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Sauter, danser, jouer, transe

Le pentecôtisme, appelé aussi mouvement de Pentecôte, est une mouvance protestante évangélique se différenciant des autres par l'importance donnée aux dons du Saint-Esprit, tels ceux manifestés au Ie siècle par les apôtres et autres fidèles rassemblés lors du jour de la Pentecôte.

Le pentecôtisme est similaire au mouvement charismatique, mais s’est développé plus tôt (du moins aux États-Unis) et s’est séparé du courant principal de l’Église. Les chrétiens charismatiques, du moins dans les premiers temps de leurs mouvements, tendaient à rester dans leurs dénominations respectives.

Théologie [modifier]

La plupart des dénominations pentecôtistes professent une théologie chrétienne évangélique, mettant l'emphase sur la véracité de la Bible et le besoin pour une transformation de la vie de l'individu par la foi en Jésus. La plupart des pentecôtistes adhèrent à la doctrine de l'inerrance biblique. Les pentecôtistes se distinguent des fondamentalistes en plaçant une plus grande emphase sur une expérience spirituelle personnelle.

Le Dr. Jackie David Johns note que les Écritures occupent une place spéciale dans la vision pentecôtiste du monde parce que le Saint-Esprit est toujours actif dans la Bible. Pour les pentecôtistes, rencontrer les Écritures, c'est rencontrer Dieu ; les Écritures sont le principal point de référence pour la communion avec Dieu et un modèle pour comprendre le monde.

Baptême dans le Saint-Esprit / Glossolalie [modifier]

Une des caractéristiques les plus visibles qui distinguent le pentecôtisme des autres formes de christianisme évangélique est l'emphase sur le travail du Saint-Esprit. Les pentecôtistes croient que l'Esprit Saint habite en tous ceux qui sont véritablement sauvés et travaille à travers eux. Mais à la différence de la plupart des autres chrétiens, ils croient qu'il existe une deuxième œuvre du Saint-Esprit, le baptême dans le Saint-Esprit, qui ouvre le croyant à une communion plus étroite avec le Saint-Esprit et l'habilite au service chrétien.

Le parler en langues, aussi appelé glossolalie, est la première preuve (mais pas la seule preuve, ni une preuve suffisante) du baptême du Saint-Esprit. La plupart des principales Églises pentecôtistes acceptent également le corollaire que ceux qui ne parlent pas en langues n'ont pas reçu la bénédiction du baptême dans le Saint-Esprit. Cette affirmation est propre aux pentecôtistes et constitue l'une des différences avec la théologie charismatique.

Les pentecôtistes croient qu'il est essentiel de se repentir pour la rémission des péchés et croire en Jésus en tant que Sauveur. Ils croient que le baptême dans le Saint-Esprit est un don additionnel qui est accordé aux croyants, mais qu'il ne s'agit pas d'une condition pour le salut tout comme le baptême d'eau.

Imposition des mains / Guérison [modifier]

Les pentecôtistes insistent aussi sur l'imposition des mains aux malades, et croient en une possible guérison divine lorsque la médecine moderne ne trouve pas de guérison, mais pas seulement dans ce cas. En effet cette guérison peut se manifester dans le cas d'une impuissance de la médecine à guérir la personne malade mais aussi dans le cas de maladies pouvant très bien être soignées par la médecine. La véritable condition à la guérison divine est la volonté de Dieu pour la personne et la foi (sans foi pas de miracles).

Invoquant l'histoire de l'Église, le Dr. Dale A. Robbins refute l'affirmation selon laquelle les dons charismatiques auraient disparu peu après l'âge apostolique. Pour cela, il cite Irénée de Lyon (130-202) qui écrivait : « … on entend plusieurs frères dans l'Église qui ont des dons de prophétie, et qui parlent en langues par l'Esprit, et qui amènent également à la lumière les choses secrètes des hommes pour leur bénéfice… ». Il cite également la phrase du même Irénée : « Lorsque Dieu le jugeait nécessaire, et que l'Église priait et jeûnait beaucoup, ils accomplirent des choses miraculeuses, jusqu'à ramener l'esprit à un homme mort. » D'après lui, Tertullien (155-230) rapportait des événements semblables, tout comme Origène (182-251), Eusèbe de Césarée (260-339), Firmilien (232-269) et Jean Chrysostome (347-407).[1]

