Dragon de la porte d'Ishtar à Babylone, VIéme siècle av. JC.
Animal cornu à quatre pattes et recouvert d’écailles, parfois pourvu d’ailes, une des premières représentation graphique du dragon provient de la porte d’Ishtar à Babylone. Mais on ne sait pas si cette image est censée représenter un animal réel ou un démon fabuleux. Toujours est-il que cette forme de dragon quadrupède reptilien et pourvu d’ailes semble bien trouver son origine en Orient. Auparavant, notamment en Europe, le monstre est un serpent géant et primordial, une créature du chaos qui a précédé la création. Souvent ce serpent primordial est représenté sous forme d'Ouroboros, c'est à dire de serpent ou dragon qui se mord la queue. C'est le cas de Jormundgangr, le serpent qui sous terre et dans la mer entoure les racines d'Yggdrasil, le frêne qui supporte la voûte celeste dans la mythologie scandinave. Le symbole a été très utilisé par les alchimistes pour qui il représente le grand oeuvre appliqué à la matière comme à l'individu. Ici encore, il représente le début et la fin, fondus en un seul moment. Il est symbole de progression et de transmutation. |
Amérique
La mythologie amérindienne ne semble pas faire part de légendes concernant les dragons au sens où nous les concevons. Selon leur croyances Aztèques le serpent bénéficiait d'un statut important de par, entre autres, sa capacité à muer. On retrouve la racine coatl (serpent en nahuatl) dans le nom de plusieurs divinités: Cihuacóatl (femme serpent) ou Coatlicue (la dame aux serpents) mais également Quetzalcoatl (serpent à plumes, aussi présent dans la mythologie maya par exemple, sous le nom de Kukulkan) ou Mixcoatl (serpent de nuages) dans lesquels se remarque un caractère beaucoup plus aérien par les qualificatifs employés.
Serpents de l'Égypte antique
Dans l'Antiquité, l'Égypte était peuplée d'une quarantaine d'espèces de serpents, dont trente-quatre subsistent encore sur son territoire. Elles appartiennent à six familles, mais seuls les représentants de celle des elapidae, comprenant les cobras, et de celle des boidae, avec le redoutable python de Séba, étaient sacrés.
L'uræus est en général identifiée au cobra égyptien (naja haje), mais il faudrait plutôt l'assimiler au naja nigricollis, au naja mossambica et au naja pallida. En effet, ces trois ont la faculté non seulement d'inoculer, mais aussi de cracher leur venin, ainsi que le rapportent les anciens textes concernant l'uræus.
unilitère [f] | ||
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Beaucoup plus toxiques que les cobras sont les petites vipères d'Égypte qui vivent à la frange du désert, dans les grottes et les tombes (les archéologues en savent quelque chose). La plus célèbre est la vipère cornue, cerastes cerastes qui a prêté sa silhouette caractéristique à l'unilitère f, dentale sifflante comme son modèle ! Ses proches parents sont cerastes vipera et le terrible echis carinatus au venin foudroyant.
Les serpents, qui appartiennent à une des plus vieilles espèces encore vivantes, occupaient une place éminente dans la pensée religieuse des anciens Égyptiens.
Pour les anciens Égyptiens, les serpents étaient les animaux les plus terrifiants qui soit. Leur apparence unique (corps filiforme dépourvu de membres), leur discrétion (en plus d'un mimétisme avec leur milieu les vipères peuvent rester cachées des heures dans le sable), leur attaque foudroyante, leur venin mortel duquel même les dieux n'étaient pas protégés (Rê mordu par un serpent et sauvé par Isis ou encore Geb victime du venin craché par l'Uræus) et leur capacité à disparaître par la moindre anfractuosité, en font des tueurs redoutés.
Tous les petits ophidiens, dangereux ou inoffensifs colubridés (couleuvres et autres), étaient indistinctement considérés comme des « démons » malfaisants et leur image hiéroglyphique, depuis les textes des Pyramides, est souvent percée de couteaux symboliques afin de les neutraliser.
Il n'est pas étonnant que le mal suprême, le monstre qui essaye d'avaler le monde chaque nuit, n'est autre qu'un serpent, Apophis.
Pour protéger les défunts contre ces démons, des formules magiques – qui trouvent leurs apogées au Nouvel Empire – étaient inscrites sur les parois de l'entrée des tombeaux.
La mue des serpents était un événement fascinant aux yeux des anciens Égyptiens. En effet, lors de sa croissance, le serpent à l'étroit dans ses écailles qui ne grandissent pas, doit quitter sa couche externe à plusieurs reprises. Les Égyptiens, voyant un serpent affaibli (l'activité des serpents se réduit considérablement avant la mue) quitter sa vieille peau pour « renaître » à la jeunesse (après la mue, les écailles sont luisantes), ne pouvaient que l'assimiler aux symboles de renouveau, de renaissance (d'où l'importance de ces reptiles dans les textes funéraires).
