Le Général Trudeau fit part aussi à Corso de quelques rapports des renseignements qui décrivaient des tests Soviétiques de missiles anti-missiles conduits avec des radars de poursuite très performants. Trudeau et Corso connaissaient ces radars parce qu’ils les avaient vu travailler durant leurs exercices en Allemagne quand chaque côté voulait tester les réponses de l’autre au-dessus de la ligne de démarcation en Allemagne de l’Est.
Leurs radars et leurs capacités à se caler sur une cible étaient aussi bons que ceux des Américains. Mais ce que le Général montrait à Corso, c’étaient des rapports qui décrivaient des tirs Soviétiques de missiles d’interception à partir de véhicules ICBM et qui réussissaient à faire exploser leurs ogives cibles. Un de ces tests d’interception fut réussi à travers un nuage atomique en Asie. C’était très perturbant parce que quiconque connaissant la nature d’un nuage atomique savait que les impulsions électromagnétiques éliminaient immédiatement toute forme d’électronique. Donc, si les Soviétiques pouvaient endurcir leurs systèmes de guidage de missile anti-missile tiré de chez eux jusqu’à une cible dans un nuage chargé électro-magnétiquement, cela voulait dire qu’ils utilisaient une technologie bien plus avancée que celle des Américains.
« Quand vous étiez en Allemagne aux commandes du bataillon Nike, » demanda le Général Trudeau à Corso, « n’avez vous pas expérimenté des manoeuvres d’évasion serrées dans des entraînements avec des avions cibles téléguides, n’est ce-pas ? »
La mémoire du Général était bonne. Leurs bataillons anti-avions, déployaient le Nike, un des missiles guidés les plus avancés à cette époque. le Nike était un missile guidé par radar et le Hawk était un missile à tête chercheuse. Donc, même si un pilote essayait d’éviter les missiles, les ogives Hawk le suivaient et détruisaient son engin.
« Quand nous tirions sur les avions guidés, dans des formations simulées de bombardement, nous faisions toujours un bon score mais quand les pilotes effectuaient des manoeuvres d’évasions rapides contre nos missiles, nous ne parvenions pas à les toucher. » dit Corso.
« Expliquez-moi comment cela fonctionnait » demanda Trudeau.
« Les missiles Nike se déplaçaient comme des bateaux sur l’eau » expliqua Corso, « ils faisaient de grandes courbes et prenaient un angle qui les conduisait jusqu’à leurs cibles. À toute manoeuvre d’évasion que faisait le pilote, le missile compensait sa course en suivant sa source de chaleur. Mais si le pilote était capable de s’échapper, au dernier moment, de la trajectoire du Nike, le missile continuait sa course et ne parvenait pas à retrouver sa piste. Les pilotes de bombardiers devaient rester en formation et gardaient leurs trajectoires pour pouvoir atteindre leur cible et ensuite avoir assez de fuel pour rentrer chez eux, donc leurs manoeuvres d’évasions étaient strictement limitées. Mais pour des pilotes de chasse, c’était plus facile. N’importe quel MIG, ou Phantom étaient en mesure de déjouer un Nike. »
« Donc si les Soviétiques ont quelque chose qui peut emmener une ogive de missile au travers d’un nuage atomique, il se peut qu’ils utilisent des équipements qui peuvent provenir d’une technologie extraterrestre, nous avons quelque raison de nous inquiéter. » dit le Général.
« Nous avons à nous inquiéter, à ce propos » acquiesça Corso, « car nous n’avons rien d’équivalent, excepté les systèmes de pistage par laser, mais c’est encore à des années d’un réel développement, même en estimant que le Président veuille en parler au Congrès afin de débloquer l’argent du développement. »
Le Général Trudeau frappa le bureau de la paume de ses mains avec assez de force pour le faire vibrer. Corso était sûr que l’employé de bureau du Général Trudeau, qui était dehors, pensait que Corso était en train de se faire engueuler mais ce n’était qu’une façon du Général pour renforcer sa décision.
« Phil, vous êtes l’administrateur du projet missile anti-missile pour le temps à venir. Je ne m’inquiète pas sur tout ce que vous avez à faire, écrivez-moi un rapport sur ce dont nous avons discuté ici et ensuite nous préparerons ensemble une proposition que je pourrai utiliser pour avoir un peu d’argent afin de le développer » dit Trudeau, « Je sais que nous sommes sur la bonne voie, même si nous sommes dans une étrange galère. Contrôle par la pensée. » dit-il, en spéculant sur la façon d’un cerveau humain d’être relié à la navigation d’un missile guidé.
« Hé bien, si les Soviétiques y regardent sérieusement, nous devons le faire aussi, avant qu’ils ne nous doublent comme ils l’ont fait avec Spoutnik » dit Trudeau.
« Pourquoi moi ? » se-demanda Corso alors qu’il redescendait les escaliers, vers son bureau. C’était comme faire une dissertation trimestrielle quand il n’y avait aucune recherche utilisable ou qui puisse être raisonnable. Il devait écrire sur des systèmes de contrôles de navigation, sans fonctions médicales et biologiques en soi cela rendait tout le reste bien difficile.
Corso se rappela son fils, lui disant qu’il était capable d’arranger des engins cassés et des moteurs électriques qui ne fonctionnaient plus, parce qu’il pensait que les parties mobiles lui parlaient. En pensant ce avec quoi jouaient les Soviétiques, peut-être que son fils ne semblait pas aussi fou, après tout. C’était une chose sur laquelle il devait poursuivre ses recherches.
Si les informations que les professeurs Flesh, Franck et Castellani lui avaient donné, il y a 50 ans, avaient une quelconque validité, alors les vagues références du rapport de Roswell, que Corso avait lues, pouvaient être plausibles.
Donc il commença.
