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L'homme se résume à la matière !?

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Historique_des_critiques_des_th%C3%A9ories_de_l'%C3%A9volution

Origines profondes du débat [modifier]

Ces débats ont des racines antiques[1] : La cosmogonie mythologique des anciens Grecs fait surgir l'ordre du chaos primordial. Cette énigme est à l'origine de nombre de supputations métaphysiques. Les débats engagés chez les pré-socratiques se sont poursuivis durant vingt siècles donnant lieu à des courants de pensées opposés : monisme, dualisme, matérialisme, spiritualisme, réalisme, idéalisme, mécanisme, vitalisme...

Les monistes voient l'univers formé d'une seule réalité fondamentale (les milésiens et les atomistes grecs : Démocrite, Épicure), alors que les dualistes séparent le monde matériel et le monde spirituel, l'au-delà (Platon[2], Aristote[3]).

Issu du monisme, le matérialisme considère qu'il n'y a pas d'autre substance que la matière. La pensée, la conscience dérivent par transformation de la matière. Le matérialisme rejette l'existence de tout principe non réductible à une substance fondamentale (pas d'esprit transcendant la matière, d'âme, de dieux et d'au-delà).
Au contraire pour les spiritualistes, l'univers possède une nature spirituelle, supérieure à la matière. L'homme, par sa conscience, son esprit ou son âme, ne se réduit pas à la seule matière.

L'opposition idéalisme/réalisme, quant à elle, porte sur l'origine de la connaissance (celle du spiritualisme et du matérialisme porte sur la nature de l'Être). Pour les tenants de l'idéalisme, il n'y a pas de réalité indépendamment de la pensée. Le monde réel n'existe qu'à travers les idées et les états de conscience. Le monde et même l'être se réduisent donc aux représentations que nous en avons. À l'inverse pour un réaliste, l'homme connait les choses telles qu'elles sont réellement en elles-mêmes et elles n'existent pas en dehors de leur matérialisation.

Issus de ces débats, deux courants (et les tentatives de synthèses attenantes) ont traversé les siècles. D'un côté une vision du monde « moniste et causale » où les phénomènes naturels sont produits par le jeu des forces physico-chimiques immanentes à la matière. De l'autre, une conception « dualiste », où l'explication mécanique est tenue pour valable dans le domaine inorganique, mais non valable pour le vivant.

Le matérialisme moniste explique tout par les causes efficientes. Au contraire, selon les non-matérialistes, des principes différents opèrent selon qu'il s'agit du vivant ou de l'inanimé. Pour le vivant, la doctrine dualistique introduit des causes finales et met à l'origine des organismes soit un plan de développement, soit la décision d'un créateur qui a disposé chacune des espèces selon un plan : d'un côté les mécanistes et de l'autre les vitalistes ; d'un côté les déterministes (les formes sont le résultat du jeu des causes efficientes) et de l'autre les finalistes (il existe un but, une cause finale qui dirige l'évolution des formes).

Au début du XXe siècle, les progrès des sciences physiques et biochimiques ainsi que la théorie darwinienne produisent un monde où la frontière entre vivant et inanimé semble devoir disparaitre. Différentes personnes considèrent l'explication mécaniste comme universellement valide mais restent toutefois attachées à la présence d'une cause finale. Elles considèrent que les êtres vivants sont des totalités (wholes) inanalysables qui ne s'expliquent pas par un assemblage de parties ; il y a quelque chose, selon elles, qui ordonne ces parties et qui n'est pas de l'ordre de la causalité efficiente. Elles postulèrent l'existence de formes, de types d'organisation qui tendent à se réaliser, de potentiels qui guident l'évolution vers un but assigné, poursuivant en cela un débat engagé vingt-trois siècles auparavant par Aristote sur la forme, organisatrice et conservatrice de l'être vivant (« forma est qua ens est id quod est »)

Pour synthétiser les enjeux philosophiques des théories de l'évolution on peut distinguer plusieurs familles philosophiques :

