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Eglise orthodoxe grecque !!

 

L’Église orthodoxe grecque confrontée à la modernité : crispations et résistances

L’Église orthodoxe grecque se sent menacée par le phénomène de déchristianisation. Bien que toujours croyante, la jeunesse grecque est de moins en moins pratiquante. De plus, la Grèce appartient à l’UE, où la plupart des États sont laïcs. Que l’orthodoxie soit la religion d’État, qu’elle soit indissociable de l’identité nationale grecque mettent en exergue aussi bien ses forces que ses faiblesses, notamment face à la sécularisation de la société.

Les réflexions qui seront faites ici s’appuieront d’abord sur les divers textes, revues et publications, officielles ou semi-officielles, de l’Église orthodoxe grecque concernant les problèmes qu’elle rencontre dans ses inévitables contacts avec la modernité. D’autre part, considérant les menaces de déchristianisation, parfaitement perçues par l’Église nationale, j’ai tenté de savoir si cette déchristianisaion pouvait être considérée comme en marche chez les jeunes étudiants d’aujourd’hui. Le questionnaire avec lequel j’illustrerai certaines considérations et qui portait sur environ 600 jeunes des universités d’Athènes et de Volos[1] m’a persuadé de ce dont mon long séjour dans mon pays d'adoption m’avait déjà à demi convaincu : l'attachement à l’orthodoxie (qui peut fort bien s’accompagner d’absence de foi) est profondément lié, et c'est même là, peut-être, la forme la plus répandue, à l’attachement à l’identité nationale. Ceci a été bien des fois souligné par les chercheurs[2] et en a amené plus d’un à considérer que « l’orthodoxie est actuellement une condition sine qua non pour la Grèce moderne »[3]. En ce sens, l’Église grecque est, pourrait-on dire, forte justement de ce qui est également sa faiblesse : son caractère essentiellement national, et qui remonte très loin dans l’histoire, dont elle n’a pas pu se détacher[4] et qu’elle s’efforcera sans doute de conserver malgré la situation d’Église transnationale qu’elle retrouve aujourd’hui avec la nouvelle situation dans les pays de l’Europe de l’Est et des Balkans.

  • 5  Savatou (K. Chrisostomou, archimandrite), « La présence de l’Église orthodoxe dans l’Europe Unie :(...)
  • 6  Ahrweiller (Hélène), L’idéologie politique de l’Empire byzantin, Paris, 1975, p.79, 107.
  • 7  Ducellier (Alain), Chrétiens d’Orient et Islam au Moyen-Age (VIIe-XVeme siècles), Paris, 1996, p.1(...)

2Un autre danger menace l’Église orthodoxe grecque, du moins à ses yeux : l’appartenance du pays à l’Europe communautaire et les « dangereux risques d’aliénation et de syncrétisme religieux »[5] que cela représente. Bien sûr, la “menace de l’Ouest” n'est pas nouvelle et remonte très loin dans l’histoire. On serait en droit d’évoquer le “patriotisme” byzantin, qui s’est développé, justement, en partie contre les revendications et les agissements de l’Occident, et notamment à la suite des attaques normandes qui « traumatisèrent profondément les chrétiens d’Orient » et du « comportement inqualifiable des Latins » lors de la prise de Constantinople en 1204, tout cela provoquant « un sentiment d’humiliation qui se mua en haine »[6] et une véritable « obsession du méchant Latin » portée à son paroxisme dès la fin du XIIème siècle »[7]. Et, même si les anathèmes respectifs qui firent suite au schisme de 1054 ont été réciproquement levés dans les années 1960, la méfiance à l’égard de la soeur ennemie du catholique demeure très vivace.