« Les références aux fonctions du cerveau EBE dans les rapports médicaux de Roswell » écrivit-il dans son mémo pour le Général Trudeau, « suggèrent de nouvelles voies de recherches dans les contrôles de navigation et de guidage. L’intégration électromagnétique dans les lobes du cerveau EBE et la possible intégration avec d’autres fonctions du cerveau, ceux-ci incluant la capacité psychokinésique, la possibilité de déplacer les objets sur de longues distances, est renversante et ressemble plus à de la science-fiction qu’à un fait. Si nous pouvons faire une corrélation sur les ondes basse-fréquence et leur intégration électromagnétique, c’est une voie qui aidera à identifier un phénomène mesurable avec un procédé que nous ne comprenons pas. Pour commencer, je recommande que nous étudiions le phénomène, dans un effort d’application de nos découvertes, pour réunir et utiliser toute donnée que nous pourrions développer sur les ondes basse-fréquence et l’intégration électromagnétique, afin de les concilier dans nos systèmes de guidages et de contrôles actuels et de la sorte créer une nouvelle étape dans l’art des missiles suiveurs.
Un avertissement : La CIA a commencé un programme dans lequel elle travaille avec des « prophètes », comme ils les appellent, des parapsychologues, à qui ils espèrent donner les mêmes capacités de formation que ceux du KGB avec la « technologie psychotronique ».
Ces agences de renseignement sont très proches de notre approche militaire et nous devons faire attention à ne pas laisser nos recherches tomber dans leur marmite. Nous pourrions être discrédités et peut-être stoppés dans nos efforts. Par conséquent, je recommande que le fond de nos expériences avec les ondes cérébrales basse-fréquence soit complètement effacé de toutes données historiques en rapport avec cette analyse. »
Les bases de Corso, au sujet du missile anti-missile, étaient que les Soviétiques avaient enregistré un certain succès dans le contrôle de la trajectoire d’une ogive ICBM en vol et la réussite relative que les Américains avaient dans le ciblage d’ogives, avec leur propre missile anti-missile en développement.
« Dans les récents mois » écrivit-il,
« Il est venu à notre attention que les Soviétiques pouvaient changer la course d’un ICBM après lancement, après avoir stabilisé sa trajectoire vers sa cible. De plus, les Soviétiques avaient testé, deux fois, un missile anti-missile tiré travers un nuage atomique, sur un ICBM en approche. Par conséquent, une proposition technique devrait être étudiée aussi tôt que possible :
Un missile anti-missile qui serait capable de se caler sur un ICBM en approche et de rester calé dessus malgré toute manoeuvre d’évasion, pour le détruire avant qu’il n’atteigne sa cible.
Tous les circuits devaient être renforcés pour résister aux radiations, explosion, chaleur, et pulsion électromagnétique d’une détonation atomique et ceci en incluant l’intensité de l’explosion de la bombe Russe de 60 mégatonnes.
PRÉMISSE :
Nos missiles antiaériens tels que les Nike-Ajax, Nike-Hercule et Hawk ne sont pas adéquats contre les ICBM. Les systèmes actuels ne peuvent pas suivre un ICBM en approche ou trouver la cible à détruire si elle change de trajectoire, capacité que les derniers tests Soviétiques rendraient peut-être utilisables au cours de la décennie.
Nos satellites espions devraient être capables de localiser les ogives Soviétiques une fois celles-ci lancées, mais les Soviétiques développaient aussi la capacité de mettre hors service nos satellites, aussi bien en les détruisant avec des armes nucléaires qu’en les envoyant hors de leurs orbites.
Et enfin, la capacité Soviétique de générer une pulsion électromagnétique à travers une détonation nucléaire dans l’Espace, rendrait nos satellites aveugles. Les rapports secrets des Renseignements confirment que les Soviétiques sont déjà capables de mettre hors service deux de nos satellites et un autre lancé par les Britanniques.
Par conséquent, nous avons un double problème : non seulement les circuits du missile anti-missile doivent être renforcés mais les circuits des satellites espions doivent aussi être renforcés contre les radiations, émissions ioniques et pulsions ELM.
Mais parce que les essais nucléaires sont bannis par voie de traité, les USA n’auront pas l’opportunité de pratiquer des tests donc nous devons dépoussiérer nos données sur les résultats des tests actuels pour arriver à calculer si nous pouvons présumer qu’ils sont bons. »
Quand le Général Trudeau eut fini de lire le rapport complet de Corso, il lui demanda de parler aux Scientifiques qui avaient participé à leur ‘brain trust’ .
« Ne vous inquiétez pas, de la façon dont ça va circuler » rassura le Général Trudeau, « Je veux seulement le montrer à quelques membres de la maison, du Sénat et des commissions du Sénat pour la Défense, ils ont promis de le garder confidentiel. »
« Je sais que vous voulez que cela se passe bien, mon Général » dit Corso, « Puis-je avoir le reste de la journée pour travailler dessus ? »
« Vous avez jusqu’à demain matin » dit Trudeau, « parce qu’après le déjeuner, vous et moi avons rendez-vous avec la sous-commission du Sénat et je veux leur lire ce rapport. »
Corso dit à sa femme qu’il serait à la maison plus tard dans la matinée pour changer d’uniforme, puis qu’il irait à Capitol Hill pour une réunion. Ensuite, il prit quelques sandwiches, remplit sa cafetière et s’enracina dans le bureau pour un long moment.
« Le dessin et la configuration de nos ICBM est adéquat. » écrivit-il dans son bloc-note, puis il raya la phrase et écrivit à nouveau, « Toutefois, des changements internes sont nécessaires, et plus spécialement, dans les capsules d’ogives. »
Ce que voulait recommander Corso était, on ne peut plus radical. Ils avaient besoin d’un nouveau système de navigation informatisée, entièrement nouveau, qui pourrait tirer parti du circuit transistorisé en cours de développement à la fin des années 60.