Trinité [modifier]

La plupart des Églises et dénominations pentecôtistes acceptent une théologie trinitaire en accord avec le protestantisme orthodoxe. La plus grande dénomination pentecôtiste au monde, les Assemblées de Dieu, adhère à cette croyance. Toutefois, certaines Églises pentecôtistes adhèrent à la croyance que la doctrine traditionnelle de la trinité est non-biblique. Ils croient qu'un Dieu unique s'est révélé dans des rôles différents plutôt qu'en trois personnes distinctes. Toutefois, les grandes organisations pentecôtistes trinitaires condamnent cette théologie comme une hérésie et refusent d'admettre comme membres les églises adhérant à cette croyance.

Histoire [modifier]

Ce mouvement date du début du XXe siècle, pour la France.

On attribue généralement la naissance du pentecôtisme au "réveil" dit d'Azusa Street aux États-Unis et également à celui du Pays de Galles. Le pentecôtisme est au départ issu du Méthodisme, lui-même issu de l'Anglicanisme, cependant d'autres églises protestantes se sont jointes, et on parle parfois d'église "pentecôtisante" ou charismatique : non officiellement pentecôtiste, mais partageant tout ou partie de la théologie pentecôtiste, notamment sur les dons de l'Esprit.

Le Pentecôtisme dans le monde [modifier]

La première branche française, d'origine, est constituée par les « Assemblées de Dieu » couramment appelées « ADD de France » équivalentes des « Assembly of God » américaines. Toutefois, les « Assemblées de Dieu de France » n'ont aucun lien de dépendance avec leurs homologues des États-Unis, si ce n'est le lien fraternel qui unit les chrétiens dans le monde. D'ailleurs, les « Assemblées de Dieu de France » se sont démarquées de leurs sœurs américaines en se prononçant contre la guerre et toute forme de violence et d'hégémonie (guerre d'Irak comprise…) ou encore sur la question du ministère pastoral féminin (non reconnu en France). Les « Assemblées de Dieu de France » entretiennent des liens fraternels avec les autres églises appartenant à la mouvance protestante en France et à l'étranger. Les « Assemblées de Dieu » ont une présence majeure dans de nombreux pays, y compris la Cuba, l'Égypte, l'Inde, l'Indonésie et le Nigeria. [1] L'Indian Pentecostal Church of God et l'United Pentecostal Church International sont parmi les dénominations pentecôtistes majeures en Inde.

D'autres dénominations en France sont issues de l'héritage pentecôtiste : Le mouvement Vie et Lumière, Les Églises apostoliques, la Fédération des Églises du Plein Évangile de France (FEPEF), la Fédération Évangélique Missionnaire (FEM) - liste non limitative.

Les pentecôtistes se sont notamment répandus au Brésil, où Jean-Paul II leur avait reproché leur prosélytisme auprès des catholiques. L'Église du Seigneur (Church of the Lord), de mouvance aladura, est une dénomination majeure du Nigeria.

Le Renouveau charismatique est un courant spirituel chrétien qui tire son nom des charismes, ou « dons du Saint Esprit ». Il est aussi appelé « renouveau pentecôtal », en raison de l'expérience de la personne de l'Esprit-Saint vécue comme à la Pentecôte. Il est un peu similaire dans ses pratiques au pentecôtisme apparu au début du XXe siècle dans certaines églises protestantes américaines mais il est enraciné dans l'Église catholique[1].

Origine [modifier]

En février 1967, une trentaine d'étudiants de l'université catholique de Duquesne (Indiana)[1] [réf. nécessaire] se réunissent un week-end pour une retraite. Cette université, à l'époque parmi les plus pauvres des États-unis, s'appelle "Notre Dame" et a été fondée au XIXe siècle par les spiritains. Sa devise est : « c'est l'Esprit qui donne la vie ». Au cours de ces deux jours, la plupart d'entre eux affirment qu'ils font l'expérience de l'Effusion de l'Esprit. A la suite de cela, le Renouveau charismatique commence à se développer aux États-Unis, puis dans le monde entier.

Les différents papes ont reçu et accompagné le renouveau au cours de son histoire[réf. nécessaire].