« L'objectivité cependant nous oblige à reconnaitre le caractère téléonomique des êtres vivants, à admettre que dans leurs structures et performances, ils réalisent et poursuivent un projet. Il y a donc là, au moins en apparence, une contradiction épistémologique profonde. Le problème central de la biologie, c'est cette contradiction elle-même, qu'il s'agit de résoudre si elle n'est qu'apparente, ou de prouver radicalement insoluble si en vérité il en est bien ainsi.[4] »
) Les déterministes :
« La pierre angulaire de la méthode scientifique est le postulat de l'objectivité de la Nature. C'est-à-dire le refus systématique de considérer comme pouvant conduire à une connaissance "vraie" toute interprétation des phénomènes donnée en termes de causes finales, c'est-à-dire de "projet". [...] Postulat pur, à jamais indémontrable, car il est évidemment impossible d'imaginer une expérience qui pourrait prouver la non-existence d'un projet, d'un but poursuivi, où que ce soit dans la nature. Mais le postulat d'objectivité est consubstantiel à la science, il a guidé tout son prodigieux développement depuis trois siècles. Il est impossible de s'en défaire, fût-ce provisoirement, ou dans un domaine limité, sans sortir de celui de la science elle-même.[4] »

Cette position philosophique qui fonde la science fut d'une fécondité indiscutable. La rationalisation qui s'en suivit, aboutit pour la première fois dans l'histoire à des guérisons innombrables, applications pratiques des compréhensions fines et des découvertes biologiques lié à l'hérédité, l'organogenèse et les mécanismes biomoléculaires de l'évolution. Ce tronc philosophique du déterminisme est l'origine de la théorie synthétique de l'évolution (déterministe, mécanistes et réductionniste).

2) Les finalistes :


Par la suite les marxistes, tels Paul Lafargue ou Anton Pannekoek, défendront la théorie darwinienne de l'évolution pour des raisons essentiellement idéologiques, c'est-à-dire en tant qu'elle s'oppose à la théologie naturelle, au créationnisme ou au dessein intelligent.

Autres auteurs [modifier]

En 1910, le sociologue Jacques Novicow publie Le darwinisme social (éd. Alcan) qui contient une critique du darwinisme au plan biologique et une critique de l'usage qui est fait du darwinisme dans la sociologie.

Plus récemment, l'historien des sciences André Pichot a consacré un chapitre entier de son Histoire de la notion de vie (1993) à une analyse très critique des thèses de Darwin. Pichot est l'auteur de La société pure : de Darwin à Hitler (2001) et de Aux origines des théories raciales, de la Bible à Darwin (2008), qui retracent l'origine des idées eugénistes et racistes et montre en quoi le darwinisme, en tant que corpus soi-disant scientifique, a servi à justifier certaines pratiques et idéologies. Pichot est ainsi un des rares critiques du darwinisme à ne pas se cantonner au seul terrain scientifique, mais à réussir à articuler en un tout cohérent la critique épistémologique des théories dominantes en biologie (hérédité, génétique, darwinisme) avec la critique historique, politique et sociale des idéologies qui les ont en partie inspirées et qu'en retour elles viennent conforter.

La notion d'idéologie scientifique a été avancée par Georges Canguilhem dans son ouvrage Idéologie et rationalité dans l’histoire des sciences de la vie : Nouvelles études d’histoire et de philosophie des sciences (éd. Vrin, 1977). Certains auteurs avancent l'idée que le darwinisme répondrait à cette définition.

Critiques à caractère scientifique [modifier]

De la part de certains zoologistes, éthologistes, paléontologues tels que Rémy Chauvin, Pierre-Paul Grassé ou Étienne Rabaud.

