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COLONEL CORSO : Suite 7 !

 

Les Officiers qui avaient été assignés aux RD avant eux, avaient leurs propres projets en cours de développement, aussi, le Général avait donné à Corso la tâche de trouver ces projets avec les informations et les renseignements nécessaires, peu importe leurs provenances, sans perturber ce que les officiers faisaient et sans interférer avec leurs équipes.

 

C’était difficile à réaliser parce qu’il devait travailler dans le noir et clandestinement, même auprès de ses propres collègues dont les réputations auraient été détruites si une relation « au matériel de soucoupe volante » venait à s’ébruiter dans le cadre de leurs travaux en cours.

 

Néanmoins, au même moment, la plupart des Officiers de haut rang au Pentagone et les membres clefs de leurs équipes savaient que la technologie de Roswell flottait à travers la plupart des nouveaux projets en cours de développement. Ils avaient aussi, vaguement, connaissance de ce qui c’était passé à Roswell d’après la dernière version du Groupe de travail d’Hillenkoetter / Bush / Twining, qui avait du personnel oeuvrant au Pentagone.

 

En plus du travail officiel de Corso qu’il appelait « travail journalier » sur des projets réguliers et de son travail clandestin sur le dossier Roswell, son autre rôle officiel, mais bien souvent informel, était celui de délégué du Général Trudeau. Quand le Général avait besoin d’information pour l’aider à redéfinir ses priorités budgétaires ou d’informations pour l’aider à compiler des budgets supplémentaires de développements, il demandait souvent à Corso de l’aider ou de lui donner son avis.

 

Corso fonctionnait comme l’officier de renseignement du Général, l’aidant pour ses réunions avec les informations nécessaires, l’aidant même quand il devait rencontrer les comités du Congrès et le défendre, lui et la division, contre les attaques hebdomadaires des Officiers des autres branches militaires ou des Agences de renseignement ou de développements, civiles.

 

Tout le monde voulait savoir ce que les RD savaient et à quoi étaient consacrées leurs dépenses. De cette façon ils n’avaient pas à se chamailler avec ceux qui voulaient savoir ce que l’argent du peuple Américain permettrait d’élaborer et de lui mettre, par la suite, à disposition, avec toutefois une seule exception : Roswell.

 

Même les gens des RD pouvaient se sentir frustrés quand le Général Trudeau se tournait vers Corso, en cours de réunions et pouvait dire, « Connaissiez-vous l’information sur la vision nocturne que vous avez envoyé à Fort Belvoir il y a quelque temps ?où avez-vous trouvé ce dossier ? » comme Corso ne pouvait pas rester muet, il disait, « Je ne pense pas avoir eu l’occasion de voir ça auparavant, quelqu’un d’autre devait l’avoir en charge » alors Corso haussait simplement les épaules et disait « Je ne sais pas, mon Général, peut-être que c’était quelque part dans les dossiers. Je vais aller voir. ».

 

C’était du cinéma et beaucoup d’Officiers, qui les suspectaient d’avoir une planque d’information quelque part, savaient qu’ils cachaient quelque chose. Mais s’ils étaient dans la carrière, c’est qu’ils savaient comment, au Pentagone, se jouait la version du voleur de jambon. Les RD possédaient les infos et les cachaient. Personne ne trouverait quoique ce soit, tant qu’ils ne laisseraient pas faire.

 

La CIA était si frustrée de n’avoir aucune information d’eux qu’elle commença à observer de plus près les contrôleurs Soviétiques qui étaient dans les parages de Washington et qui travaillaient pour les contrôleurs du KGB dans les Ambassades.

 

Parce que la CIA savait parfaitement comment les Universités étaient infiltrées, elle pensa qu’elle pourrait avoir des informations, par rebond, en photographiant ce qui se trouvait à l’intérieur des photocopieuses de l’ambassade Russe, à Washington.

 

Et bien sûr, il y avait la rumeur circulant autour de l’échange de Scientifiques entre l’industrie et le milieu universitaire.

 

La CIA savait qu’il se passait quelque chose aux RD et c’est pourquoi les RD essayaient de garder le cercle autour d’eux aussi serré que possible. Corso devait donc garder un oeil sur le Général, ne pas le laisser aller à des réunions sans protections, en étant tout le temps sûr que la CIA sache bien qu’elle devrait passer par-dessus Corso pour avoir le Général Trudeau et tout ce qu’il savait.

 

Et la CIA savait que Corso savait ce qu’elle faisait, sachant qu’un jour il y aurait une confrontation. Corso et le Général Trudeau avaient rapidement établi leurs routines dès 1961 et la façon dont ils effectuaient leur travail semblait bien fonctionner. La vision nocturne était en cours de développement à Fort Belvoir, et les Chercheurs qui travaillaient pour eux avaient fait en sorte que les plaquettes de silicone arrivent dans les mains de ceux qui travaillaient, pour eux, à Bell Labs en leur assurant que ça avait déjà trouvé une voie de développement dans une nouvelle génération de circuit transistorisé.

 

Les puces de silicone étaient un camouflage de réintroduction pour les gens de Bell Labs parce que les puces avaient été présentées initialement aux Fournisseurs de la Défense suite au crash de Roswell dés 1947, dans les semaines suivant l’envoi du matériel de Wright Field.

 

Une histoire similaire d’introduction et de réintroduction s’était déjà produite avec la stimulation d’un rayonnement d’énergie. Une arme, pensèrent les premiers Analystes en regardant l’épave du vaisseau de Roswell.

 

Bien que la technologie du rayon d’énergie dirigé ait été déjà déployée pendant la Deuxième Guerre Mondiale, ce qu’ils en voyaient maintenant était une version très avancée de cette technologie, tellement avancée qu’elle devait venir d’un autre monde.

 

Ça excitait tellement les Analystes qu’ils voulaient le passer aux Scientifiques aussi vite que possible. Au début des années 50, une version du rayonnement d’énergie stimulée avait trouvé son chemin dans la Communauté scientifique, version à partir de laquelle furent développées de nouvelles productions autour du processus de génération de micro-ondes.

