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Suse !!??

 

Histoire [modifier]

La stèle du Code d'Hammourabi dont on dispose fut gravée dans un bloc de basalte et fut placée dans le temple de Sippar. Plusieurs autres exemplaires similaires furent vraisemblablement placés à travers tout le royaume. Cela avait pour but de faire connaître l'autorité et la sagesse de Hammourabi sur l'ensemble du territoire qu'il dirigeait.

Le Code fut emporté vers 1150 av. J.-C. dans la ville de Suse, en Iran, quand les rois élamites s'emparèrent de la Babylonie et amenèrent différentes œuvres d'art mésopotamiennes dans leur pays. C'est dans cette ville qu'il fut découvert par l'égyptologue Gustave Jéquier membre de l'expédition dirigée par Jacques de Morgan, en décembre 1901. Le père Jean-Vincent Scheil traduisit l'intégralité du Code, de retour à Paris, en France. Depuis, le Code est exposé au Musée du Louvre, à Paris. Une copie est également exposée au musée archéologique de Téhéran.

Ce code est longtemps resté le plus ancien connu dans le monde. Le plus ancien texte de loi que l'on connaisse (actuellement)[2] est le code d'Ur-Nammu rédigé vers 2 100 av J-C [3] mais il ne nous est parvenu que de manière parcellaire.

Aspect [modifier]

Le haut de la stèle : Hammurabi, debout devant Shamash.
Celui qui est assis est beaucoup plus grand que l'autre qui est debout !!

Le Code d'Hammurabi se présente comme une grande stèle de 2,5 mètres de haut, en basalte. La stèle est surmontée par une sculpture représentant Hammurabi, debout devant le dieu du Soleil de Mésopotamie, Shamash, divinité de la Justice.

En dessous est inscrit, en caractères cunéiformes akkadiens, un long texte comprenant un ensemble de décisions de justice compilées. Le texte débute par une introduction qui, dans la plus grande tradition des inscriptions royales mésopotamiennes, détaille les hauts faits du roi Hammurabi, ses grandes qualités, et les motivations qui l'ont fait graver ses décisions de justice sur cette stèle : faire en sorte que « le fort n'opprime pas le faible ». Après viennent les décisions de justice elles-mêmes, divisées en 282 articles par le Père Jean-Vincent Scheil.

Cette division est en réalité arbitraire, dans la mesure où le texte n'est pas découpé en différents articles. Les articles 66 à 100, illisibles sur la stèle, ont été restitués grâce à des copies effectuées sur des tablettes d'argile.

Le texte de la stèle s'achève par un bref épilogue, encore à la gloire de Hammourabi.

Contenu [modifier]

Les différents « articles » du Code d'Hammurabi, fixent différentes règles de la vie courante. Les lois qui y sont rassemblées touchent aux apports qui unissent les groupes sociaux, la famille, l’armée, la vie religieuse et la vie économique. Elles ont toujours trait à des situations très précises concernant les vols, les prêts, les honoraires, les contrats, les fermages, les débiteurs insolvables, les esclaves fugitifs, le statut de la femme. Il n’y a pas d’idée générale ni de concepts abstraits exprimés pour justifier telle ou telle disposition, il n’y a pas non plus d’ordre logique dans la présentation.

Les « articles » régissent notamment :

