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Transnationale ??!!

 

Une multinationale ou transnationale est une entreprise de grande dimension (en fait sous forme de groupe d'entreprises) implantée dans de nombreux pays par le biais de très nombreuses filiales, opérant soit sur une zone géographique déterminée, soit sur le monde entier.

L'ensemble des activités d'une multinationale, même les plus stratégiques, peut être délocalisé pour des questions de coût ou de stratégie (Hewlett-Packard dispose ainsi en France de centres de recherche), ou encore de gestion ou de comptabilité. Il est ainsi souvent avantageux de produire là où la main-d'œuvre est plus faiblement rémunérée — à condition qu'elle se montre suffisamment productive, de vendre sur les marchés les plus rentables, et de rechercher la fiscalité la moins contraignante.

D'après certaines études[réf. nécessaire], les échanges entre filiales des multinationales représenteraient un tiers du commerce mondial et les échanges entre les maisons mère des multinationales et leurs filiales un autre tiers du commerce mondial.

Définition [modifier]

Ces dernières années, le qualificatif « multinationale » pour une entreprise (ou une firme) a disparu au profit de « transnationale »[réf. nécessaire]. Pour certains, l'ancien terme pouvait laisser faussement entendre que ces sociétés auraient plusieurs nationalités, pour d'autres ce changement est simplement dû à la connotation négative qu'il véhiculait. Ces deux termes peuvent cependant être considérés comme synonymes[réf. nécessaire].

Il n'existe pas de définition officielle, chiffrée, de ce qu'est une firme transnationale. Par principe, une firme transnationale est une entreprise qui agit dans plusieurs pays. C'est au niveau de la définition de la tête et de son activité que l'on observe des différences notables.

Ainsi, le Cetim[1] insiste sur une certaine centralisation, en définissant une firme transnationale comme une « entité légale de droit privé, agissant dans plusieurs États, mais avec un seul centre ou un centre principal dé décision »[réf. nécessaire]. Dans le même sens, René Sandretto la définit comme une « firme généralement de grande taille, dont l'organisation et la gestion sont le plus souvent centralisées, développant leur activité productive grâce à des filiales implantées dans plusieurs pays ».

D'autres vont aller plus loin : Charles-Albert Michalet définit une firme transnationale comme une entreprise « le plus souvent de grande taille, qui, à partir d'une base nationale, a implanté à l'étranger plusieurs filiales dans plusieurs pays, avec une stratégie et une organisation conçue à l'échelle mondiale »[réf. nécessaire]. On a donc ici l'idée d'un cerveau qui ne serait pas forcément dans un seul pays, et qui du coup pourrait penser globalement et non de manière inféodée à un État. On retrouve cette idée chez Cathal J. Nolan (professeur d'histoire à l'université de Boston), qui insiste sur les « capitaux, biens et technologies extrêmement flexibles » de ces entreprises qui « pensent globalement », qui n'ont « pas de loyauté spécifique » et qui prennent leurs « décisions selon des questions d'économie d'échelle, de politique fiscale et de rapatriement des profits »[réf. nécessaire]. Ces acteurs

suivent leur propre logique, en dépit des frontières étatiques (où grâce à elles). Ils ont un rôle à part entière,

spécifique, dans les relations internationales.

Déterminants de la multinationalisation [modifier]

La multinationalisation des firmes répond selon Charles-Albert Michalet[2] à cinq déterminants principaux :

  • la recherche d'un accès direct aux matières premières, notamment durant la colonisation.
  • le besoin de contourner certaines entraves à l'échange. Il s'agit par exemple de produire sur le marché où le produit sera consommé afin de ne pas être affecté par les tarifs douaniers à l'importation.
  • La recherche de débouchés extérieurs suite à l’intensification de la concurrence sur le marché intérieur. De plus, dès lors qu’une firme adoptera cette stratégie elle sera probablement imitée par les firmes concurrentes.
  • La perte d’un avantage technologique sur le marché national peut contraindre les entreprises à le produire à l’étranger, à moindre coût, afin de pouvoir continuer à le produire de façon rentable.
  • La recherche de coûts du travail plus faibles.

Effet du protectionnisme [modifier]

Dans un article de 1957[3], Robert Mundell démontre que l’investissement des entreprises à l’étranger constitue une réponse aux pratiques protectionnistes.

En effet, la politique protectionniste vise le plus souvent à protéger les entreprises nationales non performantes de leurs concurrentes étrangères. Suivant les lois de l’offre et de la demande, l’entrave créée à l’importation, combinée à l’incapacité des entreprises nationales à répondre à la demande, contribuent à créer une situation de rareté encline à provoquer une hausse importante des prix des produits concernés. Il devient alors intéressant pour les entreprises étrangères de s’installer sur le territoire afin de profiter de ses prix élevés.

