L'archevêque André-Joseph Léonard a été entarté lundi dernier, durant la messe de Toussaint en la Cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles. La vidéo est diffusée depuis mardi via le site de partage YouTube. "Avant même que Monseigneur Léonard n’ouvre la bouche ou presque, il y a eu un jeune qui s’est levé et qui s’est avancé assez rapidement vers lui pour tenter de lui lancer une tarte à la figure", a relaté Claude Castiau, doyen de la Cathédrale Saint-Michel et Gudule, ce samedi soir sur RTL TVi.

Les faits se sont produits lundi, vers 15h30, alors que l'archevêque de Malines-Bruxelles célébrait un service religieux pour le mouvement ecclésial Pro Sanctitate, qui rassemble des laïques "de différents âges et états de vie", selon le site de l'organisation.

 

Pas de plainte

Sur ses pages internet, le mouvement Pro Sanctitate ne fait aucune allusion à l'incident, mais il a été confirmé par Claire Jonard, responsable de la communication de l'archevêché, et l'abbé Patrick Vanderhoeven, maître des cérémonies de la cathédrale. "L'archevêque a poursuivi le service et n'a pas souhaité porter plainte contre son harceleur. Nous n'avons aucune idée de qui il s'agit et de quelles étaient ses intentions", a-t-elle conclu.

 

Des propos qui font polémique

Cet incident traduit sans doute une forme de lassitude dans l'opinion publique. Depuis quelque temps, André-Joseph Léonard est sous les feux des projecteurs médiatiques. C’est une phrase extraite d’un livre sur Mgr Léonard qui a mis le feu au poudre. "Tout au plus je verrais dans cette épidémie une sorte de justice immanente, pas du tout une punition, un peu comme, sur le plan écologique, quand on malmène l’environnement, il finit par nous malmener à son tour". Sommé de s’expliquer sur ses propos qui ont déclenché une polémique, il les qualifie de "décents" et d’ "honorables". "Si on fume de manière démesurée, on doit s’attendre à avoir peut-être un cancer du poumon", a-t-il rétorqué.

Pétition à l'UCL

En désaccord avec les propos du primat de Belgique, des enseignants de l’Université catholique de Louvain ont même demandé le week-end de la Toussaint sa démission du pouvoir organisateur de l’université au travers d’une pétition. "Se disculper d’avoir utilisé ce terme en invoquant cette politique du risque, c’est tout simplement une supercherie. C’est soit de la malhonnêteté, soit de l’ignorance", a estimé Mark Hunyadi, professeur de philosophie à l’UCL. "Il poserait un grand geste s’il démissionnait. Je l’ai dit et je le répète. Cela le grandirait à mon avis", a renchéri Gabriel Ringlet, ancien vice-recteur de l’UCL.

 

Démission de son porte-parole

Malgré la tourmente, Mgr Léonard persiste et signe. Il continue de s’exprimer et de se justifier en public. Un comportement qui finit par agacer son porte-parole. Jürgen Mettepenningen décide de jeter l’éponge après trois mois de travail au sein de l'archevêché et de la Conférence épiscopale en raison d'une "crise de confiance" et du "leadership". M. Mettepenningen regrette notamment que Mgr Léonard n'ait pas accepté le silence médiatique qui avait été annoncé jusqu'à Noël.

Cette succession d'événements a incontestablement écorné l'image de l'archevêque. Au point qu'un jeune homme ait décidé de l'entarter. Car même si l'on ne connaît pas ses motivations exactes, il s'agit bel et bien d'un geste symbolique de désapprobation.

 

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