 

La plupart des Américains vivant en 1950 se rappellent l’introduction du four à micro-ondes qui les aidèrent à « vivre mieux électriquement » dans leurs nouvelles cuisines modernes. Un des dispositifs miraculeux qui surgit sur scène, dans les années 50, fut la promesse de cuire la nourriture en deux fois moins de temps que les fours traditionnels, même si la nourriture était initialement complètement gelée.

La théorie derrière le four à micro-ondes qui commença à apparaître, pour un long et profitable chemin, fut formulée en 1945 avec la première commercialisation d’un four à micro-ondes au Massachusetts en 1947, avant toute dissémination de renseignement ou de matériel provenant du crash du vaisseau de Roswell.

Mais dans l’épave de ce vaisseau, les Scientifiques des essais de vols à longues portées, à Alamogordo, rapportèrent que les occupants du vaisseau semblaient utiliser des instruments de stimulation d’ondes très avancés, qui d’après leurs analyses, établiraient la base pour la physique de base d’un générateur micro-ondes.

 

L’équipe de récupération qui avait enlevé l’épave du désert avait aussi trouvé un petit appareil tronqué avec une source lumineuse interne qui lançait un intense rayon de lumière, sur une courte distance et qui pouvait couper le métal.

 

Ceci, pensaient les ingénieurs de Wright Field, était aussi basé sur une stimulation d’ondes. Les questions étaient : comment les EBEs utilisaient la stimulation d’onde et comment les Américains pourraient-ils l’adapter à une utilisation militaire ou la glisser dans un développement déjà en cours ?

 

En 1954, alors que Corso était à la Maison blanche, le NSC recevait déjà une théorie, développée par Charles H. Townes, qui décrivait le comportement des atomes d’un gaz qui pouvaient être excités à un très haut niveau d’énergie par l’application d’énergie explosive.

 

Ce gaz délivrant son excès d’énergie sous forme de micro-ondes et à une fréquence très précise pouvait être contrôlé. En théorie, pensaient-ils, le rayon d’énergie pourrait être un signal de support de transmission de communications, voire même un amplificateur de ce signal. Quand le premier maser fut assemblé aux laboratoires Labs en 1956, il fut utilisé comme chronomètre en raison du calibrage exact de sa fréquence.

Le maser, toutefois, était seulement le précurseur de la production à venir ; le laser, qui révolutionnerait tous les aspects de la technologie qu’il toucherait. Il pouvait être aussi utilisé comme une arme qui les aiderait à déployer une menace réaliste face aux EBEs qui semblaient vouloir déclencher une guerre nucléaire entre les Super-puissances.

 

Là où le maser n’était qu’une amplification de micro-ondes, le laser était, lui, une amplification de lumière, et les théories conduisant à son élaboration circulaient dans la petite communauté des développeurs d’armes, bien avant que Bell Labs ne produise le premier maser.

 

Corso avait vu des descriptions du laser EBE dans les rapports du crash de Roswell, un faisceau de lumière si fin qu’on ne pouvait le voir que lorsqu’il se fixait sur une cible. Quel était l’usage de ce générateur de faisceau ? avait demandé le groupe à Alamogordo. Il ressemblait à un appareil de communication ou de ciblage, semblait avoir une portée limitée et si un bon support de puissance était découvert pour amplifier le faisceau de lumière afin de traverser le métal, il pourrait se transformer en perforateur, poste à souder, ou même en arme dévastatrice.

Alors que Corso était à la Maison Blanche, les trois branches militaires travaillaient déjà avec des Chercheurs universitaires sur le développement d’un laser fonctionnel. Finalement, en 1958, l’année où Corso quitta la Maison Blanche, il y eut une poussée dans l’activité de recherche et plus spécialement à l’Université de Colombia, où, deux ans plus tard, le physicien Théodore Maiman construisit le premier laser opérationnel.

La première démonstration pratique du laser prit place en 1960 au moment ou Corso rejoignit le Pentagone. Au Pentagone, le Général Trudeau avait mit le laser dans leur liste de développements prioritaires à buts militaires. Comme l’appareil à stimulation d’énergie était au milieu des débris technologiques découverts à Roswell, le développement Américain du laser englobait les conditions spéciales d’urgences de la mission de Corso sur Roswell. Il devait écrire un rapport au Général Trudeau suggérant les possibilités d’utilisations de la technologie laser par les EBEs dans leurs missions sur Terre et comment ils pouvaient développer la même chose sous le couvert d’un développement conventionnel.

 

En d’autres termes, une fois qu’ils auraient imaginé comment les Extraterrestres l’utilisaient, ça devait devenir leur modèle de développement pour des applications similaires.

 

Ils pensaient que les EBEs utilisaient les lasers pour la navigation, en émettant des rayons dans l’espace et en les récupérant afin de trianguler une trajectoire, pour communiquer, en utilisant le laser comme vecteur de signal ou comme signal lui-même, pour la surveillance, en peignant des cibles potentielles avec un faisceau ou pour un moyen de transport d’énergie, d’illumination et même comme accumulateur de données. L’intensité et l’intégrité du faisceau laser aurait pû servir aux EBEs comme moyen de communication primaire pour de grandes distances et même comme moyen de stocker des communications en paquets pour une livraison future.

Toutefois, c’est l’utilisation du laser par les EBEs comme outil médical ou, en fin de compte, comme arme qui les fit frissonner car pour eux, il était évident que les Extraterrestres avaient des intentions hostiles.

 

Si les Extraterrestres considéraient les Humains comme de vrais ennemis à détruire ou alors voyaient la Terre comme un laboratoire de spécimens à fin d’expérimentation, les résultats faisant suite à toutes les carcasses d’animaux ramassés sur le terrain par les équipes chimiques, biologiques et nucléaires de récupérations pourraient être très semblables.

