Nouvelle Espagne !!

 

La Nouvelle-Espagne (Nueva España en espagnol) désigne un territoire, sous domination espagnole entre plus ou moins 1525 et 1821. C'est aussi le "Vieux Mexique".

Cette division administrative comprenait la totalité de l'actuel Mexique, et l'ensemble de l'Amérique centrale jusqu'à la frontière méridionale du Costa Rica. Elle regroupait aussi certains États des États-Unis, à savoir la Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique, le Texas. L'Espagne revendiquait aussi d'autres régions plus au nord (dont l’Oregon Country), mais sans les délimiter avec précision. Les Philippines étaient aussi rattachées, avec le statut de colonie, à la Nouvelle-Espagne.

Origines

C'est Hernan Cortés qui porta l'appellation «Nouvelle-Espagne» sur les fonts baptismaux dans sa seconde lettre à Charles-Quint :

«Il m'est apparu que le nom qui conviendrait le mieux pour désigner cette terre serait celui de Nouvelle-Espagne de la mer Océane. C'est ainsi que j'ai appelé cette terre au nom de Votre Majesté et je demande humblement à Votre Altesse qu'elle approuve ce nom et le tienne pour bon[1]

Mexique

Cortes, le conquérant du Mexique

Hernández de Córdoba et Juan de Grijalva explorèrent les côtes méridionales du Mexique, respectivement en 1517 et 1518. Le conquistador Hernán Cortés envahit la région sous bannière espagnole en 1519, à partir de l'actuelle Veracruz. L'empire aztèque s'effondra de façon rapide à cause de la supériorité technologique espagnole et des faiblesses internes (nombreux ennemis, superstitions sur le retour de Quetzalcoatl). La capitale Tenochtitlan tombe après un siège de 75 jours en 1521.

Amérique centrale

Christophe Colomb reconnaît les côtes de l'Amérique centrale lors de son quatrième voyage (1502-1504). En 1523, Cortés envoya 100 cavaliers, 300 fantassins ainsi que des auxiliaires indigènes commandés par Pedro de Alvarado conquérir le Guatemala. Alvarado tira parti de la rivalité traditionnelle qui opposait les principaux groupes maya de la région, les Quiché et les Cakchiquel. Il s'allia d'abord aux Cakchiquel pour vaincre les Quiché.

Floride

Les territoires du nord

Au XVIe siècle, les légendes qui circulent à propos de cités mythiques comme Cibola et les ressources minières de la région attirent les conquistadores. Ces explorations permettent les échanges entre les différentes cultures, mais apportent aussi des maladies aux Amérindiens, dont des épidémies de variole. Très tôt, les franciscains et jésuites mettent en place plusieurs missions dans la région pour convertir les habitants au christianisme. Les territoires du nord, et plus particulièrement le Texas, sont utilisés par les Espagnols comme un glacis tourné contre l'expansion des Français en Louisiane : c'est pourquoi il fut fortifié de façon somme toute assez lâche par des forts (presidio) à San Antonio ou Los Adaes. En 1660 la Révolte des Pueblos repousse temporairement les Espagnols jusqu'au Nouveau-Mexique, mais l'Arizona est reconquis en 1694. En 1752, les Indiens Pimas se soulèvent à San Ignacio de Tubac. Avec le traité secret de Fontainebleau (1762), la France cède La Nouvelle-Orléans et la rive occidentale du Mississippi à l'Espagne. Cependant, la prise de possession effective par les Espagnols est tardive (1766) et l'immigration hispanophone demeure faible. Certains colons français ne furent jamais satisfaits du régime espagnol, et firent de multiples pétitions pour retourner sous celui de la France. Le 28 octobre 1768, un groupe de colons créoles tente de chasser les Espagnols de la ville, suite à l'établissement de l'exclusif. La reprise en main se fait par une troupe envoyée en juillet 1769 : les meneurs sont arrêtés et neuf sont condamnés à mort[2]. En 1774, une piste est ouverte entre les territoires du Nouveau-Mexique et la côte du Pacifique.

Organisation politique, administrative et judiciaire

Étendard et drapeau de la Nouvelle-Espagne

La ville de Mexico était la capitale de la Nouvelle-Espagne, qui était gouvernée par un vice-roi nommé par le roi d'Espagne. Chaque colonie était administrée par un gouverneur et comportait une cour de justice (audiencia). Le gouverneur possédait des pouvoirs militaires, quelquefois avec le titre du capitaine général, et disposaient de troupes, parmi lesquels s'engageaient des Amérindiens et les puissances étrangers. Enfin, l'Église catholique jouait un rôle décisif dans l'encadrement des populations.

Les différentes colonies

Mexique

Article détaillé : Histoire du Mexique.

