La Bête à sept têtes est un type de monstre de légende qui se retrouve, sous des formes différentes (souvent un dragon ou un serpent à sept têtes) dans de nombreuses religions, mythologies et traditions à travers le monde. Dans plusieurs traditions, lorsqu'une tête est tranchée, elle repousse en un ou plusieurs exemplaires.
On retrouve la bête à sept têtes notamment dans la tradition chrétienne (la Bête de l'apocalypse), la mythologie hindoue (le nâga), la mythologie kabyle (la Talafsa), la mythologie grecque (l'hydre de Lerne), la mythologie basque (Herensugue), ainsi que dans des contes populaires de divers pays (Afrique du Nord, Europe et Canada, etc.).
Dans la tradition chrétienne, c'est un autre nom de la Bête de l'apocalypse.
Hindouisme
Les nâgas sont des créatures de la mythologie hindoue représentés comme des serpents à plusieurs têtes, généralement trois, cinq ou sept. La Bête à sept têtes est une figuration classique du dragon dans plusieurs contes populaires[1]. Dans l'Apocalypse, la bête de l'Apocalypse est une bête à sept têtes et dix cornes, qui représente un système politique dont le pouvoir, conféré par Satan, s'étend sur tous les hommes qui y adhèrent en recevant la marque de la bête. Cette marque est le 666 (Nombre de la Bête). La particularité de ce système politique — et donc de la bête — est de s'opposer fortement à Dieu et à tout ce qui le représente. Dans l'Apocalypse, Satan, ou le Diable, est représenté par un dragon. Manuscrits de Qumrân Belial joue un rôle important dans les manuscrits de Qumrân, particulièrement dans celui de la Règle de la Guerre et celui du Hodayot (1QH). Ils décrivent le combat mythique de la fin des temps entre les puissances de la lumière et celles des ténèbres. Ces puissances sont représentées sur terre par le combat entre le maître de justice et le prêtre du mensonge et dans les cieux par le combat entre les archanges Michel et Belial. Les derniers temps sont décrits comme ceux du "pouvoir de Belial". Mais finalement, le bien va remporter la victoire et Belial sera vaincu. Le nâga (नाग ou serpent en sanskrit) est un animal fabuleux de l'hindouisme, à corps de serpent habituellement représenté avec plusieurs têtes, souvent chimériques et effrayantes : capuchon de cobra, gueule de chien, yeux exorbités et parfois humaines. Dans les légendes de l'Inde et de tout le Sud-Est asiatique, les nâgas sont des habitants du monde souterrain où ils gardent jalousement les trésors de la terre. Ils ont pour ennemi naturel l'aigle géant Garuda, mais nâgas et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient. Le nâga le plus célèbre est Ananta, sur lequel se repose Vishnou dans l'intervalle entre la fin d'un monde et la création d'un nouveau. Le nâga est gardien et protecteur, médiateur entre ciel et terre, intercesseur entre ce monde et l'au-delà, parfois associé à l'arc-en-ciel (Bouddha descend du ciel sur un escalier qui est un arc en ciel, dont les rampes sont deux nâgas). À Angkor (Angkor-Thom, Prah Khan, Banteai Chmar), des chaussées à balustrades en forme de nâga symboliseraient[1] cet arc-en-ciel, avec Indra à leur extrêmité (Dieu de la foudre et de la pluie). Dans l'iconographie khmer, le nâga mâle a un nombre impair de têtes, tandis que les femelles en ont un nombre pair. Sur certains linteaux d'Angkor, pouvant symboliser la porte du ciel sont figurés Indra et la Makara crachant deux nâgas. Dans les contes et légendes cambodgiens, les nâgas peuvent prendre forme humaine, voyager sous terre, nager dans l'eau et voler dans les airs[2]. C'est aussi au nâga qu'on doit la fertilité du sol et la fécondité des femmes. Le Nâga dans l'art khmer On trouve des légendes à propos du nâga ou serpent dans les mythologies hindoues et bouddhistes. Sa fréquence dans l'art khmer est extraordinaire. Le royaume des nâgas est constitués par les rivières, les lacs et les mers et c'est là que ces créatures royales demeurent dans des palais luxueux, décorés de perles et de pierres précieuses. Le nâga n'est pas seulement le gardien de l'énergie vitale des eaux, mais