Corso suggéra qu’ils devaient modeler les ordinateurs internes des missiles sur le modèle des doubles hémisphères du cerveau. Avec un hémisphère ou lobe recevant les données de positionnement des satellites en orbites, l’autre contrôlerait les fonctions de contrôles du missile comme les réacteurs, les changements de position et la séparation des propulseurs. Il recevrait les données à travers une émission de basse fréquence de l’autre lobe. Le lobe de contrôle transmettrait aussi la télémétrie de vol au lobe de positionnement, ainsi les deux lobes travailleraient ensemble, en tandem.
Ceci, résonnait Corso, rendrait le système plus difficile à brouiller. Si un de leurs satellites détectait la menace d’un missile anti-missile en approche, il relaierait les informations à l’ogive, dont l’ordinateur actionnerait les propulseurs pour effectuer une action évasive avant l’approche de la cible finale.
Vu que, comme le pensait Corso, c’était à travers l’application et l’amplification des ondes cérébrales basse-fréquence que les EBEs pilotaient le vaisseau trouvé à Roswell, leur implication dans cette technologie les rendrait capables d’utiliser leurs cerveaux pour contrôler les vols d’objets. Ils pourraient utiliser une sorte de système d’onde cérébrale pour piloter leurs ogives ICBM si leurs ordinateurs de bord détectaient la menace d’un missile anti-balistique. Ils pourraient utiliser aussi ce système pour conduire le missile jusqu’au lanceur d’ogives ennemi, tout en étant capables de pratiquer quelques manoeuvres échappatoires.
À partir du moment où le missile serait calé sur sa trajectoire finale, sa détonation pourrait s’effectuer même s’il était poussé hors de sa course et pourrait encore exploser et faire assez de dommages pour que ça compte comme un tir au but. La conclusion de Corso était :
« Une affectation de 300 millions de $ doit être demandée pour l’Année Fiscale 1963 à venir, comme une affectation de développement d’urgence. »
Corso relut ses propres notes de l’enveloppe d’ Harold Brown et le regarda.
« Colonel » dit l’assistant de Brown, « Nous comprenons l’urgence de votre requête de l’année dernière et nous apprécions vos efforts pour la maintenir. »
« Mais le Département de la Défense ne va simplement pas permettre à l’Armée d’aller de l’avant pour un missile anti-missile en ce moment. Pas en 1963 » dit Mr Brown.
« Quand ? » demanda Corso.
« Le moment venu »,dit le Colonel, « quand l’impact du déploiement de ce système sera plus important que maintenant. Les Russes savent que nous avons une perle avec ce type de satellites, et que nous pouvons prendre les leurs, en un battement de cil, bien plus rapidement qu’ils ne peuvent prendre les nôtres. »
Corso commença à répondre, mais Harold Brown se leva pour partir. Ils se serrèrent la main et il marcha vers la porte. Le Colonel resta devant le bureau de Corso. « Peut-être que juste vous et moi pouvons parler, mon Colonel » dit-il. Le propre associé de Corso du comité du sénateur Thurmond quitta également le bureau.
« Au Pentagone, nous comprenons que votre recherche précédente dans la technologie des missiles anti-balistiques est la vraie raison de votre soutien, mon Colonel » dit le directeur de projet, « c’est en de bonnes mains ».
Mais Corso savait qu’il ne connaissait pas la vraie raison : les EBEs.
Seul le Général Trudeau connaissait l’ordre du jour caché sous-jacent.
« Mais quand pensez-vous que le développement commencera ? » demanda Corso.
« Dans une poignée d’années, nous aurons un vaisseau lunaire en orbite autour de la lune » dit-il, « nous aurons des satellites en orbites qui cartographieront chaque centimètre de l’Union Soviétique. Nous verrons ce qu’ils pourront envoyer contre nous. Alors nous aurons effectivement besoin de la sorte de missile anti-missile que vous proposez, parce qu’alors, même le Congrès y verra une bonne raison. »
« Mais jusqu’à quand… ? » commença Corso
« Jusqu’à quand ?! » dit le Colonel, « tout ce que nous pouvons faire, c’est attendre. »
Cela prendrait encore vingt ans pour que les débuts d’un antimissile soient déployés. Et cela prendrait aussi un Président qui serait bien disposé à reconnaître la menace extraterrestre pour faire accepter une arme antimissile dans un Congrès hostile.
16 - Ma dernière année au RD
Les dossiers Hoover, les fibres optiques, la super-résistance et autres produits.
Corso en avait à peine fini avec les dossiers de son bureau sur les propositions techniques pendant les mois d’hiver de 1961. Le travail ne s’était même pas arrêté pendant les vacances de Noël.
Corso avait beaucoup voyagé durant les derniers mois de 1961, voyant les armes subir des tests de terrain de par le pays, rencontrant les Chercheurs Universitaires pour des sujets très divers, comme la préservation de la nourriture ou la conversion de pile atomique usée en arme, ainsi qu’à développer des rapports de renseignements pour le Général Trudeau sur les sortes de technologies qui pourraient créer le développement de nouvelles armes dans la prochaine décennie.
Corso jetait aussi un oeil sur tous les rapports en provenances de l’AIC (Air Intelligence Command) à propos des observations d’ovnis desquelles devaient s’inspirer les Renseignements de l’Armée. L’AIC était le niveau de classification qui suivait, à destination des gens du projet Blue Book.
Leur travail, derrière leur fonction manifeste de déplacer tout rapport d’ovni jugé urgent sur l’échelle de sécurité jusqu’aux prochains niveaux de sécurité où ils disparaissaient derrière le voile du camouflage, était de classifier le type d’événement ou d’incident que l’observation semblait indiquer. D’habitude, cela impliquait de séparer les observations de vrais avions qui devaient être étudiées par les Renseignements militaires des vraies observations d’ovnis qui nécessitaient d’être traitées par des éléments du premier groupe de travail, affectés à cette surveillance ou des faux témoignages qui devaient ensuite être suivis au projet Blue Book afin d’être démolis.
