Origine biblique
Les rites de Yom Kippour, notamment l’envoi du bouc émissaire, sont exposés dans le 16e chapitre du Lévitique. On trouve également des références dans Ex. 30:10 ; Lev. 23:27-31 ; Lev. 25:9 ; Num. 29:7-11.
Yom Kippour est décrit comme un jeûne solennel, au cours duquel ni nourriture ni boisson ne peuvent être consommés, et toute forme de travail proscrite. Aux temps bibliques, des sacrifices étaient offerts dans le Temple de Jérusalem.
À l’époque où le Temple se tenait à Jérusalem (depuis les temps bibliques jusque 70 EC.), le Kohen Gadol (Grand-Prêtre) réalisait un ensemble rituel complexe d’offices et de sacrifices pour Yom Kippour. Ceux-ci étaient considérés comme les plus importantes parties de Yom Kippour, car c’est par eux que le Kohen Gadol réalisait l’expiation des Juifs du monde entier.
Au cours de ce service, le Kohen Gadol entrait dans le Saint des Saints, au centre du Temple. Yom Kippour était d’ailleurs le seul moment de l’année où quiconque y pénétrait. Pénétrer en ce lieu requérait une préparation particulière, comprenant cinq immersions purificatrices dans un mikveh (bain rituel), et quatre changements de vêtements.
Avant Yom Kippour, le Kohen Gadol était reclus dans la salle du Parhédrin du Temple, où il « révisait » le service avec les Sages du Temple, et était aspergé d’eau mêlée aux cendres de la vache rousse pour se purifier. Le Talmud (Traité Yoma) rapporte aussi qu’il pratiquait le rituel d’offrande de l’encens dans la salle d’Avitnas.
Le jour de Kippour même, le Kohen Gadol devait suivre un ordre précis d’offices, sacrifices et purifications :
Le Kohen Gadol portait donc cinq ensembles de tuniques, trois en or, deux en lin, s’immergeait dans le mikveh à cinq reprises, lavait en outre ses mains et ses pieds par dix fois.
Les sacrifices incluaient deux agneaux (sacrifice quotidien), un taureau, deux boucs, deux béliers, ainsi que des offrandes accompagnatrices de farine (min'ha), des libations de vin et trois offrandes d’encens (deux étaient habituelles, la troisième était spécifique à Yom Kippour). Le Kohen Gadol entrait trois fois dans le Saint des Saints, et prononçait trois fois le Tétragramme, à l’occasion des trois confessions.
Une évocation du rituel sacrificiel dans le Temple de Jérusalem est traditionnellement mise en exergue tant dans la liturgie que dans la conception du jour saint. Plus spécifiquement, la Avoda (« service »), qui se trouve dans l’office de moussaf relate les cérémonies sacrificielles avec force détails.
Dans le judaïsme orthodoxe et la plupart des Juifs traditionalistes, on récite une description détaillée du rituel dans le Temple. La congrégation se prosterne à chaque fois que l’on évoque dans la récitation le moment où le Kohen Gadol prononçait le Tétragramme. Les trois prosternations ainsi que, dans certaines congrégations, celles de la prière d’Alenou au cours de la ʿAmida de Moussaf à Rosh Hashana et à Yom Kippour, sont les seules occasions où les Juifs (rabbanites) se prosternent complètement. On ajoute une variété de piyyoutim, dont un poème évoquant la splendeur et la lumière qui émanaient du Kohen Gadol lorsqu’il ressortait du Saint des Saints, à la manière de Moïse lorsqu’il redescendit avec les Tables de la Loi du Mont Sinaï, selon la Bible. On insère également des prières pour la restauration rapide du Temple et du culte sacrificiel. D’autres coutumes moins répandues existent, comme la réalisation de mouvements de la main mimant l’aspersion de sang (une fois devant, sept fois derrière, par groupe de huit mouvements).