également celui des coraux, des coquillages et des perles. Il porte un joyau sur la tête. Les formes sinueuses du nâga créent des arches autour des frontons, des balustrades autour des bassins et des chaussées. Ces chaussées sont souvent appelées "ponts de nâgas", mais dans tous ces cas, le corps allongé du nâga symbolise l'arc-en-ciel qui relie le monde divin au monde humain. Le rôle du nâga vient des puranas de l'Inde ancienne, cependant, la popularité de cette créature dans l'art khmer provient de croyances pré-indiennes au sujet des esprits habitant les terres et les eaux. Avec l'expansion et la dissémination des religions indiennes dans les contrées khmères il y a environ 2000 ans, l'iconographie indienne offrait un vaste éventail de représentations de ces esprits aussi bien que la possibilité d'incorporer des croyances locales, ainsi que des récits hindouistes ou bouddhistes. La généalogie légendaire de nombreux souverains khmers et arrivée jusqu'à nous grâce à des panégyriques en sanscrit gravés sur de grandes stèles. Beaucoup de ces souverains se réclament de la descendance de l'union d'un brahmine indien et d'une nagini à moitié serpent, à moitié femme, elle même descendante d'un roi serpent. Ayant planté sa lance pour marquer sa prise de possession de la terre, il avait d'autre part la maitrise des eaux à travers son ascendance nâga. Dans la mythologie hindoue, le cycle du monde est divisé en quatre kalpa ou âges. Après la création, 14 périodes mènent inéluctablement vers la destruction. Pendant la sixième période de l'âge actuel, les dieux et les démons combattaient pour la domination du monde, quand une trêve fut conclue pour extraire de l'océan l'amrita, l'élixir d'immortalité. Cet épisode est connu sous le nom de "barattage de l'océan de lait", où le mont Mandara est utilisé comme axe. Le corps du nâga Vasuki est enroulé autour du mont Mandara, les dieux et les démons tirent chacun de leur côté pour baratter l'océan de lait et extraire l'élixir. A la fin d'un âge, survient la destruction. L'énergie de Vishnou prend d'abord la forme du soleil, et assèche la terre de toute vie. Il prend ensuite la forme du vent, aspire tout l'air met le feu et réduit tout en cendres. Puis, se transformant en nuage, Vishnou déverse sous forme de pluie le lait sucré de l'océan cosmique. Les cendres de la création y sont gardées, et tout est dissous, y compris la lune et les étoiles, dans une immense étendue d'eau. C'est alors l'âge de la nuit, qui dur aussi longtemps qu'a duré le jour. Prenant une forme humaine, Vishnou dort sur le nâga à cinq têtes Ananta ("sans fin") ou Sesha ("le reste"). L'ennemi du nâga est le garuda et ils sont souvent dépeints ensemble comme rivaux, le nâga étant prisonnier des serres du garuda. Le nâga apparait également dans la vie du Bouddha historique. Durant la méditation du Bouddha, s'éleva un orage violent qui fit monter les eaux. Le roi serpent à sept têtes Muchalinda, surgissant d'entre les racines de l'arbre sous lequel Bouddha méditait, s'enroula en sept anneaux et déploya le capuchon de ses sept têtes pour protéger le seigneur Bouddha jusqu'à ce que les flots se retirent. Le Bouddha obtint ainsi la dévotion du nâga et les eaux sur lequel il régnait. Des représentations du Bouddha assis sur le nâga deviennent communes dans l'art khmer à partir du XIe siècle, et surtout à la fin du XIIe siècle, avec l'adoption du bouddhisme par les souverains d'Angkor. Le nâga représente le cycle du temps, tout comme l'Ouroboros des Grecs. Il serait peut-être à rapprocher de l'Uraeus, ou cobra en colère, qui orne le front de Pharaon, concentrant en lui les propriétés du soleil, vivifiant et fécondant, mais capables aussi de tuer, en desséchant ou brûlant. De nombreux mythes évoquent un serpent légendaire, du monde souterrain (la Vouivre, puissant serpent souterrain des celtes ou le dieu serpent-oiseau fréquent en Amérique du sud), qui peut aussi évoquer les interprétations freudienne du serpent. Traditions populaires
Afrique du Nord
Europe et cultures occidentales
Analogies