Les dieux de la Grèce antique !! ZEUS - DIA:GENITIF DIOU

 

Fils de Dieu venus sur terre et géants !!!???

La religion grecque antique a pour particularité de n'avoir ni textes sacrés, ni dogme, ni Église : elle est polythéiste. Elle accorde une grande importance aux rites et peu à la dévotion personnelle. Les différents cultes peuvent être distingués en trois grandes catégories : cultes publics, rassemblant la communauté des citoyens d'une cité, cultes privés, appartenant à la sphère domestique, cultes à mystères, qui seuls promettent aux initiés une vie heureuse et un au-delà.

La religion comporte douze dieux principaux,

dont le plus important est Zeus.

    

Zeus-DIA : GENITIF DIOU

(du grec ancien Ζεύς / Zeús) est le roi des dieux dans la mythologie grecque. Il règne sur le Ciel et a pour symbole l'aigle et le trait de foudre. Fils de Cronos et de Rhéa, il est marié à sa sœur Héra. Il est le père de plusieurs dieux et de très nombreux héros. La théogonie la plus consistante est celle recueillie par Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.), contemporain d’Homère qui a sa part d'invention, et elle prédominera dans cet article.

Zeus est apparenté à Jupiter dans la mythologie romaine. On retrouve également des divinités semblables dans d'autres panthéons : Taranis chez les Gaulois, Thor et Odin chez les Scandinaves ou encore Dyaus Pitar et Varuna chez les hindous.

      

Mythe

 

Enfance

 
Rhéa, Amalthée allaitant et la danse des Curètes (dessin d'un bas-relief d'autel romain)
 
Rhéa présentant une pierre emmaillotée à Cronos (dessin du bas-relief d'un autel romain)

Zeus est né du TitanCronos, et de la Titanide, Rhéa, la sœur de son père et il est le dernier-né de leurs six enfants selon Hésiode. Cette descendance sera considérée comme la branche olympienne par opposition à celle des Titans. Cronos, aussi tyrannique que son père, par crainte de la prédiction de ses parents, Ouranos et Gaïa, qu’il engendrerait un rival qui régnerait à sa place, avalait ses enfants dès leur naissance. Zeus dut très vite échapper à son terrible géniteur; et sa mère, conseillée par sa propre mère Gaïa, substituera au cadet une pierre emmaillotée. Emmené en Crète où il fut élevé par les nymphes du mont Ida dans une grotte secrète de Lyctos, le nourrisson fut allaité grâce à la chèvre Amalthée, et ses cris qui pouvaient trahir sa présence furent couverts par les Courètes  qui dans leurs danses guerrières entrechoquaient leurs armes avec fracas.

 

L’avènement

 
Zeus recevant l'hommage des dieux de l'Olympe (dessin d'un bas-relief)

Ses premiers gestes d’adulte seront d’évincer le dieu cruel qui l’a engendré : Cronos, géant monstrueux et primitif comme Ouranos, avide de pouvoir sans partage, le père provoquant des avortements à coups de pied et le fils engloutissant à son repas ses nouveau-nés. Si Ouranos fut neutralisé par son propre fils en l’émasculant au moment d’une étreinte avec Gaïa, Zeus va entreprendre à son tour d’abattre la puissance de Cronos. Courtisant la Titanide Métis, qui devait devenir sa première épouse, il la persuade de faire absorber à son père une boisson émétique. Cronos va ainsi rejeter tous les enfants engloutis. Zeus retrouve ses sœurs : Hestia, leur aînée, qui restera vierge, Déméter et Héra qui seront ses épouses successives ; et ses deux frères aînés formant avec lui une sorte de « Trinité »: Poséidon et Hadès qui se partageront, après leur cadet qui a pris le Ciel, le reste du monde : le premier, la Mer, le second, la Terre.

C’est avec l’aide de ses frères, des enfants de la déesse Styx, son alliée des Enfers, de certains fils de Gaïa délivrés pour l’occasion du Tartare: les trois Géants, les Cyclopes : Argès, l’Éclair, Brontès, le Tonnerre, et Stéropès, la Foudre, tous trois forgerons des armes jupitériennes ; trois des Géants, nés du « sang » de l’émasculation de leur père Ouranos : Briarée et ses deux frères Cottos et Gyès ; appelés les Hécatonchires, « géants aux-cent-bras », ceux-là mêmes qui, après la victoire de Zeus, retiendront éternellement les Titans derrière les portes de bronze dans les ténèbres insondables au-dessous de l’Hadès. Toutes les Titanides et certains Titans dont Japet et Océan qui sera le géniteur de tous les dieux et les déesses aquatiques, resteront en retrait de cette guerre qui durera 10 années.

