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COLONEL CORSO : LE JOUR D'APRèS Suite 2 !

 

Le YB49 avec ses 4 queues verticales était si ressemblant à la forme de l'appareil de Roswell qu'il était difficile de ne pas faire le lien.

Mais le développement des ailes volantes commença 10 ans avant l'arrivée de Corso aux R&D donc il n'avait pas de preuves sur ce lien entre le bombardier et le vaisseau extraterrestre.

Le Général Trudeau avait raison lorsqu'il disait que tout le monde au Pentagone épiait le bureau des R&D parce qu'ils pensaient que les R&D avaient quelque chose en leur possession. Les gens voulaient savoir sur quoi les R&D travaillaient, juste pour être sûr que ce n'était pas sur la même chose que la leur et que les R&D ne gaspillaient pas le budget.

En plus des attentions des autres services, Corso et Trudeau devaient faire face aux analystes de la CIA. La CIA collectait le maximum de pouvoir possible. L'information c'est le pouvoir, et plus la CIA essayait de se renseigner sur les programmes de développements en cours, plus les R&D étaient nerveux.

"Vous m'avez mis sur un siège brûlant, mon Général" dit Corso, "Comment la CIA sait-elle ce que nous avons ?"

"Ils ne font que des suppositions, je pense" répondit-il, "Ils doivent procéder par élimination. Regardez, tout le monde suspecte, ce que possède l'Air Force".

Trudeau avait raison. Tout le monde au Pentagone pensait que l'Air Force possédait le "SaintGraal", un vaisseau spatial et même un extraterrestre vivant.

Personne n'en était certain mais tout le monde savait qu’après la séparation de l'Air Force d’avec le reste de l'Armée, en 1948, celle-ci avait envoyé du matériel de Roswell à Wright Field, Ohio, base de l'Air Force.

La Navy avec sa technologie sous-marine et ses sous-marins lanceurs de missiles nucléaires luttait avec son propre problème : Les UUO ou USO - Unidentified Submerged Objets ( objets sous-marins non identifiés ) -.

La Navy cherchait où Ils avaient construit leurs bases sous-marines, bien plus en profondeur que les capacités de leurs meilleurs sous-marins. La Navy était toute pré-occupée à faire sa propre guerre contre les vaisseaux extraterrestres en l'air et sous la mer.

Les R&D devaient développer un système de camouflage sur la technologie de Roswell. Ils opéraient avec le budget normal pour l'analyse des nouvelles armes.

Ils avaient des contrats avec les plus grandes entreprises nationales. Les buts des recherches étaient d'améliorer les armes actuelles avec les renseignements collectés dans les autres pays. Les Français, les Italiens, les Allemands avaient leurs propres systèmes d'armements et leurs propres développements en cours qui semblaient exotiques pour les standards Américains mais qui pouvaient avoir certains avantages.

Ce que l'Armée avait récupéré à Roswell était probablement le secret le mieux gardé. Jusqu'en 1961, l'Armée n'avait pas eu de plan particulier pour utiliser cette technologie sans en révéler sa nature.

En 1961, Trudeau lança le développement. D’abord, il fallait savoir comment les informations - rapports sur le terrain, autopsies, descriptions d'objets et les objets eux-mêmes étaient arrivés au bureau des R&D. La recherche de Corso ne concernait pas le crash lui-même.

Le jour suivant le crash, Bill Blanchard du 509e Groupe, envoya les débris extraterrestres à Fort Bliss, où l'équipe du Général Roger Ramey détermina sa position finale en même temps que la censure du Gouvernement commençait à être mise en place.

Dans les heures qui ont suivi l'arrivée de Corso au Texas, il y a eut tellement de confusion sur ce qui avait été trouvé que les Officiers militaires, qui avaient la responsabilité de la découverte, créèrent rapidement une histoire de remplacement et un plan de mise au silence des témoins militaires et civils fut lancé.

L'histoire de substitution était facile, le Général Ramey ordonna au Major Jesse Marcel de se rétracter sur son histoire de soucoupe volante et de poser pour de nouvelles photos avec des débris de ballon météo, qu'il décrivit comme les restes découverts à Roswell.

Marcel suivit les ordres et la soucoupe volante devint officiellement un ballon météo.

Le silence des témoins militaires fut facile grâce à l'ordre du Général Ramey, au personnel du 509e Groupe et de Fort Bliss, de nier qu'ils faisaient partie d'une opération de récupération différente de celle d'un ballon météo. Une fois que le matériel arriva à Wright Field, sous la responsabilité du Lieutenant Général Nathan. P. Twining, Ramey nia tout de l'histoire et que ce n'était plus sous sa responsabilité.