  • la hiérarchisation de la société : trois groupes existent, distingués par leur honorabilité, en premier l' awīlum, homme libre vivant dans la sphère du palais et travaillant pour l'administration royale, puis le muškēnum, homme libre travaillant dans le cadre communautaire, et enfin le wardum, esclave. ;
  • une certaine « protection sociale » : un esclave ne doit en aucun cas être séparé de sa femme et de ses jeunes enfants ;
  • les prix : il s'agit plus de la fixation d'un « juste prix » indicatif, que d'un prix obligatoire imposé par le pouvoir ; on peut voir dans le Code que les honoraires des médecins varient selon que les soins donnés s'adressent à un homme libre ou à un esclave ;
  • les salaires : ils varient selon la nature des travaux réalisés ; là encore il s'agit plutôt d'un salaire indicatif, non impératif ;
  • la responsabilité professionnelle : un architecte qui a réalisé une maison qui s'est effondrée sur ses occupants et ayant causé la mort du propriétaire, on tuera l'artisan. Si c'est le fils du propriétaire qui est tué, on tuera le fils de l'artisan. Si c'est une esclave du propriétaire qui est tué, l'artisan devra lui fournir un nouvel esclave.
  • le fonctionnement judiciaire : la justice est rendue par des tribunaux et il est possible de faire appel auprès du roi, les décisions doivent être écrites ; la recherche du témoignage est à la base de la sentence prise par le juge et l’on n’a recours aux procédés magiques, telle l’ordalie, que lorsque la vérité paraît insaisissable ;
  • les peines : toute une échelle des peines est inscrite suivant les délits et crimes commis. La Loi du Talion est la base de cette échelle : qui porte préjudice en doit réparation à proportion de celui-ci.

 

Ordalie

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Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Ordalie (homonymie).
L'Épreuve du feu, de Dirk Bouts

L'ordalie est un ancien mode de preuve en justice, de nature religieuse, aussi appelé jugement de Dieu. Il consiste à soumettre les plaidants à une épreuve dont l'issue déterminée par Dieu désigne la personne bien fondée.

Le mot est un emprunt savant au vieil anglais ordāl, ordēl (anglais mod. ordeal) par l'intermédiaire de l'anglo-latin ordālium, latin médiéval ordalium. Même racine germanique que l'allemand Urteil, jugement.

Présentation [modifier]

L'ordalie consiste à faire passer à l'accusé une épreuve physique décidant de son sort. L'accusé était revêtu d'habits religieux pour se soumettre au « Jugement de Dieu », l'épreuve se déroulant sous le regard de la divinité tutélaire de la justice, qui va sauver l'innocent et empêcher l'injustice. Le duel judiciaire est une ordalie bilatérale.

Appelant directement à la divinité, ce mode de preuve est cependant moins primitif que la vengeance privée et la loi du Talion. Son résultat peut être orienté discrètement par les juges, qui décident du type d'ordalie qui s'applique, plus ou moins risquée, et de ses circonstances d'exécution. De plus, il faut se rappeler que la population est à l'époque extrêmement croyante, l'ordalie offre un avantage psychologique à celui qui se sait dans son bon droit.

Le procédé est attesté dès les premiers temps historiques, dans le code d'Hammourabi. Il est très courant lors de la période franque du Moyen Âge européen, au côté du serment, l'écrit s'effaçant lors de la chute de l'Empire romain.

L'ordalie est apparentée à d'autres rituels consistant en une prise de risques arbitrée par le destin : exposition de nouveau-nés, combats singuliers opposant des champions pour décider d'une bataille, etc.

Typologie [modifier]

Il y a deux sortes d’ordalies : l'ordalie unilatérale et l'ordalie bilatérale.