 

Mais ce n’est pas le catholicisme seul qui représente la menace. En fait, l’Europe (l’Occident) est tombé, aux yeux des milieux orthodoxes, de Charybde en Scylla puisque le mouvement de déchristianisation et la montée de l’athéisme introduisent dans les législations mêmes de ces pays des mesures inacceptables (ou difficilement tolérables) pour la tradition théocratique grecque et s’accompagnent d’une autonomisation désormais quasi-totale du politique et du social. L’Église orthodoxe est donc dorénavant sur la défensive et ne peut que négocier avec les représentants élus du pouvoir politique. Certes, jusque naguère encore, tous les compromis adoptés avaient été relativement favorables à l’Église et pouvaient donc, à ses yeux, être acceptables. Il n’en est plus de même aujourd’hui où les forces “anticléricales” se sont très sensiblement renforcées.
  • 8  Il est à souligner que la Constitution de 1975, actuellement en vigueur, a fait un pas en avant pa(...)
  • 9  Bitsakis (Evtichis, professeur), « L’État devrait être neutre sur le plan religieux », Tα Νέα, 19/(...)
  • 10  Nombreux sont encore ceux qui ignorent que l’enfant peut être déclaré sous un nom sans passer par(...)

4Étant expressément désignée comme “religion d’État”, l’Église orthodoxe jouit encore de considérables privilèges, et voit même son prosélytisme, non seulement autorisé[8], mais encore financé et pris en charge par l’État par le biais de l'obligation de l’enseignement religieux dans les écoles et collèges. Il n’est donc sans doute pas aussi abusif qu’on pourrait le penser de considérer que « nous ne sommes pas un État laïc. Nous sommes une société théocratique modernisée »[9]. De toute évidence en opposition avec les Droits de l’homme, tels, du moins, que les conçoivent aujourd’hui nos sociétés occidentales modernes, il serait étonnant que cette question de l’obligation religieuse à l’école ne fasse pas, un jour ou l’autre, l’objet d’un débat au sein des instances européennes. Et d'autres questions seront sans doute soulevées, qui pourraient mener à une certaine “déchristianisation” de l’État, voire de la société. Des pratiques culturelles comme l’attribution du nom à l’enfant[10] ou le mariage demeurent, c’est vrai, essentiellement des cérémonies religieuses, tant les pressions sociales sont encore lourdes sur les jeunes, et tant la charge émotionnelle des fêtes religieuses est forte. Cependant, la porte est entrouverte, notamment depuis une loi de 1983 instaurant la possibilité du mariage civil.

 

Autre exemple : les partenaires de la Grèce ne réclameront-ils pas, tôt ou tard, l’abolition de la mention de la religion sur les cartes d’identité, mention que le gouvernement socialiste de 1981-1989 avait proposé de supprimer (il dut faire marche arrière devant la mobilisation du lobby orthodoxe, très présent au Parlement) ? La même mésaventure est arrivée au gouvernement suivant, pourtant conservateur, à la suite de la vive réaction de l’Église[11]. Il n’est pas étonnant que la question soit remise régulièrement sur le tapis, car cette mention de la religion des citoyens est en contradiction évidente avec les divers textes européens sur la défense des libertés individuelles[12] et empêche les Grecs de voyager en Europe avec une simple carte d’identité. Il est clair, du reste, que les mentalités sont en train d'évoluer et que l’Église se trouve de plus en plus sur la défensive sur cette question, comme l’a montré un débat organisé sur ce point par la chaîne privée de télévision à forte audience, Antenna (« l’heure de vérité » du 2 avril 1997), où le représentant de l’orthodoxie fut conduit à déclarer qu’en cas de suppression de la mention de l’appartenance religieuse, l’Église demanderait à ses fidèles de boycotter les nouvelles cartes.
  • 13  Nissiotis (N.), « L’Église et la société dans la théologie orthodoxe grecque », Église et Société,(...)

6L’Église orthodoxe grecque se trouve ainsi confrontée à ce phénomène (qu’elle a parfaitement perçu) que la sécularisation de la société est amorcée, qu’» un certain ébranlement des fondements est en train de se produire, silencieusement et progressivement »[13], que les valeurs des nouvelles générations s’éloignent de plus en plus des siennes, que le développement de la conscience éthique s’oppose de plus en plus aux injonctions de la morale chrétienne et que la séparation du spirituel et du temporel ne saurait conduire qu’à l’effacement progressif de son magistère politico-culturo-moral.