Pierre-Paul Grassé a présenté ses principaux arguments contre le darwinisme, sans pour autant proposer une théorie nouvelle, dans son ouvrage L'évolution du vivant, matériaux pour une nouvelle théorie transformiste (1973). Contre l'idée selon laquelle l'évolution des êtres vivants est le produit de la sélection naturelle et des changements qui surviennent dans l'environnement, il met en avant les espèces panchroniques, c'est-à-dire les espèces qui ont arrêté d'évoluer à un moment donné et qui sont restées à peu près telles quelles jusqu'à nos jours malgré de grandes modifications géologiques, climatiques, etc. (il en donne de nombreux exemples dans Les formes panchroniques et les arrêts de l'évolution, p. 133). Ainsi, l'évolution est pour lui un processus qui n'est pas nécessaire, il ne s'effectue pas sous la contrainte des forces physiques extérieures à l'être vivant (cf. La nécessité-utilité n'est pas le primus movens de l'évolution biologique, p. 302). Pour l'expliquer, il pense qu'il faut donner la priorité à la dynamique interne propre aux êtres vivants. À partir de là et de l'examen des archives fossiles, il en conclut que l'évolution est orientée (et non dirigée comme l'avance l'orthogénèse, qu'il critique) vers un accroissement de la complexité des êtres vivants. Ainsi, Pierre-Paul Grassé se situait sur le terrain du néo-lamarckisme.

Plus récemment, Gérard Nissim Amzallag a émis des critiques d'ordre épistémologique dans son ouvrage La raison malmenée, critique des idées reçues en biologie moderne, et d'ordre scientifique dans son deuxième ouvrage L'homme végétal, pour une autonomie du vivant, qui s'oppose, à l'aide de nombreux exemples, à l'idée selon laquelle les êtres vivants sont comparables à des machines et met en avant la notion d'autonomie du vivant.

 

Les chainons manquants [modifier]

La théorie de l'évolution suppose qu'entre les espèces vivantes, un grand nombre de formes intermédiaires existèrent autrefois, le processus de l'évolution étant supposé très lent et progressif, ou irrégulier selon les théories. On peut donc s'attendre à en trouver les restes sous forme de fossiles.
Les biologistes s'accordent sur le fait que les fossiles retrouvés représentent une part minuscule de ce qui a vécu sur Terre. En effet, la fossilisation ne s'applique quasiment pas aux corps mous, elle n'intervient que dans des conditions très spécifiques, puis les fossiles produits doivent résister à l'érosion. Ils doivent ensuite être découverts.

De plus, s'il était effectivement difficile de trouver des fossiles montrant les étapes de l'évolution conformément à la théorie à l'époque de Darwin, la biologie contemporaine dispose de nombreux exemples de fossiles transitionnels par exemple dans la lignée humaine. Le domaine de ce qu'on appelle l'EvoDevo (évolution et développement) fournit même des éléments précis sur les mécanismes d'apparitions de nouveaux organes ou de nouvelles structures qui engendrent de nouvelles espèces[18].

Certains biologistes comme David Raup affirment que l'apparition de nouvelles espèces est trop rapide pour laisser des traces géologiques. Ce dernier a déploré l'instrumentalisation de ses travaux par certains mouvements créationnistes[19]. Or ce débat entre équilibre ponctué et gradualisme est interne à la biologie de l'évolution ; il n'en remet pas du tout en cause les principes mais cherche seulement à en caractériser la dynamique à l'échelle des temps géologiques.

Malgré cela, le manque de formes intermédiaires dans des domaines précis a été dès le début et reste un argument employé par les détracteurs de l'évolution.

Le problème du chainon manquant de la lignée humaine (un être qui serait intermédiaire entre le singe et l'homme) a longtemps été employé contre la théorie de l'évolution. Depuis, de nombreux hominidés ont été découverts, au point que le problème est aujourd'hui plus de déterminer lesquels sont des ancêtres de l'homme et/ou du singe, et lesquels sont des lignées éteintes.

Néo-catastrophisme [modifier]

Le catastrophisme est une théorie scientifique qui a tenté de construire rationnellement les croyances sur l'origine du monde et sur l'évolution des espèces en mettant en avant l'impact qu'auraient eu des catastrophes de courte durée, violentes et inhabituelles. Cette théorie a été qualifiée ainsi au XIXe siècle, lorsqu'est apparu l'uniformitarisme, théorie qui, quant à elle, postule que les processus qui se sont exercés dans un passé lointain s'exercent encore de nos jours.

Par ailleurs, depuis le début du XXIe siècle le catastrophisme quitte le domaine des sciences biologiques et fait explicitement l'objet de diverses théorisations tant sur le plan social, philosophique[20], que politique[21].

La complexité irréductible [modifier]

Article détaillé : Complexité irréductible.