 

La Théomachie olympienne

 

La Gigantomachie

Gaïa, après avoir ruminé sa haine, avait incité à la guerre ses enfants, les Géants (Gigantès ou Gegeneïs, nés de la Terre) pour détrôner Zeus et délivrer les Titans du Tartare. Ces monstres étaient à la fois immunisés contre les coups des divinités et immortels sur leur terre natale. Zeus dut engendrer avec Alcmène, sa dernière maîtresse mortelle connue, un héros à la force sans égale : Héraclès dont les flèches, empoisonnées au sang funeste de l’Hydre de Lerne, feront merveille.

Les frères Otos et Éphialtès, Géants facétieux, entreprirent d’atteindre le ciel et d’y menacer les dieux. Ils empileront sur l’Olympe les montagnes Pélion et Ossa mais seront détournés de leur intention par leur père Poséidon avant que ne les frappe la foudre de Zeus. Dans une autre version, ils sont rapidement vaincus et enfermés dans le Tartare par Apollon, sa sœur Artémis et leur père Zeus.

 

Le complot d’Héra

Aidée d’Apollon et d’Athéna, elle réussit à enchaîner Zeus mais Briarée alerté par Thétis vint délivrer le dieu. Cet épisode est raconté par Homère dans l’Iliade [I, 396] mais il rend compte d’un événement isolé et difficile à situer dans l’ensemble. Pourtant, il commence à éclairer la situation paradoxale d’un Zeus maître de l’harmonie du monde mais aussi, en vertu des lois qu’il se doit d’imposer, d’un tyran implacable. L’opposition qui lui sera faite, loin de le détrôner, fera quelques brèches dans son invulnérabilité et contribuera fortement à recentrer la mythologie sur l’Humanité, nouveaux théâtre et centre d’intérêt des actions divines.

 

Le rival Prométhée

  • On fera épouser à Épiméthée, frère de Prométhée, la belle Pandore créée par Zeus, symbole (non sans quelque misogynie) de la légèreté humaine qui ne voit que l’immédiat. Pandore dont le nom signifie ironiquement « tous les dons » (alors qu’elle va transmettre à sa race tous les maux) est d’abord une création vengeresse de Zeus, mécontent du résultat précédemment obtenu et, depuis le début, réticent à la création personnelle de Prométhée. La privation préalable de la "nourriture facile" et la confiscation du feu précieux, obligeront les hommes à travailler plus dur. On retrouve le symbolisme de l’Éden perdu.
  • Prométhée enchaîné : on a épilogué beaucoup sur la symbolique du dieu dévoué au genre humain mais déchu, supplicié et lié à son rocher de douleur. Prométhée est une figure allégorique du panthéon. Il représente sans doute la créature opportuniste, roublarde, rebelle et débrouillarde dont l’idéal est de devenir une force à l’égale des dieux et que Zeus est contraint désormais de prendre à un certain niveau de considération.

 

Le combat contre Typhon

 
Zeus combattant Typhon, hydrie chalcidienne à figures noires, v. 550 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen

Le plus terrible combat que Zeus eut à engager. Ce monstre immortel aux cent têtes de dragon, que les traits de foudre de Zeus finirent par faire reculer et rejoindre les Titans dans les profondeurs du Tartare, d’où il souffle, depuis, sa rage en ouragans dévastateurs. Cette version simple par Hésiode est, du point de vue de la continuité du récit, la plus satisfaisante.

Pourtant, la naissance de ce monstre a été l’occasion de faire de Zeus, dans un curieux épisode mouvementé et décrit avec des variantes selon les auteurs, un personnage faible et même désemparé, mettant en péril, par son état d’impuissance – laissé à terre, pantin désarticulé, sans les tendons de ses quatre membres, qu’il devait finalement recouvrer – la cohésion même de l’univers. Cet épisode montre des analogies avec la lutte de Baal et de Çéphôn de la fable phénicienne ; on a pensé aussi à le rapprocher de la légende du « Seth » égyptien poursuivant Osiris. C’est un exemple où chez les Grecs la théogonie rejoint précisément la cosmogonie.