 

De 1961 à 1963, au Pentagone, Corso eut connaissance de rapports de terrain d’agences de police locale et d’État, à propos de la découverte de bétail mort dans lequel les carcasses semblaient systématiquement avoir été mutilées, ainsi que des témoignages de personnes disant avoir été enlevées par les Extraterrestres et avoir été l’objet d’expériences.

 

Un des fils conducteurs de ces théories était constitué avec les rapports d’enlèvements qui décrivaient comment les personnes avaient été soumises à une sorte d’opération chirurgicale avec un faisceau de lumière, fin et intense. La police locale rapporta que lorsque les vétérinaires étaient appelés sur le terrain pour examiner le bétail mort, ils trouvaient souvent des preuves que, non seulement le sang de l’animal avait été pompé, mais que des organes entiers étaient déplacés avec une adresse chirurgicale ce qui ne pouvait pas être le fait d’un prédateur ou d’un vandale prenant les organes pour quelque rituel dépravé. On pouvait aussi trouver des preuves de meurtres ou de mise en scènes macabres, d’habitude mises en évidence par la maladresse de l’effort de mise en scène intentionnelle des carcasses.

Et dans la grande majorité des cas où l’animal était tué par un prédateur qui avait consommé son sang et transporté au loin des organes internes, les marques de dents ou la brève lutte lors du passage de la vie à la mort étaient des indicateurs évidents sur ce qui c’était passé.

 

Mais dans les cas où les enquêteurs disaient avoir été déconcertés par ce qu’ils avaient trouvé : l’ablation d’organes et le drainage complet du sang de l’animal, étaient faits de manière si sophistiquée qu’il n’y avait pas de dommages subis par les tissus environnants. On supposa même, dès le début des années 60, que quel que soit ce qu’utilisaient les EBEs, ce quelque chose n’avait même pas besoin de pénétrer ou d’endommager les tissus environnants. Les instruments médicaux disponibles à l’époque étaient loin d’égaler les capacités de ce qu’avaient les Extraterrestres. Le résultat était bien supérieur à la précision de leurs propres appareils chirurgicaux.

 

Corso fut intrigué par ces rapports alors qu’il se trouvait à la Maison Blanche et par la suite au Pentagone. Il se rappelle également qu’aussi bien le Personnel civil que militaire, attaché aux Équipes qui travaillaient pour les groupes de Twining et d’Hillenkoeter sur les ovnis, dans les années 50, était activement engagé dans la recherche de méthodes chirurgicales qui pourraient produire des « Preuves du crime » comme celles-ci.

Les Russes y étaient-ils mêlés, pensèrent-ils d’abord ? Étant donné le climat tendu de la Guerre froide, la peur que les Soviétiques expérimentent sur le bétail Américain afin de développer une arme biologique ou une toxine qui pourrait dévaster les troupeaux n’était pas si paranoïaque. Il suffit de dire sans rentrer dans les détails, que les Américains pensaient aux mêmes types d’armes, donc ce n’était pas aller chercher bien loin que de prétendre qu’ils protégeaient leurs propres stratégies du « jugement dernier », au vu de ce que les Russes pouvaient, peut-être avoir.

 

Mais ce n’était pas les Russes qui s’en prenaient au bétail. C’était les EBEs qui expérimentaient avec les organes, peut-être pour la transplantation dans d’autres espèces ou pour produire une sorte de bloc nutritif ou même pour créer une nouvelle entité biologique hybride. C’était ce à quoi pensaient les gens rattachés au groupe de travail dans les années 50 et 60.

 

Bien que le premier rapport public sur les mutilations de bétail ait fait son apparition en 1967 au Colorado, à la Maison blanche, ils étaient au courant des mutilations depuis le milieu des années 50, et plus particulièrement dans la zone englobant le Colorado. On spécula aussi sur le fait que les compagnies pharmaceutiques pouvaient être derrière tout ça voulant utiliser les organes et tissus pour des expérimentations biologiques, mais cette hypothèse fut rejetée parce que toutes ces compagnies avaient leurs propres élevages et pouvaient disposer de tout ce dont elles avaient besoin.

 

Les Organisations de renseignement et surtout le Groupe de travail pensaient que les mutilations de bétail qui ne pouvaient pas être expliquées par des prédateurs, des farces ou par des massacres rituels, étaient le résultat direct de l’intervention des Extraterrestres pour la recherche d’organes.

 

Donc si les troupeaux Terriens avaient autant d’importance pour les EBEs, au point de prendre tellement de risques et de s’exposer, il s’imposait de savoir pourquoi.

 

Les EBEs avaient une efficacité froide et clinique, qui rappelait la méthode Nazie, ils ne perdaient pas de temps au sol, où ils étaient très vulnérables à une attaque, s’ils n’avaient pas une bonne raison de le faire.

Dans les années 50 et 60, les Américains ne connaissaient pas les raisons de ces agissements et pouvaient seulement spéculer, ça les plongeait dans la terreur jusqu’à ce qu’ils trouvent le moyen de se protéger des EBEs qui se servaient d’eux comme tissus de remplacement ou de source nutritionnelle.

En 1997, cela ressemble au cauchemar sorti d’un film d’horreur de soucoupes volantes, mais en 1957, c’était ce à quoi ils pensaient, aussi bien à la Maison Blanche que dans l’Armée.

 

Ils ne comprenaient pas mais avaient des preuves irréfutables selon lesquelles les EBEs atterrissaient dans les fermes, récupéraient les organes vitaux du bétail pour ensuite laisser les carcasses sur le sol sachant que les humains ne pouvaient rien faire.

 

Quiconque en avait après le bétail était particulièrement intéressé par les mamelles, le système digestif, et les organes de reproduction, spécialement l’utérus des vaches. Dans beaucoup de cas, les yeux et la gorge étaient retirés par une méthode chirurgicale où la ligne de démarcation était microscopique et les tissus environnants démontraient que l’incision était soumise à très haute température, vu qu’ils étaient noircis après refroidissement.