Plusieurs opposants à la théorie de l'évolution darwinienne, notamment Henri Bergson dans L'évolution créatrice, arguent que certains organes, comme l'œil humain (ou celui du homard), exigent un agencement très précis et concourant de différents éléments pour fonctionner correctement. Ils ne pourraient donc être le résultat d'une évolution progressive par sélection naturelle : une ébauche d'œil ne fonctionnerait pas et ne donnerait pas un avantage sélectif significatif. Arthur Koestler estime même, dans Janus, que cette mutation inutile aurait de fortes chances de se diluer et de disparaitre bien avant que les suivantes n'arrivent pour la compléter.

Bergson s'oppose à Darwin sur un point : la réductibilité du phénomène vivant à une explication mécaniste, surtout pour des raisons épistémologiques liées à la fonction de notre intelligence ; celle-ci, dans une perspective pragmatique, vise l'action et constitue elle-même un outil d'adaptation. Le modèle établi par Darwin, selon lui conséquence de notre faculté de connaître, resterait encore insuffisant et exigerait une explication philosophique et intuitive de l'évolution. L'existence même d'une évolution n'est jamais remise en cause par Bergson ni par Koestler, mais tous deux insistent sur le fait que si son rôle d'élimination est indiscutable, son apport explicatif à des successions d'innovations en cascade reste problématique même sur les durées considérées, essentiellement pour des raisons de dilution de mutations qui, isolées, resteraient sans effet.

En fait, un organe photosensible même élémentaire, capable par exemple de simplement distinguer le jour de la nuit ou le passage d'une ombre, d'un prédateur ou d'un proie potentielle, procure un avantage sélectif suffisant[23] pour qu'on puisse envisager qu'il s'impose rapidement. De là à obtenir un organe beaucoup plus complexe tel que l'œil des vertébrés, le nombre d'étapes est certes considérable et demande une coordination des modifications de plusieurs organes adjacents, mais chaque amélioration accentuera l'avantage sélectif et s'imposera.
Des travaux montrent que l'apparition d'un œil complexe peut être en fait très rapide. En effet, Nilssion et Pelger montrent en 1994 que, sous des hypothèses particulièrement pessimistes, 400 000 générations suffisent à former un œil camérulaire (comme celui des Vertébrés) selon les modèles prédits par la théorie de l'évolution[24].

Le fait que la rétine des céphalopodes et celle des vertébrés ne soit pas « montée » dans le même sens montre que les yeux de ces deux groupes ne sont pas homologues et se sont développés par des voies différentes. Ce montage à l'envers, considéré comme une imperfection chez les vertébrés, est présenté par Richard Dawkins[25] comme une preuve de l'imperfection de l'œil des vertébrés, et donc du fait que ce dernier ne résulte pas de l'application d'un plan préétabli mais au contraire de d'adaptations successives, comme un argument contre le créationnisme et le Dessein Intelligent.
Certaines considérations pourraient montrer ce montage inverse de la rétine des vertébrés comme une imperfection : existence d'un point aveugle, rétine moins attachée au fond de l'œil (?), lumière filtrée par la rétine avant les récepteurs...
Néanmoins, certaines de ces caractéristiques « néfastes » ont été minimisés : comme le point aveugle dont l'étendue a été réduite, une liaison plus forte avec le fond de l'œil (?) Ou bien même, peut être utilisée(s) comme avantage(s) dans certaines circonstances : comme le pouvoir filtrant de la couche rétinienne.

→ C'est un exemple qui montre que des structures des divers organes dont la réponse à une contrainte externe, ici filtrer des radiations nocives, comme les ultraviolets ou régler l'intensité lumineuse), présentent souvent des possibilités multiples, ici la rétine servant de filtre, mais l'humeur vitrée ou/et le cristallin peuvent aussi jouer ce rôle.

Dans ces considérations, il faut en fait dissiper l'ambiguïté des notions d'organes « élémentaires », ou « d'ébauches » d'organes. Les yeux, ou les membres (ou d'autres organes) sont plus ou moins performants selon leur utilisation dans un organisme donné (vers, poissons, reptiles, oiseaux...) mais ils ont toujours été « formés » et diversement sélectionnés suivant la lignée.

 

Suite !! 

 

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