Comme le pentecôtisme, il est né dans les années 1900. Le pape Paul VI prend rapidement la mesure du phénomène et accepte de recevoir un premier rassemblement des charismatiques dès 1975 au cours d'une audience. Il dira : « Comment le renouveau ne serait-il pas une chance pour l'Église et pour le monde ? »[réf. nécessaire][2]

Vie ecclésiale [modifier]

http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/dossier/054992/les-evangeliques-la-secte-qui-veut-conquerir-le-monde.html

Le Renouveau charismatique européen se caractérise notamment par la création de communautés, dites « Communautés nouvelles » et de groupes de prières qui permettent de vivre à la fois la vie fraternelle et la « Vie dans l'Esprit ». On peut citer par exemple en France la Communauté de l'Emmanuel, la Communauté des Béatitudes, la Communauté du Chemin Neuf, Fondacio, Chrétiens pour le monde, ou encore les Franciscains croates qui affirment que les prétendues apparitions mariales de Medjugorje sont authentiques. Cependant, toutes les communautés nouvellement créées au sein de l'Église catholique depuis les années 1970 ne se réclament pas nécessairement du renouveau charismatique.

La doctrine évangélique, dont la terre d’élection reste l’Amérique, est aujourd’hui le courant religieux qui progresse le plus dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. Au détriment de l’Eglise catholique, des Eglises protestantes historiques (baptistes, méthodistes) et même de l’islam. Les chiffres décrivant cet essor colossal donnent le tournis: de 4 millions en 1940 - sur un total de 560millions de chrétiens -, les évangéliques sont aujourd’hui 500millions, néopentecôtistes et charismatiques confondus, sur 2 milliards de chrétiens, soit un sur quatre! On estime que 52000conversions se produisent par jour. Déjà, il existe 14000dénominations évangéliques, comprenant 1million d’églises qu’animent 1million de pasteurs à plein temps. Harvey Cox, professeur de théologie à Harvard et auteur du «Retour de Dieu. Voyage en pays pentecôtiste» (Desclée de Brouwer), prédit que le courant évangélique devrait toucher, à l’horizon 2050, un disciple du Christ sur deux et qu’il deviendra la religion dominante du xxiesiècle. Les Born Again Christians, quant à eux, s’appellent ainsi parce qu’ils doivent leur conversion, leur seconde naissance, non point à un baptême classique mais à un contact direct, à une rencontre «d’homme à homme, d’homme à Dieu» avec Jésus.
Jésus, George W. Bush l’a rencontré à l’âge de 40ans, quand il buvait trop, beaucoup trop même, et que sa vie partait à vau-l’eau. Le révérend Billy Graham, le «pape évangélique», a servi d’ambassadeur au Christ et de traducteur au futur président. Celui-ci a cessé de boire et changé de vie. Renaître en Christ lui a donné des ailes et lui a assuré des alliés qui lui ont permis d’accéder au poste de gouverneur du Texas puis à la Maison-Blanche. De là il peut affirmer qu’il se fixe pour objectif de «promouvoir une vision biblique du monde».
Mal élu par les électeurs, George W. Bush n’en passe pas moins pour l’élu de Dieu aux yeux des évangéliques américains - dont il a réussi à capter les trois quarts des suffrages. Mi-janvier encore, le pasteur Pat Robertson, fondateur de la puissante Christian Coalition et ex-patron de la chaîne évangélique The Family Channel, annonce: «J’entends Dieu me dire que l’élection en 2004 sera une explosion.» Et que «George W. Bush gagnera facilement. Peu importe ce qu’il fait, bien ou mal, Dieu le soutient car c’est un homme pieux et Dieu le bénit». Auteur d’un manifeste au titre éloquent, «The New World Order», le révérend met en exergue la vocation messianique de l’Amérique en estimant qu’«il n’y aura jamais de paix mondiale avant que la maison de Dieu et le peuple de Dieu n’assument leur rôle de leadership à la tête du monde» (voir p. 22). Cette conviction tranquille, et souvent sincère, d’une «destinée manifeste» de l’Amérique entretient un véritable prurit prosélyte, un désir de convertir autrui. Ainsi le courant évangélique, qui englobe déjà 70millions d’Américains, soit un citoyen sur quatre, s’exporte aussi facilement que le fast-food, le Coca ou le rap, et s’enracine partout, de l’Amérique latine au Japon en passant par l’Afrique, l’Europe, la Russie, l’Inde, la Chine... Il s’enhardit même à investir avec force l’univers islamique, ultime zone de mission.
