L'option prise par les banques islamiques de ne pas utiliser les profits qu'elles produisent et considérés comme illicites aux yeux de l'Islam n'est pas du goût du chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade qui a procédé hier à l'ouverture du premier Forum sur les finances islamiques dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Le président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique (Oci) a laissé entendre que laisser les profits générés par les banques islamiques dans les pays développés n'a pas de sens. Cette manne financière que Me Wade évalue à environ 500 millions de dollars, soit 225 milliards de F Cfa, pourrait à son avis profiter aux pays musulmans sous-développés de l'Afrique. Pour le président de la République, il faut donner aux pays de la Ummah islamique ce qui est produit comme profits avec la rentabilisation des capitaux dans les banques islamiques installées dans les pays développés et «qui correspond à la ribaa pour la lutte contre là pauvreté».
L'ampleur de 1a tâche dans la croisade contre le sous-développement étant énorme, il convient de trouver des mécanismes pour encourager l'émergence au niveau des pays de la Ummah.
Tout en saluant les énormes efforts consentis par la Banque islamique de développement (Bid) dont les financements ont beaucoup servi au Sénégal, notamment dans sa politique de solidarité, sa politique sociale, inspirées par les principes islamiques, le président Wade a toutefois déploré le manque de ressources de ladite banque. Revêtant sa toge de professeur d'économie, Me Wade, qui a fait un cours magistral sur les finances islamiques, a révélé avoir boudé, il y a deux ans, un livre dans ce domaine. Une réflexion d'«universitaire» qui théorise une solution susceptible de renflouer les caisses de la Bid de sorte qu'elle puisse faire face à la forte demande sociale des pays pauvres de la Ummah islamique.
Abdoul Aziz Seck
Source Le Populaire