L’AIC adorait avoir des observations erronées à faire valoir : l’évidence d’une météorite qu’ils pouvaient confirmer, quelques anomalies visuelles dues à un alignement de planètes ou le meilleur de tous, un couple de clowns qui avait décidé d’effrayer les habitants d’une ville avec une farce d’Halloween.
Il y avait des gars qui couraient avec des chaussures de skis dans les champs de blés, ou quelqu’un qui envoyait des photos de moule à gâteau volant aux journaux locaux…. etc. Alors les gens du Blue Book pouvaient envoyer l’histoire à la Presse pour publication, tout le monde se flattait pour le travail accompli. La vie pouvait être amusante dans les années 60, plus particulièrement si vous ne saviez pas la vérité.
Dans les années 50, Hoover était intéressé par les rumeurs sur Roswell parce que tout ce à quoi s’attaquait la CIA l’énervait. Si c’était seulement les Militaires qui faisaient une opération de maquillage, il pouvait vivre avec cela, bien qu’il pensait que les Militaires n’avaient jamais lancé l’OSS pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Mais une fois qu’il avait suspecté la CIA de faire partie de l’histoire de Roswell, il voulait en faire partie aussi.
Mais durant ses années de présence à la Maison Blanche, Corso ne put rien lui dire. Ce n’est qu’en 1961 qu’il eut en main ce qui s’était réellement passé à Roswell, mais à ce moment-là, il n’eut pas besoin de le contacter. Hoover l’appela.
Ils découvrirent qu’ils pouvaient s’aider mutuellement. Hoover était un fanatique de l’information. S’il y avait un peu d’information à récolter alentour, rumeur ou vérité, il était obsédé de l’insérer dans ses dossiers. L’information était une valeur marchande très valable pour lui, il pouvait l’échanger avec n’importe qui au Gouvernement.
En Janvier 1962, tout ce qu’avait à l’esprit Corso était de rétablir une relation avec J. Edgar Hoover. Non seulement il possédait les morceaux et les pièces de l’histoire de Roswell que voulait Hoover mais il avait aussi des informations sur les activités domestiques de la CIA. Hoover fut plus qu’intéressé par le partage de ces informations et ils continuèrent à discuter durant toute l’année 1962, jusqu’à ce que Corso quitte l’Armée et rejoigne l’équipe du sénateur Thurmond.
Leur relation continua durant toute l’année 1963, et en 1964 quand Corso fut l’enquêteur pour le sénateur Russel dans la commission Warren, Hoover poursuivit sa propre enquête indépendante sur l’assassinat du Président.
Corso n’est pas sûr que J. Edgar Hoover ait réellement crû en l’histoire de Roswell, peut-être était ce une conspiration pour cacher autre chose ou juste une illusion devenue une hystérie collective en provenance du désert.
Il y avait tant de détails enterrés dans les mémos militaires et maintenus sous secret qu’il n’avait pas la possibilité de savoir la vérité. Mais comme tout bon flic qu’il était, il récupérait toute l’information qu’il pouvait trouver et continuait de chercher que quelque chose ait un sens.
Si l’Armée envisageait une menace pour la Société, alors Hoover pensait qu’il y avait une réelle menace. À chaque fois qu’il pouvait suivre un rapport sur une observation, avec une très discrète apparition d’agents du FBI pour interroger les témoins, il le faisait. Ils faisaient plus que de partager de l’information avec Corso, c’est comme cela que Corso trouva quelques histoires non publiées de mutilations de bétail au début des années 60.
Sa relation avec Hoover était importante pour lui alors qu’il commençait son travail dans les premières semaines de 1962, parce que le niveau de recherche des développements devenait très intense.
Quand le directeur du FBI parlait avec Corso, celui-ci avait ses questions déjà prêtes. Aucune information échangée ne fut écrite et toutes les notes que Corso prit pendant les conversations furent détruites par ses soins.
Même aujourd’hui, bien que des agents du FBI aient contacté Corso à propos d’enregistrements oubliés dans de vieux dossiers, il ne sait pas quelles notes le directeur du FBI prit pendant leurs conversations.
Parce qu’ils se faisaient mutuellement confiance et qu’ils se voyaient tous les 6 mois, même après le départ de Corso du Gouvernement, il ne donna jamais suite à ce qu’il avait dit et ne demanda jamais une vérification des informations contenues dans les dossiers. Corso pense qu’Hoover l’apprécia.
En Février 1962, Corso avait garni ses dossiers de projets pour une course finale qui l’entraînerait jusqu’à la fin de cette même année. Le premier dossier disponible, sur le bureau était « Le filament en verre »
Fibres optiques
Les membres de l’équipe de récupération qui avaient fouillé à l’intérieur du vaisseau, le matin de la découverte, avaient dit au Colonel Blanchard, de retour au 509e Groupe, qu’ils étaient stupéfiés de ne pas trouver d’installation électrique conventionnelle. Où étaient les connexions électriques ? se demandèrent-ils, parce que, manifestement, le vaisseau avait de l’électronique. Ils ne comprirent pas la fonction des circuits intégrés qu’ils trouvèrent, ils étaient complètement intrigués par les filaments en verre qui couraient le long des panneaux du vaisseau.
Au début, quelques Scientifiques pensèrent qu’ils contenaient le système électrique manquant, celui qui avait aussi intrigué les Ingénieurs alors qu’ils emballaient le vaisseau pour l’expédier.
Peut-être qu’il faisait partie du harnachement qui s’était cassé pendant le crash. Mais ces filaments avaient une étrange propriété.
