Temple de Salomon !

 

Le Temple de Salomon (héb.: בית המקדש, translit. Beit HaMiqdash, "Maison de la sanctification"), également connu sous la dénomination de Premier Temple, fut, selon la Bible, le premier temple juif de Jérusalem, construit par le roi Salomon. Il agissait comme un foyer de la vie religieuse et culturelle, étant le lieu des sacrifices décrits dans la Torah sous le nom de korbanot. La date supposée de son achèvement se situerait aux alentours du Xe siècle av. J.-C., celle de sa destruction par les Babyloniens en 586 AEC.

Une reconstruction du Temple de Salomon, que Dieu choisirait pour demeure (Deutéronome 12)

On pense que le temple de Salomon fut construit dans la partie est de l'actuelle Vieille ville de Jérusalem, dans le secteur de l'Haram-el-Charif. La partie la plus haute de l'édifice, aujourd'hui couverte par « le Dôme du Rocher » peut avoir été le sanctuaire intérieur.

Le Temple de Salomon abritait l'arche d'alliance et était couvert d'or en provenance d'Ophir.

Histoire

Avant le Temple

Le premier acte du Roi David en tant que roi d'Israël fut de conquérir Jérusalem (alors appelée "Jébus") et de la déclarer capitale de son royaume. Cette ville (devenue la "Cité de David") fut choisie pour sa "neutralité", étant située à mi-chemin des tribus du Nord et du Sud, dont la Bible fait transparaître la rivalité préexistant au schisme. De plus, selon la tradition israélite, c'était sur l'un des monts l'environnant, le mont Moria, qu'Abraham avait offert son fils Isaac en sacrifice à Yahvé.

Dôme du Rocher

Vue générale du dôme du Rocher

Le dôme du Rocher ou la coupole du Rocher (en arabe : قبة الصخرة , Qubbat As-Sakhrah), appelé parfois mosquée d'Omar, plus ancien monument musulman, est un sanctuaire érigé sur ordre du calife Abd al-Malik ben Marwan à Jérusalem, sur l'Esplanade des mosquées (Haram al-Sharif), à l'emplacement de l'ancien Temple d'Hérode.
Achevé en 691 ou dans la seconde partie de l'année 692[1] selon les chercheurs, il constitue donc l'un des plus anciens monuments de l'islam [2]. Il s'agit aussi du troisième lieu saint musulman après La Mecque et Médine, actuellement associé au miraj.
Il ne doit pas être confondu avec la Mosquée al-Aqsa batie sur le même site.

Histoire

Comme cela est noté dans l'une des inscriptions en arabe qui courent dans le bâtiment, le dôme du Rocher est construit en l'an 72 de l'hégire, c’est-à-dire 691, ou plutôt 692 de l'ère chrétienne, sous le règne d'Abd al-Malik. Il s'élève sur le haram al-Sharif, l'esplanade de l'ancien temple de Jérusalem, dont une première version fut édifiée par le roi biblique Salomon, et une seconde, au VIe siècle av. J.-C., par Hérode Ier le Grand, version agrandie au Ier siècle av. J.-C.. Après une nouvelle destruction en 70 sur ordre de Titus, l'esplanade était restée inoccupée, jalonnée seulement de quelques ruines. La construction du dôme marque le début d'un programme de constructions sur le haram al-Sharif, qui compte notamment la mosquée al-Aqsa ou encore la coupole de la chaîne (qubbat al-Shakhra).

Elément central et majestueux de cet ensemble, le dôme fut restauré à de nombreuses reprises. Dès le début du IXe siècle, le calife abbasside al-Mamun faisait ainsi effacer le nom d'Abd al-Malik pour le remplacer par le sien sur l'inscription. Ensuite, chaque dynastie maîtresse de Jérusalem depuis les Fatimides jusqu'aux Ottomans a cherché à poser sa marque sur l'édifice, tout en conservant sans doute le plan et les proportions originales.

Durant les Croisades eu XIIe siècle, l'édifice sera transformé en église sous le nom de « Templum Domini » qui sera à l'origine de l'Ordre du Temple. Tandis que la Mosquée al-Aqsa toute proche est transformée en palais par Baudouin de Boulogne. Elles seront toutes deux rendues au culte musulman en 1187 après la prise de Jérusalem par Saladin.

Néanmoins, de nombreux éléments ont été remplacés, dans les mosaïques intérieures, où l'on note en particulier des restaurations mamlukes maladroites, dans la coupole, de nombreuses fois reconstruite, ou encore dans les plafonds peints, dont les motifs peuvent être datés du XIIIe siècle. Cependant, c'est sans doute le décor extérieur qui est le plus marqué par ces restaurations : au milieu du XVIe siècle (deux dates sont inscrites, équivalent à 1545 et 1551/52), sur ordre de Soliman le Magnifique, il a été complètement remplacé par un revêtement de carreaux de céramique ottomans [3].