Colonies sur le territoire actuel des États-Unis d'Amérique

L'expédition de Coronado
Article détaillé : Alta California.

Situées au nord du cœur de la Nouvelle-Espagne, les colonies du Nouveau-Mexique, du Texas et de Californie, dont les frontières septentrionales avec les États-Unis furent fixés en 1819 par le Traité d'Adams-Onís, sont restées relativement isolées et sous-peuplées, malgré les efforts de la Couronne. Une fois par an seulement, le courrier royal arrivait à Santa Fe et constituait le seul lien avec la métropole. Ces colonies du nord ont longtemps vécu en autarcie et ont été finalement perdues après la guerre américano-mexicaine par le Traité de Guadeloupe Hidalgo signé en 1848, la plupart de ces terres furent désignées sous le nom de Cession mexicaine

Nouveau-Mexique et Arizona

Dès le début du XVIe siècle, les Espagnols explorent la région du Nouveau-Mexique et de l'Arizona. Les expéditions les plus célèbres sont celles de Marcos de Niza et de Francisco Vásquez de Coronado.

Un groupe d'Apaches

Bien que les Espagnols n'aient pas encore créé de véritables villes dans la région, la fin du XVIIe siècle voit l'arrivée de colons, qui sont attirés par la récente découverte de dépôts d'argent autour du camp de mineurs d'Arizonac. La plupart des colons partent après l'annonce par Juan Bautista de Anza qu'il s'agissait en fait d'un trésor enseveli ; cependant un nombre considérable reste dans la zone et vit de l'agriculture. Durant la première moitié du XVIIIe siècle, ces pionniers essaient d'étendre leur territoire au nord, mais sont empêchés par les tribus Tohono O'odham et apache. Mexico ordonne d'exterminer les Apaches dès 1784 : il s'agit de massacrer tout Apache de plus de 7 ans[3]. Le gouverneur Bautista œuvre pour rapprocher les Commanches et les Utes, afin de détourner leur force contre les Apaches. Il distribue à chaque guerrier commanche une carte sur laquelle il pourra noter chaque Apache tué[4

 

Le Texas est un État du Sud des États-Unis, le plus vaste du pays (696 241 km²) après l'Alaska et le deuxième le plus peuplé derrière la Californie avec 23,9 millions d'habitants.

Avant l'arrivée des Européens, le Texas était occupé par plusieurs peuples amérindiens : Alabama, Apache, Atakapan, Bidai, Caddo, Comanche, Coahuiltecan, Cherokee, Choctaw, Coushatta, Hasinai, Jumano, Karankawa, Kickapoo, Kiowa, Tonkawa, et Wichita[3].

Avec l’arrivée des Français et des Espagnols dans la région de l’actuel Texas se terminait la période préhistorique. Cependant, pendant encore plusieurs décennies, beaucoup d’Amérindiens conservèrent leur mode de vie jusqu’au XVIIIe siècle, au moment où les missionnaires espagnols commencèrent l’évangélisation. L’introduction du cheval, d’objets en métal et en verre fit véritablement entrer les communautés dans l’histoire. C’est aussi à cette époque que les villages subirent des épidémies ainsi que les attaques des Apaches et des Comanches.

Le nom « Texas » vient du caddo « tejas » qui signifie « allié » ou « ami »

À la fin du XVIIe siècle, les Espagnols furent concurrencés par les explorateurs français qui partaient de la Louisiane française. En 1685, le Français René Robert Cavelier de La Salle débarqua dans la baie de Matagorda[11] et fit construire le Fort Saint Louis en février[12].

 La petite colonie de Saint-Louis ne résista pas longtemps aux épidémies et à l’hostilité des Amérindiens. Mais la France continua à revendiquer le Texas jusqu’au traité de Paris en 1763.

Le Texas fut intégré à la colonie de Nouvelle-Espagne jusqu’à l’indépendance du Mexique en 1821. L'installation des Espagnols, qui commença réellement au XVIIIe siècle[8] répondait à l'expansion de la colonie française de Louisiane à l'est et au souci de préserver les mines d'argent du Mexique. Elle se manifesta par l'installation de colons, la fondation de forts et de missions. Elle se heurta à l'hostilité des Amérindiens.

Relations avec les puissances voisines

Modifications de frontières après le traité d'Adams-Onís de 1819
Comanches à l'attaque. George Catlin, 1834

Le Traité de Paris (1763) qui met un terme à la guerre de Sept Ans entre les puissances européennes, modifia considérablement la géopolitique de l’Amérique du Nord. La France perdit le Canada et la Louisiane. La Nouvelle-Orléans et la rive occidentale du Mississippi furent remises à l'Espagne. La Nouvelle-Espagne n’eut dès lors plus à craindre la présence française. Les Espagnols cherchèrent à relier la Nouvelle-Orléans à Santa Fe en traversant le Texas[8]. Ils doivent également faire face aux raids apaches et comanches. Ainsi le 9 janvier 1790 la bataille d'Arroyo de Soledad vit la victoire des Espagnols commandés par Juan de Ugalde et de leurs alliés amérindiens, sur les Apaches Mescaleros, Lipans et Lipyans.