  • Dans l’ordalie unilatérale, c’est à l'accusé de prouver son innocence ou son bon droit par le biais d'une épreuve sous le regard de la divinité. Au Moyen Âge, existaient de nombreuses épreuves par les éléments :
    • L'ordalie par le fer rouge (ou ferrum candens) consistait à porter une barre de fer rougie sur neuf pas (ou marcher sur des socs de charrue chauffés à blanc). La main était par la suite bandée dans un sac de cuir scellé par le juge. Pour savoir si l'accusé était coupable ou innocent, on regardait trois jours plus tard l'évolution de la plaie. Si la plaie était « belle », donc bien cicatrisée, cela prouvait l'innocence. Une vilaine plaie prouvait la culpabilité, la sentence étant proportionnelle à son état. C'est de cette pratique que viendrait l'expression « mettre sa main au feu » lorsqu'on est sûr de son fait.
    • L'ordalie par l'eau bouillante (ou aqua fervens), variante de celle de l'épreuve du fer rouge. L'accusé devait plonger son bras dans un chaudron bouillant, et ramener le caillou (ou plus souvent l'anneau béni) qui s'y trouvait. Une fois de plus, on bandait le bras brûlé et on vérifiait l'état de la plaie quelques jours plus tard.
    • L'ordalie par le feu. L'accusé devait traverser deux bûchers entrecroisés sans se brûler, afin de prouver son innocence.
    • L'ordalie par l'eau glacée (ou aqua frigida). L'accusé (épreuve souvent appliquée aux sorcières) était plongé dans une eau glacée bénite (souvent une rivière). S'il coulait au fond c'est qu'il était « reçu » par l'eau bénite et donc était innocent, si le corps flottait cela prouvait sa culpabilité. Montesquieu rapporte que la plupart des femmes accusées de sorcellerie étaient âgées, frêles, voire squelettiques car vivant en marge de la société. Elles avaient donc tendance à flotter ! Pour s'assurer de leur culpabilité, on les menait en barque au milieu d’un plan d’eau puis les jetait dans l’eau, lestées d’une grosse pierre. Cette épreuve était déjà appliquée en Mésopotamie où on l'appelalit « jugement du fleuve ».
    • L’ordalie du fromage et du pain. On gavait l’accusé de fromage et de pain. S’il n’arrivait pas à avaler, s’étouffant, il était coupable, d’où l’expression « rester en travers de la gorge ». Le fromage peut être remplacé par l’Ostie. En 868, le concile de Worms recommande aux évêques de remplacer le fromage par une hostie consacrée lorsqu'il s'agit de prêtres accusés[1].

      L'ordalie était connue des Égyptiens. Il s'agissait de s'en remettre aux Dieux lorsqu'une décision de justice échappait aux hommes. Par exemple, lorsqu'il fallait déterminer le degré de noblesse d'un bébé né d'un père inconnu, l'enfant était jeté dans le Nil. Si celui-ci pouvait se réclamer d'une famille noble, il était sauvé par le Dieu du Nil. Mais s'il ne l'était pas, alors il se noyait. C'est un rituel qui ne se réalisait qu'une seule fois car pour les Égyptiens, les Dieux ne peuvent pas se tromper.

      Europe [modifier]

      En Europe, ce mode de jugement est utilisé à l'époque franque de nombreuses manières jusqu'au milieu du Moyen Âge. À cette époque la justice était tenue par chaque seigneur sur son territoire, qui déléguait généralement à un prévôt accompagné d'une cour féodale (tribunal féodal appelé mallus). Il y avait comme aujourd'hui plusieurs degrés de juridiction ; le 1er degré était le tribunal du prévôt, et l'équivalent de la cour d'appel moderne était le sénéchal ou le bailli en fonction des régions. Un appel pouvait être formé devant la Curia regis, où l'on parle des cas avant de les décider, et qui deviendra plus tard le Parlement.

      L'ordalie a un caractère religieux et magique très marqué, mais en un sens préchrétien ; en outre, d'un point de vue théologique, l'ordalie représente un test de la bonté divine, ce que la Bible condamne sans appel(« Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Luc IV, 1-13). C'est ce qui explique que l'Église fut clairement défavorable à ces ordalies, préférant de loin le serment. Le Concile de Valence condamne le duel judiciaire dès 855.

      Le duel judiciaire apparaît dès le VIe siècle chez les Burgondes, puis chez les Francs. Il est utilisé lorsque le serment est traité de faux[4]. Il reste relativement rare avant l'an mil. Ce duel judiciaire se pratiquait en présence du roi ou de l'autorité territoriale concernée. Des champions, spécialistes du combat, représentaient le camp des plaignants.

