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Fonction des ziggurats !!

 

Les fonctions des ziggurats [modifier]

Une construction monumentale [modifier]

Par leur masse et leur aspect spectaculaire, et les moyens mis en œuvre pour les édifier et les préserver, les ziggurats sont parmi les monuments les plus importants construits par les Anciens mésopotamiens. Leur construction est une tâche prise en charge par les souverains, qui mettent leur administration et leur main-d'œuvre en action pour cela. Comme pour les palais, les grands temples et les murailles des cités, les constructions des ziggurats sont décrites dans des inscriptions de construction, qui mettent bien en avant leur aspect monumental et l'importance symbolique que leur édification revêtait pour les rois et leur prestige personnel. Les noms de certaines ziggurats mettent d'ailleurs en avant le respect qu'inspirait ces édifices ou leur aspect spectaculaire : la « Maison au fondement imposant » (É.TEMEN.NI.GUR) à Ur ou la « Maison-montagne de l'univers » (É.KUR.RU.KI.ŠÁR.RA) à Assur. Les ziggurats ont également marqué les témoins extérieurs à la civilisation mésopotamienne, notamment celle de Babylone, que des auteurs grecs ont décrite et qui a tellement marqué les juifs déportés en Babylonie qu'elle leur a inspiré le mythe de la Tour de Babel.

Il a été tenté d'évaluer ce que demandait la construction de tels édifices[27]. M. Sauvage a estimé la quantité de briques nécessaires à la construction du premier étage de la ziggurat d'Ur à plus de 7 millions (crues et cuites). Selon lui, la construction de cet étage aurait dû demander près de 95 000 journées de travail pour le maçonnage des briques, et 50 000 journées de travail pour les autres tâches, soit respectivement 95 et 50 jours si on employait 1 000 ouvriers, nombre attesté dans le cas de la construction d'un temple à la même période. Un texte d'époque néo-babylonienne nous apprend que 8 500 personnes ont été employées à la construction de la ziggurat de Sippar, ce qui est considérable[28]. Pour la même époque, J. Vicari évalue que la ziggurat de Babylone comprend 36 millions de briques (mais cela dépend de la dimension qu'on lui attribue)[29], et à partir de ces données M. Sauvage a estimé qu'il aurait fallu environ 330 jours de travaux à 1 500 ouvriers (dont un bon millier de maçons) pour la construire, sans prendre en compte les autres matériaux (bois, roseaux) et l'intendance[30].

Il est probable que les administrateurs en charge de ces chantiers aient ajusté le personnel mobilisé en fonction du temps prévu pour la construction et de leurs moyens. Ils n'avaient pas besoin d'un personnel spécialisé pour préparer les briques. Les ouvriers n'étaient sans doute pas mobilisables toute l'année, en raison des obligations des travaux agricoles, de l'entretien d'autres constructions publiques comme les canaux, etc., ce qui rend difficile l'estimation du temps nécessaire à la construction ou la restauration d'une ziggurat, sans oublier d'éventuels imprévus. Un autre problème était de trouver le personnel spécialisé, les maîtres-maçons, qui pouvaient avoir des compétences très vastes et étaient donc indispensables au chantier. On ne sait en revanche rien des architectes ayant conçu et supervisé la construction de ces édifices, le souverain se présentant systématiquement comme le concepteur de ceux-ci[31].

Un lien entre le Ciel et la Terre [modifier]

La théorie de W. Andrae a été prolongée par A. Parrot, qui a émis l'hypothèse selon laquelle la ziggurat est un édifice permettant à la divinité de descendre du Ciel vers la Terre, plutôt qu'un moyen pour les hommes de s'élever vers le Ciel. Quoi qu'il en soit, les interprétations ultérieures ont mis en avant le rôle de la ziggurat en tant que lien entre le Ciel et la Terre. Cela se retrouve notamment dans les noms de certaines ziggurats : celle de Babylone, « Maison-fondement du Ciel et de la Terre » (É.TEMEN.AN.KI), celle de Nippur, « Maison-lien du Ciel et de la Terre » (É.DUR.AN.KI), ou encore celle de Sippar, « Temple escalier pour le Ciel pur » (É.I.LU.AN.KÀ.GA). Une inscription du roi Nabopolassar relative à la construction de la première proclame ainsi : « Marduk, le seigneur, me commanda au sujet d'Etemenanki, [...] d'assurer son fondement dans le sein du Monde inférieur et son sommet, de le faire semblable au Ciel. »

