Sa Sainteté le pape Jean-Paul II :
Hier, depuis les hauteurs du mont Nébo, j'ai contemplé, par-delà la vallée du Jourdain,
cette terre bénie.
Aujourd'hui, c'est avec une profonde émotion que je pose le pied dans ce pays
où Dieu a choisi de "dresser sa tente" (Jean. 1 :14 ; cf. Ex. 40 : 34-35 ; I Rois, 8 : 10-13),
et de permettre à l'homme de le rencontrer plus directement.
En cette année du deux-millième anniversaire de la naissance de Jésus Christ, j'ai personnellement éprouvé le puissant désir de me rendre ici et de prier dans les lieux les plus importants qui, depuis les temps anciens, ont vu les interventions de Dieu, les miracles qu'il a accomplis. [Citation du Livre des Psaumes 77 :15]
M. le président, je vous remercie pour votre accueil chaleureux et, en votre personne, je salue l'ensemble du peuple de l'Etat d'Israël. Ma visite constitue à la fois un pèlerinage personnel et le voyage spirituel de l'évêque de Rome aux origines de notre foi dans le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob .... A chaque pas, je suis ému par le sentiment très vif que Dieu est venu avant nous et nous conduit, qu'il veut que nous l'honorions en esprit et en vérité, pour connaître les différences entre nous, mais aussi pour reconnaître en chaque être humain l'image et la ressemblance du Créateur Un du ciel et de la terre...
Je prie pour que ma visite contribue à intensifier le dialogue interconfessionnel qui conduira les juifs, les chrétiens et les musulmans à rechercher dans leurs croyances respectives, et dans la fraternité universelle qui unit tous les membres de la famille des hommes, la motivation et la persévérance pour oeuvrer en faveur de la paix et de la justice que les peuples de la Terre sainte ne connaissent pas encore, et auxquelles ils aspirent si intensément. (Psaumes 85 :8) .... Puisse la paix être le cadeau de Dieu au Pays qu'il s'est choisi !
Chalom !
Sa Sainteté le pape Jean-Paul II :
C'est avec un profond respect que je vous rends visite aujourd'hui et je vous remercie de me recevoir à Hekhal Shlomo. Cette rencontre revêt véritablement une signification unique qui - je l'espère et je prie - mènera à d'autres contacts entre chrétiens et juifs, afin de parvenir à une compréhension encore plus profonde de la relation historique et théologique entre nos patrimoines religieux respectifs.
Personnellement, j'ai toujours voulu compter parmi ceux qui oeuvrent, des deux côtés, à surmonter les vieux préjugés et à assurer une reconnaissance toujours plus étendue du patrimoine spirituel commun aux juifs et aux chrétiens. Je répète ce que j'ai dit à l'occasion de ma visite à la communauté juive de Rome : nous, chrétiens, reconnaissons que l'héritage religieux juif est essentiel à notre foi : Vous êtes nos frères aînés''. Nous espérons que le peuple juif reconnaîtra que l'Eglise condamne totalement l'antisémitisme et toute forme de racisme comme absolument opposés aux principes du christianisme. Nous devons travailler ensemble à édifier un avenir dans lequel il n'y aura plus d'antijudaïsme parmi les chrétiens et de sentiment anti-chrétien parmi les juifs.
Nous avons beaucoup de choses en commun. Il y a tant de choses que nous pouvons faire ensemble pour la paix, pour la justice, pour un monde plus humain et plus fraternel. Puisse le Maître du ciel et de la terre nous mener à une nouvelle ère féconde en respect mutuel et en coopération, pour le plus grand profit de tous ! Merci.
Extraits de l'homélie prononcée par le pape Jean-Paul II sur le mont des Béatitudes (Korazim), le 24 mars 2000
"Réfléchissez à votre vocation, frères et soeurs"
Aujourd'hui, ces mots de saint Paul s'adressent à tous ceux d'entre nous qui sommes venus ici sur le mont des Béatitudes. Nous sommes assis sur cette colline comme les premiers disciples, et nous écoutons Jésus. Dans le calme, nous entendons sa voix douce et pressante, aussi douce que cette terre elle-même et aussi pressante qu'un appel à choisir entre la vie et la mort... C'est merveilleux que vous soyez là ! ...