Le Général Ramey traita l'accident comme relevant de la "Sécurité Nationale". Il déploya le Personnel des Renseignements du 509e Groupe et lui ordonna d'aller en ville pour étouffer l'histoire du crash et de sa récupération.

Aucune info ne devait filtrer, aucune spéculation n’était tolérée. L'histoire circulant sur une soucoupe volante devait cesser d’exister.

Le 8 Juillet, la suppression de l'histoire du crash était en cours. L'Armée avait fourni une nouvelle histoire pour la Presse. Les officiers du CIC soudoyaient ou menaçaient les témoins, les forçant à se rétracter sur leurs témoignages.

Mac Brazel, le fermier qui fut le premier sur le site lors de la récupération, disparut pendant deux jours puis réapparut en ville avec un pick-up neuf. Il nia n’avoir jamais vu quoique ce soit.

Les Officiers du CIC rencontrèrent les habitants de la ville et parlèrent avec les parents à propos de ce que leurs enfants entendaient dire. Quoi que les gens puissent penser sur ce qui s'était passé, l'Armée prétendait que c'était faux et que cela devait le rester.

Le travail de mise au silence fonctionna si bien que pendant les 30 années suivantes, l'histoire resta étouffée. Nathan Twining est devenu important aux yeux des ufologues à cause de son implication dans des réunions top-secrètes à la Maison Blanche. Elles avaient pour but de découvrir l'implication des ovnis dans la Sécurité Nationale.

Il intéressait aussi les ufologues en raison de ses relations avec Robert Cutler, l'assistant spécial de la Sécurité Nationale qui était le lien entre la NSC et le Président Eisenhower.

Corso était au sein de la NSC, dans les années 50.

Le Général Twining était celui qui avait fait la première étude et qui avait disséminé le matériel de Roswell. En partie à cause des ses capacités à gérer l'AMC, il devint membre d'un groupe de Militaires et de Civils rassemblés par le Président Truman afin de l'aviser sur la découverte de Roswell et des ses implications dans la Sécurité Nationale.

Le Général Twining se rendit jusqu'à la base d'Alamogordo, Nouveau Mexique et y resta jusqu'au 10 Juillet.

La base d'Alamogordo n'était pas seulement importante en raison de son site d'essais nucléaires, entre 1940 et 1950, mais aussi parce que s’y trouvait le bureau de l'AMC. Là-bas, se trouvaient les spécialistes des fusées, comme Werhner von Braun et bien d'autres. Il y avait des installations sensibles, spécialement durant l'activité ufologique de ce week-end et il est parfaitement sensé de penser qu’immédiatement après la découverte de l'ovni, le Général, qui en était responsable, ait voulu gérer cette découverte directement sur les lieux avec ses meilleurs spécialistes.

Corso n'a jamais eu connaissance du mémo du Général Twining au Président Truman, à propos de son voyage au Nouveau Mexique. Il eut vent d’histoires comme quoi Truman aurait directement contacté Twining au Nouveau Mexique et lui aurait donné l'ordre d’enquêter sur le crash et de lui rapporter directement, à la Maison Blanche, ce qu'il avait trouvé.

Corso pense que le rapport du Général Twining au Président confirmait que l'Armée avait récupéré quelque chose dans le désert et que cela suggérait la création d'un groupe pour définir la politique à adopter sur cette découverte. Dans les 48 heures après le crash, personne ne savait ce qu'était l'objet.

Pendant que les débris étaient transportés de Fort Bliss à Wright Field, le Général Twining se rendait à Wright Field pour voir les analyses et l'évaluation du trésor de Roswell.

Twining revint rapidement à son bureau. Les corps des Extraterrestres furent autopsiés dans le secret et le vaisseau et son contenu, analysés, catalogués, et préparés pour être disséminés dans différentes installations militaires. Tout ce qui avait un rapport avec le crash était classifié au plus haut niveau.

La censure officielle était très importante en 1947 et toujours aussi importante en 1961. Elle était importante parce que l'Armée était impliquée, en 1947, dans une guerre, une Guerre Froide mais une guerre quand même. Donc, l'Armée traita le matériel de Roswell comme si c'était une opération dans des conditions de combat pour que les Soviétiques ne mettent pas la main dessus.