Les épouses

La polygamie de Zeus n'apparaît pas une tradition venue des Grecs dont elle ne faisait pas partie des mœurs. Les alliances de Zeus furent d’abord nécessaires pour étoffer le panthéon et assurer la diversité des fonctions et des attributions divines. Les unions libres avec des créatures terrestres eurent de leur côté le mérite de combler le fossé trop abrupt entre les dieux, les nymphes et les mortels. Sont ainsi créés des demi-dieux ou héros qui seront autant de personnages aux vertus symboliques tantôt édifiants, tantôt caricaturaux. Ne sont recensées ci-après que les épouses réputées d’essence divine.

  • Les trois filles et les deux des garçons, Zeus et Poséidon de Cronos forment la lignée directe des « grands Olympiens ». En seconde génération, seuls quatre enfants « légitimes » de Zeus sont majoritairement admis : les fils d'Héra, Héphaïstos et Arès, et les jumeaux de Léto : Apollon et Artémis. Les trois derniers, Aphrodite, Dionysos et Athéna, ont en commun des naissances difficiles à établir, étant donné les divergences chez les auteurs. Ils ont été incorporés à la théogonie grecque mais leur origine lointaine est sans nul doute tirée de traditions étrangères au monde hellénique. Seule la portée incontournable de leur symbolisme les a fait se rattacher aux grands Olympiens. Athéna Poliade est d’abord la divinité antique protectrice de la cité éponyme. Dionysos, dieu thrace ou phrygien, avait légué un culte orgiastique très populaire quoique peu apprécié des aristocraties grecques. Aphrodite est une ancienne divinité érotique originaire du Proche-Orient dont la célébration fut transmise par les populations de Chypre et de Cythère.
  • Métis, une Océanide : sa maternité fut assombrie par la prédiction de Gaïa qui avertit Zeus qu’une fille qui naîtrait aurait autant de sagesse que son père et qu’un fils qui suivrait le détrônerait. Zeus avale son épouse enceinte, mais, selon une version plausible, sous la forme d’une mouche où se cachait Métis, prompte au déguisement. Sa fille Athéna, une fois formée dans son ventre, ressortit adulte et toute armée de sa tête, ouverte par la hache d’Héphaïstos.
  • Thémis, une Titanide : elle enfanta de Zeus les trois Heures, et les Moires (ou Parques, chez les Latins). Selon une autre version, Thémis serait l’épouse régulière du Titan Japet avec qui elle aurait eu Prométhée. Elle serait donc bigame dans ce cas, mais une version usuelle indique que l’épouse et mère véritable est l’Océanide Clymène. Thémis avait un don de voyance qui servit plus tard à Zeus à éviter d’engendrer le fils qui l’aurait supplanté ; et à Atlas qui sut qu’un fils de Zeus, Héraclès, viendrait voler les pommes d’or des Hespérides. Elle présida un temps l’Oracle de Delphes.
La naissance des trois Moires  reste une interrogation : Hésiode les donne comme les filles du couple royal - elles aidèrent Zeus dans son combat contre les Titans - mais sont aussi désignées comme les filles de Nyx, créature divine née du Chaos qui les engendra sans principe mâle. Cette naissance spécifique résout l’ambiguïté de Zeus, dieu des destinées mais obéissant à la volonté du destin dont il ne doit, pas plus qu’aucun autre dieu, changer le terme. Les deux illustres chantres, Homère et Virgile, le peignent toujours comme le simple exécuteur du destin, une balance d’or dans ses mains, accréditant ainsi une force indépendante à laquelle se soumettent les dieux de l’Olympe.
  • Eurynomé, une Océanide : de qui Zeus engendra, les trois Charites (ou Grâces), pour les plus connues. Ces filles n’eurent aucun rôle majeur. Leur parenté, leur nombre et leurs noms diffèrent parfois.
  • Déméter, une Olympienne, sœur de Zeus : déesse d’une grande importance mais dont les relations avec cet époux épisodique sont limitées. On la connaît surtout par ses démêlées pour secourir leur fille Perséphone, victime de toutes sortes d’aventures fâcheuses, fille qu’on fait naître par ailleurs de Styx, une déesse infernale. Déméter, divinité de la « terre fertile », trouva facilement son équivalent dans les traditions étrangères : Cérès chez les Romains et Cybèle chez les Phrygiens, pour les plus connues.
  • Léto, une Titanide : elle donne des jumeaux à Zeus : un garçon, Apollon et une fille Artémis. Leur naissance donna cours à des versions fort différentes. Mais c’est sans doute la plus belle progéniture du maître des dieux. Mais des enfants terribles et qui avaient, entre autres, la particularité d’annoncer la mort aux humains, chacun aux personnes de son sexe : « les douces flèches de la Mort. » chantait Homère.
  • Dioné, une déesse « primitive » : amante de Zeus, son rôle semble lié aux oracles. Homère en fait une Océanide, mère d’Amphitrite et d’Aphrodite. La paternité de Zeus concernant Aphrodite est reconnue par l’aède mais déniée par Hésiode qui la fait naître de la semence d’Ouranos répandue sur la mer (elle est alors connue comme la déesse « anadyomène », née de l’écume).
Mais plus sûrement, le nom de Dioné étant une forme féminine de Zeus, quelques auteurs penchent pour une « déesse–mère » de tradition évidemment méditerranéenne, un pendant du dieu patriarcal; ou alors pour un avatar de la femme de Zeus, à laquelle Héra aurait été peu à peu assimilée.
  • Maïa, une Pléiade : elle est mentionnée puisque d’essence divine mais elle aurait été plutôt un amour passager de Zeus déjà marié à Héra. Cette dernière, toujours prompte à sanctionner durement les incartades de son époux, n’en eut cependant aucun ombrage et fut même bienveillante à son égard. De l’union naquit Hermès, fidèle factotum de son père et grand amoureux comme lui.
  • Thétis, une Néréide, sœur d’Eurynomé : la tentation tourna court puisque Zeus tomba sous le coup d’une des prédictions de Gaïa, qui restera une véritable malédiction familiale: le fils qui naîtrait de cette liaison supplanterait son père. Elle fut mariée par précaution au mortel Pélée.
  • Héra, elle-même sœur de Zeus : elle est donnée comme l’épouse définitive et « officielle » du dieu. Mais il apparaît souvent au détour des récits que les deux époux se fréquentaient de longue date. Ils eurent Arès, Hébé et Ilithye et la tradition n’oublie pas leur fils Héphaïstos qu’Hésiode veut faire naître d’Héra sans principe mâle (capacité normalement réservée aux dieux primitifs, tels Gaïa ou Tartare).