Les premiers à entendre le sermon des Béatitudes de Jésus gardaient dans leur coeur le souvenir d'une autre montagne - le mont Sinaï. Il y a tout juste un mois, j'ai eu le privilège de m'y rendre, là où Dieu parla à Moïse et lui donna la Loi, "burinée par le doigt de Dieu" (Exode 31 :18) sur des tables de pierre. Ces deux montagnes - le Sinaï et le mont des Béatitudes - constituent pour nous l'illustration d'un itinéraire de notre vie chrétienne et un récapitulatif de nos responsabilités envers Dieu et envers notre prochain. La Loi et les Béatitudes ensemble balisent le chemin des disciples du Christ et la voie royale conduisant à la maturité spirituelle et à la liberté.
Les Dix Commandements du Sinaï peuvent sembler négatifs : "Tu n'auras point d'autres dieux que moi ; ... ne commets point d'homicide ; ne commets point d'adultère, ne commets point de larcin ; ne rends pas, contre ton prochain, un faux témoignage..." (Exode 20 :3, 13-16) Mais ils sont, en fait, extrêmement positifs ! Allant au-delà du mal qu'ils dénoncent, ils soulignent la voie menant à la loi d'amour qui est le premier et le plus grand des commandements : "Tu aimeras l'Eternel ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit... Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Matthieu 22 : 37, 39). Jésus lui-même déclare être venu non pour abolir mais pour accomplir la Loi (cf. Matthieu 5 : 17). Son message est nouveau, mais il ne détruit pas l'ancien ; il le réalise dans toute sa dimension. Jésus enseigne que la voie de l'amour accomplit la Loi (cf. Gal. 5 : 14). Et c'est ici, sur cette colline de Galilée qu'il a enseigné cette vérité extrêmement importante...
Non loin de ce lieu, Jésus exhorta ses premiers disciples, comme il vous exhorte maintenant. Dans son appel, il a toujours exigé un choix entre deux voix rivales dans vos coeurs, même maintenant sur cette colline, le choix entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. Quelle voix les jeunes gens du XXIe siècle choisiront-ils de suivre ? Placer sa foi en Jésus, c'est choisir de croire en ce qu'il dit, si étrange que cela puisse paraître, et choisir de rejeter les appels du mal, si sensés et séduisants qu'ils puissent sembler...
(I Corinthiens 1 :26)
Nous ne pervertirons plus les sublimes valeurs de la religion pour justifier la guerre. N'invoquons plus le nom de Dieu tout en écrasant ceux qui ont été créés à son image. Aujourd'hui commence une ère nouvelle : nous levons tous les yeux au ciel et nous nous engageons à rechercher chaque ancienne voie et à paver de nouvelles routes qui apporteront la paix à toutes les religions et à tous les croyants - juifs, chrétiens et musulmans...
Faisons tout notre possible pour concrétiser le chant de paix du prophète Isaïe : "Je les amènerai sur ma sainte montagne, je les comblerai de joie dans ma maison de prières, leurs holocaustes et autres sacrifices seront les bienvenus sur mon autel ; car ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations." (Isaïe 56 : 7)...
Extraits de l'homélie prononcée par le pape Jean-Paul II sur le mont des Béatitudes (Korazim), le 24 mars 2000
"Réfléchissez à votre vocation, frères et soeurs"
(I Corinthiens 1 :26)
Aujourd'hui, ces mots de saint Paul s'adressent à tous ceux d'entre nous qui sommes venus ici sur le mont des Béatitudes. Nous sommes assis sur cette colline comme les premiers disciples, et nous écoutons Jésus. Dans le calme, nous entendons sa voix douce et pressante, aussi douce que cette terre elle-même et aussi pressante qu'un appel à choisir entre la vie et la mort... C'est merveilleux que vous soyez là ! ...