Serpent dans la mythologie
Le cobra était principalement consacré à des déesses (d'ailleurs, son nom est du féminin en ancien égyptien), à savoir :
Certains dieux pouvaient aussi prendre l'aspect d'un serpent autre que celui du cobra :
Le mode de vie des serpents, grouillant dans l'eau ou se glissant dans des grottes terrestres, ondulant sur le sable et le cailloutis désertique, correspond à l'idée que les Anciens se faisaient de l'existence des êtres primordiaux. Aussi, les femelles des quatre couples préexistants d'Hermopolis sont-elles des serpents.
Apophis, enfin, énorme serpent divin, incarnant les forces primitives et chaotiques, est à identifier au gigantesque python de Séba, qui peut atteindre une longueur de six mètres et qui est capable d'attaquer et d'ingurgiter un être humain. Il a disparu d'Égypte, mais peuple encore l'Afrique au sud du Sahara.
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Ouadjet | ||||||
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Wȝḏy.t |
Dans la mythologie égyptienne, Ouadjet (autres transcriptions : Wadjet, Ouadjit) est une déessecobra originaire de la ville de Bouto dans nord du delta du Nil. Elle est la protectrice de la Basse-Égypte.
Dans son rôle de protectrice du pharaon, elle est associée à la déesse vautour Nekhbet symbole de Haute-Égypte. Elles forment ensemble le symbole refondant des deux terres (le nord et le sud) réunies au nom de pharaon. Elles étaient toutes deux présentes sur le diadème du roi. Sur les parois des temples et des tombeaux, elle apparaissait sous les traits d'une femme portant la couronne rouge de Basse-Égypte.
Toujours aux côtés de la déesse vautour Nekhbet, elles sont « les deux maîtresses » (ou « les deux dames ») introduisant le nom de Nebty, deuxième nom de la titulature des pharaons.
Identifiée à l'Œil de Rê (Uræus), elle est représentée de deux manières :
Ouadjet apparaît aussi, à la Basse époque, sous la forme d'une femme à tête léontocéphale dans une série de bronze de la XXVIe dynastie. La série est aussi composée de statues d'Horus, qui est ici considéré comme le fils de Ouadjet. Les décors des trônes sur les quels sont assis les divinités reprennent les thèmes de l'unification de l'Égypte et l'enfance d'Horus dans les marais de Chemmis, situé près de Bouto.
Dans l'antiquité égyptienne, l'uræus (prononciation : [y.ʁe.'ys]) est le cobra femelle qui a pour fonction de protéger le pharaon contre ses ennemis. C'est également une puissante déesse, principalement incarnée par Ouadjet (cobra de Bouto). La déesse Ouret-Hékaou (serpent, ou lionne) la personnifie aussi.
Dans la mythologie égyptienne, l'uræus est encore l'œil de Rê (et sa fille), soit une déesse solaire. On le retrouve la plupart du temps représenté sur la coiffe de pharaon dont il est l'un des attributs. Généralement dressé sur le front, l'uræus peut aussi orner multiplement la couronne et les bandeaux royaux (voir le buste de Néfertiti, Ägyptisches Museum). Il est parfois représenté gravé en relief sur les murs des temples funéraires.
Le terme uræus est dérivé du grec οὐραῖος / ouraĩos, « caudal », via le latin, mais le nom égyptien est iaret (en transcription traditionnelle : j ˁr.t), « le cobra dressé » :
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Sur les coiffes pharaoniques, Ouadjet est souvent associée à la déesse vautour Nekhbet
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Présentation |
Par ordre alphabétique |
Par relation |
Par ville |
Par symbole |
Par animal |
Par écriture hiéroglyphique |
Rénénoutet | |||||
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Rnnwtt |
Rénénoutet (Le serpent nourricier) est une déesse agraire de la mythologie égyptienne. Sous la forme d'un cobraelle protège les récoltes et les greniers. Par extension elle est aussi la déesse des vignerons et des celliers, et veille sur les cuves et le raisin. Elle devint la patronne des tisserands. Elle a pour fils Nepri (ou Néper), « le grain ».
Le blé étant la principale nourriture des égyptiens de l'Antiquité, la protection des grains de blé contre les intempéries et les rongeurs était une question vitale. Le choix du cobra pour symboliser cette protection est assez logique quand on sait qu'il se nourrit de rongeurs.
Elle est spécialement fêtée au cours du 9e mois qui finit par s'appeler Pharmouti. Le vingt-septième jour de ce mois était « le jour de mesurer l'orge », une journée d'offrandes rendues à la déesse. Le premier jour du mois suivant se déroulait la grande fête de Rénénoutet. On y fêtait aussi ce même jour l'anniversaire de son présumé fils Nepri. La saison des moissons pouvait alors commencer.
