dans les récits des "témoins", que cet objet, l'épée de Laban, sera mentionné.

Les plaques d'or - Reconstitution selon les récits des témoins, Musée d'histoire de l'Eglise, Salt Lake City
Article détaillé : Livre de Mormon.

Selon Smith dès que ces plaques d'or lui furent confiées des bandes locales ne cessèrent de comploter afin de les lui voler, et c'est pourquoi, en décembre 1827, le couple Smith serait revenu à Harmony (Pennsylvanie), où Joseph aurait alors débuté la "traduction" des plaques, secondé par Martin Harris, un riche fermier, ami de la famille Smith.

C'est alors que Martin Harris fit le voyage de New-York pour montrer un fac-similé des caractères "égyptiens" du livre de Mormon au professeur Charles Anthon (1787-1867), professeur de philologie classique à Columbia, qui, selon lui, aurait déclaré que les caractères étaient égyptiens, chaldéens, assyriens et arabes et que la traduction qu'en avait faite Smith était correcte. Il ajouta qu'Anthon lui aurait d'abord donné un certificat attestant l'authenticité des caractères, et puis que, se ravisant, il l'aurait ensuite déchiré.

Plus tard, dans une lettre adressé à Eber D. Howe de Painesville et datée du 9 février 1834, Charles Anthon donna une version différente de cette entrevue[37] : Devant le mélange des alphabets hébreux, grecs et romains il aurait perçu le document comme non seulement "un canular" mais comme une "escroquerie" faisant "partie d'un plan pour voler l'argent du fermier" Martin Harris[38].

En 1903, les héritiers de David Whitmer vendirent à l’Église réorganisée de Jésus-christ des Saints des Derniers Jours un document dont le papier, ancien, avait la même qualité et la même apparence que celui du manuscrit du Livre de Mormon et des premières "révélations". Selon l’Église réorganisée, ce document (aujourd'hui surnommé "transcription RLDS") serait le fac-similé qu'Harris aurait présenté en 1829 au professeur Anthon. Sur ce sujet, l’Église de Jesus-Christ des saints des derniers jours se montre circonspecte[39].

Après sa visite à New-York Martin Harris revint auprès de Joseph le 12 avril 1828. Deux mois plus tard, selon Joseph Smith, 116 pages étaient déjà écrites quand Martin Harris lui demanda la permission de les emporter chez lui. Joseph Smith finit par lui permettre de les emporter. Harris les emporta et les perdit, et elles ne furent jamais retrouvées.

Tableau : visions de Joseph Smith [modifier]

Tableau récapitulatif des visions de Joseph Smith
1820 Dieu le Père et son fils Jésus-Christ Première Vision
1823 Ange Moroni Livre de Mormon
1829 Jean Baptiste Prêtrise d'Aaron
1829 Pierre, Jacques et Jean Prêtrise de Melchisédek
1836 Moïse Rassemblement d'Israël
1836 Elias Dispensation d'Abraham
1836 Élie Rédemption des morts

"Traduction" du Livre de Mormon

En avril 1829, Oliver Cowdery, jeune instituteur originaire de Poultney (Vermont), arriva à Harmony, et se présenta à Joseph pour remplacer Harris. "Le 5 avril 1829, Oliver Cowdery vint chez moi. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Il me déclara que comme il enseignait à l'école du quartier où mon père résidait, et comme mon père était un de ceux qui envoyaient leurs enfants à cette école, il avait pris quelque temps pension chez lui. Pendant qu'il y était, la famille lui raconta les circonstances dans lesquelles j'avais reçu les plaques, à la suite de quoi, il était venu me trouver pour me poser des questions à ce sujet. Deux jours après l'arrivée de M. Cowdery (le 7 avril), je commençai la traduction du Livre de Mormon et il se mit à écrire pour moi."[13]

Certains auteurs ont avancé que Joseph Smith et Oliver Cowdery se connaissaient déjà avant cette rencontre, et que leurs pères, Joseph Smith Sr et William Cowdery, auraient tous deux adhéré au mouvement religieux ("Wood Scrape") initié en 1800 par un certain Nathaniel Wood, de Middletown (Vermont), qui affirmait que ses disciples étaient de nouveaux Juifs ("New Israelites") et qu'ils pouvaient guérir les maladies et découvrir des trésors cachés en utilisant des baguettes divinatoires ("divining rod").