 

Dans ces rapports de mutilations, l’examen médico-légal ne montrait pas de preuves de traumatismes collatéraux ou même d’inflammation. Par conséquent, pensaient-ils, les coupures pour extraire les tissus étaient si rapidement faites et la blessure étanchée si vite que les tissus environnants n’étaient jamais détruits. Cela montrait que, quel que fut ce qui opérait les animaux, ce quelque chose le faisait en quelques minutes.

Donc s’ils ne pouvaient pas protéger le bétail et s’ils ne réagissaient pas avec intelligence aux histoires d’abductions humaines, sauf par dé-bunkage (fausses allégations) ou en faisant croire aux personnes ayant été enlevées qu’elles avaient eu une hallucination, ils devraient trouver les armes qui les mettraient sur un pied d’égalité, face aux EBEs. Une de ces armes, qui avait un large potentiel d’application, était le laser, l’objet que l’Armée avait trouvé dans le vaisseau de Roswell et qu’elle développerait plus tard comme arme en coopération avec Hughes Aircarft.

 

Peu de temps après la première démonstration réussie d’un laser rouge à l’université de Columbia, les trois branches militaires réalisèrent qu’elles avaient misé juste. L’année suivant les résultats des tests à Columbia, l’intérêt industriel pour le développement du laser et le rapport de Roswell sur l’énergie stimulée arrivèrent tous les deux sur le bureau de Corso. Maintenant, c’était à son tour d’être impliqué et de rassembler l’information pour le développement du laser avec des fonds militaires avant que l’opération entière ne soit expédiée à un spécialiste des RD qui voudrait faire suivre la production aux niveaux suivants.

 

C’était leur façon de travailler : Corso alimentait le jeu, assurant le coup, puis disparaissait. Pendant que le porteur de la balle faisait son chemin, Corso était déjà hors jeu.

 

Corso commença par lister les besoins de l’Armée par rapport à ce que le laser était capable d’accomplir. En se basant sur ce que les Analystes militaires avaient vu dans le vaisseau de Roswell, il semblait à Corso, que si le laser de Roswell était un couteau ou un outil chirurgical, le faisceau pourrait être aussi analysé comme une arme avancée de tir rapide.

 

Avec un faisceau dirigé si précis, le laser pourrait se révéler aussi un excellent télémètre et gestionnaire de cible pour l’artillerie. Si le faisceau était capable de se réajuster instantanément et d’être incorporé dans un ordinateur, il serait aussi le parfait système de ciblage pour un char d’assaut, surtout un char d’assaut en mouvement.

 

Et si un laser pouvait peindre la cible d’un char d’assaut et trouver la distance de tir, Corso spécula qu’il pourrait faire la même chose d’un hélicoptère.

 

Corso suggéra au Général Trudeau que toutes les recherches qu’ils allaient entreprendre pour les hélicoptères tactiques se rejoindraient parfaitement considérant les possibilités du laser comme mécanisme de télémétrie. Ils pourraient peindre les troupes amies pour les localiser, identifier leurs ennemis et détruire leurs cibles potentielles avec une lumière invisible à tous.

Comme signal, un laser est si intense, et parfaitement stable qu’il est inaccessible à toutes sortes de perturbations. Pour cette raison, Corso fit valoir au Général Trudeau que les EBEs devaient utiliser une sorte de forme avancée de laser pour leurs communications, eux pouvaient aussi le faire. Les lasers avaient aussi la capacité de transporter des signaux multiples. Par conséquent ils devaient pouvoir assembler un grand nombre de fréquences de transmissions dans un signal laser qu’ils pourraient ensuite récupérer avec leurs systèmes de transmissions habituels. Cela voulait dire qu’ils pouvaient littéralement inonder une zone de combat avec différentes sortes de canaux de communication, chacun portant différentes qualités de transmissions dont certaines restaient à inventer.

 

Le Général Trudeau se dit aussi intéressé par un article écrit par d’autres Observateurs, dans un des rapports de spécifications que les lasers pourraient aussi servir comme moyen de protection en projections de grands écrans.

 

Les lasers étaient si lumineux que les projections pouvaient se faire dans une pièce éclairée. Le Général vit la possibilité de monter des « salles de situation » avec des projections grand écran équipées pour les transmissions de satellites radars. La pièce permettrait aux informaticiens de suivre ce qu’ils faisaient sur leur clavier tout en surveillant les écrans et en recevant les instructions.

 

Corso suggéra que la division militaire de cartographie serait particulièrement intéressée par la capacité de mesure du laser pour les cartes. La même capacité de mesure pouvant générer une image digitale du sol pour aider les hélicoptères en vol à basse altitude. Corso avait eu l’idée de cette évolution en lisant les rapports d’analyses sur des ovnis qui avaient eux aussi cette capacité.

 

C’est ce qui leur permettait de se déplacer très près du sol et de se mouvoir à des vitesses supérieures à 1000 miles/heure au niveau de la cime des arbres sans heurter quoi que ce soit.

 

L’appareil laser à l’intérieur de l’ovni fournissait instantanément la topographie du paysage et le vaisseau s’adaptait automatiquement au terrain.

 

Fin 1961, le Général Trudeau encouragea Corso à visiter Fort Belvoir de nouveau, cette fois pour rencontrer le Dr Mark Johnston, un des chercheurs en aéronautique de Hughes Aircraft.

 

Fort Belvoir était un des lieux sécurisés où les RD pouvaient avoir des réunions. Les allése et venus de Corso de là-bas jusqu’au RD étaient pure routine, même si les équipes de surveillances de la CIA suivaient parfois sa voiture à la sortie du Pentagone. La réunion de Corso avec Johnston était faite pour évoquer le programme de développement des hélicoptères Hughes, pas pour lui donner ses rapports sur les appareils de mesure à laser qu’ils pensaient avoir trouvé dans le vaisseau de Roswell. Il parla sommairement à Johnston de ce que l’équipe de Scientifiques d’Alamogordo pensait se trouver dans le vaisseau, il lui demanda de ne pas parler de tout ça et lui suggéra que l’équipe de développement de Hughes devait considérer intégrer le nouveau développement du laser dans leur dispositif de mesure de terrain servant aussi à l’acquisition des cibles, dans leurs hélicoptères.

