http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_olm%C3%A8que
D’une manière générale, la pratique cérémonielle du jeu de balle servait à révéler la volonté des dieux : pour trancher des débats voire des conflits politiques (le terrain du jeu de balle servait également de forum social), et pour, en cas de problème (agricole en particulier), donner des indices d’ordre divinatoire aux prêtres, qui suivaient le jeu avec attention pour en déchiffrer les signes.
Les Olmèques
De plus, ces cérémonies se terminaient systématiquement par la décapitation de l’équipe perdante ou du moins de son chef (à ce titre on comprend pourquoi c’étaient des prisonniers de guerre qui participaient le plus souvent à cette pratique rituelle) : ce sacrifice visait clairement à invoquer l’aide des dieux, le sang versé pouvant qui plus est être rattaché à la fertilisation des terres. Il existait même une structure, le tzompantli (ou autel de crânes), servant à recueillir les offrandes de ces têtes tranchées, exposées sur de longues traverses de bois.
Selon certains historiens, ce sont les vainqueurs du jeu qui étaient sacrifiés aux dieux, puisque cet acte était un honneur suprême.
Les premières fouilles archéologiques sur la civilisation olmèque ont révélé des pratiques rituelles sur des ossements humains. On a pu constater des mutilations dentaires et des déformations crâniennes. Ces pratiques bien que terrifiantes de nos jours avaient une symbolique forte et l’on peut admirer sur certaines sculptures, en jade notamment, la représentation par l’artiste de ces us et coutumes.
La figure anthropomorphe
Dans cette catégorie, on peut distinguer les figures féminines (photo), les figures masculines (photo) et les personnages asexués (photo).
L’Offrande 4 se compose de seize figurines masculines placées en demi-cercle devant six haches en jade. Deux de ces figurines sont en jade, treize en serpentine, et la dernière en granite rougeâtre. Cette dernière est placée avec les haches, faisant face aux autres personnages. On peut aussi remarquer qu’à la droite de la figurine rouge, plusieurs personnages en jade semblent être d’accord avec lui par leurs attitudes latérales. Toutes ces figurines ont les caractéristiques classiques des figures olmèques. C’est-à-dire les têtes ovales et chauves, les membres fins et longs et l’absence d’organes génitaux. Il faut préciser que l’apparence masculine se distingue par un pagne. Elles ont également des petits trous aux oreilles à l’emplacement des boucles d’oreille. Leurs jambes sont légèrement pliées. Nous sommes donc dans la sphère religieuse. Des spécialistes vont affirmer que les caractéristiques communes sur les figurines et les masques olmèques sont en fait les traits d’un félin, notamment le jaguar. Ces représentations artistiques montrent par conséquent à quel niveau les relations homme-jaguar et jaguar-homme sont essentielles dans la culture olmèque. Ainsi nous pouvons commencer à parler de l’image du "Were-jaguar", figure mythique et majeure de l’art olmèque dont les traits anthropomorphes et zoomorphes s’unissent pour former une créature hybride.
Cependant, sur l’autel 5, il est question non pas de la représentation de l’homme et de l’animal mais d’un personnage tenant un enfant dans les bras. Il faut pourtant voir que les traits de l’enfant ont une apparence féline. Le côté gauche des parois de l’autel 5 montre des individus tenant des bébés tout à fait semblables à des jaguars.