Le harnachement, en question, semblait avoir été descellé d’un panneau de contrôle et avait été séparé en douze filaments qui ressemblaient à quelque chose comme du quartz.
Quand, de retour au hangar du 509e, les Officiers de l’équipe de récupération appliquaient de la lumière à une des extrémités du filament, l’autre bout propageait une couleur spécifique. Différents filaments émettaient différentes couleurs. Les fibres, en réalité des tubes de cristaux, allaient vers une boîte de jonction qui semblait reconnaître les différentes couleurs électriques pulsantes, à travers le tube.
Lorsque les Ingénieurs, évaluant le matériel de Roswell, surent que chaque couleur de lumière avait sa propre longueur d’onde, ils estimèrent que la fréquence de la longueur d’onde activait un composant spécifique dans le panneau de contrôle du vaisseau. Malgré tout, les Ingénieurs et les Scientifiques restaient déconcertés.
Ils ne pouvaient même pas déterminer la source d’énergie du vaisseau. Et la chose la plus folle de toutes, était que les filaments étaient non seulement flexibles mais émettaient de la lumière, même quand ils étaient inclinés ou pliés comme une feuille de papier.
Comment la lumière faisait-elle pour tourner ? les ingénieurs étaient stupéfaits. C’était un des mystères du vaisseau de Roswell qui resta caché jusqu’aux années 50, jusqu’à ce que quelqu’un leur parle des expériences sur les fibres optiques à Bell Labs.
La technologie était très nouvelle, dit Hans Kohler à Corso durant un bref entretien privé en 1962 mais la possibilité d’utiliser la lumière pour transporter toutes sortes de signaux, à travers un simple filament de verre, faisait entrevoir de grandes promesses.
Il expliqua que les prémisses de la fibre optique étaient d’avoir un filament de verre si fin et libre de toutes impuretés que rien ne pouvait empêcher la lumière de se déplacer le long de l’axe.
Vous deviez aussi avoir une source lumineuse à un des bouts, expliqua-t-il, pour générer le signal, Corso pensa aux essais réussis du laser rouge, testé à l’Université de Columbia. Il savait que les Extraterrestres avaient intégré ces deux technologies pour leurs communications par câble de verre dans leurs vaisseaux.
« Mais qu’est-ce qui fait tourner la lumière ? » demanda Corso au professeur Kohler, incrédule à l’idée que les extraterrestres avaient réussi à défier une des lois de la physiques.
« C’est une sorte d’illusion ? »
« Ce n’est pas une farce » expliqua le Scientifique, « cela ressemble à une illusion parce que les fibres sont si fines que vous ne pouvez pas en voir les différentes couches sans microscope. »
Il montra à Corso, quand celui-ci lui donna les morceaux de filament brisés qu’il avait dans sa mallette, que chaque brin, qui était enrobé dans un matériau solide, avait une double épaisseur.
Quand vous regardiez au centre de l’axe, vous pouviez voir que l’extérieur du filament était une autre couche de verre. Le Dr Kohler expliqua que les rayons individuels de lumière étaient réfléchis vers le centre par la couche de verre extérieure de la fibre, ainsi la lumière ne pouvait pas s’échapper. En faisant courir les fibres de verre autour des coins et, dans le cas du vaisseau de Roswell, à l’intérieur des murs de l’appareil, les Extraterrestres étaient capables de tordre la lumière et de la focaliser de la même façon que l’on peut diriger un flot d’eau dans un pipeline. Corso n’avait jamais encore rien vu de semblable.
Kohler expliqua que, comme les lasers, la lumière pouvait transporter toutes sortes de signaux : lumière, son, et même des données digitales. « Il n’y a pas de résistance au signal » expliqua t-il, « et vous pouvez disposer d’encore plus d’information dans le rayon de lumière. »
Corso lui demanda comment les Extraterrestres avaient pu utiliser ce type de technologie. Kohler suggéra que toutes les communications de l’appareil, images visuelles, télémétrie et tout signal amplifié que le vaisseau envoyait ou recevait d’autres vaisseaux ou de bases sur la lune ou sur la terre, devaient utiliser ces câbles de fibres de verre.
« Ils semblent avoir une énorme capacité pour transporter n’importe qu’elle sorte d’information » suggéra-t-il « et si un laser peut amplifier le signal, ces câbles peuvent transporter une multiplicité de signaux au même moment. »
Corso était plus qu’impressionné. Avant même de lui demander quelles applications cela pourrait avoir dans l’Armée, il pouvait voir comment ils pourraient communiquer dans des zones de combats avec plus de sécurité, parce que les signaux seraient moins vulnérables aux interférences.
Alors le professeur Kohler suggéra l’utilisation de ces fibres pour transporter les images de minuscules cameras directement sur les armes afin de contrôler les systèmes de lancements.
« Imaginez » dit-il, « être capable de tirer un missile et de voir où il va avec les yeux du missile. Imaginez être capable de visualiser la cible et même si elle essayait de s’échapper, vous pourriez vous en apercevoir et faire les ajustements nécessaires. ».
Kholer commença à décrire le potentiel des senseurs basés sur les fibres optiques qui pourraient un jour suivre les mouvements ennemis au sol, transporter des données visuelles de satellites de surveillance et rassembler des systèmes de communications très compliqués dans de très petits espaces.
« Le programme spatial est entièrement dépendant du transport des données, voix et images. » dit-il, « Mais maintenant, cela prend trop de place pour stocker tous les relais et les commutateurs et il y a trop d’impédance au signal. Cela limite ce que nous prétendons faire pendant une mission. Mais imaginez si nous pouvions adapter cette technologie à nos propres besoins. »
Puis il regarda Corso droit dans les yeux et dit ce à quoi pensait Corso, « Vous savez que c’est LEUR technologie. C’est une partie de ce qui les rend capables d’entreprendre des missions d’explorations. Si cela devient aussi NOTRE technologie, nous serons capables de rivaliser avec Eux. »
Ensuite il questionna Corso sur les engagements militaires. Il expliqua que quelques-uns de leurs laboratoires de recherches étaient déjà en train de considérer les propriétés du verre comme signal conducteur.