Effet du cycle de vie des produits [modifier]

Selon Raymond Vernon (International Investment and International Trade in the Product Cycle, 1966) la stratégie mondiale des firmes est à mettre en parallèle avec le cycle de vie des produits qu’elles proposent.

  • Dans un premier temps, le produit tout juste conçu doit être testé : le marché national est alors le plus indiqué. Ce dernier doit suffire à tirer profit d’une nouveauté du fait de l’absence de concurrents. De plus le prix élevé de ce produit inédit correspond justement au niveau de vie du marché national (on considère que les entreprises innovantes sont celles des pays riches).
  • Arrivant à un stade de maturité, l’entreprise sur le point de perdre l’exclusivité sur le produit est incitée à le vendre sur les marchés étrangers avant l’arrivée de ses futurs concurrents. Le produit, s’il connaît un important succès est produit en des quantités plus importantes ce qui provoque une baisse de son prix. Il devient donc accessible aux consommateurs de pays moins aisés.
  • Lorsque le produit atteint un stade de standardisation et se banalise, l’entreprise se doit d’en délocaliser la production dans les pays à bas salaires pour le réexporter par la suite dans les pays riches. Elle peut éventuellement aussi en délocaliser la production dans d’autres pays riches qui profiteraient d’avantages technologiques, le tout étant de réduire le plus possible les coûts de production dans un contexte de concurrence sur les prix.

Plus tard, Raymond Vernon rajoutera que les entreprises produisant un même produit voient leur part du marché domestique se stabiliser et sont réduites à en grignoter des parts insignifiantes. Elles se doivent donc de conquérir les marchés étrangers afin de poursuivre leur croissance, l’acquisition et l’implantation de filiales (de production ou de distribution locale) implantées sur le marché visé permettent d’accroître l’efficacité de cette nouvelle stratégie.

Rôle de la demande [modifier]

La demande diversifiée des consommateurs pour un même type de produit pousse les entreprises d’un pays à vendre leurs produits dans l’ensemble des pays ayant des marchés similaires. On trouve donc des voitures françaises en Allemagne et des voitures allemandes en France, du fait de la diversité de la demande de voiture dans ces deux pays. C’est sur la base de cette réalité que les firmes investissent dans des pays dont la clientèle est similaire à la leur. De fait, la plus grande part des investissements mondiaux s’effectuent d’un pays riche à un autre pays riche.

La montée en puissance des multinationales [modifier]

Les multinationales existent depuis des centaines d'années. Ainsi la compagnie Orientale des Indes, fondée en 1602, peut-être considérée comme une multinationale. C'est cependant vers la fin des années 1970 que ces sociétés sont montées en puissance et en nombre.

Au début des années 1980, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), on comptait 7 000 multinationales. En 2002 elles étaient 64 000 contrôlant 870 000

filiales employant 54 millions de personnes et représentant 70 % des flux commerciaux

mondiaux[réf. nécessaire]. De même, les IDE, investissements directs à l'étranger, sont passés de 1 600 milliards de dollars en 1990 à 6 600 milliards en 2001[réf. nécessaire].

Certaines firmes sont désormais considérées comme étant comparable à des États. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en 1999, financièrement, la société américaine Ford équivalait à la Norvège, et les japonaises Mitsui et Mitsubishi respectivement à l'Arabie saoudite et à la Pologne. À cette époque, sur les 100 premiers acteurs économiques mondiaux, 55 étaient des multinationales[4].

Ces analogies ne sont pas forcément très pertinentes. Johan Norberg, économiste suédois, les remet en cause en faisant remarquer qu'une comparaison entre le produit intérieur brut (PIB) et le chiffre d'affaires (CA) n'est pas significative[réf. nécessaire]. En effet, le PIB prend uniquement en compte la valeur finale, alors que le CA ne rend pas compte de ce qui a été produit en dehors de l'entreprise.

Les multinationales jouissent d'un poids très important comparés aux États dans certains domaines. Ainsi, en 2000, 208 milliards USD ont été envoyés vers les pays en développement par ces entreprises contre seulement 53 par les États[réf. nécessaire].

De plus, la tendance de ces firmes est à la concentration, par le moyen de fusions ou d'acquisitions. Ainsi

 l'importance des plus grandes multinationales comparée à toutes les autres s'accroît, augmentant leur influence individuelle.