« Oui, bien sûr » lui assura Corso, « le bureau des RD aurait un budget de développement pour le projet de laser, si l’équipe RD de Hughes pensait que leurs idées étaient réalisables et qu’ils pourraient les développer. »

C’est exactement ce qui arriva. Aujourd’hui, le laser est devenu le H.E.L., High Energy Laser, déployé pour le S.D.C. (Space Defense Command) étant entre autres choses, une arme anti-missile et anti-ogive.

La rencontre de Corso avec Hughes fut brève et directe. Comme beaucoup de Chercheurs que Corso avait rencontré à Hughes, Dw, IBM et Bell, Johnson avait disparu derrière un bureau, des écrans radars ou des tubes à essais dans l’arrière-salle et il ne le revit jamais.

Quand le Général Trudeau demanderait à Corso de suivre le projet des mois plus tard, un représentant d’une nouvelle entreprise le rencontrerait et le projet ressemblerait à tous les autres contrats de recherche démarrés par les RD.

Toutes traces de Roswell auraient disparu et le projet se serait inséré dans les rouages normaux des RD.

Bien évidemment l’appareil n’était jamais sorti de l’incident de Roswell. L’incident était juste un mythe, il n’avait jamais eu lieu. Cela était venu du bureau des Technologies Étrangères, quelque chose sur lequel travaillaient les Italiens ou les Français et que les Américains avaient récupéré à travers leurs sources de renseignement.

Leurs efforts sur la production du laser avaient tellement bien réussi fin 1961, que le Général Trudeau pressa Corso à diffuser cette richesse à toutes les bases militaires possibles.

 

Corso s’entretint, par exemple, avec des experts en armements à Fort Riley, Kansas, à propos de l’utilisation du laser sur le terrain par les troupes. Peut-être comme télémètre, suggéra-il.

 

Dans une de leurs dernières impulsions pour le développement de systèmes d’armements basés sur le laser, ils argumentèrent, avec succès, pour un budget de développement d’un système de suivi des missiles. Ce fut un projet ou ils trouvèrent une très forte opposition de la part des autres branches militaires. Le laser était trop nouveau, argumentèrent-ils. L’interférence atmosphérique ou les gros nuages déformeraient le laser sur les longues distances, dirent-ils ou il utiliserait trop d’énergie et serait intransportable.

 

Le Général Trudeau et Corso avaient un autre programme en vue pour ce projet qu’ils ne pouvaient pas partager avec tout le monde.

 

Ils pensaient que les lasers pouvaient être utilisés pour autre chose que le suivi des missiles, c’était évident. Ils voyaient le laser comme la meilleure arme pour, non seulement suivre les ovnis au sol, mais aussi, s’ils pouvaient en augmenter, la puissance à un niveau adéquat, pourquoi pas les descendre.

 

Descendons quelques ovnis, pensaient-ils, et ils ne violeront plus l’espace aérien avec tant d’impunité. Équipons les avions de chasse ou les intercepteurs avec des appareils de tirs lasers et nous pourrons devenir une menace crédible face à Eux.

 

Équipons nos satellites avec des appareils de tirs lasers et nous pourrons trianguler une fenêtre de tir sur les ovnis qui garderont leurs distances de nos vaisseaux orbitaux.

 

Mais tout cela n’était que spéculation en 1961.

 

Seules quelques personnes dans les autres branches des RD soupçonnaient ce que Corso et Trudeau faisaient. La NASA avait ses propres plans pour développer un système de poursuite laser et ne voulait pas partager de budget de développement avec l’Armée, il y avait donc une aide très limitée à espérer de la NASA.

 

L’Air Force et la Navy gardaient leurs propres budgets de développements pour les armes lasers et ils ne pouvaient pas compter sur les Agences Civiles de renseignement.

 

Donc Corso et le Général Trudeau commencèrent à plaider en faveur d’un plan de couverture au développement du pisteur laser et d’autres projets sophistiqués de surveillance. Ça paraissait un peu excessif, comme ça mais il trouva vite des partisans, de cette manière le vrai programme pourrait être complètement masqué. Ils ne pourraient jamais l’appeler appareil anti-ovni, donc ils l’appelèrent le missile anti-missile. C’était un des projets le plus couronné de succès jamais sorti des RD. Il produit bien plus que les théories sur la découverte du laser dans le vaisseau de Roswell.

15 - Le projet missile anti-missile


Durant la présence de Corso au Pentagone, il y eut certaines fois, où celui-ci se posa la question de savoir s’il n’y avait pas un plan global plus vaste que son propre travail.

 

Corso avait lu, au cours des années qui suivirent son départ à la retraite de l’Armée, des propos sur le concept de la synchronicité ou confluence et comment des choses où des événements tendaient à un même but, avec un fil conducteur commun. Comme fil conducteur, il y avait le développement du missile anti-missile qui englobait le travail de Corso aux RD, sa brève période comme conseiller d’équipe pour le sénateur Thurmond, et ses années à Rome, pendant la guerre, comme assistant du chef d’équipe (G2), au « Rome Area Allied Command ».

Début 1963, juste après que Corso ait quitté le Pentagone, le sénateur Thurmond lui demanda de rejoindre son équipe comme consultant ou conseiller sur les problèmes de Sécurité Nationale et Militaire. Le Congrès venait juste d’approuver un budget de 300 millions de dollars afin d’enquêter sur la faisabilité d’un programme de missile anti-missile. Mais celui-ci s’était retrouvé bloqué au moment où Corso quittait le Sénat. Le secrétaire à la Défense, Robert McNamara, refusait carrément de dépenser l’argent parce que, disait-il, non seulement ce programme intensifierait la course avec les Soviétiques, mais il constituerait une offense pour le Kremlin en dévoilant ce que les Américains tentaient de mettre en place : une force de première frappe afin de neutraliser leurs ICBMs. Encore pire, dit-il au Congrès, les Militaires Américains n’avaient simplement pas besoin de cette arme.