« Où se passe la meilleure recherche sur les fibres optiques ? » demanda Corso.
« Bell Labs » répondit Kholer, « cela prendra 30 ans pour développer mais un jour, une grande partie du trafic téléphonique sera transportée par câble de fibre optique. »
Les RD avaient des contacts avec Bell Labs comme avec bien d’autres fournisseurs avec lesquels ils travaillaient, donc Corso écrivit un court mémo et une proposition au Général Trudeau sur le potentiel des fibres optiques pour une série de productions dont Kholer et lui-même avaient discuté. Il décrivit les propriétés de ce qu’ils avaient d’abord appelé un harnais de fils électriques, il expliqua comment cela transportait le signal laser, et plus important, comment ces fibres faisaient passer un rayon de lumière en angle et le conduisait de la même façon qu’un courant électrique.
Imaginez un rayon de lumière de haute intensité suivre le même chemin que vous donneriez à un courant d’eau dans une baignoire, écrivit Corso. Imaginez le pouvoir et la flexibilité qu’elle donne aux EBEs, et plus particulièrement, lorsqu’ils utilisent le signal lumineux pour transporter une information codée.
Cela permettrait à l’Armée de recréer entièrement son infrastructure de communication et permettrait à nos satellites de surveillance de trouver et d’enregistrer des informations sur des cibles potentielles directement dans les installations de commandements et de contrôles.
La Navy serait capable de voir le déploiement complet de la flotte ennemie, l’Air Force pourrait voir les escadrons ennemis approcher et les cibler même si nos avions étaient encore au sol et ce serait pour l’Armée un avantage stratégique insoupçonné.
Corso n’eut pas à attendre longtemps pour avoir la réponse du Général.
« Faites-le » ordonna t’il, « et faites que ça aille vite. Je vous donnerai tous les moyens de développements nécessaires. Dites leur ça ». Et avant la fin de la semaine, Corso avait un rendez-vous avec un chercheur au « Western Electric Research Facility » à l’extérieur de Princeton, New-Jersey.
Corso lui dit que ça provenait d’une technologie étrangère, quelque chose que les Renseignements avaient récupéré des nouvelles armes que les Allemands de l’Est développaient.
« Si vous pensez que ce que vous avez » dit le chercheur au téléphone, « peut nous intéresser pour nos recherches en cours, nous serions fous de ne pas vous prêter une oreille attentive et de vous rencontrer un de ces après-midi. »
« Je n’ai besoin que de quelques heures pour vous montrer ce que j’ai » dit Corso. Il rangea les rapports de Roswell dans sa mallette, s’acheta un billet d’avion et se mit en route.
Les fibres super-résistantes
Même avant 1960, quand Corso était dans l’équipe de la Sécurité Nationale, l’Armée avait commencé à considérer les fibres pour les gilets de protection. Une armure corporelle protégeant des éclats, des parachutes, et une peau protectrice pour les autres articles militaires.
La soie à toujours été le matériel de prédilection pour les parachutes parce qu’elle est légère, a une très forte résistance à la traction qui lui permet de s’allonger, de garder sa forme et de résister à des forces énormes. L’Armée cherchait ce qu’ils appelaient la « Fibre Résistante ». Corso pense que c’est la découverte sur le site du crash qui lança la recherche de l’Armée.
Parmi les articles, dans le dossier de Roswell, qu’ils conservaient de la récupération, il y avait des brins d’une fibre que même le rasoir ne pouvait pas couper. Quand Corso les regardait à travers une loupe grossissante, c’était gris terne et entremêlé. Il supposait que c’était ce qui donnait les propriétés surnaturelles à cette fibre.
Vous pouviez la tirer, la tordre autour d’objets, lui faire subir une torsion qui aurait déchiré n’importe qu’elle autre fibre et lorsque vous la relâchiez, elle retrouvait sa longueur et sa forme originales. Cela rappela à Corso les filaments d’une araignée.
Ils se montrèrent très intéressés par cette matière et commencèrent à étudier une variété de technologies, toile d’araignée incluse parce que dans la nature, cette dernière démontrait des propriétés naturelles de super-résistance.
Quand les Scientifiques à Roswell virent comment cette fibre, pas un vêtement, pas de la soie, mais quelque chose comme de la céramique, enveloppait le vaisseau et formait l’autre couche de peau des EBEs, ils réalisèrent que c’était une voie de recherche très prometteuse. Quand Corso examina le matériel et reconnut les similitudes avec la toile d’araignée, il réalisa qu’une des clefs pour la produire, commercialement, était de synthétiser des protéines et de trouver un moyen pour simuler un procédé d’extrusion.
Le Général Trudeau encouragea Corso à contacter des manufacturiers du plastique et de la céramique, plus particulièrement Monsanto et Dow Corning, pour savoir qui faisait des recherches sur la matière super-résistante, plus particulièrement dans les laboratoires Universitaires.
Corso ne découvrit pas seulement que Monsanto cherchait un moyen pour développer un procédé de production à grande échelle d’une toile similaire à celle d’une araignée, mais il appris qu’ils travaillaient déjà avec l’Armée. Les Chercheurs de l’Armée, du Corps Médical, essayaient de reproduire la chimie d’une toile d’araignée. Des années plus tard, après que Corso eut quitté l’Armée, les Chercheurs des Universités du Wyoming et de Dow Corning commençaient aussi des expériences sur le clonage des gènes de la soie industrielle, ainsi qu’à développer un processus pour extruder les fibres de soie dans une substance utilisable qui pourrait être incorporée dans un vêtement.