Les fonctions du sacrifice humain chez les Aztèques
Comme nous l'avons déjà introduit, la fonction principale du sacrifice humain chez les Aztèques est religieuse : pour apaiser le courroux des dieux et conjurer le malheur, les hommes doivent nourrir les forces divines par le sang et le coeur de leurs victimes. Les hommes sont donc liés aux dieux par ce pacte de sang substantiel. Ces dieux païens aux yeux des conquérants espagnols, sont derrière chaque événement de la vie Aztèque. Dans une ferveur religieuse quasi mystique, le sang coule lors de fêtes rituelles complexes, minutieusement préparées, toutes dévouées aux nombreuses divinités aztèques. "Pour honorer le démon, rapporte Sahagun, ils faisaient ruisseler le sang sur les temples jour et nuit, tuant hommes et femmes devant les statues des démons (...) Ils faisaient ruisseler le sang devant les démons par dévotion, aux jours signalés." Lors de ces cérémonies chargées de sens mais incompréhensibles pour les chroniqueurs espagnols, où se mêlaient le son des tambours, l'odeur des bûchers sacrés, de l'encens et du sang répandu, l'individu sacrifié devait correspondre à l'image du dieu honoré. Ainsi les Aztèques, dans une riche et magique mise en scène, transformait le simple mortel en image divine. Les dieux vénérés, devenaient alors, par cette matérialisation, accessibles et finissaient par s'unir aux hommes, chantant et dansant avec eux. Pour résumer cette fonction religieuse du sacrifice humain, par leurs croyances et leur conception du monde, les Aztèques se trouvaient enfermés dans une spirale sanguinaire sans fin destinée à préserver la continuité du cosmos. Les sacrifices humains chez les Aztèques avaient également un rôle politique essentiel. Prêtres et guerriers prédominaient dans la hiérarchie du pouvoir politique aztèque. Ces deux groupes étaient liés et interdépendants par le rite du sacrifice humain. Les prêtres organisaient la mise en scène sacrifielle, distribuant les rôles et veillant à son bon déroulement jusqu'au dernier acte : la mise à mort. Quant aux guerriers, ils pourvoyaient les autels en sacrifiés avec leurs captifs. Le pouvoir politique passait donc par les sacrifices humains dont les autorités religieuses et militaires se partageaient les responsabilités.
Par sa fonction terrifiante et intimidatrice auprès du peuple et des étrangers - les crânes des suppliciés étaient exposés en permanence - les sacrifices humains légitimaient et assuraient le maintien du pouvoir des dirigeants. Ils justifiaient également l'expansionnisme aztèque avec les guerres indispensables pour satisfaire une demande insatiable en captifs. Christian Duverger dans son approche structuraliste considère le sacrifice humain comme la raison même de la puissance aztèque. A l'instar de Jacques Soustelle qui définit le rite sacrifiel comme : "une transmutation par laquelle on fait de la vie avec de la mort", Duverger voit dans cette mort sacralisée une façon de libérer et de récupérer l'énergie vitale contenue dans le corps humain afin de sustenter l'astre solaire, dévoreur d'énergie. Cette vocation énergétique, note Duverger, est sans issue puisqu'elle condamne les Aztèques à une expansion forcée et ruineuse pour se procurer ces ressources énergétiques humaines dont la pénurie prévisible peut provoquer une déstabilisation de l'économie. L'archéologue A. Demarest qui s'est intéressé à l'ethnohistoire des Aztèques, considère aussi le sacrifice humain comme une cause du développement de l'empire aztèque et que toutes les transformations politiques accomplies par les Aztèques reposaient sur l'idéologie sacrifielle qui justifiait de plus en plus la guerre ou la compétition entre Etats.
Ces individus, véritables représentations humaines des dieux, étaient choisis selon des critères très spécifiques. Par exemple, les enfants que l'on sacrifiait aux dieux de la pluie se devaient d'avoir deux tourbillons de cheveux sur la tête et d'être nés sous un bon signe. Qu'ils soient captifs, guerriers ou "images des dieux", les sacrifiés étaient la plupart du temps étrangers à la société aztèque. On sacrifiait avant tout "l'autre". Cette altérité qui nourrissait les dieux et les hommes - nous aborderons dans un autre chapitre l'anthropophagie postsacrifielle - assurait de conserver intactes les forces vives de l'empire Aztèque tout en affirmant son expansion.
Dans la société hiérarchisée aztèque, bien que souverains, militaires et commerçants puissent organiser des fêtes sacrifielles, seuls les prêtres sont habilités à tenir le rôle de sacrificateur. Chaque prêtre portait comme titre le nom du dieu qu'il représentait et lors des fêtes consacrées à sa divinité, il était choisi pour accomplir l'exécution des victimes. Par ailleurs, bien que les femmes ne soient pas écartées de la profession de prêtresse, le geste sacrifiel ultime semble avoir été le monopole de l'homme.