 

Le sénateur Thurmond était irrité et Corso était profondément soucieux. McNamara était vraiment mal informé sur la façon dont les Soviétiques réagiraient face à un déploiement d’armes de la part des USA. Les Russes négocieraient avec les Américains seulement dans leur meilleur intérêt. La CIA avait l’oreille de McNamara et lui donnait exactement les informations de désinformation que les experts Soviétiques voulaient qu’il ait : ne développez pas le missile anti-missile.

 

Le Général Trudeau et le Colonel Corso avaient un programme secret qu’ils avaient utilisé au Pentagone les années précédentes. Le missile anti-missile, en utilisant le ciblage et le pistage laser, était supposé être le parfait mécanisme pour obtenir les fonds afin de développer une arme à canon laser qu’ils pourraient utiliser, finalement, contre les ovnis.

 

En définitif, c’est le parcours qu’ils planifièrent. Le Général l’avait porté dans les dédales de la bureaucratie du Pentagone pendant que Corso se couvrait du côté législatif, certifiant au comité militaire l’efficacité d’une arme capable de protéger les forces stratégiques militaires Américaines avec un parapluie.

Si un pays était assez fou pour essayer de les attaquer, le missile anti-missile émousserait, non seulement leur offensive, mais rendrait les USA capables de non seulement dévaster les forces militaires ennemies mais aussi de tenir leurs populations en otages.

 

Pour le Département de la Défense, le déploiement d’un missile anti-missile encouragerait leurs ennemis à attaquer en premier leurs cités et à anéantir leurs populations civiles. Quels étaient les intérêts d’avoir une capacité de première frappe si les dommages à attendre en retour étaient déjà en route ?

 

Le seul moyen de préserver les populations civiles était que chaque côté possède le moyen de tenir la force nucléaire ennemie en otage. Si chaque côté pouvait dévaster la force nucléaire de l’autre, cela donnerait le temps de s’arrêter avant une destruction mutuelle des populations.

 

Mais le secrétaire à la Défense ne comprenait pas la guerre. Il ne voyait pas les leçons qu’avait apprise l’Union Soviétique pendant la Deuxième Guerre Mondiale quand ses populations avaient été dévastées et que les gens en étaient arrivés à un point de privation tel, qu’ils se cannibalisaient les uns les autres. Ce genre d’expérience ne vous endurcit pas, elle vous éduque.

 

Le seul espoir de victoire des Soviétiques dans la Guerre Froide était de faire baisser la garde des USA et de les faire capituler. En refusant d’aller de l’avant avec le missile anti-missile, le secrétaire à la Défense écoutait les arguments qui lui étaient donnés au compte-goutte, par des gens des renseignements civils qui étaient dirigés par le KGB. La réaction du sénateur Thurmond, suite au refus de Bob McNamara d’affecter les sommes au projet missile anti-missile, fut d’en appeler au sous-comité afin d’étudier ce problème.

 

 

Le département de la Défense ne voulait pas divulguer une information classifiée sur les capacités d’une arme proposée ainsi que sur sa politique de défense avant une séance publique au Congrès. Donc Fred Buzhardt, qui devint plus tard le conseiller de Nixon, suggéra que le sénateur Thurmond utilise un privilège sénatorial pour clore la séance du Sénat, de manière à ce que la discussion sur le problème du missile anti-missile puisse être discutée, en privé, avant la séance du Sénat. D’abord, il devait se procurer des informations spécifiques auprès du Département de la Défense, cette tâche revint à Corso parce qu’il était le consultant du sénateur. Personne ne savait que Corso était celui qui avait élaboré les débuts du projet missile anti-missile et qui probablement le connaissait le mieux.

 

La première réunion avec le Département de la Défense eut lieu dans le nouveau bureau de Corso, dans les sous-sols du Capitole. Le sénateur McNamara envoya son propre conseiller scientifique, Harold Brown, qui devint plus tard le secrétaire à la Défense, accompagné par un Colonel de l’Armée qui était devenu le responsable du développement du projet missile anti-missile. Brown ne savait pas qui était Corso mais son assistant de l’Armée devait sûrement le savoir.

 

« Mon Colonel », commença l’officier dès que Corso lui posa une question sur leur demande d’information. Brown se tenait bien droit dans son siège. Graduellement, comme pour évacuer les éclats d’un bloc de granite, Corso questionna l’officier à propos des détails spécifiques du programme missile anti-missile : Combien de budget ils avaient déjà dépensé au Pentagone pour ce projet et quel serait leur délai de développement.

Puis il posa plus de questions techniques à propos de la recherche dans les radars souterrains, les radars satellites, spécula sur les stratégies Soviétiques des missiles anti-missiles.

 

Montés sur des camions où des véhicules ferroviaires, les missiles mobiles Soviétiques seraient impossibles à suivre même lorsqu’ils devraient s’arrêter pour faire le plein de carburant.

 

« Je vois que mon assistant continue à vous appeler Colonel, Mr. Corso » dit Harold Brown, « et vous semblez connaître beaucoup de détails sur ce sujet. ».

 

« Effectivement Monsieur, » dit Corso, « je ne suis à la retraite que depuis quelques mois mais quand j’étais au Pentagone, j’étais l’officier responsable du projet missile anti-missile. »

 

« Alors il n’y a aucune raison de rester sur nos gardes » dit Harold Brown qui finalement sourit pour la première fois. Il sortit de sa poche une enveloppe pliée.

 

« Voici vos copies avec les détails complets du projet dont nous avons déjà instruit le Président Kennedy. Tout est là et je présume que c’est ce que vous vouliez, officiellement » dit-il en insistant sur le mot « officiellement ».

Il savait que Corso savait ce qui se trouvait dans l’enveloppe mais ne pouvait pas le dévoiler avant la consultation du Sénat parce qu’elle contenait des informations classifiées et Corso violerait le pacte de Sécurité Nationale en l’ouvrant.