D'après la conception mésopotamienne du Monde, celui-ci était constitué du Ciel (AN), et de l'ensemble constitué de la Terre et du Monde inférieur (KI), qui auraient été séparés au début des Temps selon une tradition cosmogonique[34]. Le Ciel était le lieu de résidence des divinités principales du panthéon mésopotamien, les Anunnaki, alors que le Monde inférieur est l'équivalent des Enfers. Entre les deux se trouve la surface terrestre, où vivent les humains. La ziggurat pourrait donc symboliser une sorte de lien entre les deux grandes parties constituant le Monde, voire un passage de l'un vers l'autre comme l'indique le nom de la ziggurat de Sippar. La ziggurat de Babylone pourrait en plus avoir la fonction particulière de symboliser ce qui était considéré comme le centre du Monde, le lieu où le dieu Marduk a créé l'Univers d'après l'Épopée de la Création babylonienne (Enuma Eliš). Mais puisqu'on ne dispose d'aucun texte expliquant le sens de ce type de construction, il n'y a aucune certitude.

Quels rituels avaient lieu dans les ziggurats ? [modifier]

Si la ziggurat a une fonction religieuse, quels sont alors les rituels qui ont pu y avoir lieu ? Des informations proviennent d'abord de la ziggurat de Babylone. On sait d'après la Tablette de l'Esagil que le temple haut abritait les statues de plusieurs divinités : Marduk, Nabû et sa parèdre Tashmetu, Ea, Nusku, Anu et Enlil. En face de la cella de Marduk se trouvait une chambre comprenant son lit et son trône. Tout cela nécessitait le même entretien quotidien que les temples ordinaires, à savoir des offrandes alimentaires, vestimentaires et autres aux statues symbolisant la présence divine dans le sanctuaire. Selon Hérodote, ce temple n'abritait pas de statues (ce qui semble erroné), mais bien une chambre divine, dans laquelle pouvaient rentrer seulement le dieu et une femme du pays. Cela rappelle les rituels de Mariage sacré symbolique connus en Mésopotamie[35], mais aucun n'est clairement mis en rapport avec une ziggurat, ce qui fait que le témoignage d'Hérodote reste isolé. Les représentations artistiques de ziggurats ne permettent pas d'en savoir plus. On serait tenté de voir dans les escaliers des ziggurats des chemins pour faire des processions[36], mais aucun document ne vient appuyer cela.

Deux documents mésopotamiens indiquent qu'une ziggurat a servi de lieu de déroulement de rituels. Il s'agit de tablettes de la période séleucide, donc très tardives, provenant d'Uruk, et décrivant des rituels similaires datant sans doute de périodes antérieures, se déroulant sur le toit du temple au sommet de la ziggurat du dieu Anu. Un d'eux a lieu au début de la nuit[37]. Lors qu'apparaissent les étoiles du dieu Anu et de sa parèdre Antu on entonne des chants, puis on effectue des offrandes. Dans ces cas, c'est donc apparemment la hauteur de la ziggurat qui en fait le lieu idéal pour ces rituel liés à l'observation du ciel où on vénère des astres divinisés, et on ne fait rien dans le temple supérieur de l'édifice.