Monument majeur de l'art islamique, le dôme du Rocher a très tôt fait l'objet d'études. Dès 1900, l'archéologue suisse Max Van Berchem a relevé les inscriptions, et il publie une étude en 1932. Mais le scientifique qui s'est le plus penché sur le monument est sans contestes Oleg Grabar, qui publie ses premières hypothèses sur sa signification en 1959. Ses articles constituent le plus important corpus sur ce sujet, sur lequel de nombreux scientifiques ont planché.

Architecture [modifier]

Plan [modifier]

plan du dôme du Rocher

Le dôme du Rocher est situé sur une plate forme artificielle rectangulaire ouverte par huit escaliers, deux sur les côtés sud et ouest, un sur les flancs nord et est. Situé un peu à côté du centre de cette estrade, il suit un plan centré autour du point focal qu'est le rocher (voir photo), en réalité un affleurement du mont Moriah. Ce plan se décompose en un premier anneau au centre constitué par une première colonnade autour du Rocher, supportant la coupole, cernée d'une seconde, octogonale. Ces deux arcades définissent un premier déambulatoire, tandis qu’un second se situe entre la seconde colonnade et les murs extérieurs, eux aussi à huit pans. L'édifice est ouvert par quatre portes, donnant en direction des quatre points cardinaux, l'une -celle qui regarde vers la mosquée Al-Aqsa, et donc vers la qibla- étant magnifiée par un portique plus important que ceux des trois autres ouvertures.

Ce plan n'est pas nouveau : il s'inspire visiblement de ceux des martyiria chrétiens, notamment le Saint-Sépulcre, situé lui-même à Jérusalem et qui suit la même organisation. Il présente aussi une forte parenté avec le sanctuaire de l'Anastasis, également présent à Jérusalem.

Sous le Rocher se trouve une grotte, qui possède deux mihrabs et dont la forme originelle est impossible à définir étant donné les nombreuses restaurations.

Élévation [modifier]

Coupe du dôme du Rocher

Deux types de supports sont utilisés : des colonnes de marbre de remploi colorées (marbre bleu notamment) et des piliers maçonnés. Pour la colonnade octogonale, la proportion est de deux colonnes reliées par des arcs surhaussés entre chacun des huit piliers ; dans celle circulaire, ce sont trois colonnes qui scandent l'espace entre quatre piliers, elles supportent des arcs en plein cintre à claveaux de couleurs alternées. Chaque colonne est surmontée d'un chapiteau à feuilles d'acanthes et des tirants de bois les relient, pour plus de solidité. Cette bande de poutres est continue et se place entre les chapiteaux et les arcs pour les colonnes et entre les piliers et les écoinçons pour les piliers.

Le mur extérieur est percé de nombreuses fenêtres à claustras ; on en compte sept sur les pans non-ouverts par une porte. Les portes, quant à elles, sont marquées par deux colonnes pour trois d'entre elles et par une arcade de huit pour celle qui regard vers la qibla. Seize fenêtres à claustrats se retrouvent également sur le tambour du dôme central. Les doubles grilles qui meublent toutes ces ouvertures, tant sur le mur extérieur que sur la façade du tambour, datent de la période ottomane. Les fenêtres devaient être originelles en dentelle de marbre à l'intérieur et en fer forgé à l'extérieur.

Vue extérieure du dôme

Couvrement

Deux types de couvrement se trouvent sur le dôme. Tout d'abord, au centre, c'est évidemment une coupole qui surmonte le Rocher. Placée sur un haut tambour à deux étages, un plein en partie inférieure et un percé de seize fenêtres dans la zone supérieure, elle s'élève à 25 m de hauteur pour un diamètre de 20 m et est constituée de deux coques de bois, dont l'extérieur est doré par un alliage. Selon Al-Muqaddasi, la coupole avait originellement été dorée avec l'or qui restait en surplus après la construction, mais il y a tout lieu de croire que ce récit n'est qu'une légende.

Au-dessus des déambulatoires, c'est un toit en pente qui assure le couvrement. Il est caché à la vue par un haut parapet qui surmonte la façade extérieure. Contigu au tambour du dôme, il s'attache juste au-dessous des fenêtres à claustrats dont celui-ci est percé. À l'intérieur, le plafond est daté du XIIIe siècle.

Décor [modifier]

Le décor intérieur du dôme du Rocher est de trois types : des tirants de bois couverts de bronze, des placages de marbres sur les murs et les piliers et des mosaïques à fond d'or dans les parties hautes (écoinçons, soffits), que les restaurations n'ont visiblement pas altéré et qui s'étalent sur plus de 280 m². Le décor devait d'ailleurs être plus ou moins identique à l'extérieur, mais a été remplacé par des céramiques polychromes de très belle qualité à la période ottomane. On ne sait pas si les mosaïques recouvraient toute la surface ou étaient organisées en bandeaux ou en panneaux. Par contre, le revêtement de marbre extérieur est resté intact.