Les premiers à entendre le sermon des Béatitudes de Jésus gardaient dans leur coeur le souvenir d'une autre montagne - le mont Sinaï. Il y a tout juste un mois, j'ai eu le privilège de m'y rendre, là où Dieu parla à Moïse et lui donna la Loi, "burinée par le doigt de Dieu" (Exode 31 :18) sur des tables de pierre. Ces deux montagnes - le Sinaï et le mont des Béatitudes - constituent pour nous l'illustration d'un itinéraire de notre vie chrétienne et un récapitulatif de nos responsabilités envers Dieu et envers notre prochain. La Loi et les Béatitudes ensemble balisent le chemin des disciples du Christ et la voie royale conduisant à la maturité spirituelle et à la liberté.
Les Dix Commandements du Sinaï peuvent sembler négatifs : "Tu n'auras point d'autres dieux que moi ; ... ne commets point d'homicide ; ne commets point d'adultère, ne commets point de larcin ; ne rends pas, contre ton prochain, un faux témoignage..." (Exode 20 :3, 13-16) Mais ils sont, en fait, extrêmement positifs ! Allant au-delà du mal qu'ils dénoncent, ils soulignent la voie menant à la loi d'amour qui est le premier et le plus grand des commandements : "Tu aimeras l'Eternel ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit... Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Matthieu 22 : 37, 39). Jésus lui-même déclare être venu non pour abolir mais pour accomplir la Loi (cf. Matthieu 5 : 17). Son message est nouveau, mais il ne détruit pas l'ancien ; il le réalise dans toute sa dimension. Jésus enseigne que la voie de l'amour accomplit la Loi (cf. Gal. 5 : 14). Et c'est ici, sur cette colline de Galilée qu'il a enseigné cette vérité extrêmement importante...
Non loin de ce lieu, Jésus exhorta ses premiers disciples, comme il vous exhorte maintenant. Dans son appel, il a toujours exigé un choix entre deux voix rivales dans vos coeurs, même maintenant sur cette colline, le choix entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. Quelle voix les jeunes gens du XXIe siècle choisiront-ils de suivre ? Placer sa foi en Jésus, c'est choisir de croire en ce qu'il dit, si étrange que cela puisse paraître, et choisir de rejeter les appels du mal, si sensés et séduisants qu'ils puissent sembler...
Pour les chrétiens, la lourde charge de culpabilité dans l'assassinat du peuple juif doit être un appel durable au repentir ; nous pourrons ainsi surmonter toute forme d'antisémitisme et instaurer une nouvelle relation avec cette nation soeur de l'ancienne Alliance. (novembre 1990)
Le fait que l'antisémitisme ait trouvé place dans la pensée et la pratique chrétienne exige, de notre part, un acte de techouva (repentir) et de réconciliation. (décembre 1990)
Soutenus par sa foi en Dieu, même au cours de sa dispersion millénaire, le peuple juif a préservé son identité, ses rites, sa tradition - et a véritablement apporté une contribution essentielle à la vie spirituelle et culturelle du monde. (août 1991)
http://www.catholique-guadeloupe.info/actualites/actualites/1/0/469/index.html
Après avoir célébré la messe en privé à la nonciature d’Amman, Benoît XVI s’est ainsi rendu au Mont Nébo, à 42 km de là, comme Jean-Paul II (1978-2005) en mars 2000. Au milieu des vestiges de la basilique primitive du Mémorial de Moïse, datant du 4e siècle, le pape a entamé son discours en précisant qu’il était “juste que (son) pèlerinage puisse commencer sur cette montagne, où Moïse a contemplé la Terre promise“. Selon la tradition biblique, c’est en effet depuis le Mont Nébo que le guide du peuple juif aperçut la Terre promise après 40 ans d’exode dans le désert depuis l’Egypte. C’est aussi là qu’il aurait trouvé la mort.
http://noella.e-monsite.com/pages/pape-benoit-xvi-mont-nebo.html
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