      On assiste à une multiplication des épreuves à partir du Xe siècle, du fer rouge à l'eau glacée. Ces différentes épreuves sont interdites en France dès le XIe siècle sous l'influence des institutions de paix mises en place sous l'influence de l'Église. En 1215, le Concile de Latran rappele la condamnation de l'Église vis-à-vis de cette pratique. Finalement, Saint Louis promulgue un édit en 1258 interdisant l'ordalie et remplace le recours à cette pratique par le serment purgatoire et le témoignage oral. Cette interdiction connaît une exception lors de la période de l'Inquisition où la pratique de l'ordalie se conjugue avec celle de la question, particulièrement au XIIIe et XIVe siècle .

      Les duels judiciaires perdurent en France jusqu'au règne de Philippe le Bel, car l'aristocratie y trouve le moyen de démontrer son habileté aux armes : le dernier a lieu le 10 juillet 1547, connu sous le fameux Coup de Jarnac. Ils disparaissent complètement bien plus tard avec Richelieu.

 

 COMMENTAIRES PERSONNELS : Dieu demandait que l'on conduise l'accusé pour adultère près du prêtre, et devait boire l'eau bénite. S'il était coupable, il mourrait. S'il était innocent, il vivait. Ancien Testament.

Rien à voir, avec tout ce que l'on peut lire ci-dessus.

 

L’Inquisition était une juridiction spécialisée (un tribunal), créée par l'Église catholique romaine et relevant du droit canonique. Elle était chargée d'émettre un jugement sur le caractère orthodoxe ou non (par rapport au dogme religieux) des cas qui lui étaient soumis. L'Inquisition était une juridiction d'exception, établie pour représenter l'autorité judiciaire du pape sur une région donnée, quand le fonctionnement courant des tribunaux ecclésiastiques s'avérait inadapté.

Dans l'histoire, il y a eu plusieurs juridictions spécialisées de ce type. Il est possible de distinguer trois différentes Inquisitions, qui font l'objet d'articles séparés :

  1. l'Inquisition médiévale,
  2. l'Inquisition espagnole, inféodée à la couronne d'Espagne, fondée en 1478, et l'Inquisition portugaise, fondée en 1531,
  3. l'Inquisition romaine (Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle), fondée en 1542, rebaptisée Sacrée Congrégation du Saint-Office en 1909.

Le présent article traite des aspects généraux de l'Inquisition, par rapport à l'approche catholique de l'hérésie, à sa justification politique, au fonctionnement du droit, ainsi que la manière dont l'Inquisition est à présent présentée et perçue socialement. Les aspects historiques se limitent ici à la chronologie générale.

 

Les prérogatives croissantes de l'Inquisition et l'allègement constant de la tutelle qui devrait s'exercer sur elle expliquent la toute-puissance de l'institution au XIIIe siècle : les inquisiteurs prennent l'habitude de travailler seuls, et sans rendre de comptes, augmentant ainsi le risque d'abus de pouvoir.[non neutre]

Contestation de l'ordre social [modifier]

L'hérésie n'est pas seulement affaire de doctrine : elle est vue comme un crime global contre Dieu, les princes, la société — ce qui alors revient au même. Étant une rupture du lien social, la lutte contre l'hérésie est une question d'ordre public. Les princes sont donc intéressés par sa répression à plusieurs titres, et l'autorité civile, pour préserver l'ordre public, se met à lutter contre des hérésies et sanctionner des hérétiques de manière potentiellement autonome : la décrétale Ad abolendam (1184) de Lucius III fait de la répression de l'hérésie un élément constitutif du pouvoir de l'Empereur, en l'espèce Frédéric Barberousse.

Cette confusion entre domaines spirituel et temporel est assez générale, en Europe, au XIIIème siècle. En revanche, dans le midi de la France et tout au nord du Royaume d'Aragon, la liberté de culte est très répandue (Exemple: des juifs sont élus consuls à Toulouse, cité dans "L'Histoire Générale du Languedoc" par Dom Vaissete). L'établissement du premier tribunal de l'Inquisition à Carcassonne, après les "Croisades Albigeoises", est donc, sans doute, une facon de s'assurer la coopération des "nouveaux" seigneurs locaux après s'être débarrassé des "anciens".

Suite !! 

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