Le Général Twining vit lui-même le matériel et avant son départ de Wright Field, il discuta avec les spécialistes des fusées qui faisaient partie de son équipe à Alamogordo. Ensuite, il compila un rapport qu'il donna au Président Truman. Il recommandait la création d'un groupe de Militaires et de Civils qui deviendrait, plus tard, le groupe responsable de ce qui pourrait devenir un futur contact avec des Extraterrestres.

Comme des histoires de crashs d'ovnis et d'observations d'ovnis apparaissaient sans cesse, le Général Twining eut besoin d'établir un chaînon de sécurité inférieur afin qu’il puisse échanger des informations avec d'autres Commandants qui n'avaient pas accès aux niveaux supérieurs. Le Général Twining avait besoin de maintenir une censure à l'intérieur même de l'Armée.

Le premier des rapports de Twining au commandant de l'Air Force à Washington datait du 23 Septembre 1947. Il était écrit à l'intention du Général George Shulgen. Ce rapport faisait état, en termes très généraux de la prise en considération, par le Service des Renseignements de l'Air Force, des ovnis. Twining écrivit un certain nombre de conclusions basées sur ses propres informations de première main, comme par exemple le matériel en possession de l'Armée.

Les soucoupes volantes ne sont pas des illusions", disait Twining, "elles sont quelque chose de réel et pas une vision."

"Bien que certaines observations aient été dues à des météorites ou à d'autres causes naturelles" écrit-il "Ces rapports sont basés sur des observations de vrais objets".

"Approximativement de la forme d'un disque avec une taille appréciable pouvant être de fabrication humaine."

Comme le rapport n'était pas destiné au Public, Twining s'émerveilla sur les caractéristiques de ces appareils. Il écrivit que leur extrême manoeuvrabilité et leurs actions évasives pour éviter tout contact devaient être le résultat d’intentions hostiles.

Les Officiers estimaient que ces objets ainsi que leurs occupants constituaient une menace militaire.

Il décrivit le vaisseau de la même façon que les témoignages, "Réflexion lumineuse ou surface métallique. Absence de queue, excepté dans les conditions de très hautes performances. Forme circulaire ou elliptique. Plat sur le dessous et bombé sur le dessus. Vols en formation de 3 à 9 objets. Pas de sons exceptés dans quelques cas ou un grondement était entendu. Ces objets se déplacent trop vite pour être des avions de cette époque".

Pour que les USA puissent développer un tel appareil, le coût et la charge de travail nécessiteraient que le projet soit indépendant et extérieur aux développements normaux.

En fait, Twining, suggérait au commandant de l'Air Force, qui deviendrait une branche à part dans l'Armée l'année suivante, d'exploiter la technologie récupérée séparément et indépendamment des programmes de développements normaux.

La description des projets Top-secrets de la base de Nellis ou de l'Area 51, au Nevada, semblait avoir le profil des recommandations de Twining.

Il ne fut pas révélé au commandant de l'Air Force que Twining lui-même avait visité des bases au Nouveau Mexique dans les heures qui avaient suivi le crash. Le Général disait à ses patrons que les Militaires devaient traiter les soucoupes volantes comme étant de chez eux, "Les produits d'un projet de haute-sécurité", développé par les USA en dehors des circuits normaux ou développé par une puissance étrangère.

Quand Twining suggérait aux officiers de l'A.F. que toutes les branches de l'Armée devaient participer à cette information, la dispersion du matériel de Roswell était déjà en route. Et c'est pourquoi cette technologie est arrivée en possession des R&D.

Trois jours après ce mémo, le 26 Septembre 1947, Twining donna son rapport sur le crash de Roswell et son implication pour les USA au Président TRUMAN et il fournit aussi une petite liste d'Officiels qu'il rassemblerait pour commencer à gérer le sujet. Ce groupe était composé de :

Roscoe H.Hillenkoetter

Dr Vannevar Bush

Secrétaire James Forrestal

Général Hoyt Vandenberg

Dr Detlev Bronk

Dr Jerome Hunsaker

Sidney W.Souers

Gordon Gray

Dr Donald Menzel

Général Robert M.Montague

Dr Lloyd V.Berkner

Général Nathan Twining

Ce groupe, à la Maison blanche, était appelé, "Le Groupe". Il était aussi connu sous le nom "MAJESTIC 12".

Mais le plan ne s’arrêtait pas à la création de ce groupe de travail. En fait, l'opération se développa rapidement en quelque chose de plus sophistiqué parce que les soucoupes volantes de Twining ne s'en iraient pas.