L’enjeu saute aux yeux: l’Amérique, berceau et terre d’élection de la doctrine évangélique, en serait donc La Mecque. Washington, à l’origine, n’est-elle pas la «ville illuminée sur la colline», la Nouvelle Jérusalem, la Sion du Nouveau Monde? La Maison-Blanche suit avec un grand intérêt l’expansion des Eglises évangéliques. Un bureau spécial, sorte d’observatoire officiel de la liberté des cultes à travers le monde, édite chaque année un annuaire de la «persécution» des religions, où voisinent parmi les oppresseurs l’Arabie Saoudite, la Russie, la Chine et la France, tous coupables de «sévir» contre des obédiences évangéliques.
Rien de tel en Amérique latine, continent où vit un catholique sur deux et où les Eglises évangéliques prolifèrent sur des terres interdites aux protestants jusqu’au milieu du xixesiècle. Le mouvement de néo-évangélisation commence vers 1970. C’est l’âge d’or de la théologie de la libération, ce courant catholique marxisant et opposant résolu, y compris par les armes, aux impérialistes yankees. Et pourtant, l’Amérique centrale se laisse gagner par les partisans de la «libération de la théologie» - c’est ainsi que se présente le courant évangélique. Le Guatemala élit ainsi Rios Montt à la tête de l’Etat. Pasteur de l’Eglise du Verbe de Dieu, ce président très croyant n’hésitera pourtant pas à décimer des milliers de paysans indiens.
Le pape Jean-Paul II, à peine élu, met à l’index la théologie de la libération et écarte peu à peu les évêques «rouges» au profit de prélats conservateurs. Mû par la volonté d’abattre le rideau de fer, le souverain pontife conclut un pacte avec le président - évangélique - Ronald Reagan, qui accepte en retour, courant 1984, d’établir enfin des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Les courants évangéliques en profitent pour essaimer d’un bout à l’autre du continent américain grâce au zèle missionnaire de milliers d’étudiants américains Born Again parlant, outre l’espagnol ou le portugais, le guarani, l’aymara, le tupi. «Il s’agit, annonce alors Ben Armstrong, le directeur exécutif des Télévisions religieuses nationales américaines, de conquérir un territoire bien défini pour le Christ: l’Amérique latine. La télévision est notre force aérienne, tous les convertis qui vont de maison en maison forment notre infanterie.» Et il émet le voeu de «voir tout le monde uni par le satellite, comme l’annonce l’Apocalypse XIV, 6». Plus d’un prélat latino croit y déceler l’oeuvre de la CIA.
Ainsi aura-t-il suffi d’un quart de siècle de mission évangélique pour que l’Amérique latine, pourtant colonisée au nom de la Contre-Réforme, se laisse détourner de l’Eglise catholique. Déjà un Chilien sur quatre est un Born Again. Quant au Brésil, il n’est plus seulement la plus grande nation catholique, il est devenu également le deuxième pays évangélique, juste après les Etats-Unis (voir p. 26). A tel point que, lors du dernier scrutin électoral, même le très papiste Lula da Silva a dû solliciter les suffrages des groupes néopentecôtistes. Y compris ceux de l’Eglise universelle du Règne de Dieu ou l’Universal, dont le fondateur, Edir Macedo, un ancien employé de la Loterie nationale, fait l’objet de procès pour corruption et fraude fiscale. Le Sénat brésilien compte aujourd’hui 60 députés - sur 512 - issus d’Eglises évangéliques!
Et désormais le Brésil, avec 30 millions de convertis, «rivalise» avec les Etats-Unis pour diffuser la «bonne nouvelle» évangélique. Surtout en Afrique ex-portugaise - Angola, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique -, où l’Universal recrute à tour de bras. Au Congo, en Afrique du Sud, au Bénin, au Burkina, les sectes néopentecôtistes dament le pion à leurs homologues islamistes. Elles en viennent de plus en plus aux mains (armées, le plus souvent!), causant des centaines de morts, comme au nord du Nigeria. En Côte d’Ivoire, une garde rapprochée d’évangéliques conseille et soutient le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo.