 

Toutefois, en lui remettant cette enveloppe, Brown donnait à Corso la pleine autorisation pour sa diffusion. Brown réalisait que, probablement lors de séances privées, Corso avait déjà dû parler de cette enveloppe mais il ne lui était pas possible d’en parler de façon formelle. Maintenant qu’il pouvait le faire, il apprécia la sincérité de Brown.

La bataille pour l’appropriation était sur le point d’être emportée, mais Corso ne pouvait pas prendre connaissance du contenu de l’enveloppe, dont une partie était ses propres notes, sans repenser à la suite des événements qui avaient conduit à cette réunion et au projet qui en découlerait comme résultante.

Cela avait commencé début 1962 alors que Corso travaillait sur la liste des priorités qu’il s’était imposées. On y trouvait un rapport médical sur les Créatures extraterrestres. C’était un rapport sur la fonction possible et la structure apparente du cerveau extraterrestre. Un rapport qui émerveillait par les similitudes entre le cerveau EBE et le cerveau humain. Toutefois, un article dans le rapport laissait Corso perplexe. L’examinateur médical y disait que les mesures de l’activité du cerveau prises sur l ’EBE, encore en vie, à Roswell montraient que sa signature électronique, en fait tout ce qu’ils étaient capables de mesurer avec l’équipement de 1947, présentait une signature similaire à ce que qu’ils appelaient, les ondes basse fréquence. Et l’examinateur se référait à une description d’un médecin de la base de Roswell selon laquelle les lobes du cerveau de la Créature ne semblaient pas seulement physiologiquement et neurologiquement intégrés mais aussi intégrés par un courant électromagnétique.

 

Corso aurait aimé penser que c’était seulement la spéculation d’un analyste qui n’avait pas l’expérience de ce type d’analyse et sûrement pas d’expérience avec des Extraterrestres.

 

Par conséquent, ce qu’il avait écrit n’avait aucun sens. Mais le rapport médical perturbait Corso bien plus qu’il ne voulait l’admettre parce qu’il le renvoyait à l’époque où il avait été assistant du chef d’équipe, à Rome, là où il était devenu ami avec certains membres de l’Université de Rome.

 

Il avait 25 ans et était Capitaine et ingénieur durant cette période. Lors d’une de ses visites à l’Université, il rencontra le Dr Gislero Flesh, un professeur de criminologie et d’anthropologie, qui avait lu à Corso ce qu’il appelait sa théorie et ses expériences sur « les bases de la vie ». Corso pensa que c’était une théorie sauvage et super-naturelle. Le Dr Gislero parlait d’un filament dans la cellule. Le filament était activé par une action cosmique ou par une radiation électromagnétique qui bombardait la Terre continuellement de l’espace et résonnait contre l’activité électrique constamment rafraîchie du cerveau.

 

« Mon Capitaine » disait-il toujours dès qu’il commençait une explication. Corso pensait que le docteur était très surpris que quelqu’un de si jeune lui soit envoyé par le nouveau monde pour faire respecter la Loi et la Justice à Rome, la Capitale de l’ancien monde. Le vieux professeur avait aussi des scrupules devant quiconque, même devant ses étudiants, il était extraordinairement respectueux.

 

« Les forces électromagnétiques dans le corps sont les moins compréhensibles » continua t-il, « bien qu’elles soient responsables de plus d’activités qu’on ne le pense. »

 

En tant qu’ingénieur pour qui l’expérience avec l’énergie était faite avec des expériences vérifiables, Corso était plus que sceptique au début. Comment mesurer une activité électrique, dans le cerveau, que vous ne pouviez voir ? Comment des ondes invisibles d’énergie, que vous ne pouviez sentir ou voir, excitaient certaines parties des cellules humaines et qu’elles étaient leurs finalités ?

 

Le professeur Flesh présenta Corso au professeur Casmiro Franck, un des premiers Scientifiques à avoir photographié les ondes cérébrales. Le professeur Franck devint un ami de Corso parce que durant les jours de sa présence à Rome, en combattant les agents de la Gestapo, les partisans Communistes et les familles de la pègre locale, il était toujours engagé dans une guerre. Mais quand il avait du temps, il voulait rencontrer du monde, pour étendre son expérience, pour tomber amoureux de la ville de ses ancêtres qu’il se devait de protéger.

Dans les premières expériences de Franck, celui-ci utilisa un cerveau de lapin comme sujet de test. Il mesura ce qu’il disait être la longueur des ondes basses fréquences que le cerveau animal génèrerait, il décrivait comment il était en mesure de tracer la forme que prenaient ces ondes lorsqu’elles étaient transmises du cerveau de l’animal à ses muscles. Certains muscles, disait le professeur, étaient accordés pour répondre à certaines longueurs d’ondes cérébrales, des ondes à une fréquence précise. En cas de paralysie musculaire, ce n’est pas le muscle qui est nécessairement endommagé, c’est le muscle qui règle le mécanisme qui devient infirme, comme s’il n’avait pas la bonne fréquence. C’est comme une radio, disait-il, si la radio ne peut pas recevoir de signal, la radio n’est pas nécessairement cassée, son antenne ou son cristal doivent être ajustés à la fréquence correcte. Corso fut l’invité de ses expériences de nombreuses fois et il le regardait conduire ses expériences sur des lapins vivants, interférant avec la propagation de leurs ondes cérébrales électromagnétiques en implantant des électrodes pour voir quels muscles devenaient cataleptiques et quels autres répondaient.

Il disait que c’était la fréquence qui était altérée, parce que lorsque l’animal était retiré de la table d’expériences, il pouvait marcher et sauter comme s’il ne s’était rien passé.

 

Alors, le professeur présenta Corso à un autre de ses collègues, le célèbre chercheur en biologie et physicien docteur Castellani, qui avait, quelques années plus tôt, isolé et identifié la maladie appelée, « La maladie du sommeil » et qui perfectionna ce qui, de 1930 à 1940, serait connu comme « La pommade Castellani ». Un traitement pour une variété de maladies de peau.

