À la fin des années 1970, l'exploration de certaines couches géologiques a révélé une couche d'argile de quelques centimètres d'épaisseur entre les strates du Crétacé et du Tertiaire. On parle d'elle sous le nom de limite Crétacé-Tertiaire, de limite CT ou de limite K-T. Cette limite géologique, bien visible en certains points du globe, présente un taux anormal d'iridium (30 fois et 130 fois plus élevé que la normale dans les deux sections étudiées à l'origine). L'iridium est extrêmement rare dans la croûte terrestre parce que c'est un élément sidérophile, ce qui signifie qu'il a migré avec le fer pendant la différentiation planétaire et se trouve donc principalement dans le noyau. Cet élément est donc rare sur Terre mais abondant dans certaines météorites. En 1980, un groupe de scientifiques composé du prix Nobel de physique Luis Alvarez, de son fils le géologue Walter Alvarez (en), et des chimistes Frank Asaro et Helen Michel a alors émis l'hypothèse de la chute d'une météorite à cette période[70],[71]. L'hypothèse d'un impact cosmique avait été publié auparavant, mais l'hypothèse ne s'appuyait pas sur des découvertes concrètes[72].
La conséquence d'un tel impact aurait été un nuage de poussière qui aurait bloqué la lumière du Soleil pour une année ou moins, et une augmentation des aérosols soufrés dans la stratosphère, menant à une réduction de 10-20% du rayonnement solaire atteignant la surface de la Terre empêchant ainsi la photosynthèse. Cela aurait pris au moins dix ans pour que ces aérosols se dissipent, expliquant donc l'extinction des plantes, du phytoplancton, et des organismes dépendant de ces derniers (comprenant les prédateurs aussi bien que les herbivores). Les petites créatures ayant un régime alimentaire à base de détritus ont eu de meilleures chances de survie[58],[67]. Les conséquences de la ré-entrée des éjecta dans l'atmosphère terrestre aurait causé une brève (quelques heures) mais intense augmentation du rayonnement infrarouge, tuant les organismes y étant exposés[38]. Des tempêtes de feu globales ont pu résulter de l'augmentation de chaleur et de la chute sur Terre de fragments incendiaires provenant de l'explosion. Les niveaux élevés d'oxygène pendant le crétacé supérieur auraient maintenu une combustion intense. Le niveau de l'oxygène atmosphérique est descendu au début de la période tertiaire. Si des feux de grande ampleur se sont produits, ils ont augmenté la teneur en CO2 de l'atmosphère et ont causé un effet de serre temporaire une fois que le nuage de poussière s'était résorbé, et ceci aurait exterminé les organismes les plus vulnérables qui avaient survécu à la période juste après l'impact[73]
L'impact a pu également avoir produit des pluies acides, selon quel type de roche sur lequel l'astéroïde a frappé. Cependant, la recherche récente suggère que cet effet aurait été relativement mineur, ne durant qu'approximativement 12 ans[67]. L'acidité était neutralisée par l'environnement, et la survie des animaux vulnérables aux effets des pluies acides (comme les grenouilles) indiquent que cet effet n'a pas contribué de façon importante à l'extinction. Les théories d'un impact cosmique peuvent seulement expliquer des extinctions très rapides, puisque les nuages de poussière et les aérosols sulfurés potentiels seraient éliminés de l'atmosphère dans un temps assez court (moins de dix ans)[74].
http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_du_platine
Les métaux du groupe du platine dits MGP (ou PGM en anglais pour platinum group metals) regroupent six ou sept éléments chimiques appartenant à la série des métaux de transition et apparentés dans le tableau périodique : ruthénium 44Ru, rhodium 45Rh, palladium 46Pd, osmium 76Os, iridium 77Ir, platine 78Pt, et, selon les sources, rhénium 75Re. Les métaux de ce groupe sont rares et caractérisés par des propriétés communes et inhabituelles chez les métaux. Ce sont notamment de puissants catalyseurs et sous certaines formes ils peuvent être toxiques. Pour ces raisons, en 2005, la valeur marchande respective du palladium était la moité de celle de l'or, celle du platine le double de la valeur de l'or, et celle du rhodium le triple[1].