De plus en plus d'informations arrivaient : des Officiers de la Police tapaient des rapports sur des civils effrayés, des pilotes de lignes étaient suivis par d'étranges objets... etc.

Le groupe réalisa qu'il devait définir une politique pour bien appréhender quelque chose qui prenait les proportions d’un phénomène de masse. Ils avaient besoin d'un dispositif pour gérer les centaines de rapports d'ovnis. Le groupe devait aussi estimer la menace de l'Union Soviétique et d'autres Pays, en présumant, bien sûr, que les soucoupes volantes ne se contentaient pas de survoler les USA.

Ce groupe devait aussi chercher à utiliser la technologie de Roswell. Il créa donc des petits comités et des sous-groupes, quelquefois des organisations complètes, comme le projet BLUE BOOK, sans qu'il n’y ait aucune fuite. Tout était dirigé par le Groupe principal.

Les plans à long terme sur la technologie de Roswell pouvaient commencer. Mais comment faire ? Où mettre le matériel ? Et comment camoufler ce que les militaires faisaient ? Twining avait un plan.

Dans le rapport 100-203-79 de 1948, intitulé, "Analyses des accidents de soucoupes volantes aux USA", les ovnis ne sont pas présentés comme des Extraterrestres mais comme des éléments de "Technologie étrangère".

Ce rapport inoffensif pour la plupart des gens parce qu'il ne disait pas que les soucoupes volantes viennent de l'Espace est un des premiers qui montre comment le plan de camouflage était supposé fonctionner pour les années à suivre.

Les auteurs de ce rapport localisèrent dans l'Administration Militaire, le seul endroit où toutes les recherches pourraient se faire : Le bureau de Recherche et Développement des technologies étrangères. Ici, le matériel pourrait être en sécurité jusqu'à ce que l'Armée décide de quoi en faire.

Il ne fallait pas appeler cela extraterrestre mais "Technologie Étrangère".

Et c'est pourquoi, 12 ans plus tard, la technologie de Roswell qui se trouvait dans une vieille armoire se retrouva dans le bureau de Corso.

 

6 – La Censure ou « cover-up ».

 

Corso entendit cette histoire racontée par l'équipe de la Sécurité Nationale d'Eisenhower, six ans plus tôt.

Pendant que le Général Twining se rendait du Nouveau Mexique vers l'Ohio, à Moscou, Joseph Staline était furieux. Il tenait une copie du "Roswell Daily Record" daté du 8 Juillet 1947.

Il n'avait pas besoin d'un journal Américain pour lui dire ce que ses gens du NKVD lui avaient rapporté une semaine avant : qu'une équipe de récupération militaire avait obtenu un vaisseau extraterrestre crashé dans le désert du Nouveau-Mexique et qu'elle était en train d'évaluer la technologie découverte.

Au début, les Renseignements Soviétiques prirent tout ça avec scepticisme. Ils pensaient que c'était une histoire fausse pour tromper leurs Espions suspectés d'avoir infiltré les bases secrètes Américaines. Ainsi, si les Soviétiques réagissaient à l'histoire, les Américains pourraient localiser ces espions. Mais quand les journaux parlèrent du crash puis du ballon météo, les Soviétiques comprirent que c'était bel et bien réel.

Lors d'une réunion avec des Scientifiques Soviétiques, Staline leur demanda ce que les USA pouvaient en faire. Dans ce groupe se trouvait le chef du programme, embryonnaire, sur les missiles à carburant liquide.

Lui et d'autres avaient les dossiers des armes secrètes Allemandes, de la fin de la guerre, et savaient exactement où en étaient les Américains avec leur programme de missiles guidés. Toutes les informations nécessaires étaient données par les agents sur le terrain. Mais ils n'avaient jamais entendu parler du crash.

Les programmes de missiles Américains étaient entièrement basés sur les recherches Allemandes récupérées avant la fin de la guerre. Ce fut le projet "PAPERCLIP" qui débuta en 1944. Les concepteurs du V2 comme Wernher von Braun, Willy Ley et d'autres furent envoyés aux USA. L'Armée Américaine s'était appropriée, avec succès, leur technologie et commençait ses essais au Nouveau Mexique.

Les Soviétiques avaient eux aussi leur propre technologie Allemande récupérée par les Services de Renseignement et par les partis Communistes locaux dans les pays occupés. Les Allemands avaient développé un Jet en forme d'aile volante, un Messerschmitt et des sous-marins U-Boat lanceurs de V1 et de V2.

