Ethique laïque, importance fondamentale !?

Les armes à feu [modifier]

En 2001, à ce que rapporte le journaliste Hal Berton du Seattle Times, le dalaï-lama, invité à parler dans un établissement scolaire, aborda la question de l'emploi des armes à feu et de l'auto-défense, en réponse à une lycéenne qui voulait savoir comment réagir devant quelqu'un qui vise un camarade de classe. À son avis, si les actes de violence ne devaient pas être oubliés, il fallait cependant accorder son pardon aux auteurs. Mais si quelqu'un muni d'une arme à feu essaye de vous tuer, déclara-t-il, il serait judicieux que vous ripostiez avec votre propre arme à feu, en visant non pas la tête, où la blessure pourrait être mortelle, mais une autre partie du corps, la jambe par exemple [200].

Le marxisme [modifier]

Le dalaï-lama critique la prééminence de l’argent, le fossé entre riches et pauvres en Chine, la corruption qui en découle, et l’exploitation notamment celle des enfants, qu’il qualifie d’impensable dans une Chine socialiste dirigée par un parti marxiste[201]. Le dalaï-lama se considère comme un sympathisant du marxisme, et a déclaré : « Les communistes se préoccupent avant tout d’égalité et des droits des indigents »[202].

La laïcité [modifier]

Pour le dalaï-lama, le développement d'une éthique laïque est d'une importance fondamentale. En janvier 2008, répondant à une interview, il déclarait :

« Le sécularisme signifie le respect de toutes les religions, pas de préférence pour celle-ci ou celle-là. Si par exemple moi en tant que bouddhiste, j’affirmais que seul le bouddhisme est bon, que les autres religions sont mauvaises, ce serait contraire à la laïcité. Si vous croyez vraiment à la laïcité, vous devez respecter toutes les autres traditions, parce que des millions de personnes suivent ces traditions. Puisque nous devons respecter tous les êtres humains, l’humanité entière, il faut donc respecter leurs conceptions et leur foi. Y compris les non-croyants. C’est également leur droit de ne pas croire » [201]. Le désir charnel et la famille [modifier]

Le dalaï-lama considère que : « la pression sexuelle, le désir sexuel, procurent une satisfaction de courte durée et souvent, conduisent à davantage de complications. (...) Trop d'attachement à vos enfants, à votre partenaire (...) est l'un des obstacles à la tranquillité d'esprit » [203].

L'avortement [modifier]

Le dalaï-lama rappelle que selon les préceptes bouddhistes, l'avortement est un acte donnant la mort [204] mais adopte un position nuancée comme il l'explique lors d'une interview au New York Times :

« Certes, l'avortement, du point de vue bouddhiste, est une action qui revient à tuer et qui est négative de façon générale. Mais, cela dépend des circonstances. Si l'enfant à naître devait être attardé ou si la naissance devait causer de graves problèmes à la mère, dans ces cas-là on peut faire exception. Je pense que l'avortement devrait être choisi ou rejeté selon les circonstances » [205].

L'homosexualité [modifier]

Article détaillé : Bouddhisme et homosexualité.

Concernant l'homosexualité le dalaï-lama déclare :

« Cela fait partie de ce que nous, les bouddhistes, appelons « une mauvaise conduite sexuelle ». Les organes sexuels ont été créés pour la reproduction entre l'élément masculin et l'élément féminin et tout ce qui en dévie n'est pas acceptable d'un point de vue bouddhiste […] »[206].

À la suite des réactions de la communauté homosexuelle américaine, le dalaï-lama s'est publiquement excusé de ces propos, déclarant que « seuls le respect et l'attention à l'autre devaient gouverner la relation d'un couple qu'il soit hétérosexuel ou homosexuel ».

Dans un ouvrage publié en 2001, le Dalaï Lama écrivait : « Je pense que, selon le bouddhisme en général, l'homosexualité constitue surtout une faute par rapport à certains préceptes, mais elle n'est pas nuisible en soi, contrairement au viol, au meurtre ou à d'autres actes qui font souffrir autrui. Il en va de même de la masturbation. C'est pourquoi il n'y a aucune raison de rejeter les homosexuels ou d'avoir envers eux une attitude discriminatoire. » [207].

L'extension du mode de vie occidental [modifier]

Lors d'une conférence sur l'environnement organisée le 20 avril 2008 par l'université du Michigan à Ann Arbor aux États-Unis, le dalaï-lama a notamment pris position sur la question du bien-fondé de l'extension du mode de vie occidental à toute la planète :

« Il n'y a tout simplement pas assez de ressources naturelles sur la planète pour faire vivre la totalité des six milliards d'habitants de la terre selon le mode de vie occidental. Comme il y a une limite aux ressources naturelles extérieures mais qu'il n'y en a pas aux ressources intérieures, il vaut mieux rechercher le contentement et la paix que les biens matériels » [208].