Oliver Cowdery a écrit à propos de son expérience : « Ce furent là des jours inoubliables ! Être là à écouter le son d’une voix parlant sous l'inspiration du ciel éveillait en mon sein la gratitude la plus profonde ! Jour après jour, je continuais, sans interruption, à écrire l’histoire, ou annales, appelée ‘Livre de Mormon’, telle qu’elle tombait de ses lèvres, tandis qu’il traduisait à l'aide de l'urim et du thummim. »[40]

Selon Joseph Smith, un mois plus tard, Oliver Cowdery et lui allèrent prier sur les bords de la rivière Susquehanna, quand un être céleste leur serait apparu, se présentant comme étant Jean-Baptiste, puis leur aurait conféré la Prêtrise d'Aaron en leur commandant de se baptiser et de s'ordonner mutuellement. Plus tard dans le mois, raconta Smith, les apôtres d'autrefois Pierre, Jacques et Jean leur seraient apparus à leur tour, puis ils leur auraient conféré la Prêtrise de Melchisédek et les auraient ordonné apôtres.

Oliver Cowdery (1806-1850), secrétaire de Smith, un des "trois témoins" du Livre de Mormon, excommunié en 1838

En juin 1829, la famille Whitmer, de Fayette (État de New-York), lui offrit l'hospitalité pour achever son travail. Le même mois, Joseph Smith baptisa, dans les eaux du lac Seneca, deux des Whitmer en même temps que son frère Hyrum.

C'est alors que furent rédigés les deux certificats des "trois témoins" (Oliver Cowdery[41], David Whitmer[42] et Martin Harris[43]) et des "huit témoins"[44] (quatre Whitmer, Hiram Page, parent des Whitmer, et trois Smith) qui attestèrent l'existence des plaques d'or, traduites par Joseph Smith. Les témoignages des trois et des huit témoins ont été imprimés au début du Livre de Mormon, dès la première publication de 1830.

Quoique la plupart de ces témoins (6 sur 11) furent ensuite excommuniés, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours se plait à rappeler la grande honorabilité de ces hommes et souligne le fait que, même sortis de l'Église, ils ne renièrent jamais leur témoignage.

Sa mère, Lucy Mack, dit qu'ensuite l'ange serait de nouveau apparu à Joseph, que ce dernier dut lui rendre les plaques et les autres objets, et qu'alors l'ange emporta tout. Aujourd'hui, les auteurs mormons expliquent que Moroni reprit les plaques pour épargner à Joseph Smith et aux croyants d'avoir à les protéger et à les cacher sans cesse et pour augmenter la foi du lecteur qui doit apprendre directement de Dieu et connaître par la révélation la véracité de ce livre[45].

La "traduction" étant achevée, il s'agissait de trouver un imprimeur. C'est alors que Joseph Smith se serait rendu à l'atelier d'Egbert Grandin, éditeur du journal "the Wayne Sentinel".

 

Parution du Livre de Mormon (1830)

Couverture d'un premier exemplaire du Livre de Mormon
Martin Harris (1783-1875)

En juin 1829, Joseph Smith se rendit à Palmyra (Comté de Wayne, Etat de New York) pour y déposer un manuscrit du "Livre de mormon" ("The Book of Mormon") à l'atelier d'Egbert Bratt Grandin, éditeur du journal "The Wayne Sentinel (en)".

Le 17 août 1829, avec Egbert et ses associés, John H. Gilbert et Pomeroy Tucker, il signa un contrat concernant l'impression de 5 000 exemplaires. Pour en régler le coût estimé à 3 000 dollars, Martin Harris, un fermier local, ami des Smith, hypothéqua sa ferme de 150 acres. (Plus tard, il vendra 80 hectares de sa ferme pour racheter l'hypothèque). Il fut l'un des "3 témoins" qui attestèrent l'existence des plaques d'or.

Le Livre de Mormon fut finalement mis en vente au public dans la librairie de M. Grandin, le 26 mars 1830.

L'ouvrage se présentait comme étant les annales d'un peuple ancien (les Néphites) qui, avec les Lamanites auraient occupé l'Amérique du nord entre 600 av. J-C et 421 ap. J-C. Suivant ce récit, les ancêtres des Néphites et des Lamanites auraient été des Hébreux ayant quitté Jérusalem pour gagner l'Amérique. Les Lamanites (dont descendraient les Amérindiens) auraient finalement éliminé les Néphites, dont un représentant : Moroni, fils de Mormon, aurait enterré quelque part leurs annales sacrées, gravées sur des plaques d'or.

Joseph Smith présenta le Livre de Mormon, non comme un roman, mais comme un texte authentique dont il aurait eu la révélation. Selon lui, Moroni lui-même lui serait apparu, le 21 septembre 1823, et lui aurait indiqué où se trouvaient les plaques d'or, sur la colline de Cumorah, près de Palmyra. Au sommet de cette colline, il aurait ainsi exhumé des plaques, recouvertes d'une écriture inconnue, ainsi que des pierres de voyance (Ourim et Thoummim) qui, quatre ans plus tard, lui auraient permis d'en faire la "traduction".

 Suite !!

 

 

 

 

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