Le spiritisme en Asie [modifier]
Religion fondée au début du XXe siècle par Ngô Van Chiêu, fonctionnaire vietnamien. Le caodaïsme est un syncrétisme alliant le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme, mais il s'inspire aussi fortement du christianisme : la statue de Jésus est d'ailleurs représentée dans le « Grand Temple » de Tay Ninh, et la structure du clergé est calquée sur le modèle de celui de l'Église catholique. Le caodaïsme est un spiritisme en ce sens qu'il « contacte » des « guides spirituels » défunts de toutes les cultures comme Victor Hugo, Jeanne d'Arc, Pasteur, Churchill, Lénine ou Shakespeare, en plus des grandes figures religieuses comme le Christ ou Confucius.
Le spiritisme est très ancré aux Philippines. Il existerait depuis le XVIe siècle[65] et s'est développé par la suite autour du Kardecisme, en particulier avec la Unión Espiritista Cristiana de Filipinas. Comme c'est le cas des guérisseurs du Brésil, aux philippines, en particulier dans les pratiques des guérisseurs aux mains nues, Jésus-Christ est l'« Esprit » le plus invoqué.
L’écriture automatique [modifier]
L’écriture automatique se pratique aussi bien seul qu’en groupe. Il correspond à la méthode la plus répandue, car devenir « médium écrivain » ne nécessite qu’un entraînement limité. Le pratiquant s’assoit à une table, pose une feuille de papier devant lui et tient un stylo en main au-dessus de la feuille. Le but est de laisser les esprits influencer les pensées ou les doigts du médium. Au bout d’un ou plusieurs essais, il peut se produire deux types de phénomènes :
Dans ce cas, l’esprit dicte des phrases au médium par la pensée et ce dernier les écrit directement, sans réfléchir. Le médium est alors incapable de dire ce qu’il vient de rédiger et il ne prend connaissance du message qu’en le lisant. Le médium retranscrit ainsi des informations ou des histoires dont il n’a absolument aucune connaissance à titre personnel.
Dans ce cas, l’esprit contrôle légèrement des doigts du médium et écrit directement avec. Le médium sent de faibles coups dans sa main et la voit commencer à écrire des lettres, sans savoir quel va être le mot final. Il arrive que l’on reconnaisse le style calligraphique de l’esprit, qui correspondait à sa manière d’écrire lorsqu’il était vivant. Là encore les indications obtenues sont totalement étrangères aux opinions ou au savoir du médium.
La matérialisation [modifier]
Les médiums jouent un rôle totalement passif et tombent parfois dans un état de sommeil profond. L’énergie corporelle des médiums est utilisée par les esprits pour densifier leur propre corps spirituel (également appelé Périsprit). Selon le degrés de matérialisation différents phénomènes peuvent se produire : Le corps immatériel de l’esprit n’est pas assez densifié pour être visible à l’œil, mais il l’est suffisamment pour permettre à l’esprit de déplacer un objet... ou pour donner un coup sur la tête d’un participant. Par conséquent, un crayon paraît écrire tout seul, des instruments de musique semble jouer tous seuls... etc. La plus célèbre histoire de « crayon animé » a est relatée par Neale Donald Walsch, dans ses livres mondialement connus : Conversations avec Dieu. L’esprit dispose de suffisamment d’énergie pour densifier une partie de son corps spirituel, jusqu’à la rendre visible et palpable. Ainsi son visage ou sa main semble flotter dans l’air, alors que le reste de son corps demeure invisible à l’œil. Un esprit qui parvient à densifier son larynx peut être entendu par tous les témoins de la scène. On parle alors de « voix directe ». De Jeanne d'Arc à Jakob Lorber, les cas de personnes qui affirment avoir entendu des voix sont innombrables dans l’Histoire. L’esprit possède la connaissance nécessaire, ainsi qu’un quantité d’énergie colossale, pour densifier intégralement son corps spirituel. Il se matérialise totalement, avec tous ses organes, et rien ne le distingue d’un être humain ordinaire (s’il s’agit de l’esprit d’un homme, bien évidemment). L’esprit peut donc apparaître dans un endroit complètement clos, avec portes et fenêtres verrouillées. Cette matérialisation n’est que temporaire. Au bout d’un temps plus ou moins long, l’esprit se dématérialise progressivement jusqu’à disparaître. Les cas d’apparitions sont innombrables dans l’Histoire. Critiques et oppositions [modifier]
L'Église catholique
La première opposition officielle vint de l’Église catholique[66]. En 1861, l’évêque de Barcelone ordonna un autodafé publique pour faire détruire par le feu plus de trois cents ouvrage d’Allan Kardec, dont Le livre des Esprits. En 1864, La Sacrée Congrégation de l’Index condamna en bloc tous les ouvrages spirites[67]. La position du Vatican fut définie par le décret du 24 avril 1917 dont le texte est le suivant :
Du Spiritisme. En séance plénière, aux Eminentissimes et Révérendissimes Seigneurs Cardinaux, Inquisiteur généraux de la Foi et des Mœurs, on a demandé : S’il était permis, par des médiums, comme on les appelle, ou sans médium, en usant ou non d’hypnotisme, d’assister à quelques manifestation spirite que ce soit, même présentant un aspect d’honnêteté ou de piété, soit en interrogeant les âmes ou Esprits, soit en écoutant les réponses, soit comme observateur, même avec l’affirmation, tacite ou exprimée, de ne vouloir aucun commerce avec les Esprits malins. Les Eminentissimes et Révérendissimes Pères ont répondu NON, sur tous les points. Le 26 du même mois, S.S. Benoît XV a approuvé la résolution des Éminents Pères qui lui avait été soumise.
Aujourd’hui l'Église catholique s'oppose toujours fermement à la philosophie spirite, notamment à l'idée de réincarnation qui caractérise la doctrine spirite. Cependant, selon certains ecclésiastes, elle n'est plus totalement hostile aux contacts avec les défunts. Une déclaration en ce sens fut publiée dans la revue italienne Gente, n°52, le 26 décembre 1996 et commentée en français dans d'autres revues[68][69] :
Cette déclaration est accompagnée d'une interview du père Gino Concetti qui confirme :
En France, cette déclaration a été reprise dans les ouvrages du père François Brune, spécialiste de la communication avec les défunts.
Cependant, le Catéchisme de l'Eglise catholique déclare à ce propos[70] :
De manière générale, la position des catholiques pratiquants est très critique à l'égard du spiritisme. John Maust regrette en particulier le sentiment de confusion qui pourrait se produire à cause de l'association de la terminologie chrétienne avec le spiritisme[71]
À vouloir donner une explication logique et cohérente à des phénomènes méconnus, le spiritisme déclencha les attaques des auteurs ésotériques. Ainsi, en 1923, René Guénon publia L'Erreur spirite, un réquisitoire de quatre cent pages contre la doctrine de Kardec qu'il qualifia de "matérialisme à peine déguisé". Pour René Guénon, la métaphysique, c'est-à-dire les expériences spirituelles intérieures, sont les véritables voies de la spiritualité. À ses yeux, le spiritisme représentait une "pseudo-religion" semblables aux religions qu'il combattait.