http://fr.wikipedia.org/wiki/Ashvamedha
Le sacrifice du cheval ou açvamedha(mot sanskrit ) est un rite védique et brâhmanique de l'Inde ancienne pratiqué par les râja exerçant une suzeraineté sur les râja des États environnants.
Un ou plusieurs chevaux blancs étaient laissés libres de se déplacer à leur guise accompagnés par un garde royal et parfois par des jeunes gens. Si l'un des râja dont les terres étaient traversées par le cheval s'emparait de l'animal, c'était le signe d'un refus de suzeraineté et le déclenchement de la guerre. Dans le cas contraire, le râja qui laissait traverser ses terres sans intervenir manifestait sa tacite vassalité. Le voyage du cheval était censé symboliser le voyage du Soleil dans le ciel. Partant de là, le roi qui sacrifiait ce cheval passait pour être le seul maître de la Terre, comme le Soleil dominait le Ciel.
Lorsque le cheval revenait de ses pérégrinations, il était sacrifié en grande pompe au cours d'une fête où tous les râja vassaux étaient invités. Mais les hindous modernes croient que le sacrifice est seulement symbolique et le cheval n'est pas abattu réellement.
Le râja ayant pratiqué le sacrifice du cheval recevait le titre de chakravartin. Le rite est décrit dans les textes anciens, comme le Mahâbhârata par exemple. Le premier souverain historique ayant pratiqué l'ashvamedha et dont on garde le souvenir est Pushyamitra Shunga, l'assassin de Brihadratha, le dernier Maurya et le fondateur de la dynastie des Shunga, qui célébra de cette manière sa victoire sur les satrapes grecs. Plus tard, le souverain Samudragupta (330-380) de la dynastie Gupta réalise ce même rituel, et le fait savoir en frappant des monnaies commémorant cet événement sur l'avers. Les grands souverains Chola du XIe siècle l'ont peut-être aussi pratiqué.
Un symbole de pouvoir [modifier]
Dans l'Inde ancienne, le mot désignait un disque de métal — or, cuivre ou fer — symbolisant le pouvoir d'un râja dit Chakravarti : celui qui fait tourner la roue de la destinée des hommes, qui tient leur vie dans ses mains, mais aussi, peut-être, celui qui est à l'image de Sûrya, le soleil. Le titre de Chakravarti ou Chakravartin était donné à un souverain ayant fait le sacrifice du cheval ou ayant réalisé de grandes conquêtes.
Dans l'hindouisme, la roue représente la structure des mondes et de l'individu, « dont le moyeu est le coeur, les rayons ses facultés et les points de contact avec la jante les organes de perception et d'action »[2].
Le terme fut ensuite utilisé pour qualifier Bouddha et les souverains bouddhistes qui font tourner la roue de la loi ou dharmachakra-mudrâ.
On retrouve ainsi très logiquement une représentation de chakra dans l'emblème et le drapeau de l'Inde. À l'origine, devait se trouver dans la bande blanche le rouet de Gandhi, c'est-à-dire l'outil emblématique de l'auto suffisance. Il fut plus tard remplacé par le Chakra d'Ashoka, un symbole bouddhiste, sous l'influence de Bhimrao Ramji Ambedkar, le rédacteur hors-caste de la constitution indienne qui finit par se convertir au bouddhisme.