 

La documentation élamite relative aux ziggurats fournit aussi des indices, au moins sur l'existence d'un rituel ayant lieu dans l'espace sacré entourant celle de Chogha Zanbil. Les fouilleurs du site ont dégagé au pied d'un des côtés de l'édifice un espace cultuel, où se trouvaient 14 tables interprétées comme étant des autels à sacrifices, en face d'un podium ayant pu servir à porter le trône royal, et d'un bassin à ablutions[39]. Cela resterait très obscur, si on ne pouvait le mettre en relation avec une œuvre élamite retrouvée à Suse et datée du siècle suivant, la représentation miniature d'un rituel du « lever du soleil » (sit šamši)[40]. Deux prêtres effectuent un rituel entre deux édifices, qui pourraient bien être un autel à degrés et une ziggurat (ou bien un second autel à degrés), et à proximité d'un bassin à ablutions. Si l'on s'en tient à son nom, ce rituel aurait lieu à l'aube. Or l'espace cultuel de Chogha Zanbil est justement situé sur le côté du soleil levant. Mais en l'absence d'informations plus précises, cette reconstitution reste très hypothétique.

 

Chogha Zanbil (en persan : چغازنبیل) est un complexe élamite dans la province du Khouzestan en Iran.

Bien avant l'arrivée des Perses, les Élamites (2 400 à 539 av. J.-C.) créèrent dans le sud-ouest de l'Iran l'une des premières civilisations du monde. Au XIIIe siècle av. J.-C., à l'apogée de leur pouvoir, la ziggourat massive de la ville de Dur Untash dominait le royaume. Partiellement restaurée, elle est une des plus grandes ziggourats du monde. L'influence culturelle des Élamites continua à se faire sentir après leur absorption par la Perse.

On trouve à Chogha Zanbil une des seules ziggourats dont les ruines aient été préservées jusqu'à aujourd'hui en dehors de la Mésopotamie (l'autre étant Sialk). C'est d'ailleurs sans doute la mieux conservée de toutes. Le site se situe à approximativement 45 km au sud de Suse et à 230 km au nord d'Abadan en passant par Ahvaz, qui est à 60 km.

Figurine de kaolin représentant une tête humaine, fin du 2e millénaire av. J.-C.

C'était un centre religieux du royaume élamite, fondé vers -1250 par le roi Untash-Napirisha sur la route entre Anshan et Suse, qui a reçu son nom, Dur-Untash-Napirisha ("la forteresse d'Untash-Napirisha").

Untash-Napirisha engage des travaux gigantesques : La cité sainte, entourée d’une enceinte de 400 m de côté, est vouée au dieu national de Suse Inshushinak. D’autres dieux y trouvent leur place (Napirisha, Ishme-karab, Kiririsha). Le monument le plus imposant est une superbe ziggourat qui pourrait ne pas être construite de la même façon que celles de Mésopotamie : au lieu de terrasses superposées, on se trouve en présence de quatre étages emboîtés verticalement, méthode qui n’a pas été encore repérée ailleurs.

Un quartier royal avec des palais est édifié au sud-est de la cité sainte ; des tombes royales, construites sous l’un des palais dont la vocation semble avoir été uniquement funéraire, ont été retrouvées avec les restes de corps incinérés selon une pratique proche de celle des Hittites ou des Hourrites, mais qui n’est pas ancrée dans la tradition élamite. Cette dynastie pourrait avoir des origines étrangères et a peut-être même été en rapport avec des groupes primitivement indo-européens. Un temple de Nushku, divinité mésopotamienne du feu, a été dégagé à proximité des palais. C’est un fait assez étonnant, la Mésopotamie n’ayant pas particulièrement honoré ce dieu, et si sa présence en Élam évoque l’importance de ce culte en Iran, on peut se demander s’il ne faut pas y voir les premières traces d’une empreinte perse.

Les quartiers d’habitation n’ont apparemment jamais été construits. La ville elle-même a été rapidement abandonnée, peut-être à cause de l’extinction rapide de la dynastie d’Untash-napirisha. Le plus grand nombre des œuvres d’art réalisées pour Dur-Untash ont été rapportées à Suse où elles seront retrouvées lors des fouilles. La ziggourat servira cependant encore plusieurs siècles, jusqu’à sa destruction par les Assyriens.

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