 

Héra, intransigeante sur les liens du mariage, est le modèle de l’épouse fidèle et protectrice de la femme. Son irascibilité, sa jalousie et sa rancune seront des sujets perpétuels d’ennui pour le maître des dieux qui s’enflamme à la vue de toute nymphe quelque peu désirable ou toute autre belle créature céleste ou terrestre dont la déesse devient invariablement la persécutrice. Les deux sommités olympiennes formeront l’image du couple exemplaire sinon dans la fidélité, du moins dans la stabilité. Leur liaison amoureuse a été largement exaltée par les auteurs grecs depuis leurs fiançailles jusqu’à leur lune de miel.
Héra qui a eu un culte distinct de Zeus est montrée dans la mythologie d’un caractère très contrasté. Tantôt victime de la colère vengeresse de son époux: Zeus la pend aux nues par les pieds avec une enclume attachée à chaque poignet pour la châtier de ses vexations à l‘égard de son fils Héraclès, elle peut aussi lui opposer une forte résistance et jusqu’à la traîtrise, puisque, selon un récit, elle n’aurait pas hésité, sans l’intervention de Thétis, à neutraliser son pouvoir. À tel point que l’Iliade lui a attribué l’enfantement de Typhon, considéré généralement comme une créature du Tartare. Si certaines contrées honorèrent son culte : l’Élide, Argos ou Samos, sous un tempérament belliqueux, elle personnifie, plus habituellement, de sa beauté digne et sévère attestée par la statuaire, les principes moraux de la famille: union légitime, fidélité conjugale (du moins en ce qui la concerne), maternité, enfantement et éducation des enfants.

 

Fonctions

Zeus, en reléguant les Titans dans les bas-fonds du Panthéon, des créatures frustes et malfaisantes, débute la grande mythologie olympienne et préfigure la maturité de la culture grecque, car Zeus et ses congénères vont vivre désormais intensément à travers des récits imaginatifs, une littérature de haute volée et un goût artistique prodigieux. Les Titans vaincus tomberont dans l’oubli et resteront à jamais sans culte pour les honorer. Il n’est guère de contrées pré-hellénistiques qui ne fassent référence de près ou de loin à un maître-dieu, d’une stature similaire à celle de Zeus.