Le culte voué à Rénénoutet se caractérise surtout par de petites chapelles de granit en forme de naos, dont quelques-unes nous sont parvenues. La déesse y est représentée sous un aspect momiforme, certes étrange mais néanmoins connu pour cette déesse, notamment dans les Litanies de Rê.
Champollion, dans son ouvrage Monuments d'Égypte et de Nubie, nous livre plusieurs représentations de ces petites chapelles. Ces édifices s'élevaient pour la plupart dans l'enceinte des zones de stockage, à proximité des greniers de céréales. Au moment des moissons et des vendanges, de nombreuses offrandes en nature étaient faites à la déesse Rénénoutet au pied de ces chapelles : dépôt de céréales, de grappes de raisin, etc.
Parmi les plus remarquables représentations de la déesse, il y a le magnifique bas-relief qui orne les parois de la tombe de Khâemhat (TT57), un des plus beau tombeau de la nécropole de Gournah. Ce personnage, connu aussi sous le nom de Mahou, prit grand soin à ce que Rénénoutet veille sur sa dernière demeure, car il n'était autre que l'inspecteur des greniers de Haute et Basse-Égypte sous le règne d'Amenhotep III. Il en était aussi le scribe royal. Sa fonction le mettait donc directement en lien avec la déesse. Rénénoutet, sous les traits d'une femme à tête de serpent est figurée allaitant son jeune fils, Nepri. Cette représentation se multipliera à l'époque saïte, notamment sous forme de petites statues.
Dans la mythologie égyptienne, Hetepes-Sekhous est une déesse cobra de l’au-delà. Elle est la protectrice d’Osiris contre ses ennemis. Son pouvoir vient de sa nature d'« Œil de Rê » grâce à laquelle elle brûlait ses ennemis.
Déesse à l'apparence d'un serpent, Khensit est la compagne de Sopdou dans le XXe nome de Basse-Égypte. Elle est une ancienne et redoutable déesse qui s'extériorise sous l'aspect de l'uraeus. Considérée comme une fille de Rê, son nom figure déjà dans les premiers textes des Pyramides. Ses fonctions la mettent en relation étroite avec un élément de la coiffure.
Dans la mythologie égyptienne, Mehen est un dieu serpent qui entoure la cabine de la barque de Rê et le protège lors de son passage nocturne dans l'univers inférieur (= la Douat = l'Au-delà).
Son nom signifie l'Encercleur, dérivé du verbe mehen, "entourer", "encercler". On en trouve des mentions dans les textes des pyramideset les textes des sarcophages. On le retrouve également dans les livres funéraires royaux des tombes de la vallée des rois, notamment dans le livre de l'Amdouat (litt. Le Livre de ce qu'il y a dans l'Au-delà) et le livre des portes. Dans l'Amdouat, il apparaît à la 7e heure de la nuit comme protecteur de Rê.
Il est un symbole de protection et de régénération. On peut également l'associer à l'Ouroboros
Ouroboros désigne le dessin d'un serpent ou d'un dragon qui se mord la queue. Il s'agit d'un mot de grec ancien οὐροϐóρος, latinisé sous la forme uroborus qui signifie littéralement « qui se mord la queue ».
Ce symbole apparaît souvent sous la forme d'un serpent se mordant la queue. Il représente le cycle éternel de la nature[
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Mereretséger | ||||||
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Mrr(w.t)-Sgr |
Mereretséger (Celle qui aime le silence) est une déesse de la mythologie égyptienne protectrice des ouvriers de Deir el-Médineh, près de Thèbes.
Elle était représentée sous les traits d'un cobra royal femelle et définie comme « la fille de Maât, au cœur de la région sacrée ». Déesse du silence, elle ne révèle ses secrets qu'aux justes de voix (m3ˁ-ḫrw).
Elle est la protectrice des tombes, tapie dans la fraicheur et le silence qu'elle affectionne ; elle veille sur les morts. De tempérament doux, voire rassurant, Mertseger compte parmi les divinités que le peuple se plaît à adorer.
Elle porte également le nom de « la cime », en référence au pic rocheux (surplombant le village de Deir el-Médineh) au sommet duquel elle résidait.
Celui d'un serpent lové à tête de femme, ou plus rarement à tête de serpent. On lui connaît aussi l'aspect d'un sphinx à tête de serpent, ou encore un serpent ailé que coiffent trois têtes de femme, de serpent et de vautour.
Sa tête est le plus souvent coiffé du serre-tête. Elle peut aussi porter un modius qu'entourent des uraeii. Deux plumes, disque solaire, l'atef, la couronne rouge ou la couronne hathorique peuvent aussi la coiffer.
Les serpents, en particulier ceux non venimeux.
La terre, puisqu'elle est serpent.
Ce sont le noir et le jaune.
Des fêtes essentiellement populaires lui sont dédiées, comme ce fut le cas à Deir el-Médineh.
Les nécropoles de la montagne thébaine, le village ouvrier de Deir el-Médineh, Deir el-Bahari, Esna sont les plus connus.