Cette position a été qualifiée de malthusianiste par Mike Billington [209].

Environ 7 000 personnes ont assisté à la conférence du dalaï-lama et ont apprécié son message selon une journaliste [210].

La crise économique [modifier]

Lors d'une visite en Pologne, le 28 juillet 2009, le dalaï-lama déclarait :

« Peut-être cette crise malencontreuse peut-elle servir de leçon pour commencer à réfléchir aux autres valeurs des êtres humains, pas seulement à l'argent » [211].

Le végétarisme [modifier]

Alors qu’il était âgé de 13 ou 14 ans, le dalaï-lama avait demandé à ce que les grandes fêtes à Lhassa, rassemblant notamment les grands lamas, soient végétariennes. Actuellement, même s’il considère que chacun doit décider individuellement d’être végétarien ou non, il demande que lors des enseignements, rassemblements et fêtes des centres bouddhistes, la nourriture soit exclusivement végétarienne, afin que cela corresponde à l’idéal bouddhiste de ne pas vivre de la souffrance des êtres. Lui-même devint complètement végétarien en 1965 et le resta pendant 20 mois, à la suite de quoi il contracta une hépatite et des médecins tibétains comme des médecins allopathiques lui conseillèrent de reprendre un régime non végétarien. Cependant, il s’efforce de manger le moins de viande possible[212].

Le 17e Karmapa a aussi donné, en 2007, des instructions sur les bienfaits de l'abstinence de viande afin de ne pas faire souffrir les animaux[213]. Suivant ces conseils, les Tibétains auraient modifié profondément leurs habitudes alimentaires et deviendraient davantage végétariens et, dans la Région autonome du Tibet ainsi que dans le Kham et l'Amdo, des restaurants végétariens s'ouvriraient[214].

Selon Olga Kahler, épouse du président de l'Union végétarienne internationale, le dalaï-lama serait devenu végétarien, à son arrivée en Inde en 1959, pour manifester sa gratitude au peuple indien de l'avoir accueilli ainsi que 60000 autres réfugiés tibétains[215]. Cependant, dans son livre « Au loin la liberté », le dalaï-lama explique qu'il a décidé de devenir végétarien après avoir assisté à la mort d'un poulet égorgé. Il précise aussi que son régime consistait en un régime végétarien strict, excluant la consommation de viande et d'œufs.

Dans un entretien avec une journaliste du Reader's Digest publié en 2004, le dalaï-lama évoque en ces termes son expérience du végétarisme : « Au début des années 1960, je suis devenu végétarien, et suis resté strictement végétarien pendant près de deux ans. Mais j'ai contracté une hépatite et me suis remis à mon ancien régime. Pendant un temps, c'était végétarien un jour, non végétarien le lendemain » [216].

En 1967, le dalaï-lama fut invité à prononcer le discours inaugural du 19e congrès végétarien international se tenant à New Delhi en Inde. Il y fit l'apologie du végétarisme, déclarant qu'il existait tellement de produits remplaçant la viande qu'il n'était pas nécessaire d'abattre des animaux pour la consommation humaine[215]. Lors d'un discours prononcé en public à Seattle en 1995, le dalaï-lama aurait déclaré qu'il s'efforçait d'être végétarien en permanence, mais qu'il trouvait que c'était trop difficile. Il aurait alors ajouté qu'il mangeait de la viande un jour sur deux, et qu'en divisant sa consommation de viande par deux, il tentait d'influencer en douceur ses adeptes[217].

Aujourd'hui, la cuisine du dalaï-lama à Dharamsala est totalement végétarienne [218]. Cependant, lors de ses déplacements loin de Dharamsala, il n'est pas forcément végétarien [219]. Ainsi, en 2007, à Madison, le dalaï-lama honora de sa présence un dîner destiné à lever des fonds pour le Deer Park Buddhist Center and Monastery. Les journalistes présents rapportent qu'il consomma la viande servie (poitrine de faisan farci, rôti de veau, soupe d'asperges au poulet)[220].

L'ancien Beatles, Sir Paul McCartney a écrit au dalaï-lama pour lui reprocher de ne pas être totalement végétarien, en contradiction avec sa déclaration selon laquelle les bouddhistes « croient en l'idée de ne pas infliger de souffrances aux êtres sensibles ». Le dalaï-lama lui aurait répondu que selon les médecins, il avait besoin de manger de la viande [pour sa santé] [221].

En juin 2004, le dalaï-lama s'est opposé à l'ouverture d'un restaurant d'une chaîne de restauration rapide sur sa terre natale du Tibet au motif que l'abattage massif d'animaux par cette chaîne violait les valeurs tibétaines[222]. La lettre adressée par le dalaï-lama fut rendue publique par l’association PETA. En juillet 2004, cette chaîne abandonna son projet[223].

 

 

Suite !!

 

 

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