http://fr.wikipedia.org/wiki/Extinction_des_dinosaures
Bien que l'évènement de la limite K-T ait été de grande ampleur, il y eut une variabilité significative du taux d'extinction entre les différents groupes d'espèces. On suppose que des particules atmosphériques ont bloqué la lumière du soleil, réduisant la quantité d'énergie solaire pouvant atteindre la terre. Les effectifs des espèces dépendant de la photosynthèse ont donc diminué, certaines espèces se sont même éteintes. Vers la fin du crétacé, les organismes qui photosynthétisent, dont le phytoplancton et les plantes terrestres, étaient à la base de la chaîne alimentaire comme c'est le cas aujourd'hui. L'extinction d'espèces végétales alors dominantes a causé un remaniement important de ce groupe d'organismes[10]. L'observation suggère que les animaux herbivores se sont éteints quand les plantes dont ils dépendaient pour se nourrir sont devenues rares ; en conséquence, les prédateurs supérieurs comme le Tyrannosaure ont également péri. Les coccolithophorides (des algues unicellulaires microscopiques) et les mollusques, incluant les ammonites, les rudistes, les escargots d'eau douce et les moules, ainsi que les organismes dont la chaîne alimentaire inclut ces animaux à coquilles se sont éteints ou ont connu de lourdes pertes. Par exemple, on pense que les ammonites étaient la nourriture principale de mosasaures, un groupe de reptiles marins géants qui se sont éteints précisément à cette période[11]. Les omnivores, les insectivores et les charognards ont survécu à l'évènement d'extinction, peut-être en raison de la plus grande disponibilité de leurs sources de nourriture. À la fin du crétacé il ne semble y avoir eu aucun mammifère purement herbivore ou purement carnivore. Les mammifères et les oiseaux qui ont survécu à l’extinction se sont nourris d'insectes, de vers, et d'escargots, qui eux-mêmes se nourrissaient de matière morte végétale ou animale. Les scientifiques pensent que ces organismes ont survécu à l'effondrement des chaînes alimentaires basées sur les plantes parce qu'ils se sont nourris de détritus ou d'autres matériaux organiques non vivants[7],[12],[13]. Dans les biocénoses des cours d'eau, peu de groupes d'animaux se sont éteints parce que ces communautés dépendent moins directement des plantes vivantes pour leur nourriture et plus des détritus qui ruissellent de la terre, ce qui les protégea de l'extinction[14]. Des mécanismes semblables, mais plus complexes ont été observés dans les océans. Les extinctions ont été plus nombreuses parmi des animaux vivant dans la zone pélagique, que parmi des animaux des fonds sous-marins. Les animaux de la zone pélagique dépendent presque entièrement de la production primaire du phytoplancton vivant, alors que des animaux vivants dans les fonds marins s'alimentent de détritus ou peuvent passer à une alimentation constituée uniquement de détritus[7]. Les plus grands survivants aérobies de l'évènement, les crocodiliens et les champsosaures, étaient semi-aquatiques et ont eu accès aux détritus. Les crocodiliens modernes peuvent vivre comme charognards et survivre pendant des mois sans nourriture. En outre, dans leur jeunesse, ils se développent lentement et se nourrissent pendant leurs premières années en grande partie d'invertébrés et d'organismes morts ou de fragments d'organismes. Ces caractéristiques ont permis la survie de ces espèces à la fin du Crétacé[12]. Après l'évènement du K-T, la biodiversité a eu besoin d'un temps substantiel pour récupérer, en dépit de l'existence de nombreuses niches écologiques[7].
