Un sacrifice humain est un rite religieux pratiqué notamment par d'anciennes civilisations de cultivateurs sédentaires pour s'attirer les faveurs des dieux, par exemple pour conjurer la sécheresse.
Attesté en particulier dans la Grèce antique et en Égypte ancienne, ce type de pratique se retrouve dans d'autres civilisations comme celle des Dogons en Afrique[1] ou dans la Chine archaïque jusqu'à la dynastie Shang[2]. En Mésoamérique, l'autosacrifice par extraction de sang et le sacrifice par cardiectomie étaient pratiqués de manière très courante et parfois à très grande échelle (lors de certaines occasions exceptionnelles, les Aztèques ont sacrifié jusqu'à des milliers de personnes en quelques jours).
Dans la Palestine ancienne, les cultes cananéens virent perdurer le sacrifice des enfants jusqu'au premier millénaire avant l'ère commune. Ce sacrifice est appelé MLK, royal, d'où la Bible a tiré le culte de Molok. En fait, le sacrifice s'adressait à Baal, divinisation du pouvoir politique. On s'accorde donc à dire aujourd'hui que le molek n'était pas une divinité mais le nom du rite sacrificiel. Les Phéniciens sacrifiaient ainsi des enfants au dieu Baal, les Carthaginois à Ba'al Hammon et/ou Tanit pour obtenir la faveur du dieu, ou à Tanit seule lors de rites de fécondité.
L'autosacrifice est un rite consistant à sacrifier une partie de son corps à une divinité, par extraction de sang en particulier. Cette forme de sacrifice humain était très courante en Mésoamérique.
En Inde
Le Kali-Purâna décrit le rituel du sacrifice humain indien.
Le Kalika-Purâna est comme les autres Pourâna, un texte en vers relatant à la fois des faits mythologiques et un traité religieux hindou. Il a été composé vers le Xe siècle dans une région appelée le Kāmarūpa et qui se trouve aujourd'hui dans l'Assam, ce qui en fait un Sthalapurâna.
Ce Smriti, connu partout en Inde, est classé par certains groupes hindous comme un des 18 Upapurânas. Il est composé de 9000 stances réparties en 98 chapitres et est dédié à l'adoration de Kālī, l'épouse de Shiva, dans l'une ou l'autre de ses multiples formes, telles que Giri-ja, Devi, Bhadra-Kali, Kalika, Mahamaya, ... Il glorifie la déesse mère primordiale Kamakhya. Ce texte est un des piliers de la foi Shaktisme et fait références aux principes féminins qui animent le pouvoir divin.
C'est l'un des rares textes religieux hindou qui utilise ce terme. L'Inde y apparaît comme le corps de Mahamaya, la divine mère. Ce texte détail les procédures rituelles pour adorer la déesse et certaines pages ont choqué car elles relatent un rituel pour les sacrifices humains. Il a été partiellement traduit en anglais en 1799 et en 1947, il n'a été traduit pour moitié qu'en 1972.
Selon les hindouistes actuels, l'objectif principal du texte semble être une tentative de combler l'écart entre les pratiques religieuses orthodoxes et les tabou tantriques - comme l'utilisation de la viande, des médicaments et de la non-pureté rituelle occasionnées par les rapports sexuels.
Les animaux sacrifiés étaient généralement des porcs, des bœufs, et des taureaux. Les animaux au pelages blanc étaient destinés aux divinités célestes et les bêtes aux pelages sombres aux dieux de la nuit ou d'en bas.
Antiquité
Le mythe de Prométhée expose l'origine du sacrifice[1]. Il a connu de nombreuses interprétations et représentations.
Le théâtre grec antique témoigne de l'importance du sacrifice dans la vie de la cité.
Quelques exemples de culte aux dieux romains :
Mars : on lui offrait le taureau, le verrat (porc), le bélier et plus rarement le cheval. Vénus : on lui consacre le bouc. Jupiter : La chèvre, le taureau blanc aux cornes dorées et la brebis lui sont consacrées ainsi que des libations de farine de sel et d'encens. Pluton : souvent de couleurs sombres et en nombre impair, ses victimes sont brûlées. Neptune : Libations ordinaires Junon : voir Jupiter.
À Rome, les comptes-rendus épigraphique des frères Arvales constituent une des sources les plus précises en matière de sacrifices[2]. Tite Live raconte le cas d'un sacrifice monstrueux fait par les romains à l'occasion de la guerre contre les Samnites. Le sacrifice est monstrueux sur ce point que des victimes humaines et animales sont égorgées côte à côte.[3
Les sacrifices humains sont prohibés dans la Bible. Le récit de la substitution d'un bélier à Isaac, lors du "sacrifice" d'Abraham, symbolise l'abandon des sacrifices humains au profit des sacrifices d'animaux.
La ligature d'Isaac dans le judaïsme et l'Aïd al-Kebir dans l'islam commémorent cet abandon du sacrifice des enfants.
Les Israélites de l'époque du premier Temple connaissaient probablement résiduellement le sacrifice du premier né[8], puisque la Tora prend soin à plusieurs reprises de le condamner de façon absolue[9] en menaçant de mort ceux qui s'y livrent[10]. Les prophètes dénonçaient les sacrifices humains comme une forme d'idolâtrie[11] ce qui en faisait des sacrilèges. La Sagesse de Salomon, apocryphe du Ier siècle av. J.-C., s'appuyait sur eux pour justifier l'extermination des Cananéens[12].
La ligature d'Isaac montre Abraham disposé à sacrifier son propre fils unique, victime consentante. La substitution finale d'un bélier est considéré comme le symbole de fin des sacrifices humains[13]. Mais même ce sacrifice est strictement règlementé et la Tora interdit entre autres choses aux juifs la consommation du sang, puisque c'est là que réside la vie et que le sang en conséquence appartient exclusivement au dieu créateur JHWH[14].
On retrouve dans le Coran le thème du sacrifice d'Abraham, là aussi le sacrifice humain désormais interdit est remplacé par celui d'un bélier.
Commentaires personnels : Le premier né est consacré à Dieu spirituellement pour le servir, et non pour être sacrifié, Dieu interdit le sacrifice humain.
Seul Jésus Christ fut sacrifié comme l'agneau pour racheter tous nos péchés. Comme cela était déjà prophétisé dans l'Ancien Testament.