Tout ce dont ils avaient besoin, était d'un peu de temps pour déployer une petite flottille de UBoat prés des côtes Américaines afin de bombarder le pays. C'était leur stratégie à la fin de l'année 1944.

Avec leurs armes nouvelles, ils pouvaient battre les Alliés. Les Américains et les Soviétiques voulaient posséder les armes Allemandes et en particulier les V2.

Après la Guerre, les deux camps étaient à égalité dans la récupération des armes Allemandes, mais le crash du vaisseau, c'était une autre affaire. Les Américains pouvaient prendre un énorme avantage sur les Soviétiques. C'est pourquoi ceux-ci cherchèrent ce que les Américains avaient bien pu récupérer du crash.

Les agents Soviétiques rapportèrent que la petite ville de Roswell parlait de petites créatures sur le site du crash et d'un vaisseau que l'Armée avait emmené dans un camion. Mais ces histoires avaient été rapidement mises sous silence grâce au Service de Renseignement militaire Américain.

Les Américains n'étaient pas les plus efficaces pour capturer des espions mais les Renseignements étaient en alerte bien avant que les Russes ne sachent qu'une soucoupe volante avait été récupérée.

Pendant l'été 1947, et à partir de la base du Nouveau Mexique, les agents du CIC questionnèrent quiconque semblait intéressé par ce qui s'était passé à Roswell. Si vous posiez des questions, un couple d'agents frappait à votre porte et fouillait vos affaires sans mandat de perquisition.

Début Août, cette méthode commença à porter ses fruits. Pendant que le Général Twining écrivait son rapport au Commandant de l'Air Force à Washington, les Commandants de la Navy et des Renseignements de la Navy savaient que les Soviétiques avaient une opération de haute priorité sur place, dans les bases militaires, autour de la région. Les agents Soviétiques étaient partout.

Roscoe Hillenkoetter, membre du Groupe sur les ovnis, du Président Truman et directeur du Service Central des Renseignements, informait le Président.

Une opération de renseignement fut immédiatement mise en place.

Il y avait beaucoup de questions : est-ce que cette soucoupe volante était un prélude à quelque chose de plus grand ? Est-ce qu'ils communiquaient avec les Soviétiques ? Étaient-ils alliés avec les Soviétiques ? Est-ce qu'ils sondaient les défenses militaires pour une invasion planétaire ?

Les Militaires avaient toujours estimé que les intentions de ces vaisseaux étaient hostiles, mais que voulaient-ils ?

Un secret si grand, à propos des soucoupes volantes, révélé au public, causerait une panique dans la population civile. C'est pourquoi un plan de camouflage élaboré fut établi. De plus, jusqu'à ce qu'ils sachent ce qu'ils possédaient, les Américains devaient tenir à l'écart les Soviétiques.

Certains disent que ce fut l'idée du Secrétaire à la Défense James Forrestal, d'autres que l'idée vint de Hillenkoetter. Corso ne le sut pas, car pendant la mise en route du plan, il se trouvait à Fort Riley, essayant d'oublier l'image de la Créature flottant dans la caisse.

Peut-être était-ce Forrestal, après tout. Il était la seule personne du cabinet qui pouvait parler au Président. Truman savait comment une histoire pouvait se transformer. C'était pareil pour le Général Twining qui s'était trouvé, lui-même, sur le site du crash. Si Truman voulait des réponses, il devait passer par quelqu'un qui s'était trouvé directement sur les lieux.

"Savons-nous à quoi s’intéressent ces emmerdeurs ?" demanda Truman à propos des Extraterrestres trouvés dans la soucoupe volante.

"C'est une question que nous devons résoudre" répondirent Forrestal et Hillenkoetter.

"Comment allez vous procéder pour cela ?" demanda Truman.

Forrester et Hillenkoetter expliquèrent qu'ils voulaient que le Président écoute ce que le Général Twining avait à dire et ensuite qu'il devait convoquer un groupe de Militaires, de Civils et de Personnels des Renseignements. Dans cette logique, quoi qu'ils décident de faire, cela ne devait pas être rendu public, pour éviter le risque de fuite auprès des Soviétiques.

"Nous ne voulons pas que les journaux et les radios aient quoi que ce soit en mains" dirent ils au Président.

"Winchell voudra me crucifier s'il découvre ce que nous allons faire." dit, apparemment, Truman lors de cette réunion. Personne n'aimait beaucoup le Président Truman et il en avait conscience.