Le tétragramme (ou tétragrammaton)[1] YHWH (יהוה) est un nom hébraïque se composant des quatre lettres yōḏ (י), hē (ה), wāw (ו) hē (ה)[2]. Souvent présenté comme le « nom propre » de Dieu, ce mot est alors désigné comme « le Tétragramme ». Il s’agit d’une forme issue de la racine trilittérale היה (HYH) du verbe « être »[3]. Le Tanakh (la Bible hébraïque) rapporte que cette expression fut entendue par Moïse au sommet du mont Horeb dans le désert du Sinaï[4].
Pour les juifs, ce nom - dont la vocalisation, si elle a jamais existé, n'est pas connue - ne doit pas être prononcé, en vertu du Troisième Commandement, traduit par : "Tu ne prononceras pas le nom de YHWH en vain...". En revanche, les chrétiens (comme le chanoine Crampon) l’ont parfois transcrit dans les traductions par « Yahvé », « Yahweh » ou « Jehovah », en le prononçant. Cependant, depuis le début du XXIe siècle, l’Église catholique préconise de remplacer "YHWH" par l’appellation « le Seigneur »[5],[6].
http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9tragramme#cite_note-16
L’interdiction de prononcer le nom propre de Dieu ne concerne pas seulement les anciens Juifs, mais aussi les premiers chrétiens qui peut-être n’ont jamais connu sa prononciation[17].
Le Grand prêtre (en hébreu כהן גדול, Kohen Gadol, Kohen ha-Gadol ou Kohen ha-Rosh) est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l'émergence de la nation israélite jusqu'à la destruction du Second Temple de Jérusalem. Les Grands Prêtres, comme d'ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d'Aaron.
Pendant la période du Second Temple, le Grand Prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l'occupation romaine (à partir de 63 av. e.c.) puis la fonction de Grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple. On estime que la période du Premier Temple compta 18 Grands Prêtres, et celle du Second Temple environ 60[1].
Données bibliques
Bien qu'il ne soit que rarement appelé « le Grand Prêtre », étant en général simplement désigné comme ha-kohen (le prêtre), c'est Aaron qui a été le premier titulaire de la fonction, à laquelle il avait été nommé par Dieu lui-même (Livre de l'Exode 28:1-2; 29:4-5).
La succession devait échoir à un de ses fils, et rester à l'intérieur de sa propre famille (Lévitique 6:15). [1] S'il n'en avait pas, la place devait revenir à son frère le plus âgé : telle était, ce semble, la pratique à l'époque hasmonéenne. À l'époque d'Éli, toutefois, (1 Samuel 2:23), elle avait passé à la branche collatérale d'Ithamar (voir Éléazar). Mais on dit que le roi Salomon aurait déposé le Grand Prêtre Abiathar pour nommer à sa place Sadoq, un descendant d'Éléazar (1 Rois 2:35 ; 1 Chroniques 24:2-3). Après l'Exil, la succession semble s'être faite, au départ, en ligne directe du père au fils ; mais par la suite les autorités civiles usurpèrent ce droit de nomination. Antiochus IV Épiphane, par exemple, déposa Onias III en faveur de Jason puis de Ménélas.
Hérode le Grand ne nomma pas moins de six Grands Prêtres et Archélaos deux. Le légat romain Quirinus et ses successeurs exercèrent le droit de nomination, et également Agrippa Ier, Hérode de Chalcis et Agrippa II. Le peuple lui-même de temps en temps élisait ses candidats. Les Grands Prêtres avant l'Exil étaient, semble-t-il, nommés à vie ; de fait, d'Aaron à la Captivité, le nombre des Grands Prêtres ne fut pas plus important que pendant les soixante ans qui précédèrent la chute du Second Temple. Le dernier Grand Prêtre se nommait Pinhas ben Samuel (67-70).
Le grand prêtre devait s'abstenir de toute impureté rituelle. Il ne peut se marier qu'avec une jeune fille israélite (21:13-14). Dans Ézéchiel 44:22 cette restriction s'étend à tous les kohanim (les prêtres), une exception étant faite en faveur de la veuve d'un prêtre (voir le mariage avec Lévirat). Aucun contact ne lui était permis avec les corps des morts, fussent-ils ses parents les plus proches ; et il n'était pas autorisé, en signe de deuil, à laisser ses cheveux en désordre, ni à déchirer ses vêtements (Lévitique 21:10 et seq.). Selon Josèphe, la naissance sur un sol étranger n'était pas rédhibitoire ; mais les disqualifications de Lévitique 21:17 et seq. s'appliquaient aussi bien au grand prêtre qu'aux autres prêtres.