Parmi ces espèces, les espèces benthiques c'est-à-dire celle de haute mer, semblent toutes s'éteindre. On pense que la biomasse des océans a diminué après les extinctions qui ont eu lieu sur les côtes et que ces foraminifères dépendaient des débris organiques pour leur alimentation. Lorsque plus tard le nombre d'espèces de microorganismes marins a réaugmenté, on observe une augmentation concomitante du nombre d'espèces de foraminifères benthiques, vraisemblablement en raison de l'augmentation des ressources alimentaires[7]. Autrement dit, le rétablissement des populations de phytoplancton au début du paléocène a fourni la source de nourriture nécessaire pour alimenter de nouveau de grandes populations de foraminifères benthiques, qui se nourrissent toujours principalement de détritus. Au début du paléocène, le rétablissement final de ces populations benthiques s'est réalisé en plusieurs étapes qui ont duré plusieurs centaines de milliers d'années[25],[26]. Invertébrés marins Il y a une grande variabilité en ce qui concerne les taux d'extinction des invertébrés marins au passage de la limite K-T. Le nombre de fossiles et de sites fossilifères connus est faible, de ce fait les taux d'extinction calculés à partir des données récoltées peuvent ne pas correspondre à la réalité, les surestimant[7]. Les ostracodes, une classe de petits crustacés qui étaient très communs lors du Maastrichtien supérieur, ont laissé des traces fossiles dans un grand nombre d'endroits. Un examen de ces fossiles prouve que la diversité des ostracodes est plus faible au cours du paléocène qu'à n'importe quelle autre période du Tertiaire. Cependant, dans l'état actuel de la recherche, on ne peut pas déterminer si ces extinctions se sont produites avant ou pendant l'intervalle de la limite[27],[28]. Chez les coraux du Crétacé tardif, environ 60 % des genres appartenant à l'ordre des Scleractinia (coraux durs) n'ont pas réussi à passer la limite K-T et à atteindre le paléocène. L'analyse approfondie des extinctions de coraux de cette époque montre qu'environ 98 % des espèces coloniales qui habitaient les eaux tropicales chaudes et peu profondes se sont éteintes. Les coraux solitaires, qui ne forment généralement pas de récifs et habitent des régions plus froides et plus profondes de l'océan (au-dessous de la zone photique) ont moins été affectés par la limite K-T. Les espèces des colonies coralliennes dépendent d'une symbiose avec des algues photosynthétiques, dont les populations se sont effondrées en raison des évènements entourant la limite K-T[29],[30]. Cependant, l'explication de l'extinction K-T et du rétablissement au paléocène par l'utilisation des données des fossiles de coraux doit être relativisée en raison des changements qui se sont produits dans les écosystèmes de coraux au passage de la limite K-T[7]. Les nombres de genres de céphalopodes, d’échinodermes et de bivalves ont diminué significativement après la limite K-T[7]. La plupart des espèces de brachiopodes, un petit phylum d'invertébrés marins, ont survécu à l'évènement K-T et se sont diversifiés au début du paléocène Mises à part la sous-classe des Nautiloidea, représentée aujourd'hui par les espèce des nautiles et un groupe issu d'une évolution de ceux-ci, à savoir les Coleoidea qui regroupe entre autres les octopodes, calmars, et seiches, toutes les autres espèces de mollusques de la classe des céphalopodes se sont éteintes à la limite K-T. Parmi celles-ci, il y avait les espèces du super-ordre Belemnoidea et les ammonites, une sous-classe de céphalopodes à coquille univalve, très diversifiés, dont les spécimens était nombreux, et à la répartition large. Des études scientifiques réalisée sur le sujet ont précisé que la stratégie reproductrice des nautiloïdes survivants, qui s'appuyait sur des œufs moins nombreux et plus gros, a joué un rôle dans leur conservation par rapport aux ammonites au cours de l'extinction. Les ammonites, elles, utilisaient d'une stratégie planctonique, c'est-à-dire que les œufs et et larves étaient aussi nombreuses que petites, ce qui aurait été très défavorable. Des chercheurs ont montré que suite de la disparition des ammonites, les nautiloïdes ont connu une radiation évolutive avec des formes et des complexités de coquille qui n'avaient été auparavant observés que chez les ammonites[31],[32]. Environ 35 % des genres d'échinodermes se sont éteints à la limite K-T, ce qui est peu car ce sont les taxons qui prospéraient à la fin du crétacé dans les eaux peu profondes, à faible latitude, qui ont eu le taux d'extinction le plus élevé. Au niveau des latitudes moyennes, les échinodermes d'eaux profondes ont été beaucoup moins affectés par l'extinction. Ce serait une perte d'habitat qui serait responsable de ces extinctions, spécifiquement la submersion des récifs d'eau peu profonde existant à ce moment-là, lors d'un épisode transgressif survenu à une période proche de celle de l'évènement d'extinction[33]. D'autres groupes invertébrés marins, notamment des bivalves comme les rudistes et les inocérames, se sont également éteints à la limite K-T[34],[35].Les vertébrés marins
Un nombre substantiel de fossiles de poissons ont été découverts. Cela fournit de bonnes bases pour comprendre les modèles d'extinction de ces classes de vertébrés marins. Parmi les Chondrichthyes, approximativement 80 % des familles de requins, de raies et autres poissons cartilagineux ont survécu à l'évènement d'extinction[7]. Par ailleurs moins de 10% des familles de poissons osseux, c'est-à-dire les téléostéens, se sont éteintes[36]. Mais, près de l'Antarctique, Sur l'île de Seymour (en), un site fossile daté de la période précédant immédiatement l'évènement présente des preuves d'une mort massive chez des poissons osseux. On spécule que les poissons ont subi un stress environnemental avant l'évènement de la limite K-T et que ce dernier a dû précipiter l'extinction de masse[37]. Cependant, il semble que les environnements marins et d'eau douce ont atténué l'effet de l'extinction sur les poissons[38]