Nouvelle parution
Comment ils sont victimes du capitalisme - comment ils lui résistent - comment ils cherchent avec beaucoup d’autres, à le dépasser
dimanche 8 juillet 2007, par ChickenFlu
« Les paysans, qu’ils soient éleveurs ou agriculteurs, ont assuré la survie de l’humanité depuis 10.000 ans sans mettre en péril son environnement. Depuis la révolution néolithique, pendant des milliers d’années, ils ont constitué l’immense majorité des êtres humains et produit la base matérielle de toutes les sociétés structurées en classes, dans des conditions souvent très dures, mais durables à l’échelle planétaire. Cependant, depuis environ cinq siècles, ils sont partout les principales victimes des massacres et des violences liés à l’expansion du capitalisme sous toutes ses formes : commerciale, militaire pour la conquête des marchés, coloniale pour celle des matières premières, financière pour l’exploitation de leurs forces de travail.
Aujourd’hui, les paysans constituent encore la majorité des êtres humains, mais subissent des agressions sans précédent de la part des principaux acteurs de la mondialisation capitaliste. Leur existence est en jeu face à la déforestation frénétique, à la dévastation des ressources halieutiques, à l’accaparement de territoires immenses par les multinationales de la chimie et de l’agro-business, à la pollution des sols, des eaux, des océans et de notre atmosphère par des systèmes productifs que gouvernent des intérêts privés monopolisés, échappant à toute règle d’intérêt général.
Or la survie de l’humanité dépend de celle des paysans… »
Une vingtaine d’articles d’auteurs, qui sont des spécialistes connus : soit français (Jean-Pierre Berlan, Bernard Roux, Marc Dufumier, Jean-Yves Martin ou François de Ravignan etc...), soit venant de tous les continents (Vandana Shiva, Anastase Hategekimana, Mae Wan Ho, Maria-Caridad Cruz etc...) publiés par la revue « Informations et Commentaires, le développement en questions » sont rassemblés en un seul volume agrémenté de magnifiques photos de paysans provenant de la photothèque du BIT. Ce livre - avec les paysans du monde illustre les multiples facettes, historiques et contemporaines, de la guerre du capitalisme contre les paysans, ainsi que des mouvements sociaux qui s’organisent, à l’échelle internationale, pour la réhabilitation des approches paysannes de la mise en valeur des territoires.
Ce seront les pays pauvres de la planète et quelques multinationales de l’agro-alimentaire qui vont nous nourrir dorénavant.
Moins de paysans, cela signifie plus d’agri-managers, plus d’agriculture industrielle, plus de poisons, plus d’aliments génétiquement modifiés, plus de maladies et l’exploitation cynique de milliers d’ouvriers agricoles vivant dans la précarité et sans droits. Comme conséquence ultime, le développement actuel aboutira à la disparition totale de la culture paysanne, qui s’est forgée pendant des siècles et nous a façonnés. La question existentielle est ainsi posée.
acteurs culturels pour participer à ce débat important
http://www.chickenflu.org/spip.php?article11
Au niveau international, l’expansion des élevages industriels doit cesser et faire machine arrière. Ces fermes sont des foyers de pandémies et continueront à l’être tant qu’elles existeront. Il ne sert probablement à rien de réclamer un changement complet de la stratégie mondiale menée par l’OMC.
En effet, l’expérience de la grippe aviaire montre que ni l’OMC ni l’OIE, ni la plupart des gouvernements ne sont disposés à être fermes avec l’agriculture industrielle. Une fois de plus, ce sont les citoyens qui vont devoir réagir et se protéger eux-mêmes. Partout dans le monde, des milliers de communautés luttent contre les élevages industriels. Ce sont ces communautés qui sont en première ligne de la prévention contre la pandémie. Ce dont nous avons besoin à présent, c’est de transformer ces luttes locales contre les élevages industriels en un vaste mouvement mondial pour abolir ce système d’élevage.
Mais le désastre de la grippe porcine au Mexique révèle également un problème de santé publique plus vaste : Les menaces pour la sécurité des consommateurs qui font partie intégrante de notre système alimentaire industriel sont exacerbées par une tendance générale à privatiser complètement les soins de santé, ce qui a réduit à néant la capacité des systèmes publics à apporter des réponses adéquates en cas de crise, et par des politiques encourageant les migrations vers des mégalopoles où les politiques de santé publique et d’assainissement sont déplorables. (L’épidémie de grippe porcine a frappé Mexico, une métropole de plus de 20 millions d’habitants, précisément au moment où le gouvernement a coupé l’approvisionnement en eau d’une bonne partie de la population, en particulier les quartiers les plus pauvres.) Le fait que la surveillance des épidémies soit confiée à des cabinets-conseils privés, que les gouvernements et les agences des Nations Unies puissent garder le silence et ne pas divulguer l’information, que nous soyons obligés de dépendre d’une poignées d’entreprises pharmaceutiques pour soulager nos souffrances, avec des produits certes brevetés mais seulement à moitié testés, devraient nous indiquer que rien ne va plus. Ce n’est pas seulement de nourriture que nous avons besoin, mais de systèmes de santé publique qui aient un véritable agenda public et soient responsables devant le public.
En ce qui concerne ....
Les élevages industriels sont de véritables bombes à retardement pour les épidémies mondiales. Et pourtant, il n’existe toujours pas de programmes qui permettent d’y faire face, ni même de programmes indépendants de surveillance des maladies. Personne parmi les gens haut placés ne semble s’en soucier et ce n’est sans doute pas un hasard que ces fermes soient souvent situées parmi les communautés les plus pauvres, qui paient très cher pour faire entendre la vérité. Pis encore, nous dépendons tellement de ce système aux limites de l’explosion pour une bonne part de notre alimentation que la tâche principale des agences gouvernementales de sécurité alimentaire semble être désormais de calmer les peurs et de s’assurer que les gens continuent à manger. Smithfield est déjà au bord de la faillite et était la semaine dernière en train de négocier sa reprise avec la plus grosse entreprise d’agroalimentaire de Chine, COFCO. [17]
Entre temps, l’industrie pharmaceutique fait fortune avec la crise.