"C'est comme le projet Manhattan, Mr le Président" lui rappela Hillenkoetter, "c'était la guerre, nous ne devions rien dire à personne. C'est à nouveau la guerre : c’est la même chose."

Ensuite, ils expliquèrent qu’après avoir convenu d'un Groupe de travail, ils voulaient créer un détachement spécial pour la recherche extérieure sur la technologie alors que la machine à espionner Soviétique était en route.

"Nous le cacherons au Gouvernement lui-même" expliqua le Secrétaire.

"Créez un nouveau niveau de sécurité juste pour ça" dit le Directeur du Centre des Renseignements. "Toutes les informations que nous déciderons de diffuser, même en interne, devront descendre à un niveau inférieur empêchant, ainsi, ceux qui auront cette information de remonter plus haut. La seule façon de cacher ça aux Soviétiques, c'est de la cacher à nous-mêmes."

Le Président réfléchissait sur la difficulté à cacher un sujet qui était devenu très chaud. Qu'était-il supposé dire quand les gens questionneraient le Gouvernement sur les soucoupes volantes ?

Comment faire des recherches sur ces étranges Créatures sans que les journaux ne mettent la main dessus ?

Comment étudier les propriétés physiques du matériel décrit par Hillenkoetter sans impliquer des gens externes au Gouvernement ?

Truman ne voyait pas comment un Gouvernement dans un Gouvernement pourrait travailler sans perdre le contrôle. Malgré les assurances de Forrestal, le Président restait sceptique.

"Et il y a un point final" dit Truman, "Devons-nous dire au peuple Américain ce qui s'est réellement passé ?".

Il y eut un silence.

"Hé bien" dit Truman, "Le faisons nous ?".

C'était une question simple avec une réponse simple, "Oui ou non". Forrestal et Hillenkoetter répondirent par réflexe, "NON". Forrestal vit cependant que ce ne serait pas aussi facile. Comme Administrateurs en temps de guerre, leur première réponse était naturellement de garder tout secret. Ce que le peuple ne sait pas, il n'avait pas besoin de le savoir. Mais le Président Truman, qui n'avait pas de passé militaire, avait vu autre chose que ni Forrestal ni Hillenkoetter n'avaient expérimenté. Si ces vaisseaux pouvaient échapper aux radars et pouvaient atterrir n'importe où, qu'est ce qui pouvait les empêcher d’atterrir devant la Maison Blanche où devant le Kremlin ? Certainement pas l'Armée Américaine.

"Alors que dirons-nous lorsqu'ils atterriront " continua Truman, "pour ne pas créer plus de panique dans la rue que si nous avions révélé d’emblée ce que nous pensons savoir maintenant. ?"

"Mais nous ne savons concrètement rien" répondit le Directeur des Renseignements. "Rien jusqu'à ce que nous analysions ce que nous avons récupéré".

Le Secrétaire à la Défense et le Directeur des Renseignements étaient d'accord avec le Président Truman sur le fait qu'il soit sceptique et plus spécialement sur ce point final de la révélation publique.

"Donc nous ne pouvons tirer aucune conclusion tant que vous n'aurez pas rencontré le Général Twining" dit Hillenkoetter. "Je pense qu'il fournira quelques réponses à nos questions."

Pendant que Hillenkoetter et Forrestal étaient en discussions avec le Président Truman à propos du groupe de travail, le Général Twining terminait ses premières analyses des rapports et du matériel envoyé à Whrigt Field. Il envoya immédiatement les restes des Extraterrestres à l'Hôpital Naval de Bethesda et à l'Hôpital militaire de Walter Reed pour différentes analyses. Le vaisseau lui-même fut envoyé à Whight Field, mais comme Twining l'avait promis dans son mémo, il se préparait à distribuer le matériel de l'épave à travers les différents bureaux militaires et civiles pour des évaluations complémentaires.

Il avait eu l'assurance de l'Amiral Hillenkoetter qu'une nouvelle classification de sécurité serait mise en place pour Roswell. Personne dans l'Armée, autres que les noms qu'il avait reçu du Président lui-même, ne possédait le niveau de sécurité suffisant pour prendre connaissance de l'histoire de Roswell que Twining devait fournir au Président et au Groupe de travail.

Trois mois après sa visite au Nouveau Mexique afin d’en savoir plus sur ce qui s'était passé à Roswell, le Général Twining rencontrait le Président Truman comme Hillenkoetter et Forrestal l'avaient suggéré. Il expliqua très clairement ce qu'il pensait de l'objet récupéré dans le désert par l'Armée. C'était en dehors de toute compréhension, décrivit-il au Président, rien qui ne pouvait venir de notre Terre. Si les Soviétiques travaillaient sur quelque chose comme ça, c'était si secret qu'aucun Commandant n'en avait entendu parler.