Un exemple de couronne byzantine en mosaïque

Du point de vue de l'iconographie, on note l'absence totale de représentations figurées : ni humains, ni animaux ne sont représentés dans les mosaïques. On trouve par contre de nombreux motifs végétaux (guirlandes, feuilles d'acanthe, rinceaux de vigne, arbres réels et imaginaires, rosettes), et, à l'intérieur des arcades circulaires et octogonales et du tambour du dôme, des bijoux sous la forme de couronnes sassanides et byzantines, de pectoraux et autres joyaux.

La symbolique du décor du dôme a soulevé bien des questions et interprétations ; il semble en effet, étant donné son agencement et son iconographie, que celui-ci n'avait par pour seule vocation d'être ornemental et chatoyant. Oleg Grabar pense que les bijoux doivent être interprétés comme des symboles de nations défaites suspendus comme des trophées sur les murs (spolia) [4], ainsi qu'on en trouvait à la kaaba, mais beaucoup d'autres lectures, contradictoires ou complémentaires, ont été apportées.

Décor de mosaïque : rinceaux végétaux et vase incrusté de perles

On a souvent rapproché les mosaïques du dôme de mosaïques chrétiennes, comme celles de l'Église de la Nativité à Bethléem, par exemple. En effet, il est assez probable que leurs réalisateurs soient des artistes chrétiens ou musulmans récemment convertis, et formés dans des traditions chrétiennes ou juives. Les mosaïques tirent d'ailleurs leurs motifs de l'antiquité tardive. Toutefois, on remarque une adaptation au modèle musulman, notamment dans la disparition de la figuration, ce que l'on retrouvera quelques années plus tard à la Grande mosquée des Omeyyades de Damas. Oleg Grabar note par ailleurs la naissance dans le dôme du Rocher de deux grands principes spécifiques à l'art islamique : l'utilisation de formes réalistes à des fins non-réalistes - incrustations de joyaux dans le tronc d'un arbre, par exemple - et la variation infinie sur un même thème, en arrangeant différemment des motifs semblables. De plus, contrairement aux bâtiments de l'antiquité classique, le décor du dôme n'est pas subordonné à l'architecture et ne cherche pas à mettre en valeur la structure du bâtiment, mais au contraire couvre tout le bâtiment, comme pour créer une atmosphère particulière, un lieu unifié sans architecture réellement tangible.

Inscriptions

Le dôme du Rocher constitue le premier bâtiment où se déploie un programme d'inscriptions mûrement réfléchi. Trois sont umayyades : une, longue de 240 m, se situe au-dessus des arches de l'arcade octogonale extérieure, les deux autres se trouvant sur les portes est et nord. Il s'agit à chaque fois d'inscriptions religieuses issues du Coran, mis à part le nom du commanditaire, Abd al-malik (qu'al-Mamun a tenté de remplacer par son nom) et la date. Lues depuis 1900, elles sont recensées par Oleg Grabar dans La formation de l'art islamique [5] et font principalement référence à la grandeur et à l'unicité de Dieu, s'attardent sur les missions prophétiques et notamment le rôle de Jésus comme prophète, font allusion au paradis. On peut y voir une affirmation de la grandeur de l'islam à la fois en direction des nouveaux convertis, des musulmans hésitants et des non-musulmans, mais Myriam Rosen-Ayalon en a montré aussi les tenants eschatologiques afin d'appuyer sa thèse selon laquelle le dôme du Rocher est une préfiguration de la Jérusalem céleste.

Les raisons de l'érection

Il est difficile à l'heure actuelle de connaître précisément les facteurs qui poussèrent le calife omeyyade Abd al-Malik à commander la construction du dôme du Rocher, dont la fonction précise n'est pas déterminée par sa forme ni par ses inscriptions. Plusieurs facteurs, à la fois politiques et symboliques, peuvent être cités.

La grotte

Le Rocher abrite une grotte, à laquelle on accède par un escalier. Attestée comme mosquée en 902-903, elle est pourvue d'un mihrab dont la datation fait débat : K.A.C. Creswell, suivi par Klaus Brisch et Géza Féhévari estime qu'il est contemporain du dôme, mais Eva Baer, sur des critères stylistique, a remis en cause cette datation, estimant que l'oeuvre ne peut dater d'avant le IXe siècle, et qu'elle aurait été commandée par un membre de la famille Ikhshidide ou Fatimide[12] .

En 1911, le capitaine Montague Parker, jeune officier britannique animée par la recherche du « trésor de Salomon », entreprit de creuser clandestinement dans cette grotte après avoir tenté durant deux ans d'atteindre le dôme par un système de souterrains ; mais rapidement découvert, il dut s'enfuir. Cet incident donna lieu à une véritable crise diplomatique[13]‌, et plus tard, à de nombreuses interprétations « New Age ».

 

Suite !!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site