Quoi qu'en disent les textes, qui souvent abordent le fait d'être sacrifié comme une faveur, voire un titre honorifique, les victimes ne devaient pas se présenter devant leur bourreau, le sourire aux lèvres. Sinon un sourire d'hébété provoqué par les nuits blanches et les drogues de la préparation présacrifielle. Cette préparation avait pour but "d'anesthésier" la future victime en l'amenant à un épuisement physique total qui assurait aux prêtres le consentement halluciné du supplicié au moment de la mise à mort, et ainsi le bon déroulement du spectacle. Diverses méthodes étaient employées pour enlever toute énergie aux sacrifiés : privation de sommeil, jeûne, danses interminables et absorption de stupéfiants. "On les obligeait, rapporte Sahagun, à veiller toute la nuit en chantant et en dansant." Le prélude au sacrifice prenait parfois une tournure érotique lorsque la victime masculine se retrouvait entourée de plusieurs femmes qui se devaient d'égaler les déesses de l'amour. Le fameux jeu de balle mésoaméricain et autres simulacres de combats correspondent également à la dépense physique imposée par le sacrifice. Suite à ces préliminaires, dont l'objectif, rappelons-le, était de garantir une apparente et relative sérénité des sacrifiés, le moment fatidique arrivait et "au milieu de la nuit, ils plaçaient les captifs devant le feu et leur coupaient une mèche de cheveux sur le sommet du crâne...C'étaient les prêtres qui sacrifiaient les captifs. Ceux qui les avaient fait prisonnier ne les tuaient pas eux-mêmes; ils les apportaient à titre d'offrande; alors les prêtres s'en saisissaient, les prenaient par les cheveux et les conduisaient au sommet de la pyramide." (Florentine Codex, partie 3)
Par ce geste symbolique du prélèvement de la mèche de cheveux, le captif prenait le statut officiel d'offrande communautaire. Son triste sort en était jeté : "Les prêtres déposaient le captif sur la pierre, lui ouvraient la poitrine, lui fendaient la poitrine : alors ils coupaient le coeur, ils cassaient les fils du coeur..." (ibid) Le prêtre offrait alors à la divinité du jour choisi, le coeur sanglant et encore palpitant du captif, puis le déposait dans un récipient cérémoniel. Pour ce type de sacrifice, le plus répandu chez les Aztèques, le scénario demeurait immuable : éventration de la poitrine à l'aide d'un couteau de silex puis ablation du coeur. On imagine aisément l'effroi et la douleur de la victime quand la main du prêtre plongeait dans ses entrailles pour en arracher le coeur. Le nombre de sacrifiés variait selon l'importance des festivités. Quarante à cinquante personnes étaient nécessaires pour une fête digne de ce nom. L'apogée sacrifielle aztèque semble avoir atteint un summum dans la démesure lors de l'inauguration du Grand Temple de Tenochtitlan avec le chiffre, selon les textes, de 80 000 victimes en quatre jours ! Ce nombre de sacrifiés paraît improbable, voire impossible pour une ville de 200 000 habitants. Une estimation plus modérée de 4000 victimes apparaît dans d'autres textes. Mais ce chiffre, néanmoins, n'en reste t-il pas surprenant?
Chez les Aztèques, le sacrifice par arrachement du coeur a une valeur doublement symbolique. On trouve dans leur iconographie, de nombreuses images évoquant le soleil se nourrissant de coeurs humains. Quant au sang qui ruisselle le long des marches de pierre, il vient abreuver le dieu de la terre, qui elle même nourrit les hommes. D'autres scénarios sacrifiels aztèques existaient mais peu usités comme la décapitation, la crémation ou l'exécution par flèches. La mise à mort ne clôturait pas pour autant le spectacle sacrifiel aztèque. Suite au meurtre rituel, le cadavre de la victime pouvait être décapité, écorché, dépecé et consommé. La décapitation postsacrifielle est attestée par les fameux Tzompantli, structures de bois où se trouvaient empalés et exposés aux yeux de tous, les nombreux crânes des suppliciés. L'effet dissuasif était garanti. Quant à l'écorchement, où l'on revêtait la peau sanguinolente du sacrifié, s'il était d'un usage plus restreint, il n'en restait pas moins saisissant pour ceux qui y assistaient.
L'anthropophagie semble être le dernier acte du sacrifice humain où les dignitaires - les gens du peuple étaient exclus de cette pratique - se partageaient le corps de la victime.
Source: http://www.chroniques-nomades.net/pelemail/nomade/recits/sacrif.html
Commentaires personnels : Je place un lien ci-dessous qui est très intéressant, mais avec lequel je ne suis pas d'accord des rapprochements faits avec Dieu, et la Bible et le Coran !! Mais, certaines choses sont assez intéressantes pour expliquer ...