Habits sacerdotaux
La Torah prévoit des habits spécifiques que les prêtres devront porter quand ils exerceront leur ministère dans le Tabernacle : « Et vous ferez des vêtements sacrés pour Aaron votre frère, pour la décence et pour la beauté de son office » (Exode 28:2). Ces vêtements sont décrits en détail dans Exode 28, Exode 39 et Lévitique 8. Le Grand Prêtre portait huit vêtements sacrés (bigdei kodesh). Quatre d'entre eux étaient les mêmes que ceux que portaient tous les prêtres et quatre lui étaient réservés. Son apparence était celle d'un personnage royal[2].
Les habits communs à tous les prêtres étaient :
Ces quatre vêtements, toujours tissés en lin fin, étaient portés par le Grand Prêtre. Quatre autres éléments sacerdotaux lui étaient réservés, qu'il portait par-dessus les quatre précédents[3] :
Le Mikvé (ou mikveh) (en hébreu: מִקְוָה; au pluriel: mikvaot) est un bain rituel utilisé pour l'ablution nécessaire aux rites de pureté dans le judaïsme. C'est l'un des lieux centraux de la vie communautaire juive, avec la synagogue et l'école juive (yeshiva).
Le principal usage du mikvé aujourd'hui est le rituel de purification des femmes après les périodes de menstruation ou d'accouchement. L'immersion totale du corps dans l'eau du mikvé fait aussi partie du processus de conversion au judaïsme. Certaines traditions veulent aussi que la femme juive aille au mikvé la veille de son mariage.
Certains hommes ont la pieuse habitude de se tremper dans le mikvé après que de la semence est sortie de leurs organes sexuels (cette loi a d'autres détails), que ce soit lors d'une relation sexuelle ou après tout autre cas. Cette habitude n'est pas imposée par la halakha pour la vie quotidienne, mais seulement dans certains cas.
Certains hommes (surtout dans le courant hassidique) vont régulièrement au mikvé à la veille des fêtes du calendrier juif comme pour le chabbat, surtout la veille de kippour, et certains y vont tous les matins avant la prière du matin. Aussi, les corps des juifs décédés sont trempés dans un mikvé lors de la Tahara, avant leur inhumation.
Les règles qui régissent les mikvaot sont complexes, et sont définies dans le traité homonyme de la Mishnah. L'eau (ou au moins la première quantité versée dans la citerne) ne doit pas y avoir été versée, donc les eaux de pluie sont généralement la source la plus utilisée pour initialiser un mikvé.
Telle est l'origine du baptême des Chrétiens (de baptizein, littéralement "plonger" en grec, "immersion" qui a le même sens stricto-sensu que le mot hébreu).
Le débir (en hébreu : דביר) ou saint des saints (קודש הקודשים), est la partie la plus centrale du Temple de Jérusalem, sanctuaire de la religion juive dont la construction est attribuée à Salomon, selon la tradition biblique. Il représente, dans la croyance israélite, le lieu le plus saint comme désigné d'après le livre de l'Exode (26:33), celui abritant l'Arche de l'alliance. Seul le Grand prêtre d'Israël y avait accès, une fois par an, à l'occasion de la fête de Kippour. Néanmoins, le 24 septembre -63, Pompée, après avoir assiégé le roi de Judée Aristobule II qui s'était réfugié sur le Mont du temple, pénétra dans ce lieu sacré sans l'autorisation du grand-prêtre Hyrcan II, frère d'Aristobule[1].
La légende le situerait aujourd'hui à l'emplacement du dôme du Rocher sur le Mont du Temple, dans la vieille ville de Jérusalem, qui abrite le Rocher de la Fondation du Mont Moriah, emplacement de la Ligature d'Isaac par Abraham.