 

Les multinationales sont les vecteurs incontournables de la globalisation économique et financière. Leur rôle est devenu si important que l'on parle au début du XXIe siècle de « diplomatie triangulaire »[réf. nécessaire] (Susan Strange), c'est-à-dire de

 relations entre gouvernements, entreprises et entreprises-gouvernements. Pour Robert Cox, la puissance n'est pas simplement une question de souveraineté, d'armée ou de territoires, mais une combinaison complexe d'ordres économiques et sociaux basés sur les modes spécifiques de productions[réf. nécessaire]. Dans ce sens, il existerait une puissance des multinationales.

Mais une entreprise défend ses intérêts propres. Et ceux-ci sont limités aux secteurs dans lesquels la firme est présente, à la différence des intérêts étatiques. Cette puissance des multinationales est donc le plus souvent limitée, ou spécialisée. Et c'est cette spécialisation qui peut justement les rendre efficaces.

Rapports entre les multinationales et les États [modifier]

En 1957, Robert Mundell définit les multinationales comme une réponse aux pratiques protectionnistes des États[réf. nécessaire]. Il s'agissait de créer des filiales au sein de pays étrangers afin de

contourner leurs politiques douanières restrictives. On peut aller plus loin en considérant le phénomène de transnationalisation comme un moyen pour les firmes de fuir, ou plutôt d'éviter, les risques liés aux États, espace national de production unique et de dépendance juridique, économique, sociale et politique.

Facteur de puissance des États ? [modifier]

Si on se réfère à la première définition, qui insistait sur le caractère centralisé des multinationales, c'est-à-dire stipulant que ces dernières possèdent le plus souvent un centre principal de décision, l'État peut avoir une influence sur celles-ci et les utiliser comme instruments. Ainsi, dans Rival States, Rival Firms, S. Strange et J. M. Stopford affirment que « quel que soit l'internationalisation de ses opérations, » une société « appartient, psychologiquement et sociologiquement, à sa région d'origine. Dans le pire des cas, ses directeurs accepteront toujours les souhaits et ordres des gouvernements qui ont édité leurs passeports et ceux de leurs familles. »

Dans le même registre, Estrella Tolentino pense que « la nation d'origine influence la capacité de ses firmes à réussir dans certaines industries. » Il existe des cas où cette mainmise de l'État est plus évidente, notamment en France, où de grandes entreprises publiques sont des multinationales, comme EDF, ou Renault avant sa privatisation.

Menaces pour les États ? [modifier]

Si maintenant on insiste plutôt sur le côté flexible de ces firmes, car elles peuvent être considérées comme des menaces pour les États. En effet, les multinationales créent leur propre espace économique, indépendamment des États, et leur flexibilité leur permet d'exploiter les disparités de législations sociales ou environnementales, de mettre ces derniers en concurrence. La souveraineté des États est alors soumise aux stratégies globales des plus grandes multinationales. Concrètement, l'aménagement d'un port dépend désormais, au XXIe siècle, moins des plans décidés par le gouvernement que ceux des chargeurs, armateurs ou opérateurs des multinationales.

Ces sociétés peuvent alors exploiter massivement les ressources naturelles d'un pays, ou relocaliser leurs activités les plus polluantes vers les États les moins regardants. En cas de fraudes, il est difficile de les réprimer, car leurs activités illicites sont souvent installées entre deux ordres juridiques peu capables de les sanctionner. Le droit international sur le commerce n'ayant pas quant à lui la possibilité (ou même la volonté) de les atteindre, et les ordres juridiques internes étant limités par des frontières internationales imperméables aux enquêtes et aux poursuites.

En plus d'influencer les États par un lobbying dont aucun autre acteur n'a les moyens, elles peuvent avoir recours à de la corruption. Cela peut aller de la corruption d'agents publics en vue de l'obtention d'un marché, à de la capture d'État. Dans cette dernière, la corruption a lieu le plus en amont possible de la décision, au niveau de la législation.

Mohammed Bedjaoui va même jusqu'à parler de « puissance faustienne » des multinationales, dont les pouvoirs vont jusqu'au contrôle de gouvernements (républiques de bananes) ou même jusqu'à renverser un régime qui leur est défavorable. La chute du régime de Salvador Allende au Chili en 1973 est ainsi due en grande partie à la participation d'International Telephone and Telegraph (ITT).[réf. nécessaire]

Pour Bertrand Badie, ces multinationales privent les États des moyens d’intervenir dans leur évolution économique, dans le niveau de l’emploi, le niveau de vie ou la protection sociale de leur population.

Plus généralement, l'organisation et l'importance de ces sociétés créé une « interdépendance globale », ce qui entraîne forcément une perte d'autonomie des États.

Suite !

 

 

 

 

 

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