Impacts sanitaires et environnementaux
Des alliages naturels de platine ou riches en platine semblent connus depuis l’antiquité. Bien que difficile à fondre, ce métal a été utilisé par des peuples pré-colombiens. La première référence européenne au platine date de 1557 dans les écrits de l'humaniste italien Julius Caesar Scaliger (1484 - 1558) qui décrit un mystérieux métal trouvé dans les mines d'Amérique centrale entre Darién (Panama) et Mexico (« jusqu'à maintenant impossible à fondre par l'un des quelconques arts espagnols de la fonderie » précisait-il). Les Espagnols ont nommé ce métal platine (ou « petit argent ») lors qu’ils l’ont découvert en Colombie, le considérant dans un premier temps comme une impureté indésirable du minerai d’argent. Au cours du XXe siècle l'usage des MGP s'est développé (catalyseur, industrie automobile en général, électronique, dentisterie, joaillerie, industrie verrière, industrie chimique et pétrolière, industrie électrique et électronique, puis secteur des piles à combustibles).
Depuis la fin du XXe siècle, la demande industrielle de certains EGP excède l'offre, ce qui explique une augmentation forte et assez régulière des prix de 1999 à 2005. Les producteurs sont essentiellement situés en Afrique du Sud et Russie mais les États-Unis et Canada sont respectivement en 3ème et 4ème position. Les industries les plus consommatrices d'MGP semblent être l'Amérique du Nord, le Japon, et l'Europe et la Chine. Le développement encouragé par les États-Unis notamment d'une pile à combustible adaptée au transport routier va encore tendre le marché du platine qui dépendait déjà dans les années 2005 à 80 % de l'Afrique du Sud. La pression sur la ressource peut se traduire par des exploitations minières moins soucieuses que d'autres du respect de l'environnement.
Face au risque de pénurie, des progrès techniques ont permis - à service égal - de réduire les quantités de platine, mais on ne lui connait pas de substitut aussi efficace. La technologie « hydrogène-platine » risque donc d'amplifier le déséquilibre offre-demande pour le platine, alors que le prix du palladium pourrait être plus fluctuant (les producteurs russes ont augmenté leur production en 2003, permettant une diminution de 25 % des prix en 2003 (retour au prix moyen en cours de 1997, 6 ans plus tôt)[2].
Ces métaux contribuent au bénéfice de technologies moins polluantes, mais ils sont toxiques sous certaines formes et parfois à très faible dose (par exemple, le tétroxyde d'osmium est extrêmement toxique à des concentration infimes dans l'air ; 10−7 g/m3 suffisent à causer la congestion des poumons et des dommages sur la peau et aux yeux). Cette famille de métaux tend à être de plus en plus présente et à s'accumuler dans l'environnement dans lequel ils pourraient peut-être finir par avoir des impacts significatifs.
Le risque d’une future pollution croissante de l’environnement par les PGM a préoccupé certaines autorités environnementales dès les années 1990.
Dix ans après ces deux rapports, les taux de platine et de MGP ont continué à croître dans l’environnement, et l’on mesure toujours mal leurs éventuels impacts écologiques ou sanitaires, mais une étude a montré que sous forme de micro ou nanoparticules, ces métaux étaient emportés très loin de leurs points d'émission. Le platine en particulier est en forte augmentation dans les glaces superficielles du pôle nord (Voir article sur les pots catalytiques et sur le Platine).
Le risque peut-être lié à la toxicité intrinsèque de ces métaux (vis à vis de l'ADN notamment), mais aussi à leur capacités de catalyseurs. Les nanoparticules de platine par exemple induisent la transformation de l'ammoniac en acide nitrique, lequel peut favoriser la recirculation de métaux lourds dans les eaux, le sol ou les sédiments puis leur bioaccumulation, ou accentuer l'allergénicité de pollens dont la cuticule aurait été attaquée par cet acide. La recherche publique et publiée ne semble pas avoir beaucoup travaillé cette question.