Observances générales
Yom Kippour est le jour de la repentance, considéré comme étant le jour le plus saint et le plus solennel de l’année juive. Son thème central est le pardon et la réconciliation.
Du verset 16:31, les Sages ont déduit qu’il fallait respecter les interdictions du Shabbat (par exemple, ne pas travailler, ni allumer de feu, ne pas écrire ni toucher l’électricité). Quant à l’affliction des âmes, elle est réalisée selon la mishna Yoma 8:1, par l’interdiction de nourriture, de baignade, d’utilisation de cosmétiques, du port de la « sandale » (c’est-à-dire de semelles de cuir) et de l’intimité conjugale.
L’abstention totale de nourriture et de boisson commence généralement une demi-heure avant le coucher de soleil (ce qui s’appelle « tossefet (ajout) Yom Kippour »),afin de limiter le risque de manger pendant la fête par inadvertance. Elle termine après le coucher du soleil de la nuit suivante.
Bien que le jeûne soit obligatoire pour tout individu sain âgé de plus de 12 ans pour les femmes, 13 pour les hommes (bat ou bar mitsva), y compris les femmes enceintes, il est interdit, en vertu du pikkouah nefesh, de jeûner pour toute personne qui pourrait s’en porter mal, particulièrement les diabétiques et les personnes devant prendre des médicaments. Les femmes qui viennent d’accoucher dans les trois derniers jours sont également exemptées.
L’observance de Yom Kippour varie légèrement selon les communautés. Les Juifs sépharades l’appellent « le jeûne blanc », et se revêtiront de blanc, afin de symboliser leur désir « blanc » (pureté) de se libérer des péchés. Leur liturgie comporte des musiques assez joyeuses, surtout par rapport à leurs frères ashkénazes qui, tout en reconnaissant la joie originelle de ce jour, auront une attitude plus solennelle, accentuant la remémoration des disparus et des martyrs.
Offices de prière
Les hommes (et, chez les Réformés, certaines femmes) se couvrent d’un tallit (châle de prière) pour les prières du soir, Yom Kippour étant le seul office vespéral où cette pratique est réalisée[5] Beaucoup d’hommes mariés portent également un kittel, un vêtement blanc ressemblant quelque peu à un drap.
Les offices de prière commencent par celui de « Kol Nidre », spécifique à Yom Kippour, qui doit être récité avant le coucher du soleil, et se poursuit avec l’office du soir (ma'ariv ou arvith), qui comporte un service de Seli'hot (demandes de pardon) et de viddouï (« confession ») particulièrement étendu. Chaque Juif demande à Dieu de pardonner ses propres fautes et celles de la communauté, mais seulement celles commises à l’encontre de Dieu Lui-même. Les offenses commises à l’encontre du prochain (considérées comme plus graves que celles envers Dieu) doivent être individuellement réparées, de préférence avant Yom Kippour.
L’office du matin est précédé par des litanies et des seli'hot ; à Yom Kippour, de nombreuses seli'hot sont entrelacées avec la liturgie habituelle. L’office de Moussaf[6] est, comme à Rosh Hashana, particulièrement enrichi de prières et piyyoutim.
La Minha de Kippour est suivie d’un office également spécifique à Yom Kippour, la Neʿila (« fermeture » -- des portes du ciel aux prières). Yom Kippour se termine par la récitation du Shema Israël, ou du Kaddish Titkabal (Kaddish complet), au cours duquel on sonne le shofar, qui marque la conclusion du jeûne. Les portes du Ciel se referment et plus aucune demande de pardon n’arrive à Dieu.
Les sections de la Torah spécifiquement lues en ce jour sont le chapitre 16 du Lévitique le matin, et le chapitre 18 (parashat guilouï arayot[7]) l’après-midi. Le Livre de Jonas est lu comme haftarah l’après-midi.
Selon le noussakh (la « version », ashkénaze, sépharade, etc.) des prières, certaines communautés prieront du matin au soir sans interruption, tandis que d’autres intercalent une courte pause.
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