Pour Twining, ce qu'ils avaient trouvé n'était pas "de cette Terre". Après que le Président Truman l’ait entendu, il appela Forrestal, pendant que Twining retournait dans l'Ohio.

Il en était convaincu. C'était plus gros que le projet Manhattan et nécessitait d'être géré à une plus grande échelle et manifestement pour une longue période. Le groupe proposé par Forrestal et Hillenkoetter devait prendre en considération ce qu'ils devraient réellement gérer et pour combien de temps.

Ils devaient essayer de garder le secret du vaisseau extraterrestre crashé à Roswell. Ils devaient le cacher dans ce qui deviendrait plus tard, le plus grand programme de recherche parallèle de l'histoire, la gestion de ce qui pouvait devenir une relation entre l'Amérique et les Extraterrestres.

Le Général Twining montrait clairement dans ses analyses préliminaires qu'ils enquêteraient sur le phénomène des disques volants, Roswell inclus. Ces entités étaient hostiles, disait le Général. Si elles étaient en mission pacifique, elles n'utiliseraient pas des manoeuvres d'esquives pour éviter tout contact, même lorsqu'elles pénétraient dans l'espace aérien Américain au-dessus des installations les plus secrètes.

Elles avaient une technologie bien supérieure à la notre. Ils devaient l'étudier et l'exploiter au cas où ces Entités deviendraient plus agressives. S'ils étaient obligés de se battre dans une guerre spatiale, ils devaient comprendre mieux la nature de leurs ennemis et plus spécialement s'ils devaient préparer le peuple Américain à faire face à un ennemi.

Ça, Truman le comprenait. Il comprenait que Twining lui décrivait les étrangetés d'un vaisseau spatial qui semblait n'avoir ni moteur, ni carburant, ni aucun système de propulsion apparent, bien qu'il dépasse en vitesse nos plus rapides chasseurs. Il décrivait les curieuses créatures à l'air d'enfant, qui étaient à l'intérieur de l'appareil et dont une avait été tuée par balle.

Il décrivait le fait que l’on pouvait voir l'aube de l'intérieur du vaisseau, même si le soleil n'était pas encore levé. Il décrivait également, les débris métalliques qu'ils ne pouvaient pas brûler ou fondre, un rayon de lumière que vous ne pouviez pas voir jusqu'à ce qu'il touche un objet et le brûle,.. etc...

Plus de questions que de réponses, disait Twining. C'était hors des capacités Militaires de faire quoi que ce soit de tout ça. Ça consommerait beaucoup d'énergie humaine, disait le Général, et tout le travail à venir devrait rester secret.

Le Général Twining montra des photos de ces Créatures humanoïdes et des rapports d'autopsies qui suggéraient qu'elles étaient très humaines. Elles devaient avoir eu des rapports avec notre espèce à un moment donné. Elles étaient intelligentes et capables de communiquer. Des témoins, sur les lieux de l'accident, avaient constaté une sorte de télépathie. Ils ne savaient pas si elles venaient d'une autre planète comme Mars, dans notre système solaire ou d'une autre galaxie.

Mais elles possédaient une technologie militaire qui, apparemment, était compréhensible et exploitable même si c'était seulement pour se défendre contre les Soviétiques. Mais en étudiant ce que possédaient ces Extraterrestres, les Américains seraient capables de fabriquer un système de défense valable aussi contre Eux.

A la fin, Twining disait que comme le vaisseau extraterrestre était très ressemblant avec les ailes volantes Allemandes Horten, appareils vus par les aviateurs Américains à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, il suspectait les Allemands d'avoir trouvé quelque chose qu'e nous ne connaissions pas.

La conversation de Twining avec Werher von Braun et Willy Ley, à Alamogordo, dans les jours suivants le crash, le lui avait confirmé. Ils pensaient qu'il y avait une autre histoire à propos de ce que construisaient les Allemands. Les similitudes entre les ailes Horten et le vaisseau récupéré n'étaient pas un accident. Les Américains avaient toujours été émerveillés par la technologie avancée utilisée dans les développements d'armes Allemandes dans un temps si court et pendant la grande dépression. Avaient-ils eu de l'aide ? Peut-être les Américains seraient ils aussi en veine de chance que les Allemands et peut-être allaient-ils récupérer une partie de cette technologie pour eux-mêmes.