  • 14  Alors même que l'occupation ottomane ne s’est guère souciée, semble-t-il, de combattre les culture(...)

7ll est indéniable que l’on assiste à une érosion des croyances religieuses dans le monde occidental contemporain, et il était quasiment inévitable que l’orthodoxie suive, elle aussi, le mouvement de récession largement amorcé dans la Chrétienté, disons depuis le XVIIIème siècle, et qui voit s’affaiblir à la fois la pratique religieuse et les valeurs normatives de la morale chrétienne, au profit d’une éthique fondée sur la liberté de penser et d’agir, et l’importance du sacré dans la vie quotidienne. Cependant, dès lors que, même dans les pays à dominance chrétienne de l’Europe latine, le christianisme a su maintenir une forte prééminence culturelle, on peut penser que l’orthodoxie grecque conservera plus longtemps encore cette prépondérance, d’autant plus que nationalisme et orthodoxie sont ici étroitement imbriqués. L’Église grecque, que l’on peut qualifier de garante de la “grécité” pendant les quatre siècles où la Grèce pouvait être considérée comme une nation sans État, en maintenant (du moins est-ce l’image qui en est donnée dans l’histoire scolaire et officielle[14]) cet élément déterminant de la culture et de la conscience nationale qu’est la langue, continue de toucher également les dividendes de son investissement supposé du siècle passé dans la lutte de libération nationale, ayant su se présenter rétrospectivement comme le catalyseur des forces patriotiques face à l'occupant étranger.

 http://balkanologie.revues.org/index257.html               Décembre 1998

 http://orient.chretien.free.fr/orthodoxe.htm

On ne doit pas confondre l'Eglise grec orthodoxe avec les monophisistes.ou les protestants. L'Eglise Orthodoxe fait partie de l'Eglise apostolique. D'ailleurs c'est le basileus Michel VII qui avait demandé de l'aide au pape, car l'empire était au prise avec les Turcs seldjoukides à l'est. A son tour l'empereur Alexis Comnène a insisté plusieur fois au près du pape Urbain II pour recevoir de l'aide militaire. C'est donc pour venir en aide à l'Eglise Byzantine que le pape précha la croisade en Occident. Le problème c'est que le Christ à toujours était contre la violence et en particulier la guerre. Il est inconcevable de faire la guerre au nom du Christ. Et cette histoire ne pouvait que mal se terminer. Elle aboutit au saccage de Canstantinople. Cependant il y a eu des tentatives pour rétablir l’unité entre les églises catholique-romaine et orthodoxe (notamment, Concile de Lyon, 1274, et de Florence, 1439)


L'Église orthodoxe reconnaît les sacrements de l'Église catholique romaine (même si les petits enfants peuvent recevoir l'eucharistie et la confirmation), ainsi que l'épiscopat et la prêtrise, interprétés à la lumière de la succession apostolique.

L'Église orthodoxe est autocéphale et les patriarcats ne reconnaissent pas de centre d'autorité mais adhèrent au Conseil œcuménique. Les patriarcats sont des Églises régionales. Au Liban il existe un nombre important d'Eglises autocépales:

Les Eglises orthodoxes byzantines ("Grecs orthodoxes")

Patriarcat d’Antioche: Patriarche Grec-Orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient (siège: Damas, Syrie) : Ignace IV Hazim (1920, élu en 1979) Le siège du Patriarche fut transféré à Damas après la destruction d’Antioche par les Mongols en 1322. Tandis que pendant les VIIIième et XIXième les autorités ecclésiastiques furent majoritairement hellènes, depuis le XXième siècle la hiérarchie de cette Eglise s’est arabisée. Cette communauté est largement représentée dans la diaspora. On compte plus de 300 000 personnes au Liban.

 

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