Leur contact, dans le Corps Médical, les informa que la reproduction des fibres à haute résistance était en cours depuis 1962, mais que toute aide de la part des RD pourrait être utile aux Entreprises qui y travaillaient déjà et que ça ne nécessiterait pas de budget séparé.
Corso savait que, quel que soit le secret, un amalgame de peau autour d’un vaisseau donnerait, à celui-ci, la protection que le vaisseau de Roswell avait et resterait relativement léger.
Corso ne découvrit rien d’autre à ce propos que seulement bien plus tard, mais la recherche dans cette sorte de fabrication était déjà mise en route par un Scientifique qui deviendrait, des années après, prix Nobel. Au cours d’une réunion, trois ans plus tôt, à l’American Physical Society, le Dr Richard Feynman exposait sa théorie sur les possibilités de créer des substances dans lesquelles la structure moléculaire serait si condensée que la matière résultante aurait des propriétés complètement différentes, de la même matière non compressée. Par exemple, suggéra Feynman, si les Scientifiques pouvaient créer une matière dans laquelle les structures moléculaires ne seraient pas seulement compressées mais arrangées différemment de la structure moléculaire normale, Ils seraient capables d’altérer les propriétés physiques de la substance qui conviendrait à des applications spécifiques.
Cela ressemblait à des sottises pour l’American Physical Society. Toutefois les structures moléculaires compressées furent une des découvertes qui fut faite par quelques-uns des Scientifiques faisant partie des groupes d’études aussi bien à Alamogordo, juste après le crash de Roswell, qu’à Wright Field, pour ceux qui avaient récupéré le matériel.
Bien que Corso n’eût jamais vu de mémo sur ce sujet, il lui fut dit que Feynman était entré en contact avec des membres du groupe d’Alamogordo et qu’il connaissait un peu les découvertes sur le site du crash à Roswell. Corso ne sut pas si ces découvertes lui suggérèrent ses théories sur les propriétés des structures moléculaires compressées ou si ses idées étaient les extensions de ses théories sur la mécanique quantique. Mais les théories du Dr Feynman concordent avec les efforts de l’Armée pour reproduire la composition des fibres à haute résistance et de leur processus d’extrusion.
Dans le milieu des années 60 le travail n’était pas seulement en route dans l’industrie céramique et chimique mais aussi dans les laboratoires des Universités Américaines, ainsi qu’en Europe, en Asie et en Inde.
Les Scientifiques firent savoir aux RD qu’une des voies de développement de la super résistance résidait dans l’alignement croisé de matériaux composites en couches. C’est ce qui constitua les prémisses d’une armure corporelle qui protégerait contre les blessures par pénétration de la peau ou des éclats résultant d’explosions.
« Maintenant ça ne va pas vous protéger des contusions » dit le Général Trudeau à Corso après une réunion avec les chercheurs du Corps Médical de l’Armée, à Walter Reed, « et le choc d’un impact pourra être assez puissant pour tuer quelqu’un mais il ne provoquera pas de déchirures dans le corps ».
Corso pensa aux multiples traumatismes visibles lors d’une bataille et pouvait imaginer l’impact laissé par un grand choc, même s’il ne pénétrait pas la peau.
Malgré l’élan donné par le Général et les contacts qu’il avait pris pour Corso avec Du Pont et Monsanto, ils poursuivirent leur recherche, avec agressivité, afin de développer une matière pour gilet pare-balles. Corso apporta les dossiers décrivant le matériel découvert à Roswell dans ses réunions avec ces entreprises et montra ce produit aux Scientifiques qui leur rendaient visite à Washington.
En 1965, Du Pont annonça la création du Kevlar qui, à partir de 1973, fut disponible à la vente comme gilet pare-balles et qui est d’ailleurs toujours utilisé de nos jours dans l’Armée. Corso ne sait combien de vies ont été épargnées mais à chaque fois qu’il entend dire qu’un officier de police a été sauvé par un gilet en Kevlar, il se rappelle les jours où ils commençaient à prendre en considération la valeur d’un matériau fait de couches alignées et il en remercie les Officiers qui prirent part au développement.
Une des plus grandes rumeurs qui flottait, des années après que l’histoire de Roswell soit devenue publique suite aux révélations d’un officier de l’Air Force à la retraite, le Major Jesse Marcel, fut que la technologie Stealth, pour les avions, était le résultat de ce qu’ils avaient appris à Roswell.
Tout ça est vrai, mais ce ne fut pas le résultat d’un transfert direct de technologie. Les Renseignements militaires savaient que sous certaines conditions, le vaisseau EBE avait la capacité de disparaître des écrans radars mais ils ne savaient pas comment les EBEs y arrivaient. Ils avaient aussi des morceaux de la peau du vaisseau, laquelle était une matière composite de fibres avec molécules alignées. Corso pense qu’ils n’essayèrent même pas de trouver le processus pour recréer le même composite, de la même façon qu’ils ne furent pas capables de reproduire le système de navigation électromagnétique. Toutefois à travers l’étude du comportement de ces matériaux, ils copièrent ces composites qui conduisirent à une nouvelle génération d’appareils volants.
Bien que le Public apprit l’existence de la technologie Stealth pendant la campagne de Jimmy Carter en 1976, il ne vit le Stealth en action que durant la Guerre du Golfe.
Invisible aux radars, invisible aux têtes chercheuses des missiles, frappant dans la nuit comme un démon, le chasseur Stealth, avec sa forme d’aile volante, ressemblait étrangement au véhicule spatial qui s’était écrasé à Roswell. Mais derrière les apparences, la peau composite du Stealth, qui l’aidait à le rendre invisible à toutes formes de détections, était inspirée de la recherche des RD sur la peau du vaisseau de Roswell qu’ils avaient divisé en morceaux afin de les distribuer aux laboratoires, dans tout le pays.