Avec des telles capacités de manoeuvres et d'accélérations, ce vaisseau occuperait les ingénieurs Américains pendant des années rien que pour pouvoir en intègrer le concept.

Tout ça était trop gros à cacher pendant tout ce temps alors que les journalistes tournaient comme des chiens autour d'un os. Donc, mettre tout cela sur le plus haut degré de classification n'était pas suffisant. On ne pourrait prévenir les fuites, elles pouvaient venir de partout. Le Général y pensait avant que le groupe ne prenne sa décision finale. Le Président aviserait.

Mi-septembre, tout ça était évident pour chaque membre du Groupe de travail du Président Truman. Le Groupe était constitué de :

Roscoe Hillenkoetter : Directeur du Bureau Central des Renseignements.

James Forrestal : Secrétaire à la Défense.

Le Général Nathan Twining : Commandant de l'AAF puis de l'USAF.

Donald Menzel : Astronome et expert sur les renseignements cryptographiques de la Navy.

Vannevar Bush : Président du "Joint Research and Developpement Board".

Detlev Bronk : Président du "National Research Council" et biologiste qui sera nommé au "National Committee on Aeronautics".

Le Général Robert Montague : Camarade de classe du Général Twining à West Point. Commandant à Fort Bliss, avec un niveau de commandement supérieur au Commandement de White Sands.

Gordon Gray : Secrétaire du Président Truman et Président du "CIA's Psychological Strategy Board".

Sidney Souers : Directeur du "National Security Council (NSC)".

Le Général Hoyt Vandenberg : Directeur du "Centre Intelligence Groupe" puis chef de l'équipe de l'USAF en 1948.

Jérome Hunsaker : Ingénieur en aéronautique et Directeur du "National Advisory Committee on Aeronautics".

Llyod Berkner : Membre du "Joint Research and Development Board".

À moins que ce groupe n’établisse un plan à long terme pour protéger et développer le projet Roswell, le secret serait bientôt divulgué.

Corso pensait que c'est le Général Twining qui fit la remarque selon laquelle l'histoire était déjà éventée. Elle était sortie, dit-il, quelques heures après le crash puis s'était effacée. En fait, la population du Nouveau Mexique parlait, mais après l'histoire du ballon météo de l'Armée, les journaux Nationaux traitaient les rapports sur les soucoupes volantes comme une vision de gens qui avaient trop regardé de films de Buck Rogers. La presse Nationale avait déjà fait le travail du Groupe. Ce qui était réellement nécessaire, suggéra Twining, c'était une méthode pour rassembler l'information à propos des activités continuelles des ovnis, spécialement les crashs, les observations très probantes des pilotes ou des militaires, ou les rencontres physiques individuelles, et furtives, il fallait faire filtrer cette information par le Groupe pour que l'explication devienne un phénomène complètement identifiable et explicable.

Sous la couverture des explications des soucoupes volantes, les agences appropriées, représentées par des membres du Groupe, pouvaient enquêter librement sur le vrai phénomène ovni. Mais par-dessus tout, dit Twining, il fallait nier complètement et durablement le phénomène des ovnis jusqu'à ce que le public soit préparé à une révélation graduelle, de manière à réduire le potentiel de peur d'une confrontation avec une entité biologique plus puissante venant d'un monde différent. Cela devait être, suggéra Twining, la plus grande Censure et le plus grand programme de relations publiques jamais effectué.

Le groupe fut d'accord. Il ne formait, en fait, rien de plus qu'un gouvernement dans le gouvernement.

"Ce sera" dit le Général Twining, "Un cas où la censure est une révélation et la révélation une censure. Nier tout, mais laisser le sentiment du public faire son chemin ; rester sceptique jusqu'à ce que la vérité devienne plus acceptable".

Le groupe fut d'accord pour établir un projet d'information et de collecte. Il fut nommé BLUE BOOK, et il fut géré par l'Air Force. Pendant que les Officiels du projet BLUE BOOK donnaient des explications sur les observations, le projet entier, en fait, était une machine de collecte des enregistrements photographiques sur l'activité des soucoupes volantes pour l'évaluation et la recherche.

Les observations les plus intrigantes et ayant les plus grandes chances d’être véridiques étaient envoyées au Groupe de travail pour ensuite être envoyées aux différentes Agences de recherches.

Quand Corso entra au Pentagone, la section traitant de la recherche et de l'évaluation des soucoupes volantes s'appelait simplement "Technologie étrangère".

 

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