 

Le dieu du Ciel

 
Zeus tenant le foudre et un aigle (?), amphore du Peintre de Berlin, 480-470 av. J.-C., musée du Louvre

Zeus Upatos, Upsistos (très-haut, suprême)

Zeus, maître de la destinée, est parfois représenté ou décrit avec une balance où s’estime le sort octroyé à chacun. En dépit de ceux qu’il aimerait favoriser, même si les péripéties peuvent en être modifiées, il ne change pas le destin mais le réalise. Il a reçu, au cours du partage du monde, la sphère céleste, la partie la plus considérable, la plus imposante et la plus mystérieuse aux yeux du genre humain. Le Ciel est un poste privilégié : Zeus observe les actions des hommes, peut intervenir et les corriger. Hésiode écrivait : « L’œil de Zeus voit tout, connaît tout». Ce domaine inaccessible aux hommes va paradoxalement le rapprocher d’eux. Maître d’en haut, ce dieu commande à toute la machinerie atmosphérique. Il est le maître du temps météorologique : orages, tonnerres, pluies, neige, grêles, foudre, bourrasques, trombes, nébulosités... mais aussi les canicules et les sécheresses. Le dieu peut se montrer dans « son mauvais jour » : Zeus Terpichéraunos (qui aime manier la foudre); Zeus Néphéléghèrétès (qui accumule les nuages); Zeus Maïmaktès (qui souffle la tempête)... Le bien-être de l’humanité dépend de ses volontés, de ses caprices ou de ses colères.

Les montagnes dont le sommet tutoie les nuages et les éclairs vont être le truchement sacré et privilégié entre Zeus et les Hommes : l’Olympe principalement (la plus haute : environ 2 900 m), mais aussi le Parnès (en Attique, Zeus Ombrios, le dieu des pluies) ; le Pélion (en Thessalie, Zeus Akraïos, le dieu du sommet) ; le Lykaion (en Arcadie, aujourd’hui : Diaphorti, Zeus Lykaïos)... C’est de ces hauteurs terrestres qu’il descend parfois vers les Hommes et c’est tout naturellement qu’Iris dont l’arc coloré joignait la terre aux cieux fut sa messagère. La vallée de Tempée, creusée par les eaux du Pénée entre l’Olympe et l’Ossa  est attribuée au bras puissant de Zeus qui sépara la montagne. Cet événement était fêté pendant les Pélôria (Zeus Pélôrios, tout-puissant) devenue une grande fête de la moisson. La richesse et la fertilité de la terre sont en son pouvoir.

  • Zeus est tout autant le dieu Kthonios, c’est-à-dire le dieu souterrain, car du ventre de la terre sortent les cultures. On constate une fois de plus l’extrême prépondérance de Zeus : Hadès, son frère, qui en est le dieu légitime est souvent supplanté dans ce rôle. Ce frère mal aimé, essentiellement rattaché aux forces obscures des bas-fonds de la terre, autrement dit le monde des morts, sera craint et ne sera jamais populaire.

Pour les moissons : à Athènes, c’est Zeus qu’on célébrait pendant les Bouphonia (sacrifices de bœufs) et les Pandia (fête des plantations) pour s’attirer la faveur de Zeus Épikarpios (dieu qui donne des fruits) et, en automne, on fêtait régulièrement le Zeus Ghéôrgos (dieu cultivateur).

Un dieu justicier et protecteur

Zeus Pátêr (πατήρ άνδρῶν τε θεῶν τε)

Dans « Les Travaux et les Jours », Hésiode s’adresse à Zeus afin qu’il replace les lois dans l’équité. Le premier acte du dieu est de neutraliser ses encombrants ancêtres pré-olympiens, de libérer les innocents suppliciés et de rétablir sa fratrie légitime. Sûr de sa force et de son bon droit, il sera désormais « le père des dieux et des hommes ». Homère avait, à juste titre, fait de Zeus, dans l’Iliade, l’aîné de la famille. Car c’est bien en véritable grand frère qu’il va exercer son autorité. Plus tard, sa nombreuse progéniture, divine ou mortelle, renforcera ce caractère de patriarche de la famille. De par son aspect de dieu-père d’inspiration indo-européenne mais immergé dans une société méditerranéenne où prédominent les déesses-mères, Zeus est, selon Louis Séchan, « pour l’essentiel, la grande divinité des immigrants hellènes ». Homère, en mêlant les dieux aux affaires des hommes, va contribuer puissamment à « humaniser » les divinités et ainsi renforcer les liens entre eux. Hérodote faisait déjà la différence entre la divinité « à forme humaine » des Asiatiques (ανθρωποειδείς) et la divinité « à nature humaine » des Grecs (ανθρωπουφυείς).

 

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