Obus d’artillerie invisible à l’uranium appauvri
Pour l’Air Force, la technologie Stealth voulait dire qu’un appareil aérien pouvait approcher une cible, tout en restant invisible aux radars et maintenir son avantage pendant toute la durée de sa mission. Pour l’Armée, la technologie Stealth fournissait à ses hélicoptères un avantage considérable dans la mise au point de missions de recherche et destruction, de missions de reconnaissances en territoires ennemis.
Mais la possibilité d’un obus Stealth, qu’ils avaient conçu aux RD en 1962, fournirait quelque chose que les Armées avaient toujours recherché depuis le premier déploiement d’une artillerie, par Henry V, à Azincourt au début du 15e siècle. Dans toute bataille d’artillerie, une fois qu’un obus est tiré, il peut être suivi par un observateur jusqu’à sa source, pour ensuite pouvoir la détruire. Le camouflage permit de s’en protéger jusqu’à l’arrivée des radars qui permirent de suivre la trajectoire des obus jusqu’à leur source. Mais qu’en serait il, si les obus étaient faits d’un matériau les rendant invisibles aux radars ?
C’était ce que proposa Corso au Général Trudeau : un obus d’artillerie invisible. Les obus pourraient commencer à tomber et l’ennemi ne pourrait pas déterminer leur provenance avant au moins 5 salves, voire plus. Avec l’avantage de la surprise, les dommages seraient bien plus grands. S’ils utilisaient une artillerie mécanisée, ils pourraient prendre position, tirer plusieurs séries de salves rapides, se déplacer et reprendre position.
La recherche pour un composant céramique, de molécules alignées, fut inspiré par le matériel trouvé dans le vaisseau spatial de Roswell. D’analyses en analyses, l’Armée essaya de déterminer comment les Extraterrestres avaient fabriqué la matière qui formait la coque du vaisseau.
La recherche sur les composants avec molécules alignées commença dans les années 50, bien avant que le Général Trudeau ne prenne les commandes des RD et continua durant la présence de Corso aux RD quand les premières expérimentations « Stealth » commencèrent, chez Lockheed, ce qui donna le chasseur F117 ainsi que le bombardier Stealth, et elles continuent encore aujourd’hui.
Le Général était aussi plus qu’intéressé par les variétés d’ogives qu’ils pourraient proposer comme obus. Il en fut une qui arriva en 1961 et serait ensuite déployée, avec succès, durant la Guerre du Golfe.
L’uranium appauvri était un métal lourd et dense. Si dense, en fait, que les armes conventionnelles ne pouvaient atteindre de vitesse suffisante avec lui. Le plutonium appauvri leur donnerait un avantage décisif, sur une zone de bataille, de par sa capacité à perforer les cuirasses des chars d’assaut puis à exploser une fois à l’intérieur.
En privé, Corso suggéra à Trudeau que le plutonium appauvri satisferait leur ordre du jour caché. C’était une autre arme qu’ils construiraient contre les Extraterrestres. Si l’uranium appauvri pouvait percer les armures, peut-être pourrait-il pénétrer la peau composite du vaisseau spatial et plus spécialement, si le vaisseau était au sol ? Corso suggéra que cela méritait un développement à Aberdeen Proving Grounds, Maryland et que s’ils prouvaient que ça en valait la peine, ça deviendrait une arme qu’ils pourraient déployer.
Les ogives, chargées d’uranium appauvri, utilisées pendant la guerre en Irak furent un des grands succès de développements des RD qui faisaient suite à ce qu’ils avaient appris de Roswell.
HARP : le projet de recherche haute altitude
Harp fut un autre projet de recherche suggéré par le challenge posé par les soucoupes volantes. Les Américains ne possédaient pas de missiles qui pouvaient les amener de force au sol, ils n’avaient pas non plus d’armes pour les descendre. Ils exploraient aussi des systèmes d’armes qui avaient une double ou une triple utilisation et HARP, ou « Le gros canon », était un de ces systèmes.
HARP était l’idée originale de l’artillerie Canadienne et du scientifique Gerald Bull.
Le Dr Bull avait étudié le problème posé par la « Grosse Bertha » Allemande pendant la Première Guerre Mondiale et les V3 Nazi à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Il réalisa que les canons n’étaient pas seulement une solution pratique pour envoyer de grandes charges utiles mais étaient aussi rentables une fois la recherche initiale et le développement finis. La production en masse de gros canons pourrait fournir une énorme capacité de feu, loin derrière les lignes ennemies. Ils pourraient devenir une arme stratégique pour faire pleuvoir la destruction nucléaire sur la population ennemie ou sur les zones militaires.
Le Dr Bull suggéra aussi que le canon pouvait être utilisé comme lanceur de véhicule. Si l’Armée avait besoin de lancer des satellites en urgence ou d’envoyer des satellites explosifs pour menacer les véhicules extraterrestres en orbites, le super canon était un des moyens pour y arriver.
Il y avait 3 potentiels différents, à considérer pour le super canon. Le Général Trudeau entrevoyait la capacité de cette arme à lancer des objets en orbite lunaire. Si la guerre commençait entre les USA et l’URSS ou entre la Terre et les Extraterrestres, les Américains seraient capables de monter une base militaire lunaire sans avoir besoin de fusées de lancement qui demanderaient beaucoup de temps et seraient une cible facile.
Un super canon camouflé leur donnerait toutes les possibilités d’une artillerie de terrain ou d’une unité antiaérienne mais avec aussi la possibilité d’envoyer des charges utiles dans l’Espace. Ce sont ces différentes options qui enchantaient le Général Trudeau parce que ce projet des RD créerait beaucoup de systèmes différents.
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