Après leur indépendance en 1783, les États-Unis s’agrandissent vers l’ouest ; en 1795, la navigation commerciale sur le Mississippi fut ouverte aux Américains[15]. La vente de la Louisiane en 1803 consacra l’accroissement du territoire américain. L’influence américaine fut également marquée par l’arrivée d’aventuriers comme Philip Nolan (1771-1801), de marchands, de scientifiques comme William Dunbar ou Peter Custis. Le traité d'Adams-Onís de 1819 fixa la frontière entre les territoires américain et espagnol.

Colonisation anglo-américaine

Juste avant l’indépendance du Mexique, la Nouvelle-Espagne encouragea l’immigration sans restriction d’origines ou de religion. Cependant, l’importation d’esclaves était interdite[28]. Les lois mexicaines de colonisation furent plus contraignantes : les immigrants devaient pratiquer le catholicisme et apprendre l’espagnol[29]. Toute famille souhaitant s’installer au Texas devait se déclarer pour obtenir la permission des autorités, mais cette règle ne fut pas toujours respectée[30]. L’accession à la propriété foncière fut d’abord accordée aux soldats, aux citoyens mexicains puis aux immigrants. Ceux qui possédaient des terres avant l’indépendance purent les conserver, à condition qu’ils n’aient pas combattu aux côtés des Espagnols pendant la guerre. En 1825, la plupart des 3 500 Texans se concentrait à San Antonio et La Bahia[31].

En 1821-1822, Moses Austin puis son fils Stephen F. Austin font s’implanter 300 familles au Texas[32],[33]

Ce premier groupe de colons anglo-saxons, connu sous le nom de Old Three Hundred s’installèrent le long du fleuve Brazos, de l’embouchure jusqu’à la ville actuelle de Dallas[34]. Stephen F. Austin dut se rendre à Mexico pour obtenir l’autorisation du nouveau gouvernement[35], autorisation qui avait été donnée à son père par les autorités espagnoles avant l’indépendance. Celle-ci fut accordée en 1823 par l’empereur Augustin Ier ; mais après son abdication, le nouveau gouvernement républicain du Mexique annula tous les actes du régime précédent. Le contrat d’Austin fut finalement reconnu à la mi avril 1823. Lorsqu’il revint au Texas en juillet 1823, Stephen Austin décida de faire de San Felipe de Austin le chef-lieu de sa petite colonie[36]. Austin put installer cent autres familles en 1827 le long de l’ Old San Antonio Road ; les autorités mexicaines pensaient qu’elles aideraient les soldats à se défendre contre les attaques comanches[30]. Un autre empresario, Green Dewitt installa des colons plus à l’ouest en décembre 1825[37]. Son chef-lieu Gonzales fut incendié en juillet 1826 au cours d’un raid des Comanches. La colonie fut reconstruite à San Felipe l’année suivante et protégée par des pièces d’artillerie[38]. Au total 24 empresarios participèrent à l’accroissement démographique de la région par l’immigration[34]. Beaucoup d’Anglo-Saxons possédaient des esclaves[39]. Les autorités attendaient d’eux qu’ils prennent la citoyenneté mexicaine et se convertissent au catholicisme. Stephen F. Austin devint lieutenant colonel de la milice et obtint les pleins pouvoirs en matière judiciaire, sauf pour les crimes les plus graves[40]. Il élabora le premier code de loi anglo-américain du Texas en 1824 ainsi que plusieurs institutions destinées à maintenir l’ordre (sheriff, cour de justice). En 1823, il créa une patrouille (la Ranger Company) dont la mission était de protéger les colons contre les attaques amérindiennes et de régler les différends à l’intérieur de la communauté. Les premiers volontaires étaient rétribués en terres et ne portaient pas d’uniforme. Ils furent les précurseurs des fameux Texas Rangers[41]. Ils combattirent notamment les Karankawa qui furent pratiquement anéantis[38].

Floride

Article détaillé : Histoire de la Floride.

Les Espagnols explorent la Floride dès 1513, mais la colonisation ne commence qu'en 1539. En 1580, le roi d'Espagne proclame la création de deux Florides : la Floride occidentale (Alabama actuel) et orientale (Floride actuelle).

 

Suite !!

http://www.noella1.com/pages/etats-unis.html

 

 

 

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