Le Maghreb n’échappe pas non plus au zèle évangélique. Environ 150missionnaires «travaillent» au Maroc, selon un responsable de l’archevêché catholique de Rabat. En Algérie, le mouvement est encore plus visible: des Eglises néoprotestantes ont déjà pignon sur rue. Des pasteurs étrangers, français, égyptiens ou jordaniens se rendent souvent en visite pastorale, surtout en Grande Kabylie. Au grand dam de la presse locale, qui s’étonne non seulement d’une telle liberté de mouvement mais aussi de l’impunité dont jouissent les convertis auprès des islamistes, aux yeux de qui ils sont pourtant des apostats passibles, selon la charia, de la peine de mort.
Faut-il expliquer cette étonnante indulgence de la part de l’Etat et des barbus par la protection qu’apporte Washington aux Eglises évangéliques? Quoi qu’il en soit, la Maison de l’Islam - désignation classique du monde islamique - fait l’objet d’une véritable stratégie de conquête des âmes. Ainsi l’Université internationale Columbia, en Caroline du Sud, forme-t-elle des missionnaires de choc. Leur objectif? «Liquider l’islam», si l’on en croit l’imposant dossier que leur consacre, mi-2002, le mensuel américain «Mother Jones». 3000 Born Again relevant de la Convention des Baptistes du Sud - l’unique Eglise à avoir béni l’invasion de l’Irak, contraignant l’ex-président Jimmy Carter à la quitter - s’apprêtent à partir évangéliser des musulmans chez eux, et assument de bonne grâce le risque d’y mourir en martyrs. En Irak, la Convention entretient une ONG évangélique, la Samaritan’s Purse, que parraine le pasteur Franklin Graham, fils du célèbre Billy Graham. Elle y diffuse, entre autres, une Bible dont la couverture imite l’uniforme des GI : un lot de 50000 exemplaires aurait déjà trouvé preneur.
De quoi conforter la croyance de George W. Bush en la vocation messianique de l’Amérique. Lorsqu’il clame, au lendemain du 11septembre, que «l’Amérique doit diriger le monde» , il ne réagit pas par orgueil écorné, il réaffirme le credo essentiel du catéchisme national américain: celui de la «destinée manifeste». Un concept dont un sénateur de l’Indiana, Albert Beveridge, résumait déjà l’esprit conquérant lorsqu’il déclarait fin 1898 - l’année où Washington boute manu militari la très catholique Espagne hors de Cuba et des Philippines: «Dieu a fait des Américains les maîtres organisateurs du monde afin d’instituer l’ordre là où règne le chaos.»
Le chaos. C’est ce que prévoit Philip Jenkins, auteur d’un ouvrage impertinent sur le phénomène évangélique, «la Prochaine Chrétienté» («The Next Christendom»). Prenant acte du basculement du centre de gravité de la chrétienté de l’Occident au tiers-monde, du Nord développé et libéral vers le Sud pauvre et conservateur, il craint une cassure radicale entre chrétiens postmodernes et néochrétiens ayant renoué, croyances folkloriques aidant, avec l’Eglise du Moyen Age. Pis encore, ces néochrétiens, en proie à la misère, aux passions nationalistes, tribales et messianiques, et qui vivent au milieu de catholiques, d’hindouistes ou de musulmans - au Pérou, au Mexique, en Inde, en Indonésie, au Nigeria, au Soudan, aux Philippines -, ne manqueront pas d’entrer tôt ou tard en guerre totale contre leurs voisins. L’Occident n’y échappera pas non plus, conclut le chercheur, car il incarnera la nouvelle Babylone, la «prostituée» dont l’Apocalypse de saint Jean considère la destruction comme la condition sine qua non du retour de Jésus-Christ, le Messie attendu.

Charismatique. Empruntant au courant pentecôtiste la croyance aux dons miraculeux, il se caractérise par de vibrantes réunions de prière avec des orchestres, y compris de rock ou de rap «évangélique», des pleurs, des transes, des exorcismes publics, des impositions des mains, des guérisons miraculeuses, un grand dévouement aux autres, une disponibilité constante au service de l’Eglise. Un courant charismatique catholique se développe, avec l’aval de Rome, qui y voit un moyen efficace d’endiguer la marée évangélique.

Suite !! 

 

 

 

 

 

 

 

 

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