 

Où les autres Chercheurs, disaient, s’être focalisés sur le traitement des symptômes qu’ils pouvaient constater sur la peau, le docteur Castellani, lui, prétendait que beaucoup de problèmes de peau, comme le psoriasis, les inflammations, qui ressemblaient à des infections bactériennes étaient, en fait, corrigibles en changeant la résonance électromagnétique de la peau.

 

Les pommades, disait-il, n’attaquaient pas l’infection avec des drogues. Elles étaient des réactifs chimiques qui changeaient la condition électromagnétique de la peau, permettant aux ondes basse-fréquence du cerveau de faire la guérison.

 

Ces trois hommes utilisaient ces ondes électromagnétiques pour provoquer la guérison dans des voies qui étonnaient Corso.

 

Ils firent des déclarations à propos de la capacité du traitement électromagnétique afin d’influencer la vitesse de division des cellules et la croissance de tumeurs. Ils déclarèrent qu’avec des ondes électromagnétiques dirigées, ils pourraient guérir les maladies du coeur, l’arthrite, tous les types d’infections bactériologiques qui parasitaient le fonctionnement des cellules, et même certaines formes de cancers.

 

Si cela semble surnaturel en 1997, imaginez comment cela devait être perçu pour les oreilles d’un jeune homme et officier inexpérimenté des renseignements en 1944.

 

Corso passa beaucoup de temps avec les professeurs Flesh, Franck et Castellani, à Rome, et suivit leurs expériences avec toutes sortes de cerveaux d’animaux. Ils n’avaient pas les fonds pour élargir leur travail ou pour traiter des patients avec leurs méthodes non-conventionnelles. Ainsi, la plupart de leurs découvertes trouvèrent leurs voies dans la recherche par voie de monographie, dans des articles de journaux académiques, ou des lectures Universitaires en conférences. Corso quitta Rome en 1947, dit au revoir à ses amis et retira leurs travaux - relégués comme du surnaturel - de son esprit pour se concentrer sur son nouveau travail à Fort Riley, à la Maison Blanche, à Red Canyon, en Allemagne et au Pentagone.

 

Et le jour où il tomba sur le rapport parlant de la structure des cerveaux extraterrestres de Roswell, tout ce qu’avaient dit les professeurs Flesh, Franck et Castellani resurgit tel un coup de tonnerre. Corso se retrouvait là-bas, à nouveau, fixant une feuille de papier volante et le forçant à reconsidérer des idées et des notions vieilles de 10 ans qui défiaient tout ce que la Science tentait d’expliquer sur le fonctionnement du cerveau.

Alors que Corso lisait les rapports sur l’autopsie du cerveau de l’extraterrestre et ce que les Examinateurs médicaux pensaient des ondes basse fréquence appliquées sur le tissu, il vit aussi les rapports d’un militaire, attaché au bureau du consulat de Stalingrad, qui décrivait des expériences Soviétiques sur le psychisme. Ces expériences essayaient d’exercer une forme de contrôle psychokinétique sur des objets traversant l’air, les déplaçant d’un point à un autre. Ces rapports, écrits à la fin des années 50, intéressèrent le Général Trudeau parce qu’ils montraient que les Soviétiques s’y intéressaient.

 

« Ils ne perdent pas leur temps » dit le Général à Corso lors d’une réunion matinale, après avoir lu les rapports que lui avait fourni Corso le jour précédent, « S’ils s’intéressent à ce sujet, alors ils savent qu’il y a quelque chose qui mijote. »

 

« Vous ne pensez pas que ce rapport est simple spéculation ? » demanda Corso. Il savait, à l’expression du visage du Général que c’était une question qu’il n’aurait pas dû poser.

 

« Si vous pensez que c’est juste de la spéculation, mon Colonel, » dit-il très abruptement, « alors vous ne vous montrez pas à la hauteur pour que je vous dise pourquoi ».

 

Le Général Trudeau avait une certaine façon de vous remettre en place lorsqu’il pensait que vous aviez dit quelque chose de stupide. Et ce que Corso avait dit, était très stupide pour un officier avec son expérience et sa formation.

 

« Vous avez raison d’être soucieux à ce propos » dit le Général, plus doucement, en voyant la façon dont Corso le regardait. « Vous avez raison si vous restez dans votre bureau et si vous travaillez comme un forcené sur ce que veut dire tout ça. Et vous savez très bien ce qui nous inquiète tous les deux. Dois-je le rappeler ? »

Non, il n’avait pas à le faire. C’était évident. Si les Soviétiques avaient entre les mains le mécanisme d’un vaisseau extraterrestre qui était tombé en 1947- et Corso ne savait combien il y en avait eu depuis - ils devaient se figurer que les Extraterrestres utilisaient une sorte de contrôle d’onde cérébrale pour la navigation. Comment les Extraterrestres dirigeaient cette onde et la transféraient dans un circuit électronique, ils ne le savaient pas. Mais ils savaient qu’il n’y avait pas de gouvernail ou de méthodes conventionnelles de contrôle du vaisseau, les « bandanas » qu’ils y avaient trouvé avec des capteurs électroniques étaient étudiés pour récupérer en quelque sorte des ondes du cerveau.

 

Les analystes, à Wright Field, croyaient que les censeurs sur les « bandanas » correspondaient à des points précis sur les lobes multiples du cerveau extraterrestre qui généraient des ondes basse-fréquence, donc les « bandanas » formaient une partie intégrante du circuit. Si les Américains étaient capables d’y penser, les Soviétiques étaient aussi capables de penser à la même chose. De plus, le Général n’avait pas besoin d’en parler parce que Corso y avait déjà pensé : et si les Soviétiques, seuls dans l’Espace au début des années 60, avaient quelques communications avec les Extraterrestres que les Américains n’avaient pas ? Qui dit que les EBEs étaient anti-communistes ?

 

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